Noire réponse sera sommaire et nette. La légalité n'a été méconnoe que par les hom mes de la gauche, dans la rue comme dans certains conseils communaux. La cooduite du général Ca- piauniont a été aussi légale que patriotique; on en aura bientôt la démonstration officielle, qui s'ap puiera an besoin sur des témoignages dont la presse clubiste elle-même, quelque audacieuse qu'elle soit dans ses plaidoiriessera embarrassée de contester la valeur. Les centaines de personnes honorables qui sous crivent pour l'épée du général Capiaumont et qui ne craignent pas de livrer leurs nomsà desémeutiers anonymes, sont donc loin de glorifier la force brutale; elles la flétrissent au contraire et avertissent leur patrie et l'Europe que le retour de l'orgie révolutionnaire essuiera désormais une résisiauce victorieuse. Les feuilles libérales qualifient de partisans de la force brutale les hommes qui ont réprimé l'émeute et ceux qui applaudissent cet acte d'énergie; mais elles appellent manifestation nationale l'émeute qui épouvanta les populations de Bruxelles, d'An vers, de Mons, de Jemmapes, etc. La force brutale a donc été employée non par les casseurs de vitres et les incendiaires, mais par une garnison dévouée qui a pacifiquement maintenu la tranquillité dans la seconde cité du royaume! Ce simple rapproche ment caractérise l'esprit dont la maçonnerie est animée. Ainsi, détruire par la force la lèpre des cou- vents (selon le conseil donné de haut en i854), abattre révolutionnairement l'opinion conser vatrice, voter des médailles et des plumes d'or pour EogèneSue,lapider lesbureaux des journalistes conservateurs et les locaux des écoles catholiques, crier bas la majoritébas les associations religieuses protester, par des souscriptions géné ralement recommandées dans les rangs de la gauche, contre les arrêts souverains du corps électoral, calomnier la patrie en soutenant que la majorité parlementaire, o'est-à-dire la majorité des popula tions, est hostile notre indépendance et nos institutions constitutionnelles, Ce sont autant de manifestations nationales devant lesquelles on fait reculer la royauté et ses ministres, les législa teurs et leurs commettants; mais offrir un général une marque de la satisfaction publique pour avoir dompté l'émeute, c'est un appel a la force brutale! Quel bouleversement de la morale et de la logique! Si la presse clubiste se montre impitoyable pour le général Capiaumont et les souscripteurs l'épée, en revanche, elle a de singulières tendresses de cœur pour les émeutiers. Elle a désapprouvé, en thèse générale, les excès de leur zèle, elle a daigné reconnaître qu'ils avaient été trop loin, puis elle s'est empressée d'oublier les fatales journées de mai, dont le retour, pourtant, nous a été itérative— ment promis par ses alliés iolimes. Elle a fait davantage pour ces honnêtes exécuteurs des arrêts du parti elle n'a soufflé mot dn procès des héros de Jemmapes; elle a voulu que ses lecteurs ignoras sent que ces messieurs rendent compte, a cette heure, de la manifestation nationale qu'ils ont si glorieusement accomplie. La nouvelle concernant l'annulation de la réso lution du conseil communal de la ville de Gand, est parfaitement exacte. Seulement l'arrêté royal ne paraîtra que dans trois ou quatre jours au Moniteur, Dans l'intérêt de la cause de l'ordre, il aurait dû y figurer vingt-quatre heures après que l'acte inouï d'une infime majorité du conseil com munal fut officiellement connu du gouvernement. Le Nouvelliste de Gand fait ressortir la conduite inqualifiable des feuilles libérales qui couvrent de leur silence les faits commis par leurs frères et amis Jemmapes. Voici son article: Le tribunal correctionnel de Mons s'occupe en ce moment de l'affaire du pillage de Jemmapes. La plupart des journaux ultra libéraux s'en soufflent mot, eux si ardents recueillir les moin dres faits qui peuvent servir directement ou indi rectement^ la défense de leur cause ou compromettre tort ou raison celle de leuis adversaires. Si des frères de l'une ou de l'autre école chrétiennefût elle située au bout du monde étaient eux mêmes traduits en justice pour un fait qui n'a pas de nom, le Journal de Gand et les deux Z?roecfcr/m/i s'eut presseraient l'en vi d'initier leurs lecteurs aux moindres détails de la cause. Mais quaud il s'agit de la destruction et du pillage de leur établissement par une bande de forcenés qui ont travaillé pour le bon motif, l'impartialité commande aux organes de l'ultra-libéralisme de se renfermer dans un mutisme absolu. Que doit-on iuférer de ce silence Qu'il y a sympathie, sinon complicité entr'eux et les pillards, les incendiaires, les assassins et les perturbateurs; et qu'ilsregrettent que les scènes de brigandage dont Jemmapes est devenu le théâtre, ne se soient point étendues 'a d'autres localités. 11 résulte des dépositions des témoins que des fonctionnaires publics se sont trouvés la tête des bandes qui ont dévasté l'établissement des frères de Jemmapes; que de l'argent a été distribué aux prévenus; que des boissons leur ont été offertes pour les exciter au pillage, et qae des menaces ont été faites aux témoins pour les contraindre déguiser la vérité. Voilà ce que le compte rendu de l'affaire est venu révéler au public. Opinion de MM. Berryer, Odilon-Barrot, De Cormenin, De Vatismenil, Gaudry, Millot, Duver- gier, Mandaroux, De Saint-Malo, Boué, Roche et Legras, composant le conseil judiciaire institué près du Journal français des Fabriques et dn con tentieux des Cultes, sur le différend suscité par MM. les marguilliers de N.-D. contre Mgr. l'Êvêque de Bruges. Paris, 26 août 1857. A Monsieur Lauwers, avocat Bruges, Monsieur, Le conseil a pris connaissance de votre Mémoire sur la question de savoir si les Évêques sont en droit de faire faire dans les églises des quêtes autres que celles proposées par les marguilliers et desti nées aux besoins de la paroisse elle-même. Le conseil avait eu déjà fréquemment l'occasion d'exa miner cette question, et il ne la trouvait suscep tible d'aucun doute. Mais votre Mémoire, Monsieur, en donne la solution la plus complète, la plus con cluante, la plus irrésistible et la plus énergique en même temps. Ce Mémoire n'est certainement sus ceptible d'aucune réponse sérieuse. Quant au procédé des marguilliers et fabriciens, consistant porter au conseil communal les plaintes qu'ils croient avoir faire contre un acte de leur Évêque, vous l'avez justement qualifié cet in croyable procédé est aussi inconvenant qu'absurde et illégal. Nous aurioos volontiers reproduit votre Mémoire entier dans le Journaldes Conseils de Fabriques, et le conseil y aurait ajouté son adhésion, si la question des quêtes o'avait pas déjà été plusieurs fois traitée dans ce recueil, et si maintenant pour nous, en France, elle n'était pas hors de discussion. Cependant, si cela vous est agréable et surtout si cela peut être de quelque utilité la cause de Mgr. l'Évêque de Bruges, nous ferons dans l'une de nos plus prochaines livraisons une mention sommaire de cette affaire et de votre excellente dissertation. Suivent les signatures.) Nous prions les journaux qui se sont occupés de l'incident si regrettable soulevé par les six mar guilliers de N.-D. de vouloir reproduire le docur ment décisif que nous venons de transcrire, et qui reste l'inspection de qui de droit au bureau du journal. [Patrie.) TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE MONS. Affaires des troubles de Jemmapes. Audience du 3i août. Le tribunal condamne Augustin Demoulin, 6 mois d'emprisonnement; Benoît Duez, i au Pierre Druart, 6 mois; Lucien Lhoir, 1 an Louis Membré, 2 ans; Justin Maye, 2 ans; GustaveRenard,à 2 ans; François Adam, 8 mois; Edouard Beugnies, i an; Emmanuel Cartier,i mois; Jean-Baptiste Caudron, 8 mois; Théodore Caudron, 6 mois; Charles Clovis, 6 mois; Narcisse Delière, 6 mois; Joseph Dutrieux, 6 mois; Prosper Gevart, 6 mois; Eugène Goffinet, 6 mois; Philibert Grart, 6 mois; Léon Housez, 6 mois; Albert Lambert, 6 mois; Jules-Antoine Laurent, 6 mois; Jules Remi Lefebvre, 6 mois (par défaut); Jean-François Michel, 6 mois; Philippe Pareil, 6 mois; Jean-Baptiste Pécher, 6 mois; Charles Willame, 8 mois; Augustin Toussaint, 5 ans (par défaut); Jean-Baptiste Baudart, 6 mois (par défaut); François Lheureux, 3 mois; Théophile Moouet, i mois. Condamne lesdits Demoulin Duez Druart Lhoir, Membré et Renard, chacun 700 francs d'amende et chacun un trentième des frais du chef de bris de clôture, lesdits amendes et frais recouvrables solidairement et par corps. Tous les autres sont également condamnés cha cun et solidairement un trentième des frais, sauf Cartier, Toussaint, Baudart, Lheureux et Monnet, chacun au trentième desdits frais sans solidarité. Un procès, qui a vivement ému l'Algérie et la France, vient de se terminer devant la cour d'assises d'Orau (Algérie), par la condamnation des principaux accusés. Voici les faits: Le 12 septem bre, une troupe d'Arabes, composée d'une vingtaine d'hommes, attaquait la diligence partie de Tlemcen et qui conduisait quelques voyageursaux courses de Mostaganem. Un chef arabe, l'aga Ben-Abdallah, et son interprète, Hamidi-Ben-Cbeuk, furent tués coups de fosils. Les assassins permirent aux autres voyageurs de partir sans être inquiétés; malheu reusement un négociant français en vins,du nom de Valette, reçut dans le ventre une balle qui était destinée a Ben-Abdallah ou son interprète, et l'infortuné ne tarda pas succomber cette bles sure. Cette scène horrible s'était passée non loin du village de Négrier. La justice accourut bientôt sur les lieux du méfait, où elle acquit la conviction que le crime avait la vengeance pour mobile, aucune des victimes n'ayant été dépouillée de l'or ou des objets précieux qu'elle possédait. Après de longues et pénibles investigations, le procureur impérial lança un mandat d'amener contre un capitaine de l'armée française, Doisneau, et plusieurs Arabes prévenus du meurtre de Ben-Abdallah et de ses compagnons. Ils comparurent le 6 août devant la cour d'assises d'Aron. Le procès dura 21 jours, et se termina par l'arrêt suivant M. le capitaine Doisneau est condamné mort; Si-Mohammed- Sidi-Ahmed, le kodja ou secrétaire du capitaine Doisneau, aux travaux forcésà perpétuité; Moham- med-Ben-Hadj, l'aga, officier de la Légion d'hon neur vingt ans de travaux forcés; Beu-Keïr, vingt ans de travaux forcés; Mamar-Mokfar, vingt ans de travaux forcés; Haraida-Djelloud, cinq ans de travaux forcés; El-Hamadi-Ben-Drah, cinq ansdetravaux forcés;Kaddour-Bon-Médine, cinq ans de travaux forcés; El-Miloud-Queld- Ahmed, cinq ans de travaux forcés Abd-el-Kader Belhadj, cinq ans de travaux forcés; Ben- Merzoud, cinq ans de travaux forcés. Daoudi-Ben-Ayad a été acquitté, ainsi que les cinq autres accusés. NOUVELLES DIVERSES. M. Colier, professeur au collège de Poperinghe, est nommé vicaire Proveu. On écrit de Liège On fait en ce moment, dans plusieurs quartiers de notre ville, un com merce d'eau. Les personnes qui sont assez heureuses pour posséder encore de l'eau dans leurs citernes

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2