41me Année
No 4,167.
4 fr. pour 6 mois, 2 50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
Annulation de la délibération du Conseil
communal de Gand en date du 25 Juillet
1857.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par
trois mois. pour 3 mois.
TPRSS, 3 Septembre.
revue politique.
Noos n'avons cette fois aucone nouvelle impor
tante signaler relativement aux affaires de l'Inde.
Les premiers renforts expédiés par la me'tropole,
en date du i" juillet, ne tarderont pas h aborder ao
théâtre de la guerre, puisqu'il faut de 60 b 70 jours
pour faire la traverse'e. Depuis lors, deux mois
durant, de nouveaux renforts ont succédé b la
première expédition de troupes. Un flot nou inter
rompu de soldats anglais ne tardera donc guère <1
couvrir les plages de l'Hindoustan. A l'époque du
soulèvement l'armée d'occupation montait b 3o
mille hommes au service britannique et la Compa
gnie tenait en outre sur pied environ 10 mille
hommes de troupes enropéennes. Les renforts
expédiés doubleront b peu près le total des soldats
européens dans l'Inde.
Il est plus que probable qu'au milieu de ses
immenses embarras l'Angleterre n'entreprendra
rien contre la Chine. Une feuille impérialiste, le
Constitutionnel, voudrait voir la France, en vue
du développement de sa marine et de son industrie,
prendre une part active et directe b la solution du
différent.
La France, d'ailleurs, ajoute ce journal, a un
avantage marqué sur tootes les autres nations en ce
qui concerne la Chine. Elle a des intelligences au
cœur de la place. Son nom est connu d'un bout h
l'autre du céleste-empire. Sur des points déter
minés et nombreux des agglomérations de Chinois
se trouvent, pour ainsi dire, familiarisées avec notre
influence par une étroite communauté de vues et de
croyances. Nous voulons parler des missionuaires
catholiques, qui, depuis près de deux siècles, sont
presque tous des Français, et des chrétientés qui
existent dans toute l'étendue de l'Empire du
Milieu.
Les graves préoccupations du dehors ont néces
sairement affaibli l'intérêt que comporte, elle aussi,
la situation intérieure de l'Angleterre. Le Parlement
britannique vient de voter avec quelques modifica
tions secondaires le projet de loi sur le divorce
élaboré par lord Palmerston. Dorénavant l'indisso
lubilité du lien conjugal n'existe plus légalement
dans le Royaume-Uni et le divorce est rendu
accessible b toutes les classes de la société. L'éta
blissement anglican vient donc de faire un pas de
plus eu-dehors du christianisme. Mais en détruisant
l'indissolubilité du mariage, il a rompu b la fois l'on
des plus fermes liens de la société. Un élément de
plus de dissolution est entré dans le grand corps
de cette Dation qui ne vit que parce qu'elle est
inconséquente, mais chez laquelle la logique des
chosesamènecependantpeu'a peu le développement
du principe anti-chrétien et anti-social du pro
testantisme.
Ainsi que l'observe Y Univers, jamais lord Pal
merston ne posa un acte plus révolutionnaire. De
son fatal ministère on pourra dater la dissolution de
la famille au sein de la société anglicane.
Les voyages de Souverains, si fréquents aujour
d'hui, donnent lieu, b leur tour, b bien des com
mentaires.
Le Prince Albert, accompagné de plusieurs de
ses enfants, doit se rendre dans le courant du mois
au camp de Cbâlons, pour y saluer l'Empereur et
assister avec loi aox manœuvres.
D'un autre côté l'entrevue entre le Czar et
Napoléon III peut être considérée comme hors de
doute. Elle aura lieu b Stuttgardt du 34 au 28 de
ce mois.
L'empereur François-Joseph poursuit la visite
de ses Etats Hongrois, visite si tristement interrom
pue en mai dernier par la mort de sa fille ainée, la
jeune archiduchesse Sophie. L'accueil cordial et
chaleureux qu'il rencontre sur tout le parcoors de
son itinéraire, atteste l'attachement des populations
slaves et magyareseovers la dynastie des Habsbourg.
On s'attend b Rome b la rentrée solennelle du
Saint-Père daos sa capitale pour le samedi 5 sep
tembre. S. S. a visité en dernier lieu les principales
villes de Toscane, et partout loi ont été prodigués
les témoignages les moins équivoques de respect et
d'amour.
Ministères «le In guerre et de l'Intérieur.
Bruxelles, le 28 août 1857.
RAPPORT AU ROI.
Sire, personne n'a oublié les événements dont la
capitale a été le théâtre pendant les derniers jours
du mois de mai dernier.
C'est le jeudi 38 que des attroupements se sont
formés et qoe des attentats b la propriété ont été
commis. Ces désordres devaient être imités, et des
rumeurs, devançant la réalité, annonçaient, dès le
soir même, des troubles plus on moins sérieux dans
plusieurs grandes villes.
Cependant, ce fut seulement le samedi 3o que
des rapports certains signalèrent b l'administration
communale de Gand des désordres pour la soirée
de ce jour.
En vertu des ordres du magistrat chargé de la
police aux termes de la loi du 3o juin i84s
(Bulletin officiel, n* 5o4), le commissaire en chef
de police remit, b six heures du soir, au lieutenant-
général commandant la division territoriale, une
réquisition par écrit ainsi conçue
Gaud, le 3o mai 18S7.
Monsieur le général, M. le bourgmestre,
absent, vient de me charger de vous prier de dou
bler la graod'garde, pour prêter main-forte b la
police en cas d'émeutes, que l'on dit être provoquées
pour ce soir, b 8 heures.
Je vous prie également, M. le général, de
vouloir tenir b ma disposition, b la caserne, un
peloton de cavalerie.
Veuillez agréer, M. le général, l'assurance de
ma considération distinguée.
Le commissaire en chef de police.
verhulst.
Avant de se reodre chez le lieutenant-général
le commissaire en chef de police avait vu successi
vement dans la journée deux des échevins, qui lui
avaient confié la mission d'arrêter avec l'autorité
militaire les mesures propres b prévenir et b répri
mer les désordres dont on était menacé.
Il était évideot que les vingt-quatre hommes
requis n'étaieut nullement en rapport avec le but
qu'il s'agissait d'atteindre. Anssi le commandant
militaire prit-il toutes les dispositions nécessaires
pour qoe la réquisition pût être exécutée. De
concert avec la police locale, il fit placer des déta
chements aux endroits désignés par celle-ci.
Ce concert, attesté par les rapports et par un
second réquisitoire émané du commissaire Verhulst,
b dix heures et demie du soir, est surabondamment
établi par la présence d'un officier de police auprès
de chaque poste militaire.
Le commissaire en chef de police écrivait au
capitaine commandant le poste de la grand'garde
ce qui suit
Gand, le 3o mai 1857, 10 ip heures du soir.
a Monsieur le capitaine, comme il n'y a pas
encore de piquets placés devant l'évêché et place
Saint-Michel, ainsi qoe je suis convenu avec M. le
général Capiaumont, je vous prie d'y pourvoir.
Un adjoint commissaire et un agent sont
attachés b chaque piquet et se trouvent déjà b leur
poste depuis environ une heure.
Le commissaire en chef de police, verhulst.
Les dispositions adoptées le 3o mai furent main
tenues les deux jours suivants.
Voici ce qu'écrivait M. le bourgmestre Delehaye
au lieutenant-général, le 3i mai:'
Monsieur le généralil paraît qu'aujourd'hui
encore il sera fait quelques tentatives de désordre.
Si mes renseignements sont exacts, un attroupement
doit se former dans un endroit que l'on n'a pu
m'indiquer. Vous comprenez, M. le général, qu'il
nons importe, b vous comme b moi, que ces mani
festations dangereuses soient réprimées.
Je pense qu'il conviendrait de renouveler les
mesures que vous avez prises hier; celles de faire
circuler dans les rues, b des intervalles assez longs,
des patrouilles, de consigoer quelques troupes, afin
de dissiper les attroupements qui pourraient se
former.
a Je donnerai au commissaire en chef l'ordre de
faire les sommations régulières et de n'avoir recours
b la force que lorsque leur intervention sera recon
nue impuissante.
Avant de quitter Bruxelles, j'ai déclaré au
gouvernement que, fort de votre appui, je pouvais
répondre de maintenir la tranquillité.
Agréez, M. le général, la nouvelle assurance
de ma haute considération.
Le bourgmestre, delehaye.
Gand, le 3i mai 1857.
Ces mesures préservèrent la ville de Gand de
tout excès.
Aussi, dès le s juin, des remerciements étaient
adressés au lieutenant-général Capiaumont par le
collège des bourgmestre et échevins.
Gand, le 2 juin 1857.
M. le lieutenant-général, nous nous empres
sons de vous témoigner l'expressioD de nos remer
ciements pour le dévouement avec lequel vous avez
répondu b notre appel, en venant en aide b la police
locale, pour réprimer les scènes de désordre qui
ont eu lieu en notre ville.
Agréez, M. le lieutenant-général, l'assurance
de notre parfaite considération.
Le collège des bourgmestre et échevins, DELEHAYE.
Le secrétaire communal, WAELBKOECK.
Cependant le conseil communal de Gand crut
devoir examiner si la coopération de l'armée a été