4Ime Année. No 4,168 4 fr. pour 6 mois, 230 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 7FB.ES, 9 Septembre. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par trois mois. pour 3 mois. revue politique. Le retour du Saint-Père dans sa capitale a eu lieu, comme on s'y attendait, le 5 septembre. Son absence avait duré quatre mois. Plos que jamais les émissaires muratistes s'agitent dans le royaume de Naplesquoiqu'avec un médiocre succès, comme le constate la Gazette d'Augsbourg. Dans l'armée ils o'oot su recruter un seul prosélyte. Le peuple, tant de la capitale que des provinces, n'a pas mieux mordu b l'hame çon. Au resteleurs menées ne se sont point étendues h la Sicile. Cette île qui ne connut jamais le sceptre de Joachim Murât, formerait la modeste part de l'Angleterre. Enfin, pour couronner le tout, on assure que M. Lucien Murât, le prétendant, se serait déjb entendu avec M. deCavour sur le par tage de l'Italie. On assignerait au Pape, comme domaine temporel, l'ancien royaume de Jérusalem; les autres princes italiens s'en iraient où ils pour raient, et l'Autriche, cela va de soi-même, serait rejetée de l'Italie, Dès lors, le nord de la péninsule serait dévolue au Piémont, le midi formerait l'apa- Dage du prétendant. Mais au moment où l'Angleterre s'est fait com plice des fauteurs de troubles, elle-même, subissant la peine du talion, a vu son tour une formidable insurrection compromettre ses plus importantes possessions, dévorer ses armées, tarir ses ressources, ébranler gravement la prépondérance qu'elle avait sur les affaires de l'Europe. Aussi VUnivers ne craint-il pas de dire qu'on grand coup vient d'être porté b la révolution sur le continent, par les embar ras que l'Inde suscite b nos voisins d'outre-mer. Etchose remarquablele châtiment qui les frappe, leur vient du côté même où ils croyaient avoir le moins b craindre. Ce sont les Hindous que l'Angleterre même avait armés, qui arrachent l'Inde au joug anglais; elle s'était flatté d'en faire comme des instruments de leur propre oppressionet l'instrument se retourne contre l'Angleterre. Que résultera-t-il toutefois de l'insurrection actuelle? Chaque courrier qui arrive apporte des nouvelles plus désastreuses. Non seulement Delhi résiste toujours, mais il n'est point improbable que les troupes britanniques ne soient forcés b lever leur camp avant l'arrivée des renforts. Cependant l'insurrection se propage; au rapport du Times l'armée des rebelles monte b 8o mille hommes. On ne peut se le dissimuler, la domioation anglaise dans l'Inde est fortement compromise. Sans doute elle finira par reprendre le dessus, car on sait de quoi l'Angleterre est capable alors que l'intérêt et l'orgueil national sont en cause; mais l'Inde est si loin, les secours arrivent si lentement, le choléra fait tant de victimes et les menaces de terribles représailles doivent inspirer un courage si déses péré aux insurgés, que la lotte pourra être bien longue et fatale aux dominateurs. Des esprits élevés ont tenté de loyaux et géné reux efforts pour amener la transformation des partis en Belgique, et particulièrement pour faire disparaître les désignations, impropres eo politique, de catholiques et libéraux que les partis s'attri buent réciproquement. Rien n'y fait; car il est une espèce de gens qui ont le plus grand intérêt b ce que les bommes, les actes et les choses soient décorés de qualifications qu'ils ne méritent point; des gens qui n'eoteodent absolument point que l'on appelle un chat, un chat,.... et Rollet, un fripon. Ils prétendent être libéraux et ils nient cette qualité aux catholiques. Quand od veut bien se donner la peine d'y réfléchiril est facile de discerner qu'il n'est en définitive que deux catégories de citoyens les uns ont une religion sincère et positive; les autres d'en ont point. Ces deux situations, quoi que l'on dise et quoi que l'on fasse, influent nécessairement et énergiqueinent sur les idées, les tendances qu'ils apportent dans la participation aux aflaires du pays. 11 est évidemment impossible d'administrer ou de gouverner avec mesure, avec prévoyance, pour celui qui n'a aucun souci de l'avenir, dans l'ordre moral comme dans l'ordre matériel, et qui se borne b vouloir jouir, même contre vent et marée, de tout ce qu'offre le présent en appât b la cupidité, b l'orgueil, b toutes les passions effrénées. Disons-le haut et ferme, les hommes qui veulent l'ordre dans la liberté, le progrès par la légalité, et le travail comme source de la richesse, ne se ren contrent que parmi les classes sincèrement attachées b une religion positive, ne se rencontrent que parmi les catholiques, daDs notre pays. Mais ceux qui n'ont pas de religion se subdivi sent. Les uns n'y vont point par quatre chemins; ils proclament que toute religion est ane chimère, une momerie, une duperie. Les plus malicieux comprennent les dangers d'une pareille position ils admettent toutes les religions comme bonnes pour un certain temps et ils passent leurs loisirs b en chercher une meilleure, absolument comme on cherche des perfectionnements b la coiffure ou a la chaussure. A ce titre, ils ne repoussent pas même la Religion catholique; au contraire, ils protestent avec un sérieux affecté qu'ils la respectent; ils pro fessent, en effet, pour elle ce respect railleur qu'un avide héritier dissimule b peine, devant une vieille dont il convoite l'héritage. Il est aisé de comprendre que des hommes de cette trempe n'ont pas ies qualités requises pour administrer un pays, pour gouverner-un peuple. Ces rooés ont écrit en grosses lettres sur leur bannière, libéralismeils forment une espèce d'avant garde, qui ne soutiendrait pas le moiodre choc, si elle n'était appuyée constamment par des fractions de cette armée d'incroyants qui se cache au loin et renferme danssoD sein, les démagogues, les socialistes, les rouges, eo ud mot, la lie des populations. On les appelle et on les lance d'après les besoins de la situation dans les journées de mai, on est descendu jusqu'aux brigands et aux assassins. Il n'y a donc plus b se faire illusion, tout ce qui n'est pas catholique, ne constitue qu'un seul et même parti, depuis les sabots jusqu'aux gants beurre frais qui fraternisent dans l'émeute; depuis les pavés jusqu'aux pièces de cent sous qui se rencontrent dans le même carreau de vître. Que l'on ne vienne donc plus, après le coup de main, déplorer les excès et renier les auxiliaires. Il y aurait vraiment du crétinisme b devenir encore dupes de ces fourbes, de ces hypocrites. Ils ont beau se mettre un masque sor la figure; que ce masque s'appelle libéralismeou doctrine, on les connaît ce sont autant d'ennemis jurés du catho licisme et des catholiques; ce sont autant de sophistes ou de vauriens qui nous crient Écra sons les infâmes. Soyons sur nos gardes! Il est avéré que le Gouvernement n'a pris une décision au sujet de la délibération du Conseil communal de Gand, qu'après avoir consulté les procureurs généraux près les cours d'appel du royaume, qui tous les trois se sont prononcés en favenr de l'annulation du vote du 25 juillet. Il y a lieu de féliciter Messieurs les ministres de s'être entourés de tant de lumières; la mesure n'en est que plus grave, et sa signification n'en est que plos caractéristique. Le pays y constate le retour au véritable système légal, qui, pour l'honneur de la Belgique, avait eu rarement jusqu'ici l'occasion d'être mis en vigueur, et qui sera désormais appliqué sans tergiversation, au grand désappoin tement des fauteurs de désordres. Quelle garantie plus forte pour le respect des lois peut-on, en effet, rencontrer que celle de la magistrature, qui, en dehors des orages politiques et des intrigues de parti, veille sans cesse b l'étude et b l'application des lois? L'odieuse polémique que l'on rencontre dans les journaux du parti maçonnique an sujet de l'arrêté royal du 31et les puériles subtilités que nos adver saires imaginent pour le battre en brèche, dévoilent et trahissent le but qu'ils se sont proposé. Ce qu'ils veulent, c'est la possibilité do renouvellement des scènes scandaleuses du mois de mai avec tous les développements que comporte le progrès. Aussi leur colère est grande, parce que avec le principe reconnu par l'arrêté royal, le retour des glorieuses manifestations de Bruxelles et de Jemmapes n'est plus possible. Le Roi et les Cham bres cessent d'être livrés b la merci de la première bande de factieux qui voudra renverser l'ordre constitutionnel en substituant ses volontés b celles des pouvoirs régulièrement constitués. La minorité ne peut plus faire illégalement la loi b la majorité. La spontanéité foudroyante n'a plos de chance d'éclater b l'aise dans les rues. On lit dans le Bien Public L'Observateur ne dédaignait pas, il y a quelques jours, de communiquer b ses lecteurs la nouvelle suivante: Hier a eu lieu b Gand, hors la porte dite Keyzers Poortune course d'âoes; la plus grande de ces bêtes, prenant part b la course, devait recevoir une épée d'honneur, b titre de prix. Et le lendemain il empruntait au miséra ble pamphlet intitulé le Mémorial de Courtrai, le récit d'un fait scandaleux qui vient de se passer b Menin et qu'il racontait en ces termes La ville de Menin vient d'avoir b son tour sa petite manifestation Capiaumont. La journée d'hier marquera dans les annales de l'ordre pu- blic. Voici comment Hier dimanche,b 2 heures de l'après-midi, un cortège d'uoe cinquantaine de jeunes gens s'est formé sur la Grand'Pisce. Tous étaient habillés

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1