41me Année No 4,169 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 7FB.SS, 12 Septembre. LE CURÉ ET LE PEUPLE. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, p0cr le dehors fr. 7-50 par trois mois. pour 3 mois. revue politique. An moment où les désastres que l'Angleterre essuie aux Iodes, tendeot de plus en plus b annihiler son influence en Europe, l'entrevue de Stuttgardt entre le czar et Napoléon III acquiert une portée incontestable et donne lieu h bien des commentaires. Depuis la En de la guerre de Crimée la France s'est graduellement rapprochée de la Russie, et l'affaire des principautés danubiennes est venue récemment attester que l'unité de vues n'existe pins entre les deux puissances Occidentales. L'alliance aoglo-française ne répondit jamais aux sympathies nationales de nos voisins du midi. Aussi un certain nombre de leurs publicistes sem blent aujourd'hui disposés en faire bon marché, ou do moins b tirer parti des immenses embarras où la Grande-Bretagne épuise ses forces sinon son énergie. Ceux-ci vendraient volontiers le concours armé de la France dans l'Inde au prix de la cession de Malte; Gibraltar serait en sus restituée h l'Espagne, celle-ci cédaut h son tour la France les îles Baléares qui se trouvent sur la route de l'Algérie. D'autres caressent l'idée d'un remaniement de la carte de l'Europe dont la Russie et la France se ménageraient de commun accord les bénéfices. Ceux-ci exhumeot les rêveries aventurières de Henri IV et de Sully, restées longtemps, avec des modifications importantes sans doute, l'idée fixe des descendants du bon Roy; elles furent le mobile des conquêtes de Louis XIV, et Charles X, la veille de sa chute, en méditait encore sérieusement la réali sation. A la France donc le Rhin pour frontière septen trionale; au Czar les provinces du nord de la Turquie. Oo voit ce qu'il adviendrait de la Belgique si ce beau plan était a réaliser. Et cependaut per sonne n'ignore de quelle faveur cette conception jouit eo France dans les régionsdu pouvoir. Puissent au moins nos discordes intestines, puissent les excès du parti de l'émeute ne fournir jamais h l'étranger une occasion favorableun prétexte plausible d'intervenir dans les affaires du pays. Rien ne contribua plus que les événements I. Il y a un petit livre dont personne ne conteste la sage moralité. L'impie lui même, s'il est un heu reux du siècle, veut la pratique de ce livre dans tous ceux qui le servent en autres choses que ses plaisirs, et dans tous ceux dont la main touche ce qui lui appartient. Eo suivant les enseignements de ce petit livre, l'enfaot est doox et obéissant, le jeune homme est chaste et laborieux, la jeune fille se conserve pure et modeste, la femme mérite les respects de ceux qui l'entourent, l'homme reste grave et retenu, l'époux est affectueux, le vieillard est un sage. Avec de la docilité h ce livre, le riche est généreux, le pauvre est résigné, le négociant est probe, l'acheteur est loyal, le citoyen aime son pays, le sujet obéit h son prince, et la société, paisible a tous les degrés de l'échelle sociale, progresse dans la voie de la seule perfectibilité humaine qui n'a pas de terme, parce qu'elle roèoe Celui dont les perfections o'ont pas de limites. En un mot, le petit livre dont nous voulons parler est le résumé complet et en même temps populaire de la science morale néfastes de la fin de mai dernier b confirmer nos voisins du midi dans leurs rêves d'envahissement. Par contre, nous avons beancoup regagné dans l'opinion b la suite de l'altitude digne et énergique adoptée par le gouvernement dans le conflit gantois. On a beaucoup approuvé ici, lisons-nous dans une correspondance parisienne, l'ordonnance du Roi des Belges qui casse la délibération prise contre le général Capiaumoot. C'est avec cette fermeté qu'on sauve les empires. Le jugement qui a con damné les auteurs du sac de la maison des Frères, est aussi un de ces actes qui rendent l'espoir aux amis de la Belgique. La justice qui représente la force morale, l'armée qui représente la force maté rielle, sont les deux colonnes de l'État. Si ces deux colonnes restent fermeset si lescatholiquesadoptent une politique sage, modérée, mais forte et résolue, ils peuvent encore saover la liberté malgré les libéraux. un rapprochement. Il n'y a plus aujourd'hui possibilité de se méprendre au sujet des projets conçus par les pseudo-libéraux b l'égard de la Religion de la plus grande majorité des Belges. S'il y avait encore quelque doute, il se dissipe, depuis que l'on a vu le libéralisme maçonnique prendre sons sa protection la souscription des œuvres de Marnix de sainte Aldegonde, l'iconoclaste du XVIm* siècle. L'introduction placée par M. Edgar Quinet en tête du premier volume de Marnixdécouvre clairement le but que se proposent les chefs du libéralisme belge, sons le patronage desquels cette édition nouvelle se publie. M. Verhaegen et ses amis nous l'apprennent dans ces lignes La lutte est sérieuse et a outrance. IL S'AGIT NON SEULEMENT DE RÉFUTER LE CATHOLICISME, MAIS DE L'EXTIRPER; non seulement de l'extirper, MAIS DE LE DÉSHONORER; non seulement de le déshonorer, MAIS, comme le voulait l'an cienne loi germanique contre l'adultère, DE L'ÉTOUFFER DANS LA BOUE. de l'homme; mais il en est de ce léger volume comme de tous les livres qui traitent des sciences humaines. Il ne peut rien par lui-même; il n'est rien et ne produit rien s'il n'est animé d'une parole. Parce qu'il traite des devoirs de la sagesse et de la plos haute philosophie qu'il soit possible b l'homme d'atteindre, il aurait moins de puissance encore que tous les autres livres, s'il ne se trouvait nu docteur pour l'expliquer au peuple! Ce livre, c'est le caté chisme. Ce docteur, c'est le cnré. Dites-nous, vous qui gouvernez les royaumes, votre police ne serait-elle pas moins coûteuse, vos peines moins incessantes, vos soucis moins cuissants, si le petit livre de la philosophie chrétienne était plus universellement pratiqué? Le clergé serait puissant, il est vrai, maiseo seriez-vous moins obéis? Vous qui apparaissez aux yeux de la foule comme des odieux privilégiés de la fortune, auriez-voos jamais peur de jalousies aussi ineptes qu'elles sont quelquefois redoutables, si ce livre était moins négligé? Et vous qui blasphémez en secret aujourd'hui, et peut- être demain publiquement,contre l'infériorité où vous êtes, vous qui regardez d'un œil menaçant Voilb donc le but que le libéralisme belge se propose dans ses attaques contre la Religion Il faut que le catholicisme tombe. Il l'aVOOe sans vergogne; ce bot tous les libéraux le pour suivent les chefs ouvertement, les autres, peut- être malgré eux, mais inévitablement, une fois qu'ils se sont enrôlés dans les rangs do parti. Voici d'une antre part le programme du parti révolutionnaire b l'égard de l'armée, cet autre boulevard de la société L'armée est le plus grand obstacle aux progrès de la révolution; toujours soumise, par son éducation, par son organisation, par sa discipline, par sa dépendance, elle est, pour le despotisme, on levier puissant. L'armée doit donc être énervée et affaiblie; elle doit être com- battue par le journalisme; on doit la considérer comme la principale cause de la décadence des États; on doit la faire passer pour un tyran qui ne respecte ni la liberté ni les droits des peuples, en un mot on doit travailler de toutes ses forces b rendre l'armée haïssa- ble et impopulaire. Ce programme tracé par le chef des révolution naires cosmopolites, par Mazzini, a été accueilli par nos loges; il est devenu le mot d'ordre des journaux du parti; depuis quelques jours nous assistons b un redooblemeDt d'injures et d'outrages contre l'armée et ses chefs; les vociférations des feuilles libérales ont dépassé toute mesure. Malgré toutes les précautions oratoires par lesquelles elles s'efforcent d'adoucir leurs accents révolu tionnaires, elles soutiennent ouvertement que notre armée fait les affaires privées d'un parti; que cette institution cruelle arrache tous les ans dix mille enfants b leurs pères; qu'elle fomente la discorde civile dans nos cités; qu'elle ruine les contribuables en absorbant trente-cinq millions de francs par an qu'elle ébranle les libertés com munales; enfin, qu'elle voudrait ruiner toutes les libertés. Donc d'après elles, c'est b l'armée que doivent l'équipage doré qui vous éclaboosse b son passage triomphal, ou dont la main se crispe de rage au frottement de la soie qui rencontre votre blouse, n'est-il pas vrai que tout cela était moins pesant b votre âme, quand vous songiez plus souvent b la philosophie dont le catéchisme est le rudiment? Pauvres hommes qui vous agitez si violemment, convulsivement, pour vous élever au niveau de ceox qui sont au-dessus de vous ou pour les abaisser b votre infériorité! Pauvres peuples, qui traversez tant de crises, qui souffrez tant de fièvres, qui vous précipitez ou plutôt que l'on précipite avec uoe ardeur si périlleuse vers un avenir d'ici-bas dont personne ne peat dire en vérité l'beur et le malheur, savez-vous ce qui vous manque? La fréquente pensée de cette Providence qui, d'en haut, met la main b tout ce qui se passe sur la terre, de cette sagesse qui veille b tout pour arriver b ses fies éternelles, de ce Dieu d'où tout vient et b qui tons nous devons tendre. Vous cherchez le bonheur dans la boue et dans la poussière du chemin, et le bonheur n'est pourtant qu'au terme de votre route. C'est là en effet que le catéchisme vous le montre de la part de Dieu. Pour être continué.)

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1