41me Année.
No 4,170.
pour Là tille 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
trois mois. pour 3 mois.
7 F F 33 S 16 Septembre.
revue politique.
LE CURÉ ET LE PEUPLE.
II.
LE PROPAGATEUR
Les nouvelles de l'Inde attendues de jour en
jour avec impatience viennent enfin d'arriver,
par voie télégraphiqueau moment où déjà le
retard de la malle donnait crédit aux bruits les
plus alarmants. Hâtons-nous de dire quelles
sont plus favorables qu'on ne l'espérait. Les
troupes britanniques avaient battu les insurgés
en diverses rencontres. Apres une victoire assez
éclatante, le général Havelock s'était dirigé sur
Lucknon pour le dégager
Malheureusement le siège de Delhi fait peu
de progrèscar l'artillerie manque aux assié
geants, et ce n'est pas une mince affaire que de
leur expédier le matériel dont ils ont besoin.
On n'est pas sans crainte au sujet de la
présidence de Bombay, et là aussi la fidélité
des troupes indigènes fait mine de s'ébranler.
Sir Colin Campbell est arrivé Calcutta.
Les élections moldavesannulées la suite
de la rupture des relations diplomatiques entre
les plénipotentiaires des quatre puissances et le
gouvernement Ottomanse sont ouvertes a Jassy.
Le résultat des opérations ne nous est point
encore connu, si ce n'est au sein du clergé grec,
ou la grande majorité s'est prononcée en faveur
de l' union moldo-valaque. Ce résultat partiel
était prévu comme inévitable et ne préjuge rien
de la solution définitive.
Contrairement Copinion généralement ac
créditée, un certain nombre de correspondances
politiques n'assignent pas l'entrevue de
Stuttgardl une portée défavorable l'alliance
anglo-française. D'après une version qui cir
cule, la démarche de tempereur Napoléon III
tendrait au contraire amener un rapproche
ment entre les deux cours de Russie et d'Angle
terre, et la visite d'Osborne, en même temps
qu'elle témoigne de t entente qui continue
régner entre les deux puissances occidentales,
aurait été suggérée l'empereur par le désir
de s'entendre au préalable avec son alliée sur
l'attitude qu'il convenait de prendre.
(Suite et fis. Voir le n° 4,t6g du Propagateur.)
Mais ce livre, au cate'chisme, il faut une parole
qui lui donne la vie, qui le fasse descendre dans les
esprits simples et monter aux intelligences élevées,
qui le présente suavement aux cœurs dociles et qui
le prouve victorieusement aux cœurs rebelles, qui
en développe les conséquences selon la mesure des
passions dont il est le frein salutaire, et qui en
applique les maximes aux divers détails de la vie
humaine. Aussi le catéchisme, saus celte parole,
c'est comme un livre sur les étagères d'une librairie
et d'une bibliothèque; livre muet, inanimé dont les
lignes peuvent parler aux yeux, mais ne disent rien
l'âme. Le curé, voilà la voix qui en explique les
préceptes, qui en fait goûter les maximes et qui
montre dans ses mystères la plus haute sanctioa
qu'il soit possible de donner ses lois civilisatrices.
Au reste nous attachons médiocrement foi
une interprétation qui nous parait marquée au
coin d'un optimisme assez candide. Notre ma
nière d'apprécier la situation nous lavons
exposée dans notre dernière revue.
L'affaire des duchés danois reste toujours
pendante. Aux yeux des Hulsteinois surtout, la
cour de Copenhague s'est rendu justement
suspecte de viser l'absorption du duché dans
le corps de la monarchie danoise, et depuis lors
tout ce qui tend consacrer plus ou moins
C union politique et administrative des deux
pays, rencontre une opposition systématique.
C'est sous l'empire de ces préoccupations que la
diète du Holstein vient de repousser le projet de
Constitution qui lui avait été présenté au nom
du gouvernement danois. Les grandes puissan
ces de la Confédération germanique, dont les
duchés de Holstein et de Lauenbourg font partie,
stimulent d'ailleurs par leur attitude ces résis
tances des Étals et réchauffent le patriotisme
allemand des populations Holsleinoises.
On espère encore que la couronne de Dane-
marck proposera finalement l'expédient qui
consiste accorder aux Duchés, dans la mo
narchie, une existence analogue celle dont
jouit laNorwège dans l'union purement dynas
tique qui la relie la Suède.
Nous assistons h nn curieux spectacle offert par
un parti politique qui se prétend national, social,
plein de vie et d'avenir, tandis qu'il est dominé
par l'esprit démagogique, au point de ne plus
savoir ni parler ni agir que pour attaquer l'une
après l'autre, les bases de la société en général et
de la Nationalité belge en particulier. 11 suffira
désormais d'avoir des yeux et des oreilles pour se
convaincre que le parti pseudo-libéral se laisse
entraîner jusqu'à devenir l'ennemi aussi acharné
qu'impuissant de la civilisation et de la Patrie. Ce
parti baffoue la Religion, qu'il prétend détruire; il
veut le désordre, et fait bon marché de cet ordre
public, qui ne loi permet pas de pêcher en eau
trouble; il se moque de la Constitution, des pou
voirs établis, des libertés publiques et des lois; il
Le curé est donc ainsi l'instrument de cette éduca
tion sociale, de cette institution du peuple, sans
laquelle il serait grossier, barbare, sauvage.
Otez le curé du milieu du peuple, et dites-nous
ensuite qui donnera l'enfant du peuple cette
admirable nourriture de l'intelligence, d'où naissent
et le sentiment du devoir et la conscience, et la
vertu, et le respect des conditions supérieures de la
société. Hors du curé, trouvez-nous dans le monde
une existence publique autour de laqaelle viennent
comme par instinct se grouper les enfants du peuple.
De qui ces enfants apprennent-ils voir dans leurs
semblables des égaux dont ils ont a respecter les
droits? De qui apprennent-ils connaître Dieu
comme il faut le connaître pour l'aimer, le servir
et le craindre? Qui leur apprend vénérer les
cheveux blancs du vieillard et daos l'autorité
paternelle tonte autorité établie pour le salut de la
société dont ils sont l'espérance? Remplaceriez-
vous auprès d'eux la mission du curé par celle du
maître d'école? Celui-ci leur apprendra sans doute
essaie de donner l'armée en pâture aux mauvaises
passions.
Les faits sont palpables, et loin d'être isolés, ils
pèsent de tout leur poids sur tout le parti, qui en
porte l'accablante solidarité. Quos perdere
vult quisdisaient les anciens, prius demental;
et en voyant autant d'aveuglément, nous devons
dire aussi ce ne sera pas la Belgique, mais le parti
libéral qui se prépare lui-même sa ruine.
Apprécions un instant les faits 'a l'ordre du jour
Si quelques mauvaises têtes, des hommes de
désordre voulaient mettre le trouble daos la ville
d'Ypres, menacer les personnes et les propriétés,
et se préparaient souiller la ville par toutes sortes
d'excès, mais que l'autorité militaire de concert
avec la police localeagissant d'après les lois et
règlements existants, parvint par de sages mesures
prévenir les désordres, et cela sans coup férir,
ne faodrait-il pas applaudir sa conduite prudente,
sage, généreuse? Certainement oui! Tout le
monde n'approuverait-il pas la Régence d'Ypres,
qui alors adresserait ses remerciements l'autorité
militaire pour avoir sauvegardé l'honneur et la
sûreté de la ville? Rien ne serait plus juste, que
de se mettre chacun en devoir de témoigner publi
quement sa reconnaissance. Mais alors, si quel
que tête exaltée du Conseil communal de
connivence peut-être avec le désordre, allait
proposer au Conseil de voter un blâme l'autorité
militaire, Allons donc, diriez-vous, il faudrait
que ce brouillon là fut un échappé des galères!
Et si cependant la majorité du Conseil communal,
maçonniqoemeot ioflueocée, votait ce blâme et
déférait le chef militaire l'autorité supérieure?
Alors ne faudrait-il pas convenir ou bien que ces
hommes là auraient perdu la boule, ou bien que
l'absurdité de leur acte n'aurait d'égale que son
odieuse immoralité. Si dans ce cas le Gouver
nement cassait la décision du Conseil communal,
comme illégale, contraire la hiérarchie adminis
trative, sans fondement dans les chicanes qui lui
servent de base,attentatoire aux droits de l'autorité
militaire... etc... parfaitement bien, dirions-nous
nous applaudirions des deux mains et nous tâche
rions de calmer ootre indignation en riant cordiale
ment aux dépens des législateurs communaux.
lire, écrire, calculer, mais il ne lui appar
tiendra jamais de former leur cœur, d'assouplir
doucement leur volontéde vivifier saintement
leur intelligence. Il peut, il doit aider le curé
obtenir tous ces précieux résultats de l'éducatiou
donnée sous les yeux de Dieu; mais seul, il ne
peut rien que produire un vernis d'éducation qui
se fane et s'efface la première ardeur des passions
de la jeunesse et an premier contact de ces jeunes
âmes avec la société daos laquelle ils vont entrer.
III.
Nous avons parlé des enfants du peuple. Parlons
maintenant du peuple. Quel est son meilleur et
son plus constant aini, sinon le curé? Lui seul
peut vraiment l'éclairer; lui seul lui communique
cette lumière qui ne recèle aucun feu incendiaire.
Nous connaissons par centaines les théoriciens
qui se sont occupés et s'occupeot encore du peuple,
de ses intérêts moraux, de sa prospérité matérielle.