s'éclairent des conseils d'un curé, et ils exercent sur
tous ceux qui présentent un côté faible une pression
révoltante; quand ils sont majorité, ils traitent
tes minorités les plus respectables avec hauteur et
dédaio, et t|t>and ils sont minorité, ils font outrager
la majorité; ils prétendent interdire les manifes
tations paisibles et légales et ils lancent eux-mêmes
l'émeute dans la rue. Ouvrez seulement les yeux et
vous verrez chez nos adversaires partout hypo
crisie... hypocrisie toujours! L'art de se parer des
vertus d'autrui et de prêter leurs vices aux autres,
est leur art suprême. Si vous voulez rester indé
pendant d'eux, ils vous traiteront de crétin; mais
vous ne pouvez pas vous approcher d'eux sans
devenir leur dupe. Il suffit d'avoir du bon sens
poor ne pas s'émouvoir d'une épilbèle injurieuse
lorsqu'on la partage avec les hommes les plus
instruits, les plos érainents.
Nous savons gré an National de sa franchise.il
trouve excellentes, il l'avoue, les modifications
inconstitutionnelles que nous indiquions, mardi,
d'après les déclarations des journaux avancés de la
gauche, et il ajoute presque aussitôt
Lorsque nos enseignements auront péoétré
dans les masses, la Belgique sera dotée d'ooe
constitution selon la philosophie, la morale natu
relle, le rationalisme, c'est-à-dire sans salaire au
clergé, sans couvents, sans jésuites, sans interven
tion du prêtre dans l'enseignement, sans mille
autres plaies encore qu'il serait trop loDg d'énu-
mérer!
Impossible de parler plus clairement. Si le
moindre doute pouvait exister encore dans l'esprit
du lecteur sur la signification de ce langage, il
disparaîtrait devant la déclaration suivante
L'Émancipation sime les jésuites, et nous les
exécroDS. Noos connaissons trop bien l'histoire et
les immondes doctrines de cette infernale Société
de Jésus, pour que le jour où le sol de notre patrie
eo sera purgé ne soit pas un des plus beaux jours
de notre vie.
Cette profession de foi est celle de tous les
journaux avancés de la gauche; nous croyons
devoir le constater, quelque effrayant que soit ce
symptôme d'anarchie, quelque odieux que soit cet
appel la révolution. Il faut que les hommes de
paix et d'ordre sachent où certain parti veut con
duire la Belgique, et ce que signifient dans sa
bouche, les jours d'émeute, les cris de Five la
Constitution! et bas la majorité!
Nous devons faire remarquer également qu'au
cun organe de la gaoche parlementaire ne proteste
coDtre les excès que nous venons de signaler.
[Gazette de Bruxelles.)
Hélas! dit Claudia avec un soupir, cette for
tune qui éblouit les yeux de la foule, ne soulage pas
le plus petit de nos chagrins. Que m'importent ces
biens tant enviés, ce palais qui le dispute presqne
an palais des Césars, ces jardins que l'art et la nature
ont rendus si beaux, et ma villa de Naples et mes
terres de Sicile, et les biens que je possède de
l'autre côté de la mer, sur les côtes fertiles de
PAfriqoe? Les femmes m'eovient, dis-tu, pauvre
enfant! Elles envient mes parures, objet de leurs
frivoles entretiens, mes robes de soie, mes colliers
et mes bagues, les chevaux que l'on attèle mou
char et les nombreux esclaves qui remplissent ma
maison; mais si elles connaissaient mon cœur, elles
ne m'envieraient pas.
Pourtant, ma mère, poursuivit Hortensia,
quelle position sur la terre est plus digne d'envie
que celle d'une dame romaiue, semblable vous?
Quelle nation plus que la nôtre a honoré les fem
mes? Quel haut rang n'occupent-elles pas et dans
la famille et dans la patrie, ces femmes illustres,
dont nous descendons, ma mère; qui filaient la
laine et le lin au foyer domestique; qui élevaieot
noblement leurs fils pour servir Roiue et les dieux
qui, chastes et timides, ne quittaient la maison
M. Alexandre Rodenbach, représentant de l'ar
rondissement de Roulers depuis la déclaration da
notre indépendance, vient de recevoir d'un grand
Dombre d'électeurs de cet arrondissement un témoi
gnage bien flatteur.
Le Landboutverde Roulers, du 8 septembre,
a annoncé que ces électeurs ont demandé M. A.
Rodenbach son portrait peint par le jeune artiste
Jacobs, en souvenir d'un député qui, depuis le
Congrès national jusqu'à ce jour, a su, en remplis
sant son mandat avecdignité, honneur, impartialité,
se concilier l'estime générale. Dans la lettre adressée
M. Rodenbach, sous la date du 20 août, ces
électeurs signalent en même temps les écrits qu'il a
publiés en faveur de ses confrères d'infortune et
des malheureux sourds-muets, écrits honorés de
l'approbatioD de quinze souverains qui ont bien
voulu lui accorder les insignes de leurs ordres, eu
témoignage des efforts qu'il a faits, pour adoucir le
sort des personnes privées des sens les plus pré
cieux la vue et l'ouïe.
M. A. Rodeobach, reconnaissant de celte démar
che si bieuveillante, a exprimé aux électeurs de
Roulers sa profonde gratitude dansla lettre suivante:
A MM. les électeurs de l'arrondissement et
de la ville de Roulers.
Messieurs,
J'ai eu l'bonneur de recevoir votre dépêche, en
date du 20 de ce mois, par laquelle vous me deman
dez, comme souvenir, un exemplaire de mou portrait
peint l'huile.
Je me hâte, messieurs, d'acquiescer a vecsensibiiité
et reconnaissance au désir que vous m'exprimez et
m'empresse de vous envoyer le tableau pour le
placer dans le graod salon de l'hôtel-de-ville de
Roulers.
Je vous remercie cordialement, messieurs, de
l'éloge que vous voulez bien me faire sur ma car
rière politique et littéraire.
Votre approbation, messieurs, est, pour moi, la
plus douce récompense de mes travaux parlemen
taires.
Permettez- moi de saisir cette occasion, messieurs,
pour vous rappeler qu'il y aura bientôt vingt-sept
ans que j'ai l'insigne honneur d'être votre député,
de défendre vos droits et vos intérêts, soit au Con
grès national, soit la Chambre des représentants.
Vous m'avez choisi en i83o, messieurs, pour
m'iuvestir de votre maudat; vous n'avez point
douté de mon dévouement, quoique je fusse privé
d'un sens bien précieux, du sens de la vue.
Vous vous êtes dit Il y suppléera par le cœur et
le patriotisme.
conjugale que pour suivre, le voile baissé, les
solennelles processions du Capitole; dont les prières
étaient regardées comme le plus digue encens qu'on
puisse offrir aux immortels; dont toutes les démar
ches étaient environnées de vénération! Quelle
plus belle destinée que celle de ces femmes qui,
depuis l'hymeD jusqu'à la mort, n'avaient connu
qu'une seule affection, et dont tous les poètes
disaient qu'elles avaient vécu pures entre les deux
flambeaux, entre l'hymen et le bûcher!
Claudia avait écoulé avec une attention mélan
colique sa fille, dont les paroles enthousiastes
vibraient d'émotion et de fierté. Elle dit enfin en
souriant et en secouant la tête
Chère Hortensia, tu viens de peindre la vie
et la destinée de nos aïeules, de ces femmes dont
l'austère vertu honorait la plus fière des républi
ques. A leurs mœurs sévères, la patrie décernait
avec justice de grands honneurs, et tu as révéré,
dans l'histoire et dans les traditions de ta famille,
ces augustes images de vertu et de modestie. Mais
hélas mon enfant, que nos mœurs ont chaDgé La
vertu a fui loin de Rome en même temps que
la liberté. Où sont maintenant ces femmes qui pou
vaient faire inscrire sar leur tombeau A la femme
Je suisdonc votre ouvrage, comme votre organe
la Chambre.
Les services que j'ai eu le bonheur de rendre
notre arrondissement, la Belgique et la cause de
l'humanité, je vous les dois. Car le mandai que je
tiens de votre noble confiance a facilité, a consacré
la mission de l'aveugle de Roulers, qui s'honore du
titre de votre représentant.
Agréez, messieurs, l'assurance de la haute estime
et de la considération la plus distinguée de
Votre tout dévoué,
A. Rodenbach, représentant.
Rumbekelez-Roulers, le 24 oodt i85j.
A ce témoignage des électeurs de Roulers, nous
ajouterons celui qu'a récemment donné M. Thiac
dans un discours proooncé la distribution des
prix aux jeunes élèves de l'Institut impérial des
aveugles de Paris.
Nous empruntons ce discours le passage dans
lequel M. Thiac fait allusion l'honorable repré
sentant de Roulers
Je songe, messieurs, de plus M. Rodenbach,
élevé parmi vous, et qui est devenu un des hommes
les plos émioents de sa patrie.
La Belgique, eo effet, tient eo haute estime cet
homme politique, ce législateur, ce magistrat, cet
écrivain, car M. Rodenbach est tout cela avec une
incontestable supériorité.
Son portrait, comme vous savez, orne la salle
de nos délibérations et son bnste est placé dans la
salle de vos études comme pour vous présider.
Je crois être votre interprète, en remerciant
publiquement M. Rodenbach de nous avoir mis
même de connaître les traits de cet homme illostre
dont nous connaissions déjà depuis longtemps l'âme,
l'esprit, le caractère, et qui, lui aussi, doit être un
de vos plos précieux modèles.
acte officiel.
Les administrations des postes de Belgique et
d'Angleterre, dûment autorisées cet effet par un
acte diplomatique signé Bruxelles le 8 janvier
dernier, et inséré au Moniteur du 3 février suivant,
ont conclu, sous la date du i4|28 août dernier,
une nouvelle convention de poste dont les dispo
sitions, tontavantageuses au public des deux pays,
sont exécutoires dater du 1" octobre prochain.
nouvelles diverses.
Poperinghe. Houblon, nouvelle récolte,
coté 60 fraocs les âo kilogrammes.
G and. Il ne paraît pas que le conseil des
prud'hommes de Gand soit parvenu concilier
d'un seul époux? Le divorce et la répudiation,
que nos aocêtres ne croyaient pas possibles, sont
devenus choses journalières; et ces orgueilleuses
matrones, filles indigoes de si nobles mères,
changent d'époux dix fois, quinze fois pendant
leur vie... Que d'autres désordres, qui ne viendront
que trop tôt affliger tes yeux et ton espritet qui
te rendront triste comme moi mou enfant, ma fille
si chère, je souffre de mes propres peiues et de
celles qui t'attendent, an milieu d'un monde cor
rompu, sans affection et sans honneur!
Mais, ma mère, dit Hortensia avec inquiétude,
vous, du moins, vous n'avez rien craindre, et
vous pouvez vivre, comme nos aïeules, d'uue vie
domestique, innocente et chaste. On n'est malheu
reux, vous me l'avez dit souvent, que lorsqu'on
oublie la vertu; vous ne serez donc jamais mal
heureuse!
J'espère conserver la paix dans ce sanctuaire
intérieur où un dieu, je ne sais quel dieu, réside;
mais mon cœur est livré aux angoisses les plus
amères, car je crains qu'une répudiation ne me
chasse de la maison de mon époux, et ne m'éloigne
jamais de toi, mon enfant bien-aiméel... Voilà
le secret de mes larmes...
Pour être continué.)