Quant aux petits moyens, ils sont innombrables.
Il y a l'action des propriétaires sur leurs fermiers
et locataires; l'action des administrateurs commu-
naui sur les fermiers et locataires de l'administra
tion; l'action de certains brasseurs sur leurs
cabarctiers; l'influence de tous les pseodo libéraux
sur les boutiquiers qu'ils favorisent de leur haute
pratique; les avautages prodigués aux électeurs
soumis, les injustices infligées aux électeurs indis
ciplinés; les menus services les cigaresles
poignées de main, les coups de chapeau, et autres
niaiseriesqui n'inspirent que pitié et mépris.
L'université libre a ouvert ses cours celte année-
ci, par une séance solennelle où M. Verhaegen a
posé comme d'habitude. Le Grand-Maître de la
maçonnerie belge, a laissé tomber encore une fois
des doléances hypocrites sur la persécution dont
cet établissement est l'objet, et des sarcasmes sur
l'épiscopat qui met en garde les fidèles contre un
enseignement notoirement hostile au catholicisme.
En avocat experte! roué,M.Verhaegen anlieu de
traiter la question aufood, s'est de nouveau efforcé
donner le change sur les véritables motifs qui ex
pliquent la conduite des Evêques de la Belgique b
l'égard de l'Université libre.
Car enfin, entre les patrons de l'Université
maçonnique et l'épiscopat belge, il n'y a qu'une
question b examiner L'enseignement de l'Univer
sité libre est-il, oui ou non, hostile aux doctrines
catholiques? M. Verhaegen et ses complices se
lordenten tous sens pour faire croire non; tandis
que toutes les propositions qui sortent de leurs
bouches répondent Oui.
Qu'ils osent donc une bonne fois exprimer la
vérité. Qu'ils diseol sincèrement aux pères de
famille vos fils que vous nous confiez nous voulons
les rendre semblables b nous, et effacer de leurs
âmes tout sentiment catholique; nous voulons les
enlever a l'Eglise pour les enrôler sans retour sous
le drapeau hostile b l'Eglise, ses dogmes, h la
révélation divine. Nous voulons qu'ils abjurent les
croyances et les habitudes de leurs pères, et qu'à
la souveraineté de Dieu ils substituent la souverai
neté de la raison individuelle. Vos fils nous sont
arrivés chrétieos; noos les renverrons dans leurs
familles anti-chrétiens.
Quand les patronsde l'Université libre tiendront
ce langage, ils ne feront qu'énoncer un fait existant,
et ce fait est l'expressiou exacte et logique de
l'enseignement donné l'Université libre. Do reste,
leurs écrivains libres-penseurs constatent volon
tiers ce résultat pour s'en applaudir.
Quel est le crime de nos Évêques? C'est de
Le vent se déchaînait avec fureur contre les
arbres les plus hauts; il les agitait en toos sens et
en courbait par moments le sommet, au point que
les branches les plut élevées se brisaient net ou
reprenaient leur position naturelle avec un craque
ment épouvantable. Mais mon attention fut surtout
attirée par l'arbre sur lequel j'avais traversé l'abîme,
et qui subissait la violence du vent.
Je m'aperçus, b mon grand effroi, que sa position
première était changée et que les assauts répétés
de l'ouragan avaient brisé une partie des racines
qui l'attachaient an bord. S'il tombait dans le
ravin, je courais risque d'être enfermé dans cet
îlot de rochers sur lequel j'avais cherché un refuge
il me fallait choisir ou de rester en prison, ou de
reprendre mou voyage sur le tronc d'arbre et de
revenir sur mes pas.
Je me décidai pour ce dernier parti, et je voulus
exécuter immédiatement ma résolution, avant que
la tempête n'eut complètement déraciné et préci
pité l'arbre qui devait me rendre b la liberté. De
peur d'offrir trop de prise au vent, j'ôlai mon
manteau et je me levai pour tenter le passage.
Mais b ce moment, en levant les yenx pour
constater ce même résultat pour en gémir. Entre
eux et leur» fanatiques et hypocrites contradicteurs,
il n'y a pas d'antre différence. Ce que ceax-ci
glorifient, nos pasteurs le déplorent et le signalent
aux familW» catholiques qui veulent rester catho
liques. Cest lenr droit comme citoyens; c'est leur
devoir coeame Evêques. Ils ne contestent pas aux
francs-maçons le droit constitutionnel d'avoir une
Université libre; Mgr. Malou l'a dit dans sa lettre
pastorale.
Mais ils useot b leur tour d'un droit constitu
tionnel lorsqu'ils combattent l'euseiguement anti
catholique donné lb ou ailleurs. La question n'est
pas daus le succès ou dans l'insuccès des avertisse
ments qu'ils adressent aux fidèles. Si les institutions
hostiles au catholicisme prospèrent malgré le zèle
de nos pasteurs pour le maintien de la foi, cela
prouve que le mal est beaucoup plus grand encore
qu'on ue le suppose, et qu'il est temps que les
catholiques sortent de leur funeste torpeur pour
faire face b l'ennemi sur toute la ligne.
A l'approche de la réunion des Chambres,
l'Observateur veut, faut-il croire, susciter de
nouveau l'agitation. Samediil annouçait que
le gouvernement va renforcer la garnison de
Bruxelles, et il ajoutait que cette mesure ne serait
pas sans jeter de l'inquiétude dans les populations.
Comme si les bons citoyens pouvaient se plaindre
que le gouvernement prit des précautions pour
prévenir jusqu'à l'éventualité du retour des émeu
tes de mai.
Aujourd'hui, VObservateur fait courir le bruit
que des députés de l'extrême droite se proposent
d'évoquer la loi des couvents devant les Chambres.
VObservateur sait bien que cette loi a été abattue
révolulionnairement et que la droite n'est pas
disposée b la faire revivre légalement. L'arrêt de
la cour de cassation, qui est debout, lui suffit.
Les rumeurs de Y Observateur ont un but que tous
les honnêtes gens comprendront.
(Gazette de Liège.)
NÉCROLOGIE.
M. J. Perneel, chef de division du bureau
d'agriculture au gouvernement provincial et décoré
de la croix de fer, est décédé la nuit dernière
a Bruges.
NOUVELLES DIVERSES.
Demain, pendant la grand'messe, il sera prêché
en français, en l'église Sc Jacques.
On nous écrit de Poperinghe, 9 c'
Dans le cours de cette semaine, le houblon, nou
velle récolte, s'est vendu b raison de fr. 52-5o les
5o kilogrammes.
mesurer l'espace que je devais franchir, j'aperçus
sur l'autre bord l'objet le plus désagréable qui dans
de telles circonstances pouvait s'offrir b ma vue.
Quelque chose s'agitait dans les buissons et au
pied des rochers je crus d'abord que c'était un
blaireau ou un renard; mais l'animal s'étant rap
proché du gouffre et étant sorti des buissons, se fit
voir en entier pour mon malheur, c'était une
panthère. Elle était terrible b voir avec sa robe
mouchetée, ses griffes puissantes, ses yeux ardents,
ses bonds impétueux. De temps en temps elle
poussait des cris lamentables, que leur ressemblance
avec la voix humaine rendait encore plus lugubres.
Je commençai b être peu ravi de mon excursion
dans les montagnes. Je n'avais pas d'armes sur
moi. Mon bâton ferré, qui eût été une faible dé
fense contre un si terrible ennemi, avait roulé dans
le précipice. Ce qui me troublait encore, c'est que
mon expérience passée m'avait mis au fait des
habitudes et de la férocité de cet animal. Quand la
faim le presse (et l'intoDation de ses cris indiquait
assez qu'elle le pressait), il se jette avec fureur sur
les hommes, surtout s'ils n'ont pas d'armes.
Un secret instinct l'avertit des cachettes où ils
On écrit d'Oslende Une députation d'une
vingtaine d'ouvriers, tous charpentiers et menoi-
siers, s'est rendue hier après-midi chez tous les
maîtres charpentiers, et leur a exposé en termes
très-polis et convenables qu'ils se voyaient dans
l'expresse obligation, vu l'approche de l'hiver, de
réclamer une augmentation de salaire.
A cette fin les ouvriers avaient dressé une
espèce de convention on contrat, par lequel les
chefs s'engageaient b porter le chiffre des salaires
de 20 b 25 centimes l'heure, soit, pour une journée
d'été de douze heures et demie de travail,b fr. 3-i3,
et, pour une journée d'hiver de dix heures, b fr.
2-5o (au lieu de fr. i-5o et fr. 2).
La plus grande partie des patrons ont signé
cette convention. Il est b prévoir que les maçons,
les plombiers et autres ouvriers, encouragés par le
succès de leurs compagnons lesroenoisiers, suivront
leur exemple.
Il paraît que, dans son discours d'ouverture
de la session législativeS. M. annoncera aux
Chambres une bonne nouvelle pour le pays et la
dynastie, nne nouvelle qu'on attend depuis long
temps et qui sera bien accueillie; vous avez déjb
deviné qu'il s'agit de l'attente où est la cour d'avoir
bientôt b compter un membre de plus dans la
famille royale. Que les vœux de l'héritier du
trône, de son auguste compagne et de la nation
s'accomplissent favorablement jusqu'au bout!
Dimanche, vers 11 heures du soir, nn incen
die a éclaté dans un bâtiment dépendant de la
maison occupée par la veuve Daveloose, b Moor-
seele. Grâces aux prompts secours, on est parvenu,
en peu d'instants, éteindre les flammes. Il paraît
que la malveillance n'est pas étrangère b ce sinistre.
La justice informe.
On écrit de Dixmude que lundi dernier,
vers 9 heures du soir, un attroupement d'une
soixantaine d'ouvriers se forma devant la maison
de l'ingénieur Ghuilliaome. Une difficulté relative
aux taux de paiement de la quinzaine s'éleva, et
l'affaire prit un caractère tel que la police dût
intervenir. Quelques uns des récalcitrants se
mirent en rébellion ouverte contre la police: deux
furent arrêtés et conduits b Furnes b la disposition
du procureur du Roi.
Le 1" du courant un enfant âgé de 5 ans des
époux Rosseel, demeurant b Reninghe, qui avait
été laissé seul au logis avec sa sœur âgée de 9 ans,
a reçu de fortes brûlures en s'approchant du feu, et
a expiré le lendemain.
Le tribunal civil de Courfrai, dans sa séance
du 5 de ce mois, vient de décider, dans les termes
les plus honorables pour M. le notaire Bouten, de
Rumbekeque la poursuite disciplinaire intentée
sont blottis, et il s'aperçoit bien si ses ennemis ont
ou non des moyens de défense. J'étais donc fort
peu rassuré, et vous pouvez croire que je surveillais
avec anxiété de mon rocher les moindres mouve
ments de la panthère.
Elle s'approcha du bord, mesura d'un regard
inquiet la profondeur de l'abîme, pois vint flairer
le tronc d'arbre qui m'avait servi de pont pour
traverser le précipice. Elle avait l'air de délibérer
en elle-même, et de se demander si elle passerait
de l'antre côté. Elle s'accroupit b la tête du tronc
d'arbre, sans doute pour réfléchir plus b l'aise et
aussi pour mieux sentir ma piste.
Je suivais de l'œil tous ses mouvements, j'assistais
par la peosée b tous ses conseils. Mes réflexions
étant peu agréables, combien je souhaitais en ce
moment de voir l'arbre rouler dans l'abîme!
Quelques instants auparavant, j'aurais considéré la
chute de l'arbre comme an grand malheur pour
moi, et maintenant c'était le plus grand bonheur
que je pouvais espérer. Mais ce maudit arbre sem
blait vouloir ma perte, et se cramponner avec plus
de force que jamais aux deux rives pour laisser
passage b mon ennemi. (Pour être continué.)