4Llme Année. Mercredi 21 Octobre 1857. N« 4,180. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. ??K3S, 21 Octobre. ■H OTfflâ iM, (Suite. Voir le n° 4>'79 du Propagateur.) LE PROPAGATEUR Il y a deux espèces de motifs pour lesquels les catholiques et les habitants sensés, doivent com battre les tendances des pseudo-libéraux dans l'administration communale des motifs de l'ordre moral et religieux, des motifs de l'ordre matériel. Dans l'ordre moral, ils sapent le sublime édifice de la Religion catholique par tous les moyens imaginables. Dans l'ordre matériel, ils ruinent la ville par leurs dilapidations. Les impôts communaux sont successivement aggravés dans le double but de favoriser, d'enrichir leurs adhérents, et d'opposer un enseignement rationaliste l'éducation reli gieuse. Et ils se vantent k tout propos de travailler la propagation des lumières et de se dévouer ao bien- être matériel de leurs concitoyens! Ah! qu'ils seront plaindre tous ces pauvres enfants que l'on arrache k leurs parents et l'ap prentissage d'un métier quelconquepour leur donner une instruction, qui surexcitera leurs con voitises, tout en leur enlevant le contrepoids que l'éducation catholique oppose aux mauvais instincts. Dans l'intérêt de l'école communale et du collège communal, c'est-à-dire, dans un intérêt de faux amour-propre, les pseudo-libéranx préparent la Belgique une génération de révolutionnaires! Qo'ont-ils fait, les pseudo-libéraux, sous le rapport des intérêts matériels? Depuis vingt ans qu'ils ont escaladé l'Hôtel-de- Villeelles sont incalculables, les richesses qui ont abandonné la cité, jadis célèbre k cause de son opulence; elles sont innombrables, les familles indigentes qui sont venues s'y réfugier. Quel commerce a-t-on pro tégé? Quelle industrie languissante a-t-on sou tenue? Quelle nouvelle industrie a-t-on favorisée? Commerce et industrie sont également antipathiques nos pseudo-libéraux ils en éloignent la pensée, comme les parvenus éloignent la pensée de leur origine. Et puis n'est-il pas évident que le com mencement dn règne de l'industrie h Ypres serait la fin dn règne de nos pseudo-libéranx. L'industrie RACONTÉE PAR ELLE-MÊME. Je revins l'existence par une sensatiou si dou loureuse, que je me crus tombée k jamais dans le froid empire de la mort. Mais non; c'était la vie qu'on me rendait en me plongeant, pour me ravi ver, dans uue eau pure et glaciale. Je ne pouvais soutenir ma corolle mourante; mes feuilles lan guissaient k mes côiés, mes pétales perdaieut leurs couleurs vermeilles, et mes étamiues, penchées sur leurs filaments affaiblis, laissaient échapper leurs antères et disaient adieu aux amours. Que je souffrais mais je n'osais dire ma souffrance, car je ne voyais autour de moi aucune de mes sœurs, mêlée k d'autres fleurs dont les parfums m'étaient inconnus, je retenais ma plainte amère. Et cepen dant, pour une rose, qui n'a pas encore vu se coucher le soleil, il est bien triste d'abandonner le sol natal créerait des fortunes qui éclipseraient les leurs; ils le savent bieo, et ils envient tous ceux qui s'élèvent autour d'eux tout ce qui conduit k l'indépen dance leur fait ombrage. Ils détestent ceux qui prospèrent, ils ont un faible pour ceux qui se ruinent; car ceux-là leur échappent, ceux-ci tombent k plat sous leur domination. Caractères détestables dont i! importe de briser le joug, k moins qu'on ne veuille jeter k leurs pieds la ville d'Ypres ruinée, avilie, deshonorée. Les hommes qui, par leur astuce et leur effron terie, sont parvenus k museler la ville d'Ypres, sont appréciés et jugés il faut que, tôt ou lard, ils subissent la peine de leur entêtement et de leurs injustices. Aussi longtemps qu'il s'agissait de s'emparer de la place et de s'y fortifier, nos despotes faisaient malicieusement une distinction entre la religion et le libéralisme. Ils prétendaient respecter la religion et ses miuistres; ils disaient avoir la plus grande estime pour les croyances individuelles; ils allaient jusqu'k soutenir qu'ils étaient catholiques eux- mêmes. Le libéralisme était tout simplement une nspiratioo généreuse vers le progrès dans l'ordre temporel. Un grand nombre de catholiques se laissèrent prendre au piège; mais le temps a fini par faire tomber les masques et il n'est plus resté de ces faux catholiques que des figures d'incroyants. Aujourd'hui qu'ils sentent que leur règne touche k sa fin, ils ont recours k une ruse analogue, qui ne saurait plus réussir. La lutte ne serait pas entr'eux et les catholiques, elle serait entre les libéraux et on clergé ambitieux et cupide. Comme si les catho liques, les vrais catholiques, pouvaient se séparer de leurs pasteurs, comme si le clergé catholique pouvait se séparer de la religion catholique. Nous avons été trompés une fois et cela suffit. Si la lutte est entre eux et le clergé catholique, et ils l'affir ment, elle est entre eux et la religion elle-même, elle est donc nécessairement entre eux et nous. Une escarmouche aura lieu sur le terrain des élections communales. Quelle doit être, dans cette occurence, la conduite des électeurs qui n'ont pas et desentir la vie s'échapper quand on la commence k peine. Encore, pensai-je, si un rayon de soleil venait me visiter comme autrefois, si je pouvais entendre une voix amie! Si, au moins, je m'étais fanée sur ma tige Où donc est celui dont ce matin même je saluai la puissance et la grandeur? D'où vient qu'il m'a créée pour me faire si cruellement souffrir? Lorsque tantôt je le priais k la clarté du jour, j'avais le cœur si plein d'amour et de bons désirs! Quel mal ai - je fait pour être punie? Mes faibles aiguil lon; n'ont jamais blessé personne, pas même la main qui m'a cueillie; est-il juste que je souffre ainsi? Pauvre rose ignorante que j'étais! lorsque je me livrais aux murmures, je ne savais pas que chaque être ici bas a son heure d'épreuve douloureuse k subir, et que, pendant cette heure, l'adversité, comme l'eau glacée que buvait ma tige, apporte avec elle des forces pour le temps qui «a suivre. Depuis, j'ai compris cela et bien d'autres choses encore par l'euseigneinent que j'ai reçu. Cependant, autour de moi, régnait une grande encore foulé aux pieds tout sentiment religieux, la conduite des électeurs catholiques? Nous les félicitons tout d'abord de n'avoir point produit de candidats par la voie da la presse. Pourquoi donc exposerait-on, durant quinze jours, des hommes honorables aux insultes et aux calom nies de quelques individus dont la folie le dispute k la méchanceté? Pourquoi fournirait-on k la médiocrité l'occasion de s'enorgueillir d'un triom phe qui ne serait dû poartaot qu'k de hon teuses intrigues? Quand ils voient succomber des hommes qui leur sont supérieurs, ils Pensent enfler leur être et hausser leur bassesse! Toutefois il importe que les catholiques se con certent et portent, autant que possible, leurs votes sur les mêmes personnes. Mais ce qui est essentiel, c'est qu'ils n'accordent aucun vote a aucun des conseillers sortantsni aucun des nouveaux candidats présentés par l'association libérale. Si les efforts des catholiques ne peuvent pas amener de succès, il faut au moins qu'ils déter minent une protestation énergique contre les administrateurs qui nous violentent dans nos croyances et dans nos fortunes, dans nos affections et dans nosintérêls. Voler pour les candidats delà coterie, sous le fal lacieux prétexte qu'il n'y a pas de lulteyou que la lutte n'est pas sérieuse, ou qu'il n'y a pas de chance de réussite, c'est commettre un acte de la plus repréhensible faiblesse. Se rendre k l'assemblée électorale et déposer dans l'urne un billet blanc, c'est ne rien faire du tout mieux vaut oe pas quitter ses occupations. Il n'y a pas de vote sans suffrage valable; le billet blanc ne contenant pas de suffrage, celui qui le donne n'est pas compté parmi les votants. Catholiques! ne manquez pas de vous rendre an scrutin; volez pour des hommes indépendants qui méritent votre confiance; protestez contre ceux qui prenneut votre argent pour vilipenderpour déshonorer votre Religion et asservir votre Cité!'. Dans une lettre adressées I*Émancipation, M. agitation ce n'était plus comme aux champs où les nuages passaient silencienx,oùledoux ftémissement du zéphir dans mon feuillage, le gazouillement des oiseaux, les voix parfumées de mes compagnes formaient d'agréables concerts. Ici (ont était bruit, mouvement et désordre, comme dans la tempête, les hommes allaient, venaient, se croisaient eu tout sens avec de grands airs affectés. J'eus peur d'abord de ce tumulte, puis il arriva que peu k peu je m'y habituai, ma souffrance en fut distraite et apaisée. Je sentis mes forces renaître et la vie remonter au cœur, si bien que je devins curieuse de voir ce monde, tout m'y sembla terne et déplaisant et ce lieu, appelé la ville, dont mes compagnes faisaient un si grand état, me parut une fort triste demeure. Parmi les allants et les venants, beaucoup s'ein- pressaient autour de uous. Les uns vantaient notre beauté, notre fraîcheur et passaient; les autres s'arrêtaient pour cous marchander. Bientôt, toutes les fleurs qui m'environnaient, emportées, disper sées, me laissèrent seule, livrée k mes réflexious. La journée s'avançait,quand vint se placer devant

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1