Lambert de Sluers 46 Mulle54 Sarlel24 Coppieters24 Lambin Notaire21 Th" De Glieus18 Slruye11 Et plusieurs autres nomsque l'on n'a pas enrêgistrés. Le Conseil communal de la ville d'Y près reste doue composé d'hommes inféodés au parti pseudo libéral; quelques uiis de ses membres professent même un libéralisme outré; cette différence près, si c'en est une, le Conseil communal d'Ypres constitue une régence homogène, daDS laquelle aucune voix appartenant la minorité, l'opinion catholique et conservatrice se fera entendre. Voilà donc de nouveau autant de membres du Conseil communal soumis au mandat impératif qui ne leur est pas imposé par la majorité du corps électoral, car celle là est un aveugle instrument, mais bieu par le grand meneur auquel ces MM. ont dû juter fidélité et soumission; aussi se garde ront-ils bien de regimber coolre les ordres qui leur seront intimés. Majorité électorale, et Conseil communal, pâte malléable merci entre les mains d'un seul homme et des siens: Voilà, quoiqu'on en dise, la signifi cation du résultat de l'élection communale qui vient d'avoir lieu eo notre ville. PHYSIONOMIE DU CONSEIL COMMUNAL D'YPRES. Notre administration Communale ne renferme que des hommes très médiocres; les hommes capables et qui ont la conscience de leur valeur personnelle, ne consentiront jamais devenir les humbles et dociles instruments d'un homme dont toute l'action se résume en ces mots Moi et les Miens. Sous l'influence incessante d'une rancune politique qui date de i85o, le Conseil commuoa! de notre ville est devenu une machine voter, derrière laquelle le grand meneur dissimule sa propre res ponsabilité, pour dominer d'autant plus sûrement toutes les administrations et la ville entière.Ainsi s'explique-t-il, pourquoi il a fallu écarter le talent et le caractère; ceux-ci en effet sont suspects et gênants; aussi les a-t-on proscrits avec soin pour faire place aux personnages soumis, complaisants et uiuets, qui n'ont garde de se révolter contre la tyrannie dont leur vanité tire quelque profit. Les gens médiocres savent comme par instinct, qu'ils ne seraient rien, s'ils n'étaient les aides fidèles de l'ambitieux qu'ils servent; pour être quelque chose, prairie entière fut remplie de femmes et d'enfants; des détachements armés, une double ligne de sen tinelles avancées occupèrent les issues de la vallée et couronnèrent toutes les hauteurs. Un profond silence succéda bientôt l'agitation de la foule. M. Soyer venait de revêtir les orne ments sacerdotaux qu'une pieuse fraude avait dérobés au pillage et l'incendie de l'église. Les saints mystères allaient commencer. L'approche du jour faisait déjà pâlir les étoiles, une clarté douteuse et incertaine était apparue au levant; elle avait insensiblement grandi et montait alors au cielqu'elle couvrait des plus riches couleurs. Quatre ou cinq cents enfants, parés de leurs habits de fête, formaient deux deux, autour de l'autel, une ligne demi-circulaire. L'innoceuce et la candeur brillaient sur leurs visages. Placées uu peu eu arrière, leurs mères attachaient sur eux des regards pleins de foi et d'amour. Hélas! pour un grand nombre c'était la première joie depuis leur veuvage. De l'extrémité de la prairie au sommet des coteaux, les hommes, un geoou en terre, tenant d'une main leur fusil, de l'autre leur chapelet, contemplaient avec atten drissement celte admirable scène, et des larmes involontaires coulaient sur ces figures basanées endurcies depuis longtemps au spectacle de la guerre. ils acceptent dont le joug politique qui leur est im posé; ils le portent avec joie et avec orgueil, semblables Au baudet qui chargé de reliques S'imagina qu'on l'adorait. Dans ce peuser il se carrait Recevant comme siens l'encens et les cantiques. Quelqu'un vit l'erreur, et lui dit Maître baudet, ôlez vous de l'esprit Une vanité si folle, Ce n'est pas vous, c'est l'idole A qui cet honneur se rend, Et que la gloire en est due. D'un conseiller dépendant C'est bien le joug qu'on salue. Avec des hommes pareils il est facile d'être réelle ment le maître, quoiqu'on ne le soit pas nominale ment; toute discussion disparaît, et devient en effet complètement inutile, car il n'y a personne couvenir; tous les conseillers ayant en poche la formule de l'opinion homogène et invariable qu'ils ont exprimer. Tout débat suppose la liberté; celle-ci étant supprimée, le débat doit l'être aussi. Ainsi se fait-il que les séances de notre Conseil communal présenteront comme auparavant une réuuion. DE STATUES VIVANTES. &basrci(DO 3)2 massuaas» Membres réélus MM. Dieryck, Ignace. Vestibule, Nicodéme. Delporte, Louis. Nouveau membre M. Nevejan, notaire. PRISE DE DELHI PAR LES ANGLAIS. - LES ANGLAIS ASSIÉGÉS DANS DELHI. La dépêche télégraphique ci-dessous annonce la prise de Delhi par les Anglais, mais elle dit aussi qu'après leur entrée en ville, ils ont été bloqués par les insurgés, qui sont en nombre supérieur. Voici cette dépêche Marseille, lundi, 26 octobre. Nous recevons des nouvelles des Indes par la voie d'Alexandrie. Les Anglais sous le commandement des généraux Havelock et Outram, ont donné l'assaut la ville de Delhi, et s'en sont emparés le i4 septembre, après une résistance désespérée de le part des insurgés. Les Anglais ont perdu beaucoup de monde. Les insurgés ont fait quitter la ville aux femmes et aux enfants avant l'assaut; ils bloquent maintenant la ville. Delhi manque de provisions M. Soyer descendit enfin les marches de l'autel. Sur ses traits, animés d'une expression surnatu relle, on lisait les sentiments de son âme. Son émotion était telle qu'il put peine entonner cette magnifique invocation au Saint Esprit, que l'Église met dans la bouche de ses enfants aux circonstances solennelles de la vie. Celte sensation passagère disparut devant une exaltation plus grande encore. Les cieux s'étaient ouverts aux paroles du prêtre. A l'instant où la foule inclinée adorait en silence, les premiers rayons du soleil saluaient leur créa teur. De tous ces cœurs d'enfants s'échappaient des prières dignes des aoges. Lorsque M. Soyer, élevant l'hostie sainte, leur annonça la fin de leur attente, l'accomplissement de leurs espérances et de leurs désirs, lorsque le Dieu de bonté reposa sur leurs lèvres si innocentes et si pures, tous, transportés de bonheurressentirent une paix ineffable et des joies inconnues. Leur reconnais sance éclata en sanglots, en soupirs, en angéliques concerts, et leurs pensées se confondirent en un sentiment unique d'adoration et d'amour. Les échos de la vallée avaient seuls répété les divins cantiques. La crainte de donner l'éveil aux républicains et d'ensanglanter par un nouveau combat celte pieuse cérémonie, avait arrêté la voix des fidèles. Mais en entendant l'hymne, que depuis longtemps lui avait appris la victoire, rien ne pot suffisantesles Anglais se trouvent dans une position des pins critiques. L'exaspération des insurgés est extrême. NÉCROLOGIE. M. Goethals, directeur de l'hospice de S'-Do- mioique Bruges est décédé le 37 l'âge de 47 ans. NOUVELLES DIVERSES. On lit dans un journal de Courlray Nous croyons pouvoir annoncer que des entrepreneurs sérieux vont faire opérer de nouvelles études pour le tracé d'un canal de Menin Ypres, destiné relier la Lys l'Yperlée. On sait que ce canal, plusieurs fois projeté, est la seconde section d'un système de navigation dont le canal de Bossuyt Courlray serait la première. On assure que la Maison hanséatique, Anvers, appartenant aux villes libres de Hambourg, Brème et Lubbeck, sera sous peu vendue publique ment. On croit que le tout sera vendu en un seul bloc. Les recettes des chemins de fer de la Flandre occidentale se sont élevées, pour le mois d'août dernier, 106,606 fr. 54 c. Elles n'avaient été, pour le mois d'août i856, que de 93,260 fr. 18 c., ce qui présente une augmentation pour le mois d'août 1857 de i3,346 fr. 36 c. Les recettes du 1" janvier au 3i août 1857 se sont élevées 671,476 fr. 89 c. Elles n'avaient été, dans la même période de i856, que de 612,321 fr. 09 c., ce qui présente uue augmentation de Ô9,i55 fr. 88 c. en faveur de 1857. Le Mémorial de Lille annonce qu'il se forme une société pour construire, en Belgique et dans le Dord de la France, des embranchements de chemin de fer, traction de chevaux, qui raccorderaient les villages avec les lignes ferrées existantes. Un déplorable accident vient d'arriver Gand, la Société Linïere gantoiseUne ou vrière se trouvait proximité du pullingup (machine monter les fardeaux), lorsque le pied lui ayant manqué, elle est tombée sur le pavé, la tête la premièrede l'étage supérieur de l'établissement. La malheureuse, presque broyée, a été tuée sur le coup. On écrit de Maestricht Notre ville a été honorée d'une visite de MMgrs les Évêques de Liège et de Bruges. Leurs Grandeurs sont descendues chez M. le curé doyen de S1-Ser vais, et, après avoir visité l'église de Sl-Ser- vais et celle de Notre-Dame elles sont parties dans Faprès-dîner, très-satisfaites de toutes les contenir l'enthousiasme de la multitude. Les con seils de la prudence furent oubliés et plusieurs milliers de Vendéens firent retentir les collines des louanges de Dieu trois fois saint. Oui, ils avaient raison de suivre l'élan de leur âme! Le ciel leur eut-il ce jour-là refusé la victoire, De couvrait-il pas la faiblesse et l'innocence de ses bénédictions. Des cris de guerre et de: Vive le Roi! se mêlèrent aux chants sacrés. Une exaltation inex primable avait remplacé la reconnaissance et la prière, et chaque paysanen retournant dans sa cabane, se croyait invincible. Aujourd'hui, même malgré plus d'un demi-siècle de distance, le sou venir de cette fête n'est point effacé, les traces qu'elle avait laissées dans les cœurs étaient trop profondes. Depuis cette époque, mille événements divers ont rempli l'existence de tous ceux que réunit la prairie de Fruchaux, bien des orages ont passé sur leur tête, la mort a ervlevé le plus grand nombre, les plus jeunes sont déjà sur le déclin de l'âge, quelques-uns ont oublié les promesses qu'ils avaient faites Dieu et la mémoire de leurs pères; mais parmi ceux qui vivent encore, il n'en est pas un seul qui ne regarde ce jour comme le plus serein, le plus calme et le plus heureux de sa vie.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2