SUISSE. antiquités et des objets d'art quelles avaient rencontrés dans ces égliseselles ont admiré surtout les précieuses reliques qui se conservent S'-Servais. Un grand malheur a failli arriver avant-hier avant midi, dans la gare dn chemin de fer Bruges. Le convoi de la ligne de la Flaudre occidentale entrait dans la station vers 10 heures, au même moment qu'arrivait le train d'Ostende, lorsque la dame Cannaert, de Roulers, voulait encore traver ser la voie que parcourait le convoi de l'Etat; elle aurait infailliblement e'té lue'e sans la pre'sence d'esprit et le sangfroid du sieur A. Deschryver, employé b la station, qui l'a retenue au moment ou elle allait être broyée sous la locomotive. Le 17 de ce mois, un commencement d'in cendie s'est déclaré dans le local de l'ecole moyenne de Furnes. Un garçon avait apporté de chez lui quelques allumettes phosphoriqnes et les avait cachés dans son pupitre; elles ont pris feu; mais on s'en aperçut aussitôt et le feu fut b l'iustaot étouffé. Si cet accident fut arrivé pendant la nuit, il aurait pu occasionner de terribles malheurs. Un acte de témérité et d'audace des plus condamnables, a été bien cruellement puni, lundi dernier, dans la commune de Fayt. Un jeune ouvrier forgeron, le sieur André Delattre, âgé de 20 ans et domjcjlié en cette commune, avait parié la veille au soir, au milieu des fumées du cabaret, devant plusieurs camarades, qu'il irait pendant la nuit chercher le coq au haut du clocher de l'église en coustruclion. Les paroles du jeune ouvrier avaient été accep tées, par ses amis, comme une de ces fanfaronnades que l'esprit aime b débiter lorsqu'il est enlevé, au milieu des vapeurs de la bière et du tabac, dans les régions de l'infini. Ils crurent donc ne devoir y attacher aucune importance, comptant bien que cette fougue audacieuses'apaiserait aussi vitequ'elle avait pris naissance, et que le lendemain, en se réveillant frais et dispos, le cerveau qui l'avait nourrie ne s'en souviendrait plus. Cependant, lundi, des ouvriers se rendant b leur besogne au petit jour, et passant auprès de l'église en question, heurtèrent au pied de celle-ci un corps inerte et sans vie. Il n'était que 5 heures du matin; nos braves compagnons approchèrent leurs lan ternes et reconnurent André Delattre baignant dans son sang et la tête fracassée. Le gouvernement du grand duché de Luxem bourg a refusé b neuf des députés de l'opposition, qui sont fonctionnaires ou chargés de services publics, l'autorisation de siéger b l'Assemblée des États; il les a mis en mesure d'opter, dans un délai de huit jours, entre leurs fonctions et leur mandat de député. Le délai est expiré et l'on connaît le résultat delà mesure. Six deces députés ont renoncé b leurs fonctions pour conserver leur siège b l'As semblée des Étals; l'un, ancien membre du gou vernement, s'est démis de ses fondions déjugé; un autre, avocat avoué, de sa charge d'avoué; un troisième de son service de vétérinaire de district; les trois derniers ont résigné les fonctions commu nales de bourgmestre ou d'échevin. Ceux qui ont opté dans le sens opposé sont deux notaires et un membre de la commission médicale. La sortie de ces trois derniers nécessitera de nouvelles élections. On écrit de Marseille Vn événement affreux estvenu attrister ce matin la population. Un ouvrier artificier travaillant dans une chambre située au 4" étage d'une maison de la rue Poids de la Farine, a été victime de son imprudence. Cet individu ayant, par négli gence laissé portée de son travail des allu mettes chimiques, une d'elles a fait explosion et a mis le feu la pièce d'artifice qu'il était en train de confectionner. Toute la charge de pou dre est venu se loger dans la figure et la poi trine de cet ouvrier, qui n'a pas tardé prendre feu des pieds la tête. Ce malheureux, bien qu'aveuglé, a eu le courage de descendre ses quatre étages. Lorsqu'il fut en bas, les habi tants de la maison parvinrent éteindre le feu qui le consumait en lui jetant des seaux d'eau. La chair se détachait de la poitrine dès que l'on y portait la main. Le visage était noir comme charbon. La victime poussait des cris affreux et en portant les doigts ses yeux, qui ne distin guaient plus la lumière, s'écriait en provençal Pauvre malheureux pauvre malheureux! Ce n'est qu'après un laps de temps d'un quart d'heure que cet ouvrier a pu être trans porté l'Hôtel-Dieu, dans un état désespéré. On écrit de Londres Le calme de ces deux derniers jours, la Bourse de Londres, a jait place aujourd'hui une certaine inquiétude. On a annoncé des faillites sérieuse en Irlande. A Belfast, deux maisons importantes, un fa bricant et un constructeur de navires, ont sus pendu leurs payements. Dans un cas, le passif est de ko 5o,ooo livres 1 million i,25o,ooo francs.) A Dublin, il y a une demande d'argent ex trêmement active, et. quoique l'on se croira en mesure de répondre tous les besoins, ce mou vement a produit une certaine impression. A Tipperary, le souvenir récent des fraudes de Sadleir a presque produit l'effet 'd'une pa nique, mais les Banques étaient préparées et ont tenu ferme. Cependant, il y a eu un certain malaise par suite de ces nouvelles. Londres, octobre. Notre correspondant de Londres nous annonce qu'avant peu paraîtra dans les journaux une lettre de M. le duc de Nemours déclarant que tous les membres de la famille d'Orléans ne reconnaissent d'autre chef que M. le comte de Paris. (Nord.) Une conversion éclatante a eu lieu la semaine dernière a Londres. Le révérend Charles Acken Roberts, curé de Saint-John Notting Hill, a embrassé le catholicisme. Le révérend Prévost Manning a reçu son abjuration dans son église de Bayswalet. Au moment où la consommation des moules va prendre son extension habituelle, et en présence des accidents occasionnés, il y a peu de jours, par les crevettes, nous ne croyons pas inutile de reproduire l'avis suivant: Beaucoup de personnes se contentent de faire subir aux moules, avant de les faire cuire, du simple lavage dans l'eau douce; cette précaution est bonne sans doute, mais elle est insuffisante pour prévenir les accidents qui se produisent au com mencement de la saison. Pour enlever aux moules leurs qualités malfai santes, il est indispensable de les baigner pendant cinq b six heures pu moins daus l'eau douce, renou velée b diverses reprises; alors elles se dégorgent et rejettent toutes les matières dont elles peuvent être souillées. Il est prudent, en outre, d'ajouter un filet de vinaigre. En se conformant b ces prescriptions si simples, tous les amateurs de ce précieux coquil lage pourront le consommer sans crainte. Il sera toujours débarrassé, en outre, de cette saveur vaseuse qu'il possède trop fréquemment, et qui nuit aussi b ses qualités hygiéniques. On vient d'écrouer b la maison d'arrêt de Lille un jeune enfant de dix ans nommé Manyez, qui s'est déclaré l'auteur de l'incendie qui a récem ment consumé quatorze meules de récolte b Seclin. Ce précoce malfaiteur a fait preuve dans ses aveux d'un cynisme révoltant J'ai mis le feu volon tairementdit-il, sachant parfaitement quelles seraient les conséquences j'ai voulu voir on beau feu Mercredi est décédé b Oldham Above Town un individu nommé Barraitrésidant près de Sholver. Cet homme était b la bataille de Waterloo, où il reçut une balle dans le poumon gauche. Il se rétablit de sa blessure; mais la balle ne fut jamais extraite. M. Leeds, médecina fait l'autopsie et trouvé la balle enveloppée dans le poumon, où elle était restée 42 ans. On écrit de Saint-Pétersbourg, 10 octobre: A la demande du gouverneur-général de la Nouvelle-Russie et de la Bessarabie, ainsi que du grand-duc Constantin, l'Empereur a résolu que les étrangers pourraient désormais résider b Sébastopol. Un ordre du cabinet de Berlin, vu l'avis des médecins, d'après lequel le Roi devra s'abstenir, au moins pendant trois mois, de s'occuper des affaires du gouvernement, confère au prince de Prusse la haute direction des affaires suprêmes de l'État pour le terme de trois mois, si, contre toute attente, la santé du Roi ne s'est pas rétablie plus tôt. L'ordre du cabinet invite le prince b se charger de l'exécution de son contenu. S. A. R. le prince de Prnsse a adressé au ministère d'Etat un office dans lequel, après avoir annoncé qu'il accepte les pouvoirs royaux qui lui ont été couférésil déclare que c'est sa ferme volonté de se conformer fidèlement b la Constitu tion et aux lois du pays, et de diriger les affaires du gouvernement selon les intentions du Roi, qui lui sont connues, aussi longtemps que S. M. le jugera nécessaire. Le prince ajoute qu'il attend de l'armée, des fonctionnaires et des sujets du Roi, qu'ils lui accordent une obéissance. Les ministres dans leur ensemble et chacun en particulier resteront chargés des mêmes responsabilités que précédemment. Le ministère d'Etat, les départements séparés ainsi que les administrations tant militaires que civiles seront maintenus dans les mêmes conditions. Les décrets du prince porteront ponr signature Par délégation de S. M. le Roi le prince de Prusse. Le prince demande b Dieu la force et la grâce de pouvoir exécuter sa mission b la satisfaction du Roi et pour le bien du pays, et il espère que le rétablissement de la santé ébranlée de S. M. mettra bientôt fin b une mission qu'il a acceptée selon les ordres du Roi et par amour pour sa patrie. L'abbaye des Bénédictins de Rheinau, dans le canton de Zurich, vient d'adresser au Grand Conseil, par l'intermédiaire du Conseil d'État, un mémoire dont s'occupent tous les journaux de la Suisse. L'objet de la demande des reli gieux est d'être autorisés recevoir des novices et administrer librement leurs propres biens. Le simple énoncé de cette demande en expose toute la justice; mais pour quelle soit accueillie, les pétitionnaires s'offrent 1 A établir un gymnase ou école moyenne, où ils donneront la pension gratuite au moins dix élèves dépourvus des moyens nécessaires pour subvenir aux frais de leur éducation ou bien 2° A établir et entretenir dan* leur couvent un hospice pour vingt-cinq trente malades ou indigents; ou 5° A fonder une école d'agriculture où les orphelins et les enfants des pauvres seront for més aux travaux des champs; cet établissement serait un asile catholique dont l'abbaye sup porterait la charge et les frais. La demande de l'abbaye a été reproduite dans tous les journaux, et nous sommes heureux deconstaler, d'après le Chroniqueur de Fribourg, que les passions et les préjugés se sont effacés dans la presse suisse prolestante devant le bon droit, la justice et le respect de la propriété et des droits acquis.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 3