ÉTAT CIVIL D'YPRES, VILLE D'YPRES. Conseil communal. discussion du budget communal pour i8s8. actes officiels. nouvelles diverses. éprouvé sur une plus large échelle: que notre expérience leur serve de leçon. Quels que soient nos griefs, quelques motifs que nous ayons de nous abstenir dans une lutte où la victoire même tournerait peut-être contre nous, nous ne pouvons pas oublier ce que nous devons notre pays. Une grande et solennelle protestation est nécessaire, dût-elle échouer encore devant l'émeute. Après cela, et quelle qu'en soit l'issue, nous abandonnerons notre conduite et celle de nos adversaires au jugement de tous les hommes que n'aveuglent pas d'injustes préventions. Le danger de la situation est surtout dans les engagements que le nouveau ministère a dû prendre vis-a-vis des enueinis de l'ordre social, car il est évident que MM. Frère et Rogier sont montés au pouvoir avec un mandat impératif imposé par les sociétés secrètes. M. Frère, débordé qu'il est h Liège, ne peut plus être qu'un instrument. On le considère, avec MM. Rogier, Tesch, Lebeau, etc., comme appartenant b cette classe de libéraux qui font des révolutions sans le savoir. Aussi M. Devaux a fait le voyage de Bruxelles pour recommander ses amis une grande modération, a Ce sont les organes de la gauche qui nous l'apprenoent. M. Devaux commencerait- il donc h s'apercevoir que les actes révolutionnaires qui viennent de compromettre nos institutions nationales, ont leur point de départ dans sa trop fameuse Revue nationale dont ils ne sont que la dei nière conséquence Il ne serait pas le seul qui reviendrait, un pea tard, il est vrai, trop tard peut-être résipiscence c'est ainsi qu'au mois de mai, M. Delfosse fit une sortie des plus déplorables contre le clérical; il crut peut-être pouvoir le faire impunément, mais lors qu'il vit que les discours incendiaires de la gauche avaient soulevé l'émeute, il pressa le vole sur les principes de la loi, vote qui fut enterré sous les pavés des héros de la rue, salués par M. Verhaegen. Ainsi des nouveaux ministres. Dans l'opposition, ils crient A bas les couvents! Au pouvoir, ils prennent des eugagementsenvers les sociétés secrè tes, envers la démagogie, et quand celle-ci viendra exiger le solde de ses créances, ils seront aussi surpris que MM. Thiers et O. Sarrot, terrifiés de voir S. M. Louis-Philippe partir pour l'exil le parapluie sous le bras. Heureusement, les catholiques veillent; ils veil lent sur leurs adversaires et sur les ennemis de ceux-ci, et ils sauront se défendre contre l'indigne coup de main par lequel on vient de les insulter et par lequel on voudrait les opprimer. La réunion des membres de la majorité parle mentaire, qui a eu lieu mardi soir l'hôtel de M. le comte de Mérode-Westerloo, était très nombreuse. Les sentiments les plus patriotiques ont été exprimés, et il a été décidé b l'unanimité que, malgré tous les désavantages de la position faite illégalement l'opinion catholique, elle acceptera la lutte électorale. Nous applaudissons cette détermination patrio tique. Après que l'émeute a pu agir impunément dans la rue, ce serait lui faire la part trop belle, aujourd'hui qu'elle est montée au pouvoir, de la laisser se prélasser h son aise sur les ruines de la Constitution. Nous lutterons donc énergiquement pour la défense de l'ordre contre le désordre, de la loi contre l'illégalité, de la loyauté parlementaire contre les loges, et l'émeute devra encore compter avec nous. Voici le résumé exact de ce qui a eu lieu mardi j o de ce mois aux séances du Sénat et de la Cham bre des Représentants. Longtemps avant la séance de la Chambre les tribunes publiques et réservées étaient remplies. Vers 1 heure et demie, l'appel nominal a été fait sous la présideuce de M. Anspach, doyen d'âge. Il a été donné lecture d'une lettre de M. de Renesse qui demandait un congé de quelques jours. Des rires unanimes ont éclaté, et ont redoublé lorsque M. Malou s'est écrié que tous allaient recevoir leur congé. M. Anspach a annoncé la réception des pièces concernant l'élection de M. Ver wilghen S« Nicolas et a proposé la nomination d'une commission char gée de la vérification des pouvoirs. Aussitôt M. Rogier a réclamé la parole, est monté b la tribune et d'une voix mal assurée, il a donné lecture d'uu arrêté par lequel le Roi ajourne les Chambres. Un silence morne a accueilli la lecture de cet acte inconstitutionnel. M. Dumortier, quoique très souffrant, a demandé la parole pour un rappel b la Constitution; mais il s'agissait bien de la Constitution, la gauche s'en moque, et immédiatement elle a couvert de ses cris la voix de l'orateur, peodant que du banc des ministres on criait b M. Anspach de lever la séance. Après un moment d'hésitation, l'élu de la loge a obtempéré b cet ordre, et la gauche ainsi qu'une partie des tribunes ont crié Rive le Roi! Toute ia majorité est restée silencieuse. La plupart des sénateurs s'étaient rendus a leur tribune pour assister b la séance de la Chambre, de sorte que leur réunion n'a commencé qu'après que la séance de la Chambre eût été levée. D'abord il a été fait rapport sur les pouvoirs de MM. Wiucqz et Sacqueleu, élus respectivement b Charleroi et b Tournay, qui ont été admis b prêter serment. M. Rogier se trouvait seul au baoc des ministres, il a pris la parole et a lu l'arrêté d'ajournement des Chambres. Uoe vingtaine de cris de Rive le Roi! suivis d'autant de chût, se font entendre, et la séance a été levée. On le voit, les procédés du ministère b l'égard du Sénat ont été différents de ceux dont il a usé envers la Chambre. Celle-ci n'a pas obtenu la permission de vérifier les pouvoirs d'un de ses membres, ce qui est une autre violation de la loi, tandis que te Sénat a pu admettre MM. Wincqz et Sacqueleu. C'est qu'on craignait l'appel de la Chambre b la Consti tution, et fidèle b son origine, l'émeute, le ministère a fait comme elle il a étouffé la voix du Parlement. Afirique nos lecteurs puissent juger de l'esprit qui préside b la rédaction des feuilles de la franc- maçonnerie, nous copions textuellement de l'une d'elles, les lignes dans lesquelles elle rapporte ce qui s'est passé mardi d'au Sénat et b la Chambre des Représentants; l'on pourra les comparer avec le résumé vrai et circonstancié que nous donnons plus haut Voici comment cette feuille s'exprime La réuoioo des Chambres n'a eu rien d'extra ordinaire. Le Sénat a vérifié les pouvoirs de ses membres nouvellement élus et a été ajourné par arrêté royal. La Chambre des Représentants a été immédia tement ajournée. M. Dumortier a voulu parler, mais le président Anspach a levé la séance. C'est aiosi que l'on cache la vérité, en couvrant d'un voile la violence exercée sur la majorité dont les vœux devaient être le guide de notre Roi bien aimé. Séance publique du Samedi, q Novembre 185". Présents M M. le baron VanderslicheledeMaubus, bourgmestre, président; Alphonse Vanden Peere- boom, Pierre Beke, échevins; Théodore Vanden Bogaerde, Charles Vaode Srouke, Edouard Cardi- nael, Ernest Merghelynck, Pierre-Léopold Boedt, Charles Becuwe, Auguste Maietir, conseillers. Après l'expédition de quelques affaires, le Con seil entame la discussion du budget pour i8ô8. A la 9" section, l'assemblée entend la lecture d'une lettre des présidents des fabriqnes des quatre églises paroissiales, priant le Conseil de revenir sur son vote, concernant le supplément de traitement aux vicaires, qui a été rayé du budget pour 1857. Après discussion, le Conseil est d'avis de porter au budget une somme de 1,800 fr., sotis le libellé suivant Subsides aux fabriques d'églises pour suppléments de traitements aux ministres du culte, mais sous condition de faire enterrer gratui tement avec messe et accompagnement d'un prêtre an cimetière, tous les indigents inscrits sur les listes charitables et décédés b domicile. Une lettre sera adressée aux fabriques d'église pour leur faire connaître les motifs et la portée de la décision prise en 1857, et des causes qui ont porté le Conseil b voter une somme de 1,800 fr. au budget de 1858. La répartition doit se faire comme suit pour les paroisses S' Martin et S1 Pierre, 5oo fr. b chacune, dont 100 fr. pour chaque aide- ecclésiastique, et pour celles de S' Jacques et S' Nicolas, pour chaque 4oo fr. Le Conseil n'a pas voulu entrer dans l'examen de la position de chaque ecclésiastique, de crainte d'effleurer leur délicatesse. Elle laisse la répartition b faire entre vicaires a la sollicitude du conseil de fabrique, désirant toutefois que le compte annuel en fasse mention. Par arrêté royal du 8 novembre, le lieutenant- général honoraire Pletinckx, commandant supé rieur de la garde civique de Bruxelles, est nommé lieutenant-général dans la garde civique. Par arrêté royal du 8 novembre, le capitaine de 1" classe Ch. Breitbach, adjudant-major au 2" de ligne, est nommé chevalier dans l'ordre de Léopold. Par une singulière coïncidence, le gouver neur civil et le gouverneur militaire de la province de la Flandre-Occidentale, b Bruges, ont été appe lés, presque en même temps, b d'autres fonctions, b Bruxelles le général Pletinckx, comme comman dant supérieur de la garde civique, et le baron de Vrière, comme ministre des affaires étrangères. L'année prochaioe doivent avoir lieu les élections générales pour tous les grades de la garde civique; c'est la deuxième période quinquennale depuis la mise en vigueur de la loi du 8 mai 1848. Un journal assure que les érueutiers du mois de mai, condamnés par divers tribunaux, seront très-prochainement amnistiés. L'annonce du blâme b infliger b M. le géoéral Capiaumont a produit un si mauvais effet dans l'armée, que les nouveaux ministres hésitent, dit- on, b exécuter cette mesure. I.es démissions b donner b un certain nombre de fonctionnaires conservateurs ne seront publiées qu'après les élections. La duchesse de Nemours vient de mourir a Claremout. DU 7 AU là NOVEMBRE INCLUS. Naissances 7. Sexe masculin 3; féminin 4. Mariages 5. Demay, Ferdinand, sculpteur, et Durnord, Clémence, modiste. Godtschalck, Amand, cordonnier, et Spillebout, Rosalie, dentel lière. Didier, Jacques, chaudronnier, et Gaste- leyn, Colette, dentellière. Bouret, Jean-Baptiste, journalier, et Rosez, Adèle, deutellière. Siosse, Louis, marbrier, et Yerolleman, Emerence, den tellière. DÉCÈS 7. Vermecrsch, Anne-Catherine, 62 ans, couturière, veuve de Pierre Verbrugge, rue de Menin.Monrin, Jean-Baptiste, 22 ans, soldat au i* régiment de lanciers,domicilié b Lansquesainl (Hainaut), hôpital militaire, rue des Bouchers. Hollevoet, Marie, 17 ans, dentellière, rue de S'-Jacques. Boudry, Sophie, i5ans, dentellière, Brielen lez Ypres. Delaruwiere, Romain, 4o ans, sous-officier pensionné, décédé b Batavia le 25 juin 1856, époux de Jansse Latnbrechts. Ver- baeghe, Marie, 61 ans, saos profession, veuve de Joseph Philips, rue de Recollets. Leroy, Pélagie, 32 ans, couturière, épouse de Pierre Plaucke, S'-Jacques lez Ypres. Enfants au-dessous de 7 ans 2. Sexe masculiu 1, sexe féminin 1. BULLETIN COMMERCIAL. YPRES, i4 Novembre. Au marché de ce jour, il y avait io56 hectolitres de froment b 20 fr. 20 c. l'hectolitre; 92 h. de seigle b i5 fr. 20 c.; 55 h. de fèves b 16 fr. 4o c.; i4 h. d'avoine b 10 fr. 5o c.; 4oo kilos de pommes de terre rouges b 5 fr. 75 c. les 100 kilogrammes; 7000 k. de pommes de terre blanches b 5 fr. 75 c.; beurre frais b 2 fr. 61 c.; viande b 1 fr. 45 c.; le kilog.; pain a 23 c. le kilog. Au marché de ce jour, le froment a subi une baisse de x fr. et le seigle de 4o c.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 3