4Ime Année.
N<> 4,188.
m MARIAGE EN 1794
4 FR. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
7PS.ES, 18 Novembre.
Nous avons dit que la crise ministérielle
ne paraissait susceptible que de trois solu
tions un ministère libéral avec faculté de
dissoudre les Chambres; un ministère
conservateur avec droit de destituer les
fonctionnaires hostiles; ou un ministère
d'affaires qui aurait administré jusqu'aux
prochaines élections. t
Il n'est pas besoin de dire que la dernière
éventualité était plus conforme nos vœux
que la première. Sans& doute la majorité
des Chambres indiquait un ministère con
servateur, mais les élections communales
et l'émeute indiquaient un ministère libé
ral. Sous la pression de ces influences
anti-constitutionnelles, le cbfif dè l'État a
déraillé nous espérions que des hommes
prudents et temporisateurs seraient venus
le ramener lentement et sans secousses
dans les voies tracées par le Congrès na
tional.
Nous nous sommes trompés dans nos
prévisions, et la gauche triomphe au delà
de ses espérances. Aucun membre de la
majorité n'a été consulté; M. Henri De
Brouckere n'est point parvenu former
un ministère de transition, et un ministère
libéral s'est constitué la condition de
dissoudre les Chambras.
Le retour des libéraux au pouvoir était
évidemment dans les choses possibles;
mais il nous paraît très-regrettable pour
eux qu'ils l'aient ressaisi dans les circon
stances actuelles. Le nouveau ministère
Rogier ne trouve sa raison d'être, ni dans
la majorité des Chambres, ni dans une
manifestation régulière et éclatante du
corps électoral politique. Son origine est
dans quelques protestations isolées et in
constitutionnelles; il est, tranchons le mot,
le produit illégitime de l'émeute. Conçoit-
on que des hommes qui veulent passer
pour sérieux et capables, se mettent ainsi
résolument au service d'une mauvaise
cause, d'un principe qui renferme dans
son sein les plus redoutables orages: puis
sent-ils avoir la force de les conjurer!
Dans l'intérêt de l'honnenr de la Bel
gique et de la dignité nationale, nous
souhaitons de tout cœur qu'ils parviennent
réparer les atteintes portées la Consti
tution, la sauvegarde de nos libertés, et
rendre tout son éclat au prestige de la
Royauté, la sauvegarde de notre indépen
dance. Malheureusement nous doutons
beaucoup de leur succès en cette matière,
quoique nous soyons convaincus que les
difficultés ne leur seront pas suscitées par
les conservateurs. La doctrine du juste
milieu entre ceux qui respectent les tradi
tions politiques et religieuses, désignés
sous le nom de rétrogrades, et les déma
gogues, qui ne respectent rien, que l'on
décore du titre de progressifs, cette doc
trine a été appliquée la France par M.
Guizot, qui depuis 1848 a loyalement
reconnu qu'il s'était trompé en ne faisant
pas la part assez large l'ordre moral et
religieux.
Les doctrinaires ont été débordés en
France par les socialistes; il le seront de
même en Belgique.
Il y a des années, M. Nothomb aîné dit
M. Rogier Les passions vous portent au
pouvoir, vous serez renversé par elles.
Et nous lui disons aujourd'hui L'émeute
vous amène, et l'émeute vous emportera.
LE PROPAGATEUR
pour la. ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 pau
trois mois. pour 5 mois.
revue politique.
Aujourd'hui encore, il y a peu de nouvelles
signaler.
D'après des nouvelles de l'Inde plus explicites,
dit la Patrie, la situation des troupes commande'es
par les généraux Havelock et Outrara serait extrê
mement critique. Des forces considérables les blo
queraient a Lucknow, et le royaume d'Oude serait
au pouvoir des rebelles.
Les journaux de Londres, en parlant des affaires
du royaume d'Oude, commettent une erreur que
des renseignements précis, dit le Pays, nous per
mettent de rectifier. Les Anglais ne sout pas maîtres
de la ville de Lucknow, mais seulement de la
citadelle située k environ deux kilomètres de la
ville. Cette forteresse a été ravitaillée par le général
Outratn, qui a pu se mettre en communication avec
les assiégés la suite d'une lutte très-vive et très-
meurtrière. Il est aujourd'hui enfermé dans les murs
de la place; le général Havelock, qui commande la
seconde colonne, campe en dehors de la citadelle
sur une éminence appelée le mont Hamak. Il est
tenu en échec par l'armée insurgée, forte d'environ
20,000 hommes, et qui est maîtresse de la ville de
Lucknow.
Les plus récentes correspondances de Pondi-
chéry vont jusqu'au 12 octobre. Elles mandent
que la situation des établissements français de l'Inde
était excellente, et que la tranquillité et l'ordre
régnaient partout. Depuis deux mois, le mouve
ment de la navigation avait été plus actif qu'à
l'ordinaire.
Les derniers avis du Sénégal vont jusqu'au 24
octobre. A celte date on avait reçu Saint-Louis
des nouvelles très-bonnes de l'intérieur; les affaires
françaises étaient dans une excellente situation k
Bakel, k Médine et k Matam, et le bruit s'était
répandujqne le fameux Al- Hadji, le chef fanatique,
cause de la levée de boucliers des Maures, avait été
tué. Les nouvelles de la côte étaient aussi bouues
que celles de l'intérieur.
ou l'héroïsme de l'amour filial.
(Suite. Voir ie u° 4»l^7 du Propagateur.)
Geneviève vint aussitôt rejoindre sa jeune maî
tresse. Hélène se jeta k son cou.
Nous la reverrons, dit-elle; elle est sauvée,
elle vivra I
Que Dieu et la Sainte-Vierge soient bénis
Ainsi, ce bon Granier...
Il sauve rua mère k condition que j'épouse
son fils.
Épouser son fils! s'écria Geneviève se rele
vant, Vous, vous Hélène de Cursy Son fils!
C'est impossible... c'est pécher que d'y penser!
Et, si je ne l'épouse pas, ma mère périra
Ah! mademoiselle, quel sort! quel malheur!
Geneviève, sans l'idée des souffrances de ma
pauvre mère, k la nouvelle de ce malheur, je crois
que je serais heureuse de me sacrifier pour elle,
mais elle, qui m'aime tant!...
Ah ma pauvre maîtresse, elle aimerait mieux
mourir!
Tais-loi, je ne souffre pas ce mot. Ma bonne
Geueviève, poursuivit-elle après uu moment de
silence, ne m'atiendris pas; prie Dieu, qu'il me
fortifiée! qu'il dit ige toui suivant son divin vouloir...
Mademoiselle, dit Geneviève, qui, pour ca
cher ses larims, s'était approchée de la fenêtre,
voilk ce I.ëomdas qui se dirige vers la maison;
qu'eu faut-il faire?
Le laisser entrer.
Un instant après, Léotiidas, toujours eu carma
gnole et en bonnet phrygien, entra daus la cham
bre d'un air gattche et déterminé. Il renversa dans
sa marche uu tambour k broder, qui éparpilla sur
le lapis ses pelotes de soie, et heurta rudement le
petit épagneul qui bogoa et montra les dents; Léo
tiidas le repoussa, et, tiraut uu papier de la poche
de sa veste, il le préseuta k Hélène.
Voici uu permis pour voir In citoyenne votre
mère, dit-il; vous avez encore le temps d'y aller ce
soir.
Ah monsieur, que je vous remercie
Il n'y a pas de quoi. Je dois vous dire aussi
que l'acte d'accusation coutre votre mère a été re
tiré; elle restera quelques jours eu prison, mais ne
Le journal constitutionnel par excellence
VAssemblée. Nationale on Spectateur de Paris
Mjjbi mmi HJitffwrewa-Mum m m «uni—g^—a—a
paraîtra pas devant le tribunal. Maintenant, adieu,
citoyenne; je vais au club, où j'ai une motion a
faire. Voulez vous que je vous accompagne jus
qu'à la prison?
Monsieur, je désirais que Geneviève seule
m'accompagnât...
Vous refusez mon offie? soit! Je reviendrai
demain. Adieu
Et voilk votre inari! s'écria Geneviève lors
que la porte se fut refermée sur le jeune Gracier.
Oui, ma bonne; mais ina mère est sauvée
Tout me semble doux au prix de mes angoisses
d'hier! Maiutenant, partons, allons voir ma mère!
III.
Les jonts qui suivirent furent tristes et pesants.
La marquise n'avait pu apprendre sans le plus amer
désespoir le dévouement de sa fille, et les futurs
destins de cette eufant tant aimée; il n'y avait point
de consolation pour une pareille douleuret, sans
la conviction qu'un refus aurait menacé les jours
d'Hélène autant que les siens, elle aurait rejeté
obstinément ce prodigieux sacrifice. La jeune fille,
cependant, paisible et presque souriante, ne lui