appelle MM. Frère, Rogier et Tescb Us ministres
de (émeute, de la révolte et de laconjusion.
De l'émeute laquelle ils doivent leur orgine, la
même feuille dit Nous eD avons de plus san
glantes, mais nous n'en connaissons pas de plus
ignoble et où l'odieux soit ii ce point mêlé au
ridicule.
Voici l'appiéciation du Spectateur sur les
dernières élections communales L'esprit de
révolte qui avait animé certains conseils commu
naux contre les pouvoirs politiques (dans leurs
fameuses adresses au Roi) propagé par une presse
aveugle et coupable, par l'influence perverse et
destructive des loges maçonniques a passé dans
une partie des électeurs.
organisons-mous!
Ce qui vient de se passer en Belgique est une
véritable monstruosité. A peine conçoit-on qu'on
parti quel qu'il soit, puisse pousser l'impudence
jusqu'à s'en applaudir. C'est en pareilles circon
stances qu'il saute aux yeux de tout le monde qu'il
n'y a que perfide hypocrisie dans le respect qu'affecte
la francmaçonoerie pour la Constitution, les libertés
publiques et le gouvernement parlementaire.
La politique nouvelle des clubs et des loges avait
été solennellement et formellement condamnée par
le pays dans quatre scrutins électoraux, et cela
malgré les efforts désespérés de la francmaçonoerie,
du libéralisme dupe du ministère Frère-Rogier et
d'une pression administrative forte et générale.
Une majorité plus considérable et plus compacte
qu'on n'en avait jamais obtenue, portant la
Chambre la volonté expresse du pays qu'une
politique sage, loyale, conservatrice présidât ses
destinées, au développement régulier de ses institu
tions et la consolidation de sa nationalité.
La majorité poussait si loin l'oubli des torts de
ses adversaires désavoués par le corps électoral et
les ménagements envers un parti haineux, remuant
et ingrat, qu'elle consentait appuyer un ministère
qui ne fut jamais sa véritable expression, qui la
servait mal et fesait aux adversaires les concessions
les plus déplorables.
Les loges, ces éternelles ennemies du booheur
des peuples veulent ressaisir le pouvoir et se venger
du pays. L'imposture, la calomnie et la violence
brutale sont ses moyens; elles suscitent la plus
ignoble des émeutes tout pour la Belgique,
l'intérieur comme l'extérieur, est compromis.
Qu'nrrive-t-il? On cède devant l'émeute sans
laissait rien entrevoir des combats de son cœur;
auprès de sa mère, qu'elle accablait de caresses,
elle ne trahissait ni les regrets qu'elle donnait ses
espérances déçues, ni les larmes qu'elle versait sur
le chevet témoin de ses longues insomnies, ni les
songes qui lui montraient, comme dans un miroir
magique, les souffrances et les déceptions de l'ave
nir, elle apportait toujours aux lèvres pâlies de sa
mère un front serein, et ces mots qu'elle se répétait:
Ma mère vivra, et Dieu m'approuve! dissipaient
les terreurs et les angoisses de son âme.
Chaque jour, elle recevait la visite de Gracier et
de sou fils. Le premier, agissant en maître par
courait l'hôtel, estimait les meubles, l'argeoterie,
examinait les baux et les contrats; le second, assis
dans le salon auprès d'Hélène occupée broder, la
contemplait sans parler, et presque sans respirer.
Un jour, Brutus Gracier entra chez Hélène, et
lui dit
Ah ça c'est après demain que nous te ma
rions, et je t'ai préparé uo joli lendemain de noce.
Le duodi, noos aurons une belle fè'.e en l'honneur
de l'Etre suprême, dont l'existence vient d'être
décrétée, et j'ai décidé que lu y jouerais le rôle de
la déesse de la Raison, Tu es jolie, tu as l'air
aucune résistance: on laisse scandaleusement insul
ter le pays dans la représentation nationale, et
pour compensation sans doute, on renvoie les
membres dans leurs foyers. On pouvait voir
une temporisation daos celte mesure. A l'ou
verture légale des Chambres le ministère se suicide
de frayeur et l'émeute triomphe. Bien loin de se
laisser guider par les vœux de la majorité, détenir
compte de ses droits qui sont ceux du pays, on
l'immole sans façon on la bailloone on la chasse
du parlement sans le moindre respect pour les
simples convenances constitutionnelles. L'émeute
reçoit les portefeuilles et s'empare du pouvoir,
dissout les Chambres, menace les fonctionnaires,
décourage la patriotique armée en menaçant de
frapper nu noble chef, et prétend arracher du pays
livré la fraocmaconnerie des élections dignes
d'elle.
Il n'en sera pas ainsi. Un seutiment d'indigna
tion anime les vrais Belges. Cbacuu se dit Sora-
mes-nous donc des ilotes? n'y aurait-il que la
bande des francmaçons qui jouisse des droits de
citoyen? Sachons faire valoir nos droits;
sachons défendre notre patrie des menaces sus-
pendues sur elle/
Catholiques, conservateurs, hommes d'ordre,
organisons-nous et que le scrutin électoral fasse
entendre encore la voix du pays, mais une voix
plus forte et plus énergique/
PORTRAIT DU MIMSTËRE DE L'ÉMEUTE.
Le ministère que la francmaçonnerie impose au
pays, sort du fond d'un repaire maçonnique. Sa
tête est couverte du bonnet phrygien sur son front
est écrit eu caractères rouges Émeute; ses joues
portent les cicatrices des soufflets sanglants que le
pays lui a infligé dans quatre élections successives;
son regard sombre et farouche révèle les idées
subversives et les projets maçonniques qu'il roule
dans sa tête; l'écume qui sort de sa bouche trahit
les ignobles et honteuses passions qui le produisent
et doivent l'entraîoer; il porte sur sa poitrine les
insigoes des hauts grades, les symboles maçonni-
quesdumarteau, de la perpendiculaireet du niveau;
(1) il pose audacieusement le pied droit sur la
Constitution et l'ordre public, le pied gauche sur la
représentation nationale et l'armée;.... de sa gauche
(ij Le marteau démolisseur des institutions chrétiennes
et sociales.
La perpendiculaire ou symbole qui fait au maçon le devoir
de marcher droit au but subversif que la francmaçouuerie
se propose saus être incliné ou se laisser toucher par des
considérations quelconques.
Le niveau symbole du nivellement socialte que se propose
Tordre maçonnique.
grave, sérieux, cela t'ira merveille, tu seras mon
tée sur un beau char, vêtue d'une robe drapée,
coiffée la grecque; l'on brûlera de l'encens devant
toi, et l'on chantera des hymnes en ton booheur.
Monsieur! s'écria Hélène stupéfaite et indi
gnée, que me proposez-vous?
Rien que de bien naturel ne seras-tu pas la
femme d'un pur républicain? Il est temps de don
ner des gages de ton civisme et de mettre de côté
ces grimaces et ces pruderies qui ne me conviennent
pas tu agiras en Romaine, en Spartiate...
Mais, monsieur, les dames romaines, les fem
mes Spartiates vivaient dans leurs maisons et se
montraient raremeut eu public, moins encore dans
les cérémonies...
Finiras-tu?... assez de raisons... je le veux
cela suffit... et tu tn'obéiras!...
Monsieur...
Au même instant, Hélène sentit qu'on lui tou
chait doucement le bras, elle se retourna... et vit
Léonidas, qui, nn doigt sur la bouche, lui faisait
signe de garder le silence.
Bientôt Brutus s'en alla, car il était occupé me
surer la toise l'clendue de l'hôtel et des jardins.
Ne résistez pas mon père, mademoiselle,
il présente la royauté un écrit qui porte Le
pouvoir ou LA révolte, et la large manche qui
recouvre le bras récèle le mot despotisme; de sa
droite il lient son programme qui dit: arbitraire,
violence, et daos sa manche droite il porte
anarchie.
Le pays n'en veut pas; il veut vivre régulier,
libre, indépendant; il ne veut ni de l'anarchie, ni
de l'oppression intérieure,ui de l'in vasion étrangère.
Vive la Belgique/
Ce qui vient de se passer en Belgique sera donc
la honte éternelle du parti libéral maçonnique qui
désormais baissera pavillon devant la démagogie.
Le National réclame impérieusement une am
nistie immédiate pour les émeutiers de mai con
damnés par les tribunaux du royaume Aux uns
les portefeuilles de ministres, dit-il, et aux autres la
prison serai: dans l'état de choses un contresens,
nous allions dire une iniquité.
On dit que bientôt doit paraître simultanément
dans le Moniteur d'abord un blâme infligé au
digne général Capiaumont pour avoir uoblement
accompli son devoir en préservant la ville de
Gand de graves désordres. Et puis différentes
décorations décernées aux émeutiers de mai amnis
tiés, pour services rendus la patrie maçonnique.
On se demande cependant si les chauffeurs de
Jemmapes doivent obtenir des ministres la décora
tion de l'ordre de Léopold, ou si l'on attendra que
Nena-Sahib ait iustitué l'ordre indou des brigands.
Dans les élections prochaines, il fant que tout
catholique paie de sa personne. Pas d'indifférence,
pas de tiédeur la première serait un crime, la
seconde une lâcheté.
Chacun doit servir de moniteur son voisin, h
son ami, l'éclairer, l'encourager, l'engager dé
poser dans l'urne électorale un bulletin contre
l'émeute, contre la révolution, contre ce détestable
12 août, qui de i84g i856, a été vaincu et
terrassé cinq fois dans les élections générales. Car
on ne doit pas se le dissimuler, c'est le 12 août
plus l'émeute qui est au pouvoir. Un organe
ministériel, V Observateurl'a solennellement
déclaré avant-hier
Ce qu'il importe d'établir, a-t-il dit, c'est
a que le cabinet du 9 novembre n'arrive pas an
pouvoir pour défaire le 12 août, mais pour le
continuer et le développer.
Cela est net et clair.
Nous sommes en présence du 12 août, avec ses
lui dit Léonidas, car il ne fait pas bon de le con-
contrarier; mais tranquillisez-vous, je ne souffrirai
pas que vous figuriez dans cette fête. Quand vous
serez ma femme, vous n'appartiendrez qu'à moi et
non pas la République... je vous aimerai bien...
vous ne serez pas malheureuse...
Hélas/ pensa Hélène, s'il pouvait avoir la
générosité de me rendre ma parole/
IV.
La décade républicaine s'était écoulée tout
entière, le fatal primidi venait de se lever, et
Hélène prosternée dans sa chambre suppliait
Dieu de faire sa mère des jours longs et heureux,
pour prix de son sacrifice. Élevée dans les princi
pes les plus purs, Hélène avait toujours envisagé
avec respect les devoirs du mariage; un éternel
engagement allait la donner un homme qui n'était
pas fait pour elle... Cette pensée l'accablait.
Geneviève entra, et commença l'humble toilette
de la mariée.
Ni fleurs, ni bijoux, ni dentelles, n'ornaient le
pâle front d'Hélène; on craignait trop, en ces jours
où le soupçon planait sur tous, d'attirer sur soi
nue atteutiou envieuse qui pouvait porter avec