gaspillages, son favoritisme, sa partialité, son
hostilité II tout ce qui est religieux, modéré, hon
nête, et ce système révoltant que la nation a tant
de fois flétri, noo-seulement les ministres vont le
continuer mais aussi le développer. La Meuse,
qui a déjà englouti tant de millions, en recevra
plus encore; les banqueroutiers fileront de nouveau
des jours filés de soie et d'or, l'impôt sur les suc
cessions, autremeot dit Vimpôt du sang, sera
établi tel que le voulait M. Frère; les portes de la
magistrature seront ouvertes encore deux battants
anx commis-voyageurs, aux garçons brasseurs, et
qui sait? peot-être 'a quelque chose de pis encore;
car si déplorable que fnt l'origine du 12 août, au
moins il ne la devait pas aux pavés, aux émeutes,
aux Jemmapiens, mais cette fois-ci il aura comp
ter avec ceux-là, car il leur doit le pouvoir.
Ces maux, les électeurs catholiques peuvent et
doivent les empêcher; et pour cela il suffît d'ense
velir les pavés de mai sous des montagnes de
bulletins électoraux hostiles h l'émeute, hostiles
la révolution. [Patrie.)
On assure que les nouveaux ministres et leurs
soutiens en dehors du cabinet, n'ayant pas pu se
mettre d'accord sur le programme politique promis
par quelques-uns de leurs journaux ont pris la
résolution de ne pas en publier un. Ils veulent
maintenir, au moins jusqu'au 10 décembre, l'union
qui existe aujourd'hui entre toutes les nuances du
libéralisme.
s 1 -a-
Le meosonge et la violence continuent d'être
les armes favorites de la plupart de nos adversaires.
Diffamer et menacer, q'est toute leur politique.
Nous lisons dans leurs journaux que des prêtresse
sont glissés dans les réunions de la majorité parle
mentaire, que des résolutions extrêmes y ont été
prises, que des sommes considérables ont été sous
crites (les uns parlent de 3oo,ooo fr., les autres
de 5oo,ooo et au-delli) pour acheter h prix d'or
les suffrages des électeurs, etc.
Toutes ces allégations sont fausses. L'honorable
M. de Haerne, représentant de Courtrai, est le
seul ecclésiastique qui ait paru et qui ait pu paraître
dans les assemblées dont il s'agit; le langage qui y
a été tenu n'a pas cessé d'être calme et digne
quant aux sacrifices d'argent dont on parle avec
nneiosigne méchanceté, ils sont de l'invention des
esprits mal faits que nous combattons. L'opioion
conservatrice n'a jamais songé h conquérir ni h
garder le pouvoir par des moyens de cette nature,
et elle a le droit de renvoyer le reproche ceux
qui le lui lancent injustement. Elle s'est bien
elle le trait de la mort, le luxe était banni, les
distinctions effacées, et un égal sentiment de terreur
courbait toutes les fortunes et tous les esprits.
Quand Hélène eut rassemblé ses cheveux noirs
sous une simple coiffure et qu'elle se fut revêtue
d'une robe de linon, elle descendit au salonou
Brutus Granier se trouvait déjà, accompagné d'un
notaire qui relisait un long contrat.
On va lever l'écrou, ma bru, dit le serrurier;
Léonidas est allé chercher sa belle-maman.
A ces roots, le cœur d'Hélène battit de joie, mais
jetant un regard autour d'elle
Ah! pensa-t-elle, ma mère va revenir ici
pour trouver sa maison souillée, ses plus chers
souvenirs profanés, hélas!... Voilà Granier qui se
sert de l'écritoire de mon père... oh! qu'elle va
souffrir
La pauvre fille se leva et s'en alla dans l'anti
chambre auprès de Geneviève, qui pleurait
silencieusement.
Pauvre Madame! dit-elle, ne sortir de
prison que pour assister ce mariage..., elle en
mourra
O mon Dieu! murmura Hélène levant au
ciel ses yeux brillants de fièvre, soyez ma force
3
moins préoccupée d'intérêts personnels que du
bien-être de la patrie, et si le plus grand nombre
de ses membres ont accepté la lutte frauduleuse
ment inégale laquelle on les provoque, c'est pour
se dévouer jusqu'à la fin la Royauté, la Consti
tution et au pays, et non pour s'assurer les bénéfi
ces du pouvoir Di pour le plaisir de rentrer dans
une Chambre qui a été accablée d'outrages im
punis. Émancipation
"S
Mille fois déjà la presse conservatrice a fait
ressortir l'intolérable hypocrisie du libéralisme
maçonnique; mais celle laide qualité du parti
révolutionnaire n'a jamais éclaté d'une manière
plus frappante que dans ces derniers événements.
Qui ne se souvient pas de l'obstination avec
laquelle /'Indépendance, /'Observateur, le Journal
de Liège, etc., accusaient les catholiques de mé
diter le renversement de la Constitution! L'En
cyclique de Grégoire XFI révélait, démontrait,
selon eux, intention formelle de supprimer nos
libertés, d'établir le régime absolu, etc.
Les journaux catholiques s'évertuaient h
prouver qu'ils n'étaient plus hostiles la Con
stitution, qu'ils l'aimaient, qu'ils la défen
daient, etc., etc.
Rien n'y faisait la presse maçonnique ne
cessa point d'accuser les catholiques de nourrir
une hostilité au moins sourde contre la Con
stitution.
Ces journaux affichaient donc un respect
indéfini pour notre pacte fondamental. Ils
voulaient que ses principes fussent de droit
naturel, de droit absolu!
Et pendant qu'ils jouaient ainsi le rôle de
Tartufe politique, ils méditaient eux-mêmes
le renversement de celte Constitution, que leurs
chefs viennent de pratiquer avec une désin
volture réellement scandaleuse.
Jamais l'hypocrisie n'a été plus loin.
Jamais la mauvaise foi n'a été aussi dégoû
tante. (Patrie.)
NOUVELLES DIVERSES.
Demain jeudi, 19 novembre, 7 heures do soir,
grande et unique représentation des Artistes
Zouaves dans la Salle de Spectacle Ypres.
Le Roi a reçu vendredi Laeken M. Adolphe
Barrot ministre de France.
Le Roi a reçu samedi, midi et demi, M.
Alph. Nothomb, au palais de Laeken. S. M. s'est
entretenue pendant plus d'une heure avec son
ancien ministre de la justice.
donnez-moi le courage de ces devoirs que je vais
jurer de remplir!... oh! que n'ai-je pu mourir la
place de ma mère.'
Onze heures sonnèrent la pendule du salon.
Que ma mère tarde venir/ Geneviève,
j'ai peur... s'ils l'avaient retenue/
Oh/ que nenni, mademoiselle; M. Léonidas
a trop envie de vous épouser pour cela Regardez
là-bas... c'est elle/
Enfin! s'écria Hélène courant impétueuse
ment la rencontre de sa mère.
La marquise, pâle et tremblante, entrait dans le
vestibule; Léonidas la suivait en habits de fête. La
mère et la fille s'étreignirent avec passion, et leur
voix se perdit dans leurs baisers et leurs larmes.
Peudaut que le jeune Granier passait au salon,
Hélène, prenant les mains de sa mère, lui dit
Ma chère maman, ils sont tous là-dedans
de grâce, traite-les avec ménagement, avec
douceur... notre sort est entre leurs mains...
Mon enfant, mon Hélène! quelle épreuve!
Ah/ si en monrant je ne t'avais pas laissée en leur
pouvoircrois-tu que j'aurais accepté un tel
sacrifice?
Maman, ne dis pas cela; je serai toujours
M. Evariste Vermandere, prêtre, est décédé
Bruges, le 13 novembre, l'âge de 33 ans.
Le clergé de Gand vient de faire uoe nouvelle
perte dans la personne de M. L. Polinx, curé du
Petit-Béguinage, décédé subitement pendant qu'il
remplissait les devoirs de son saint ministère le
vénérableecclésiastique se trouvait au confessionnal
lorsque la mort l'a frappé. Il était âgé de 54 ans.
Un fait digne de remarque s'est passé au
marché aux grains de ce jour. Un cultivateur y a
vendu au prix de quinze francs du beau froment,
pesaot 75 kilogrammes, et provenant de la récolte
de i85ô. Si l'on considère que le dit fermier avait
ce froment dans son grenier il y a deux ans, c'est-
à-dire pendant l'hiver où le blé avait atteint le
prix exorbitaot de 4? 45 francs, on en conclut
que cet individu vend aujourd'hui sa marchandise
pour un tiers de la somme qu'il pouvait en obtenir
en i855, et qu'il ne perd rien de moins que trente
francs par sac. De plus, l'intérêt de ses 45 francs
pendant deux années lui eût encore produit une
somme de plus de quatre francs, et il eût été
dispensé de faire soigner son grain, comme il a dû
évidemment le faire, pour le conserver en bon état
pendant deux années. On peut donc, sans craindre
d'être taxé d'exagération, prétendre que ce fermier
spéculateur, qui comptait sans doute encore sur
uoe nouvelle hausse pendant l'hiver de i855,
subit une perte de plus de trente cinq francs sur
chacun des sacs de froment qu'il consent enfin
vendre. Quelle leçon Feuille de Tournay.)
Le directeur de la station du chemin de fer
de l'Etat Namur, M. Lhoir, auquel le service doit
déjà plus d'une amélioration, vient d'inventer un
système de chauffage on ne peut plus heureux
l'usage des voitures de 1" classe, où il en fonction
nait un très-coûteux et très-défectueux.
Par le procédé de M. Lhoir, il n'y a plus seule
ment une chaufferette pour les pieds, avec un degré
de chaleur s'abaissant progressivement, mais tout
le compartiment jouit de la température de l'appar
tement le mieux chauffé, et d'une température
constamment la même.
L'appareil de M. Lhoir fonctionne déjà sur le
chemin de fer de l'État. II ne peut manquer d'être
adopté sur les lignes concédées, et se propagera
rapidement au dehors; car, avec une économie
considérable, il procure des résultats hors de toute
comparaison avec un régime précédent.
Hier, dans l'après-midi, a eu lieu le convoi
funèbre de la sœur Victoire, âgée de 23 ans,
décédée l'hôpital militaire du Gros Caillou
Paris. C'était un spectacle bien touchant de voir
heureuse auprès de toi; aucun mal ne peut m'at-
teindre quand tu es là.
Et ce Léonidas?
Eh bien! maman, dit Hélène en s'efforçant
de sourire, nous l'apprivoiserons nous deux...
Mais viens,chère maman,et sois douce avec le père.
Elles entrèrent au salon. Granier, après nn salut
gauche et court, proposa la lecture du contrat. Cet
acte enlevait aux deux malheureuses femmes
presque tous leurs droits, il les plaçait sous la
dépendance de Léonidas, et par conséquent de son
père.
La marquise voulut élever une objection.
Brutus fronça ses durs sourcils
Citoyenne, dit-il, je n'y tiens pas; mais tu
sauras qu'il m'est aussi facile de te faire rentrer en
prison que de t'en faire sortir, et que cette fois-ci,
tu n'irais pas seule... je n'ai que cela dire.
La marquise signa; les époux et les témoins
signèrent leur tour. Le mariage eut lieu dans la
journée qui s'acheva dans un long banquet où la
République une et indivisible fut fêtée avec un
enthousiasme qu'entretenaient les flots joyeux des
vins centenaires.
[Pour être continué.)