FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. 1 41me Année No 4,191. LE PROPAGATEUR pour la. ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. ?FRSS, 28 Novembre. revue politique. La malle des Indes, arrivée le 23 h Suez, apporte peu de nouvelles saillantes. Le général Havelock se trouvait Lucknow, la tête de i,5oo hommes, bloqué ou k peu près par tes forces considérables de l'ennemi qui tiennent la campagne. Aux préoccupations du dehors se joignent pour le gouvernement britannique de graves difficultés h l'intérieur. La crise financière des Étals-Unis con tinue exercer sur le commerce et l'industrie de la Grande-Bretagne une funeste influence. Sur plusieurs points la misère a poussé la population ouvrière 'a l'émeute et au pillage. Les faillites désolent en même temps le commerce. C'est ce moment de crise que saisit l'opposition pour pré senter un plan de réforme parlementaire qui éten drait le droit d'élection, établirait le scrutio secret pour le vote des électeurs; abolirait les conditions de propriété imposées actuellement aux éligibles, proportionnerait le nombre de députés h élire la population électorale de chaque district, et enfin voudrait le Parlement triennal. Mais lord Palroer- ston, peu empressé soulever ces questions brû lantes, espère occuper suffisamment l'activité du Parlement en lui apportant les nouvelles de l'Iude et les mesures financières nécessitées par la crise monétaire, industrielle et commerciale. Les nouvelles de Lisbonne continuent être des plus tristes. La fièvre jaune fait toujours des rava ges, et la ville ressemble un cimetière, où l'on ne voit passer que ceux qui enterrent les morts et ceux qui vont porter des secours et des consolations aux malades. En ces terribles circonstances on s'accorde h rendre un juste tribut d'hommages au courage et au dévouement du jeune Roi, don Pedro V. S. E. le Patriarche de Lisbonne n'a point failli non plus au poste où la religion et l'humanité lui faisaient un devoir de rester, et ce vénérable Prélat vient de succomber, victime de son dévouement et de sa charité. Un grand nombre d'autres ecclésiastiques ont partagé le même sort. LE QLATERNE. i. La loterie et le jeu sont de mauvaises choses. Des trésors acquis par le jeu et par la loterie sont des trésors mal acquis, des (résors qui s'en vont comme ils sont venus. Ces pièces d'or Ik ont des ailes pour s'envoler ou des jambes pour s'enfuir, tant elles sont prêtes k vous échapper. Ce n'est pas comme celles acquises par le travail, par l'ordre, par l'économie. Celles-lk ont le caractère plus séden taire. Elles restent où on les case. Elles n'ont pas l'humeur coureuse et aventurière. Elles n'aspirent pas a changer de maître tous les jours. Mettez-les au fond d'un tiroir, elles n'auront pas bougé de leur place, quand vous irez les revoir après dix aus. Ne tentez donc jamais le jeu. Ne comptez donc Le président de la république mexicaine, général Comonfort, s'est fait nommer dictateur. L'anarchie croit dans les provinces, et l'Espagne se montre disposée k faire valoir par les armes les réclama tions qu'elle élève depuis longtemps. La correspondance de Paris du Times annonce que le gouvernement chinois a refusé toute satis faction k la France pour le meurtre du missionnaire Chapdelaiue. Le Pays dit, de son côté, que les dernières dépêches de Hong-Kong rapportent un bruit qui paraît, malheureusement exact, et d'après lequel, par ordre des mandarins, les persécutions contre les catholiques auraient recommencé dans plusieurs des principales provinces de la Chine. manifeste de la gauche. Trente-huit membres de la gauche viennent de signer et de publier un manifeste dans le but de donner le change sur les hérésies constitutionnelles qui ont engendré la situation dans laquelle le pays se débat depuis quelque tenrps. Sous les apparences d'une modération astucieuse ce manifeste s'adresse aux passions et aux instincts révolutionnaires. Il nie avec audace ce qui est, il affirme avec audace ce qui n'est pas. Réhabilitation du cabinet du 12 août en glissant lestement sur les faits qui se rattachent k ce minis tère trop fameux; calomrij contre la majorité gouvernemeutalequi a prévalu depuis i85o jusqu'à nos jours, sauf l'éclipsé de 1847 calomnie dans le passé, dans le présent, dans l'avenir contre les hommes qui ont brillé avec honneur au sein de cette majorité voila l'essence du manifeste. Les signataires, ou plutôt les rédacteurs du manifeste libéral connaissent a merveille l'art d'atténuer les faits qui leur sont contraires; voici comment ils parlent de l'émeute de mai dr, des brigandages commis a Jemmapes et ailleurs: Quelques têtes se sont échauffées outre mesure; des hommes exaltés se sont laissé entraî- ner k des actes repréhensibles. Cela est coupable et doit être même regretté. Mons Verhaegen, en apposant sa signature au jamais sur le hasard. Ne donnez donc jamais un centime k une loterie. Ne croyez donc ni M. Deulz, ni M. de Reinganum quand ils vous crient Des châteaux a gagner pour vingt francs! des palais k gagner pour vingt fraucs! des terres et des seigoeuries k gagner pour vingt francs! Toute une fortune de roi pour vingt francs Presque une cou ronne, presque un sceptre, presque un trône, avec des valets et des courtisans, des hoiumes qui vous servent et vous obéissent, des femmes qui vous sourient et resteront fidèles k l'or que vous pouvez gagner pour vingt francs. Voici la terre de Merlhof, voilà le château de Zuam, puis encore le palais de Grumpendorf, k moins que vous ne préfériez tout un million en belles espèces sounantes, un tonueau d'or pour vingt francs. Croyez-moi, car j'ai une histoire k vous raconter k ce sujet, une histoire qui m'a guéri k tout jamais des jeux de hasards, de la loterie, de M. Deulz et de M. Reinganum. manifeste dans lequel se trouve la phrase que nous venons de transcrire, avait certes oublié,qu'au mois de mai dans les journées glorieuses de la loge, il avait paru k son balcon, avait été acclamé par les émeutiers et de sa voix et de sa main les avait encouragés dans leur spontanéité foudroyante. Continuons la description de l'émeute: Mais quelles sont les proportions et la portée de ces faits? Des violences ont été commises dans un village éloigné de la capitale. A Bruxelles, quelques groupes ont fait entendre d'inconve- nantes huées sur le passage des députés de la droite k Bruxelles et dans une autre ville, des pierres ont été lancées dans les fenêtres de plu- sieurs maisons. El c'est ainsi que l'on écrit de l'histoire! Le saccage de la maison des Frères de la doctrine chrétienne k Jemmapes, la destruction par le feu de leurs meubles, la menace, avec commencement d'exécution, de rôtir vif un de ces instituteurs des enfants du pauvre, ce sont là de simples violences! L'insulte faite au représentant du S1 Père est passée sous silence; les insultes faites aux manda taires du pays, ce sont simplement d'inconvenantes huées; le bris des portes et fenêrres de plusieurs hôtels, des bureaux du Journal de Bruxelles et de l'Emancipationce sont quelques pierres lancées dans les Jenêtres de plusieurs maisons. El l'on ne dit mot des efforts faits par les émeotiers pour pénétrer dans plusieurs églises et couveu ts de Bruxelles, d'An vers et d'autres localités En jugeant d'après ce spécimen de véracité et de bonne foi, nous croyons pouvoir désigner Mons Verhaegen pour un, si non pour le principal rédac teur du factum libéral, qui d'ailleurs nous a tout l'air d'être nne planche maçonnique; l'astuce et Je mensonge, l'audace et la perfidie en sont les traits caractéristiques. Parmi les nombreuses erreurs qui entachent le manifeste de la gauche, l'honorable M. Malou a cru devoir en révéler une qui le concerne person nellement et dans laquelle il est difficile de ne voir qu'une inadvertance; voici sa réclamation péremp- toire Or, cette histoire la voici. Il y a deux ans de cela, je suivais gaiement la route de Bruxelles k Malines. Une chaleur étouffante brûlait dans l'air, et le cheval que je montais mesu rait k pas égaux et lents le pavé du chemin qui longe le canal de Willebroeck. L'ombre est abon dante sur les bords du canal d'ici k Vilvorde- Aussi j'allais lentement pour me réserver une boriue traite k fournir passé les Trois Fontaines. Avaot d'avoir atteint cet endroit, je fus accosté par un voyageur que j'avais vu venir de bien loin, et qui, malgré la chaleur dévorante du soleil, avait tant pressé le pas, qu'au bout d'un quart d'heure il fut k mes côtés. Il n'y a rien d'aussi causeur que deux voyageurs qui suivent la même route. Il n'y a rien qui vous attache autant k uu homme que de vous trouver seul avec lui, fût-ce sur le pavé d'un grand chemin. Aussf, nous fûmes bientôt au courant l'un de l'autre. Je savais, au bout de quelques minutes, ce que c'était que mon compagnon de voyage, d'où il

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1