No 4,192. 41me Année FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. L'association libérale de notre ville ayant décidé, dans sa séance du 28 Novembre, de ne porter qu'un seul candidat pour les élections du 10 Décembre, nous apprenons de source certaine que le parti con servateur mu par un esprit de conciliation, ne présentera d'autres candidats que M. Jules Malou, membre sortant, et M. Charles Yan Renynghe membre sortant. Toutefoissi le parti adverse faisait défaut ses engagements, les conservateurs se réservent de présenter une liste complète et ho mogène. Nos Très-Chers Frères! LE PROPAGATEUR pour la. ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. 7FR.ES, 2 Décembre. revue politique. Le parti conservateur belge a, en ce moment mêmeun grand exemple devant les yeux. Nous voulons parler des élections du royaume de Sardaigne. Ici, comme chez nous, les catho liques avaient lutter contre la coalition de tous les révolutionnairessoutenue par un ministère qui compte déjà plusieurs années d'existence; les francs-maçons de la Savoie n'étaient ni moins encouragés ni moins actifs que ne le sont les nôtres. Les catholiques toute fois, par leur union, par leur inébranlable attachement leurs principes et leur foi, par le sacrifice intelligent de tout ce qui aurait pu les diviser, les catholiques ont remporté, dans les dernières élections, au dire de leurs adver saires eux-mêmesune véritable victoire. S'ils restent encore en minorité au Parlement ils seront assez forts pour obliger le gouvernement compter avec eux. Dernièrement, un journal piémonlais classait ainsi le résultat de 196 nominations connues Centre ministériels 70; droite, 88;j;auche, 38. Ces chiffres témoi gnent de la position difficile où se trouve M. de Cavour. LETTRE PASTORALE 3)3 3a (B® IL'&T&Q'aa 3)3 3331i33 5 au cuehgé et aux fidèles! DE NOTRE DIOCÈSE S A LOT ET BÉNÉDICTION. Dieu, qui est le maître des corps aussi bien que des âmes, a réglé par sa loi sainte, les actes de la vie civile, qui impliquent des devoiis religieux ou moraux, aussi bien que les actes de la vie spirituelle. Ainsi il nous ordonne de prier pour le Roi, pour les princes,pour tousceux quisontélevésen dignité; d'obéir l'autorité légitime; de payer l'impôt; de vivre en paix avec nos semblables, de respecter leurs droits et leurs propriétés; en un mot d'accom plir tous les devoirs que la loi naturelle impose l'homme dans l'ordre temporel, et que la loi civile lui prescrit. Le divin Maître a résumé tous ces préceptes dans uoe maxime que personne n'ignore Rendez César ce qui appartient César, et rendez Dieu ce qui appartient Dieu. Les miuistres du Seigneur sont donc chargés de veiller a ce que les enfants de l'Eglise accomplis sent fidèlement les devoirs que la loi civile leur impose. Ce fait est certain, et les dépositaires du pouvoir temporel l'ont reconnu eux-mêmes, chaque fois qu'ils oui invoqué l'iutervention de l'Eglise pour raineuer la soumission des peuples révoltés, ou pour soutenir leur autorité dans des circonstances difficiles. Puisque la loi civile, moins qu'elle 11e soit contraire la loi de Dieu, oblige tous les fidèles en conscience, le devoir de rappeler aux enfants de l'Eglise leurs obligations dans l'ordre civil est d'autaut plus impérieux pour les mioisties du Sei gneur, que le danger d'oublier ces obligations est plus grand, et que les conse'quences de cet oubli peuvent deveuir plus funestes. Lorsqu'en présence d'un peuple nombreux nous avons reçu la consécration épiscopale, nous avons prononcé, N. T. C. F., aux pieds des saints autels, le serment de vous enseigner la loi de Dieu, de vous tracer les règles de tous vos devoirs, et de vous conduire, par la voie des commandements jusqu'au bonheur du Ciel. C'est pour rester fidèle cet engagement sacré que nous venons aujourd'hui, N. T. C. F., vous avertir que vous êtes obligés en conscience de prendre part aux élections générales, qui sont fixées au 10 Décembre prochain. Nous vous déclarons, en qualité de premier Pasteur de ce Diocèse, que dans les circonstances graves où le pays se trouve, vous seriez coupables devant Dieu, si vous vous absteniez de l'exercice de vos droits civils. Sachez- le bieu, et n'eu doutez point tous les bons citoyens sont rigoureusement tenus de prendre part celte expression générale du sentiment national, moins qu'une impossibilité physique ou morale ne les en dispense. Remarquez aussi, N. T. C. F., que, dans les élections prochaines, il ne sagit poiut proprement de résoudre des questions de parti, des affaires purement politiques, mais de décider des questions sociales, morales et religieuses, qui ont une liaison directe avec le bonheur de votre patrie. Vous compreuez donc sans peine, N. T. C. F., que rester indifférent la solution qu'on y donnera dans quelques jours c'est une grande faute, c'est une espèce de trahison. Vous devez même au dépens de votre repos, de vos aises, même au prix de pénibles sacrifices, si les circonstances l'exigent, vous occuper de celle affaire, afin que les questions agitées dans les comices, teçoivenl une solution conforme h vos intérêts les plus chers et les plus sacrés. C'est assez vous dite, N. T. C. F., que vous êtes obligés aussi de voter en faveur des hommes, disposés résoudre ces questions dans votre sens, dans le sens do pays et de la religion. A cet égard aucun doute, ni aucune illusion, n'est possible. Quoique pénétrés du grand devoir que nous veooos de vous rappeler, N. T. C. F., gardez-vous bien, soit de concevoir des sentiments de haioe ou d'aversioo pour les hommes qui compromettent le pays et la religioD en Belgique, soit d'oser envers eux de procédés durs 00 désobligeants. L'Evangile nous prescrit d'aimer jusqu'à nos ennemis; plus forte raison devous-noos nourrir dans notre cœur un sentiment de compassion pour les hommes que l'éducation, les lectures, l'entourage, les passions égarent, et qui s'imaginent peut-être faire uoe bonne action l'heure même où ils se rendent coupables devant Dieu. Au fond, ces adversaires quelqu'aveugles, quelque passiounés qu'ils soient, sont nos frères; et par conséquent, tout en préve nant leurs écarts, nous devons respecter leurs personnes. Si un doute s'élevait dans vos esprits, N. T. C. F., sur le choix faire, prenez cooseil, afin de ne marcher qu'à pas sûrs. Consultez des personnes graves et respectables dont l'attachement au pays et la religion est connu, et qui par leur autorité et leur positioo méritent toute votre confiance. Quand votre résolution sera prise ne vous laissez ébranler ni par la peur, ni par les menaces tuais exécutez-la avec cette conviction et cette fermeté qui sont propres au caractère belge, au caractère de dos généreux ancêtres. Après cela, quelques soient les événements que la divine Providence nous réserve, vous aurez la conscience d'avoir accompli ce que Dieu et la patrie attendaient de vous et d'avoir prévenu, autant qne vous le pouviez, les événements qui seraient funes tes votre pays et votre croyance. En vous tenant ce langage, nous accomplissons dous mêmes, N. T. C. F., un devoir sacré dont nous ne devons compte qu'à Dieu et son Eglise. Cependant si quelqu'un s'en étonnait, nous lui ferions remarquer que dous usons ici de la liberté de l'Evangile, que nous teoons de notre divin Sauveur, et qu'au besoin nous pouvons invoquer la liberté d'émettre notre opinion en toute matière, que dous garantit la Constitution. Nous vous conjurons doue, N. T. C. F., d'écou ter notre voix, et de suivre nos conseils. Priez aussi pour la Belgique et pour ceux qui la gouvernent. Emettez votre suffrage en bon citoyen et en bon chrétien;dès lors vous jouirez pour le reste de vos jours,de la douce persuasion, d'avoir bien accompli, dans ces temps difficiles, uu devoir dont dépend évidemment le bonheur de la Belgique. Ces avis étaient dictés, N. T. C. F., lorsque nous avons eu connaissance de la lettre pastorale par laquelle Son Éminence le Cardinal Archevêque de Malines, rappelle ses diocésains les devoirs que nous venons de vous retracer. Les conseils que son ËmineDce donne son troupeau sont si conformes notre pensée et complètent si bien les nôtres que nous n'hésitons pas, N. T. C. F., vous les com muniquer. Quoique la religion, dit son Éminence, ne soit poiut chargée du soin de régler les affaires temporelles de la société, elle ne peut néanmoins rester indifférente au bonheur des peuples. Pen- daut que les Souverains gouvernent les Etats, que

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1