les (législateurs font des lois et qae les Magistrats
en maintiennent l'eie'cution l'Église fait adresser
des prières an Ciel pour la paix et la prospérité
publiques, et elle contribue au bonheur des na
ît lions en recommandant l'obéissance aux lois et
l'accomplissement de tous les devoirs de la vie
sociale. C'est aiusi que nous voyons l'Apôtre S1
Paul, an milieu mètne des persécutions que les
Souverains et les peuples faisaient essuyer aux
chrétiens, recommander a ceux-ci de prier pour
la paix et le bonheur des États Je vous conjure
avant toutes choses, écrivait-il Timothée,
a É>êque d'Éphèse, de faire des supplications,
des prières, des demandes, des actions de
grâces pour tous les hommes pour les rois et
pour tous ceux qui sont élevés en dignité
afin que nous menions une vie paisible et
tranquille dans Cexercice de toute sorte de
piété et d'honnêteté; car cela est bon et agréa -
ble. Dieu Notre Sauveur.
Ces paroles de l'Apôtre apprennent aux chré-
liens de tous les temps et de tous les pays, qu'il
y a pour eux un véritable devoir de s'intéresser
an bonheur de leur patrie et d'employer b cet
a effet, surtout dans les circonstances extraordi-
naires, des supplications, des prières, des dernan-
des, des actions de grâces, et tout ce qui est
capable de toucher le cœur de Dieu.
Nous vous exhortons donc, N. T. C. F.,
multiplier vos prières b l'approche des élections
qui vont avoir lieu, et b venir les offrir pcblique-
ment dans nos saints temples, les unissant b celles
que les ministres du Seigneur adresseront au Ciel
n dans le même but.
C'est vous surtout, chrétiens zélés, âmes
n justes, amis de Dieu, que nous adressons cette
exhortation. Vous Contribuez saDS cesse an bien
général par l'exemple de vos vertus et par les
bonnes œuvres que vous exercez; contribuez-y
spécialement dans ce moment par vos prières,
par vos communions, par vos jeunes et par vos
aumônes. La piété véritable, loin d'affaiblir
l'amour de la patrie, doit l'exciter de plus en plus.
L'homme juste, dit S% Jean Chrysoslome, doit
n être un puissant rempart pour sa patrie il
n est digne d'estime et de respect, parce que sa
foi maintient le bonheur de l'État, et que ses
bonnes œuvres détournent les calamités pu-
bliques.
Son Éminence fait remarquer ensuite combien il
est nécessaire aux fidèles de s'entendre et de se
concerter, pour réussir dans leurs efforts; combien
ils sont obligés de faire le sacrifice de ieurs opinions
particulières pour arriver b un résultat général; se
souvenant toujouis qu'un bon choix dépend quel
quefois d'un seul suffrage. Tout le monde comprend
l'importance et la sagesse de ces conseils.
Nous apprenons que oos Seigneurs les Evèqnes
de Tournai, de Natuur, de Gand et de Liège ont
publié des avertissements semblables de sorte que
l'Épiscopat belge est unanime b inculquer aux
fidèles les grands devoirs que les circonstances leur
imposent.
A l'exemple de Son Étninence le Cardinal
Archevêque de Malines,et de nos vénérables Collè
gues, nous avons ordonné et ordonnons.
i* Celte lettre pastorale sera lue au prôoe, le
Dimanche ug de ce mois, dans toutes les églises et
dans tous les oratoires publics du Diocèse.
i* Le premier Dimanche de Décembre, la Messe
paroissiale sera précédée du Veni Creator,
5* Le même jour et les quatre jours suivants,
tous les prêtres du Diocèse réciteront, b la sainte
Messe, la Collecte du S' Esprit.
Dooné h Bruges, le 18 Novembre 1857.
JEAN-BAPTISTE,
évêque de bruges.
Par Mandement de Mgr f Évêque
F. Nolf, Chao. Secrét.
L'émeute a dispersé les Représentants de la
uatioo; un ministère faible s'est retiré devant les
élections communales, dont le résultat n'avait rien
de politique et surtout tien de significatif; uu
ministère violeot, engendré par l'émeute, dissout
les Chambres pour substituer b la majorité des
conservateurs une majorité servile de faux libé
raux de francs-maçons, d'ennemis jurés de la
Religiou et de la Patrie.
Quelle esl, dans ces circonstances, la ligne de
conduite b suivre par les Représentants de la
majorité, hués par la populace, abandonnés par uo
ministère, et sacrifiés par un autre? Ou l'a dé
montré b toute évidence, c'est pour eux un devoir
patriotique de ne pas abandonner le terrain, d'ac
cepter courageusement la lutte, et de se maintenir
fermement sur les rangs. Pour faire le bien, les
catholiques n'ont pas besoin d'être au pouvoir;
ils en feront autant, peut-être plus, daus l'oppo
sition, en contenant la majorité et ses ministres
daos les voies rigoureusement constitutionnelles.
Ces sages conseils ont eu de l'écho, et presque
tous les membies de la majorité se trouveront sur
la brèche dans la journée du 10 décembre il n'y
aura que de rares exceptions déterminées par des
considérations personnelles et péremptoires.
Est-ce b dire que, partout et sans distinction, il
faille ouvrir une lutte b outrance, une guerre b
mort, comme disent les extravagants?
Telle n'est pas la tendance des conservateurs.
Ce qui leur importe, c'est que le corps électoral
renouvelle le mandat de la majorité du mois de
mai que l'émeute et le ministère Rogier out si
indignement outragée, calomniée et renvoyée.
Le parti conservateur peut donc accepter le
statu quo en géoéral, et particulièrement dans
les districts où sa position est la plus avantageuse,
pourvu toutefois que ses Représentants ue soient
pas attaqués par les loges.
Le distiict d'Ypres se trouve dans ce ras.
L'association libérale vieot de décider qu'elle
ne présentera qu'un candidatM. Alphonse
Vandenpeereboom. Dès lors, le parti modéré peut
se borner b présenter ses deux candidats, MVI.
Jules Malou et Charles Van Renynghe, représen
tants sortants.
Si les libéraux avaient seulement fait mine de
présenter trois ou deux candidats, le parti conser
vateur aurait publié une liste complète.
Maintenonssoyons sur nos gardes ue nous
laissous pas aveugler par une confiance que rien ue
justifie. Ne cessons pas un instaut d'observer les
allures et les menées de nos adversaires, et soyons
prêts jusqu'au dernier moment b porter trois can
didats sur uos bulletins, si nous nous appercevons
qu'ils dévient de leur déclaration publique. Il faut
absolument déjouer la rouerie qui consisterait, de
la part des libéraux, b subtiliser des votes b M.
Jules Maloub faire voter en secret pour un
deuxième candidat libéral, que nous ne nommerons
pas, et b préparer peut-être ainsi un ballottage entre
M. Jules Malou et ce candidat libéral. Or, vous
savez, électeurs modérés, quel fut en i848 le
résultat d'un ballottage imprévu!
i - TT* -g
esclavage maçonnique.
M. Ch. de Brouckere, bourgmestre de Bruxelles,
vient de manifester publiquement son intention de
solliciter les suffrages des électeurs de l'arrondis
sement de Bruxelles pour le mandai de membre de
la Chambre des Représentants. L'Association dite
libérale, qui ne vent pas permettre b des libéraux
quelconques de se porter candidats au Parlement
et aux cooseils provinciaux et communaux, saos
son assentiroeot formel, a fait savoir b M. Ch. de
Brouckere qu'il avait b retirer sa candidature, sous
peine d'être exclu de son sein. On assure que
l'honorable bourgmestre de la capitale a refusé de
se rendre b cette singulière invitation.
Divers membres de la députalion de Bruxelles
ont été également invités par l'Association b ne
pas se représenter aux prochaines comices, afin
que les places qu'ils laisseraient vacantes pussent
être données b MM. Guillery, Sterckx et autres.
Mais les membres auxquels nous faisons allusion
ayant déclaré qu'ils n'abandonneraient leur mandat
que pour en investir de proches parents, et l'As
sociation n'ayant pas cru pouvoir souscrire b ces
arrangements de famille, ils resteront sur les rangs
et ils seront rééluscar le corps électoral de
Bruxelles n'aura garde de ne pas exécuter les
ordres de l'Association. Ici, ce n'est plus le corps
électoral qui élit, c'est l'Association assermentée
de M. Verbaegen et C°.
En juin i856, M. Manin, l'ancien dictateur de
Venise, venait de proclamer l'horreur que lui inspi
raient les sanguinaires doctrines de Mazzini, pré
conisant le culte du poignard. Tous les hounêtes
gens surent gré b Manin de cette démarche, qui
excita contre lui la haine de la démagogie sanvage.
En ce moment, il y eut en Belgique dans ce pieux
et probe pays, un homme, un libéral, qui ne craignit
pas de se ranger du côté de Mazzini, de se prosteroer
devant cet infâme assassin, et d'écrire daos le Mes
sager de Gand, ces non moins infâmes paroles
Mazzini esl une des plus grandes figures
contemporaines..,. Je ne puis m'empêcher de
Vadmirer et de proclamer Mazzini GRAND;
quand les catholiques, qui dénigrent si fort le
grand Mazzini, prêcheront comme lui, (et
Mazzini prêchait le culte du poignard!!!) Je
supporterai pour eux la faim et la soif, et je les
suivrai, pieds nus et tête nue jusqu'à l'autre bout
de la terre.
L'homme qui eut le triste courage d'écrire ces
abominables paroles, était l'avocat Defré, plus
connu comme pamphlétaire sous le nom de Boni-
face et il s'est trouvé aujourd'hui b Bruxelles, le
ministère de l'émeute gouvernant, une Association,
présidée par M. Verhaegen, pour proposer de faire
entrer l'admirateur et l'apologiste de l'assassin
Mazzini daus le Parlement belge!!
C'est un crime politique que nous n'hésitoos pas
b dénoncer b l'indignation de tous les honnêtes gens.
Et elle se soulève cette indignation, elle gagne
du terrain, et si le ministère et M. Verhaegen
n'étouffent pas celte candidature inqualifiable, elle
leur pèsera éternellement comme une honte indélé
bile.
Defré, l'admirateur de l'assassin Mazzini, le sent
loi-même, et il vient d'essayer dans les journaux
démocratiques une justification impossible. Il bal
butie quelques excuses, il semble vouloir atténuer
son infâmie; mais c'est trop lard l'ambition seule
dicte sa lettre tardive.
Defré restera toujours chargé de cette honte,
d'avoir proclamé Mazzini trois fois grand, lorsque
Manin reculait devant l'hideuse doctrine du sicaire
italien, et son élection, si elle a lieu, souillera b
jamais l'opinion qui s'en rendra coupable.
La pénible impression, que les victoires consé
cutives du parti de l'émeute en Belgique oot
produite sur les amis sincères de la liberté politique
au-delb de oos frontières, viennent de trouver
encore un interprète éloquent et convaincu dans
le noble comte de Montalembert. D'un bras assuré
il fustigie ce parti qui se qualifie de libéral, et
qui ne justifie ce nom qu'en s'efforçant de refuser b
ceux qui ne pensent pas comme lui les libertés
auxquelles ils tiennent le plus. Il faut donc faire
un choix parmi les libertés garanties par la
Constitution; il faut maintenir sans frein la liberté
de la presse qui sert surtout aux libéraux; il faut
i restreindre (en attendant qu'on paisse ia supprimer)