une vérité démontrée par l'histoire, c'est qu'un gouvernement ne peut être en état d'hostilité dorable avec le culte du pays, que ce culte soit païen,catholique ou protestant;ou le gouvernement doit vivre eo pais avec le culte du pays, ou il doit pouvoirsubstiluer un culte nouveau au culte ancien. Mais l'hostilité permanente des deus puissances conservatrices des États est une chose sans précé dents dans l'histoire. L'avenir est donc, par la force des choses et dans l'état normal, au parti conserva teur du culte de ses aïeux et des principes sur lesquels repose l'ordre public, conservateur des traditions et de l'indépendance nationales. L'expérience a prouvé combien au XVI* siècle le parti auti-catholique a été funeste b la Belgique. A la fin du siècle dernier, ce parti a demandé et facilité la réunion de la Belgique b la France en révolution. Plus tard, il a conduit le royaume des Pays-Bas h sa perte. En i83o, il eût de nouveau amené la réunion delà Belgique h la France comme apaoage de la révolution de juillet, si la majorité catholique et unioniste du Congrès et la politique européenne n'y eussent fait obstacle. Depuis quelques aooées, la fraction anti-catho lique, plus forte par l'audace que par le nombre, appelle b son secours des écrivains étrangers qui ne rêvent que bouleversement, en Belgique comme ailleurs. Ce parti a compromis le libre exercice de la prérogative royale, qui avait pris l'initiative du projet de loi prétexte des désordres. Ce parti, se disant le soutien par excellence des institutions populaires, a fait fermer le Parlement après avoir conspué la majorité coostitutionnellemeot et libre ment élue; se disant ami des libertés de la presse, des associations, il les a violées jusque dans le sanctuaire du domicile. Il a fomenté une agitation qui serait dangereuse pour l'avenir du pays, si elle pouvait se renouveler et durer, mais il n'en sera pas ainsi. La Belgique ne consentira pas h exposer son présent et son avenir pour satisfaire l'orgueil ou les convoitises d'enfants dénaturés, ou pour servir d'instrument b des écrivains étrangers agissant dans un but qu'ils n'osent avouer. Les villes ont, relativement b leur population, une représentation double de celle des campagnes. Les électeurs des principales votent chez eux; tous les autres sont astreints b des déplacements onéreux, difficiles, parfois impossibles. A 4a fr. 3a c. (20 florins) on est électeur par tout le droit est égal; c'est de la vraie et consti tutionnelle démocratie. Mais lorsqu'il s'agit de l'exercice du droit, c'est-b-dire de ce qu'il y a de réel et de positif, il y a privilège pour les uns, entrave pour les autres c'est de l'aristocratie de la pire espèce, b rebours du bon sens. L'égalité de droit nominal est un mensonge s'il u'y a pas, autant qu'il est possible, égalité de con dition pour en user. Ce vice est devenu plus saillant depuis que le ceos a été fixé b un taux uniforme; auparavant, la différence du cens électoral selon les localités, telle qu'elle avait été décrétée par le Congrès, rétablis sait jusqu'à un certain point l'équilibre, et l'on oe se plaignait pas. Peut-on donner, je ne dis pas nne bonne raison, ce serait trop exiger, mais seulement un prétexte spécieux pour forcer les gens qui payent 4a fr. de contributions, b dépenser, outre leur temps, une contribution supplémentaire parfois égale en allant voter b dix ou douze lieues de leur domicile? J'ai lu tout ce qu'on a écrit b ce sujet et je n'ai pas encore rencontré nu argument qui put tenir devant cinq minutes de discussion. Les grands cris et les gros mots ne sont pas ici de mise il ne s'agit pas de toucher aux bases du droit électoral, de l'étendre ou de le restreindre, de changer les éléments de la souveraineté, de boule verser les lois organiques, dont la stabilité est si cbère en paroles b ceux qui les changent b leur convenance quand ils pensent y avoir intérêt. Non, la question est d'une simplicité désespérante. Faut- il, oui ou non que chaque électeur aitsans inutiles entraves, le même droit pratique? Singulier libéralisme que celui qui spéculerait sur les abstentions forcées, qui aspirerait b vivre et b dominer par ces abstentions au lieu de vivre par les suffrages des électeurs. Des doutes ou des hésitations subsistaient encore dans quelques esprits. L'acte dn cabinet du 9 novembre aidera puissamment b les lever. Celte iniquité ne durera pas. C'est le bon côté de la dissolution prononcée récemment. En voici les mauvais côtés. En réalité, sous le régime actuel du privilège pour les uns et des entraves pour les autres, l'élection fixée au 10 décembre ne peut rien décider. Beaucoup de bons patriotes de toute opioion se demandent les uns aux autres quel sera le résultat des élections pro chaines. Les plus sincères répondent cela dépendra de l'état de l'atmosphère. S'il pleut trop ou si deux pieds de neige recouvrent le sol de la Belgique, l'orne électorale devieodra inaccessible dans certaines localités; dans d'autres on y par viendra difficilement, et le ministère pourrait bien obtenir uoe belle majorité. Le baromètre tranchera momentanément la question politique autant, sinon plus, que l'opinion du corps électoral. réflexion D'un électeur. En i84i, les libéraux me disaient Si vous nommez les catholiques, nous aurons la dîme. En i84i et a toutes les électioos qui ont suivi Si vous nommez les catholiquesils tueront la Constitution. J'ai nommé les catholiques eo 1841 et je n'ai jamais vu la dîme excepté dans la circulaire de M. Verhaegeo, qui l'a iuventée. J'ai nommé les catholiques en i84i et succes sivement aux antres élections, et les catholiques n'ool jamais fait le moindre mal b la Constitution. Au contraire Les libéraux ne nous disaient pas Si vous nom mez les libéraux vous aurez de nouveaux impôts; et les libéraux nous ont donné le droit de succession en ligne directe, dîme odieuse prélevée sur le modique patrimoine paternel du plus grand nombre. Ils ne nous disaient pas Vous verrez un jour la Constitution violée par les libéraux; et les libéraux ont fait l'émeute de mai qui détroit le principe fondamental de la Constitution, celui de la prérogative parlementaire. Les libéraux se moquent de moi je voterai énor mément contre les libéraux. imi de l'Ordre.) Uo journal publie la lettre suivante Mellet, le 28 novembre i85j. Monsieur le Rédacteur, Vous m'obligeriez infiniment, si vous vouliez avoir la complaisance d'insérer dans votre plus prochain numéro l'article suivant Les cultivateurs de la commune de Mellet, reconnaissants eovers le rédacteur du Courrier de laSambre, pour l'excelleut avis qu'il daigne leur donner dans un article de son numéro du vendredi 27 courant, relatif au rétablissement de la dîme et d'autres droits féodaux existant avant 89, ont décidé entre eux de lui offrir uue botte de... foio Votre très-humble serviteur, C. Stouffe. Pour les cultivateurs de Mellet. Voici les principaux passages d'un nouvel article que le Journal des Débats consacre b la Belgique Nous sommes henreux de rendre justice b l'esprit de tolérance et de sage libéralisme, au ton de modération et de convenance qui distingue le maodement de Mgr. l'archevêque de Malines. Le vénérable prélat a noblement compris et il rappelle dans les termes les plus convenables les devoirs qui sont imposés b tous les citoyens d'un pays libre.... a Le mandement établit d'ailleurs une définition très-juste et très-sage entre les simples fidèles et les membres du clergé Uo pareil langage, nous le répétons, fait honneur b Mgr. l'archevêque de Malines; c'est le langage qui convient b un évêque et b tous les membres du clergé dans un Etat constitutionnel. Comme on le voit Mgr. l'archevêque de Malines est contraire b la doctrine aujourd'hui trop accré ditée de l'indifférence en matière politique. Il n'excuserait évidemment pas celui de ses diocésains qui se ferait honneur de n'appartenir b aucun des partis qui divisent nécessairement un pays libre. Ce mandement et les autres manifestes électoraux que nous avons publiés depuis quelques jours sont d'un bon augure pour le dénouement de la crise que subissent en ce moment les institutions de ce pays; ils témoigoent des progrès que la vie poli tique et les mœurs libérales ont fait depuis vingt- cinq ans en Belgique. Nous constatons ces progrès avec un véritable plaisir et avec le sentiment de la sympathie très-réelle et très-sincère que nous éprouvons pour la nation belge, a L'Indépendance avoue que le ministère et ses agents interviennent activement dans la lutte élec torale pour obtenir des nominations de députés qni leur soient favorables. Nous n'avions pas besoin de cette confession pour être assurés que nos corres pondants ne nous avaient fait que des révélations .exactes, mais elle est bonne b noter venant de la part d'un parti qui proclame la liberté électorale. Aucune liberté n'est respectée dans les rangs de la gauche. Les électeurs de ce parti aliènent, par serment, leur liberté de conscience; les élus aussi sont étroitement liés par le mandat impératif et par la surveillance continuelle et sévère que les loges maçooniques exercent sur leurs faits et gestes, ainsi que le prouve une déclaration solennelle de M. Verbaegen; enfin les fonctionnaires sont obligés, tout au moins, b s'abstenir lorsqu'ils ne croient pas pouvoir travailler pour le cabinet. La servitude est complète et générale. Nous ne craignons pas d'affirmer qu'un pareil régimecontraire aux mœurs nationales, ne saurait avoir une longue durée. (Gazette de Bruxelles.) CHRONIQUE JUDICIAIRE. Par un arrêt récent, la cour d'appel de Gand vient de décider que ceux, qui, dans les lieux publics, profèrent des outrages envers des agents de l'autorité publique, en l'absence de ceux-ci, ne sont plos justiciables que de la juridiction de la justice de paix. La cour de cassation de France s'est occupée, dans son audience du 37, d'un pourvoi relatif b l'affaire du chemin de fer du Nord. NÉCROLOGIE. Lundi est décédé a Gand, après une longue maladie, M. B.-L. Simoens, curé de Notre-Dame S'-Pierre. M. Simoens, né en 1 797était curé de la paroisse S1-Pierre depuis 1829. M. Geerinkx, ancien colouel du 8* de ligne et de la garde civique de Gand, est décédé hier matin en celte ville, b l'âge de 71 ans. NOUVELLES DIVERSES. On écrit de Roulers, 1" décembre: Vendredi dernier vers deux heures de la nuit, le voisinage du presbytère en notre ville a été troublé

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2