une fièvre qui serait mortelle si elle n'était pas
sagère?
D'une part, tous a*ei vu les ministres abuser
de leur pouvoir, et peser de tout le poids que
donne l'arbitraire, sur les élections; mais vous
avez pu remarquer, d'autre part, que le parti
conservateur s'est réveillé, qu'il s'est organisé,
qu'il a compté ses adhérents. Les candidats exclu
sifs n'ont obtenu qu'uue très-faible majorité,
même dans les grandes villes, où les lumières
maçonniques sont si abondantes. C'est on symp
tôme des plus favorables. Il y avait, dans le camp
de la Jroite, une indolence, uoe, torpeur, une
inactivité dont les adversaires ont profilé avec
adresse. Le secret de leur triomphe éphémère est
dans notre trop grande confiance. On croyait qu'il
suffit d'avoir raison pour l'emporter sur les men
teurs des loges non, le raisonnement est inutile
devant la mauvaise foi il faut se réunir, se con
certer, s'entendre et opposer action b action dans
l'ordre moral, comme daos l'ordre matériel, c'est
l'union et l'uniou seule, qui fait la force!
Le résultat général de l'élection est bien plus
favorable b l'opinion conservatrice que les journaux
de la gauche n'affecteut de le dire et qu'on ne serait
tenté de le croire d'après le relevé numérique des
candidaturesqui ont triomphé. En effet, sur 77,252
électeurs qui ont exercé leur droit politique,
56,028 se sont prononcés pour les candidats de
uotre opinion, eu sorte que 41,224 seulement ont
appuyé les candidats opposés. Ces chiffres ont une
signification qui sera appréciée par tous les hommes
impartiaux.
Les journaux d'Anvers publient la pièce suivante
qui ne sera pas lue sans une vive émotion
A messieurs les électeurs de Varrondissement d'Anvers,
C'est b vous qui partagez notre foi politique, h
vous qui, le 10 décembre, êtes venus vous presser si
nombreux autour de l'urne électorale, que nous
venons exprimer nos pensées et nos sentiments.
Vous espériez nn succès et vous étiez en droit de
l'attendre, et c'est un revers qui est venu répondre
b vos plus chères espérances.
Ce revers, messieurs, doit-il nous abattre, doit-il
nous décourager Oh non Ce revers vous a dooné
la mesure de vos forces. Jamais lotte électorale,
depuis la constitution de notre nationalité, ne fut ni
plus ardente ni plus formidable, parce que jamais
des intérêts plus chers, plus sacrés n'avaient été
engagés.
Le revers du 10 décembre doit être pour nous
no enseigoement. Ce jour-lb, nous avons pu appré
cier ce que peut uoe organisation forte, une orga
nisation ancienne; le parti dit libéral la possédait.
Nous aussi oons sommes aujourd'hui organisés.
Notre Association constitutionnelle et conserva
trice est lb, avec toute sa valeur sociale, d'honnêteté,
de considération, de talent et d'énergie.
Cette Association va commencer immédiatement
ses travaux nous y puiserons notre force, elle nous
assure l'avenir. Sa constitution seule nous parait on
fait si important, qu'il doit nous suffire comme
récompense des efforts que nous avons tentés le 10
décembre.
Ces efforts, messieurs, nous les avons faits tous
ensemble, nous les continuerons.
La Constitution, toute la Constitution, rien que
la constitution dibu, roi et patrib, telle a été,
telle sera toujours notre devise.
C'était en oos mains que vous vouliez remettre
la défense de ces intérêts si chers tous, de ces
intérêts qui font battre le cœur de tout honnête
homme. Nous sommes fiers, messieurs, de cette
marque de haute confiance, nous vous en exprimons
notre profonde gratitude et nous continuerons avec
vous celte grande lutte de la vérité opposée kài
l'erreur, du bien contre le mal elle est la loi, elle
est le sort de l'bomine sur cette terre.
MM. le baron osy, della faille de
leverghem, comte gérard le
grelle, emm. vanstr aelen, ch.
gilliot.
Le nouveau ministère a fait entendre par ses
journaux que, s'il obtenait la majorité dans laCham-
bre, il traiterait les catholiques en esclaves, h peu
près comme un vaiuquenr traite un pays conquis.
Cette politique va assez bien aux anciens partisans
du pouvoir fort, aussi longtemps qu'ils sont au
ministère; mais elle n'ira nullement au pays.
Nous ne comprendrions pas, nous autres conser.
valeursetcatholiquesdel'arrondissement de Bruges,
en vertu de quel droit l'imperceptible majorité de
suffrages obtenus par les députés de la gauche,
autoriserait le gouvernement b traiter en vaincus
1008, ioi4 et 1019 électeurs qui ont volé pour
les candidats catholiques?
Un pareil chiffre représente h peu près la moitié
de la population de l'arrondissement, et mérite par
conséquent que l'on ait des égards pour l'opinion
qu'il représente.
Le gouvernement aura compter daos 18 mois
avec les électeurs. S'il les maltraite, il bâtera le
mouvement ascensionnel de l'opinion catholique
qui s'est manifestée dans nos dernières élections.
En attendant,les conservateurs sauront défendre
leurs droits. Le résultat de la journée du 10 décem
bre Bruges les a éleclrisés et les a remplis de con
fiance. Chaque jour ils voient grossir leurs rangs
des hommes qu'effraie la politique anti-catholique
et révolutionnaire du cabinet. Ils savent, h n'en
point douter, que l'avenir est eux, et les projets
tyranoiques du ministère ne sauraient les effrayer.
[Patrie.)
On lit dans le Prolétaire de Bruxelles:
L'ingratitude, l'oubli des services rendus est,
en morale populaire, ce qu'il y a de plus vil, de
pins ignoble.
Aussi pensons-nous que le miuistère du 9
novembre, qui doit sans contredit son origine aux
manifestations de mai, ne laissera pas gémir dans
les cachots les hommes qui se sont dévoués pour
son triomphe.
Grâce dooc! et gtâce pleine et entière pour
tous les condamnés auxquels les ministres actuels
doivent leur élévation.
Cela est logique mais bien triste.
Le Spectateurde Paris, parle de la Belgique
en ces termes
Le parti auquel l'émeute a dooné le pouvoir
n'a rien négligé pour s'assorer la majorité et fixer
ainsi sa suprématie. Les catholiques, écartant les
cooseils du découragement, ont accepté la lutte;
ils s'y sont préparés avec toute la résolution et
l'énergie que peuvent inspirer le patriotisme et la
pensée d'nn devoir h remplir. Ils n'ont rien négligé
poor établir dans leurs rangs l'union nécessaire au
succès. A la propagande secrète et lyrannique des
loges de la franc-maçonnerie, ils ont opposé une
polémique franche et loyale. Aux mensonges, aux
calomnies de leurs adversaires, ils ont répondu par
des rectifications et des démonstrations sans répli
que. S'ils sortent momentanément affaiblis de cette
lutte inégale, ils en sortent du moins avec honneur.
Cet appel b l'opinion publique leur a déjb fourni
l'occasion de dissiper bien des préjugés et d'enlever
plus d'un prétexte b la haine et b la manvaise foi.
Le clergé ne pouvait rester étranger b ces
luttes. Il était appelé b y prendre part tout b la
fois et par la Constitution du pays, et par les atta
ques de tout genre dont il a été l'objet. Oo sait
avec quelle dignité, avec quelle sagesse il a ré
pondu b ces attaques. Tous les partis se sont accor
dés b louer la modération des paroles tomhées de
la chaire, qui n'a pas cessé, an milieu de ces
débats, d'être la chaire de vérité et de charité.
On lit dans le Journal des Débals
Parmi les membres de l'ancienne majorité qui
ont échooé dans la lutte électorale, nous regrettons
surtout de trouver M. Dechamps, que l'élévation
de son caractère et de son esprit, la droiture et la
sincérité de ses opinions auraient peut-être dû pré
server de l'exclusion prononcée contre lui par les
électeurs de Charleroy.
Au risque de commettre line légère indiscrétion,
nous publierons l'extrait suivant d'une lettre de
l'honorable ex-député de Charleroy. Comme cette
sérénité d'esprit contraste avec les cris passionnés
qu'on pousse dans les rangs de la gauche!
Mon cher.... Morluus te salutat! Je suis
non-seulement consolé et résigné, mais j'éprouve,
malgré moi, une secrète satisfaction de pouvoir
passer mon hiver dans ma famille, loin de vos
orages, b écrire mes livres depuis si longtemps sur
le métier. Ne perdez pas courage. Le résultat
général n'est pas si mauvais! Ou peut remonter
celte pente. Faites donc tranquillement mon orai
son funèbre; le mort est très-bien portant et
satisfait......
Scailmont, 11 décembre 1857.
Mille amitiés,
A. Dechamps.
nouvelles diverses.
Aujourd'hui, b l'occasion de l'anniversaire de la
naissance de S. M. le Roi Léopold, le drapeau na
tional a été arboré sur la tour de S'-Martin et le
carillon s'est fait entendre. A 11 heures, un Te
Deum auquel assistaient les autorités civiles et mili
taires, a été chanté b l'église de S'-Martin. A midi,
il y a eu revue des troupes.
Aujourd'hui, dans la matinée un malheur est
arrivé b l'ouvrage b cornes situé tout près de la
porte de Meoin et qu'on est occupé a démolir. Le
nommé Charles Dehollaoder, était occupé b miner
une brèche. Toute cette masse est venue b tomber
et lui a écrasé les jambes. On l'a immédiatement
transporté b l'hôpital. Ce malheureux vient d'être
administré. On désespère pour ses jours.
On écrit de Courtray Le canal de Bossuyt
b Courtray aura une étendue de iâ kilomètres et
demi. Il n'y aura pas moins de onze écluses, cinq
sur le versant de l'Escaut, six snr le versant de la
Lys. Proportionnellement b l'étendue, c'est un
nombre d'écluses plus grand qu'au canal de Bruxel
les b Charleroy. Le bief de partage sera aux
enviroos du hameau de Knocke et du village de
Moen, point le plus élevé entre l'Escant et la Lys.
Lb sera creusé un souterrain sur une longueur
de 1,000 mètres.
Le canal se reliera b la Lys en aval de Courtray,
hors la porte de Gand. Au bief de partage,
l'alimentation du canal sera faite au moyen de
machioes b vapeur servant b élever les eaux de
l'Escaut.
On écrit de Courtrai, 12 décembre
Depuis huit jours, un détenu s'est échappé de la
prison cellulaire de notre ville, sans qu'on soit par
venu b le découvrir, malgré les plus actives recher
ches. On se perd en conjectures sur le moyen qu'il
a pu employer pour quitter la prison. Aucune trace
de bris ou d'effraction n'a été remarquée.
On écrit de Mons que la commission des hos
pices est b la veille de réaliser le projet qu'elle a
conçu de créer des livrets, pour épargner aux jeunes
gens de l'hospice des orphelins les conséquences du
tirage au sort de la milice. Ces livrets seront consti
tués au moyen d'une retenue sur le gain journalier
des orphelins, déposée b leur profit b la caisse
d'épargnes.