2
Parce que le parti libéral était depuis
longtemps fortement organisé et préparé
pour la lutte, tandis que l'organisation du
parti catholique, était nulle, incomplète,
improvisée.
Parce que le Gouvernement avait réservé
une foule de nominations de bourgmestres
et d'écbevins, pour s'en faire un instrument
électoral.
Parce qu'enfin, jamais une pression
administrative tous les degrés, ne s'est
exercée d'une manière plus violente, plus
scandaleuse et plus ébontée, pour enchaî
ner la liberté des élections et fausser l'ex
pression de l'opinion publique.
Voilà, ce qui outre les moyens employés
d'ordinaire par des adversaires sans bonne
foi et sans conscience, a servi amener le
triomphe apparent et éphémère du parti
libéral! voilà, ce qui a fait donner au parti
de l'émeute et ses indignes moyens, une
apparence de consécration légale!
Et cependant peu s'en est fallu que le
parti catholique ne remportât une éclatante
victoire. Quelquesvoixde plus Anvers,
Bruges, Gand, Namur, Louvain, Dinant,
Atb etc.etc., etc., et les candidats catho
liques sortaientvictorieusementdu scrutin.
Et cependant, malgré toutes ces causes
réunies pour écraser jamais dans une
surprise le parti vraiment Belge, qui seul
appartient dans le passé, le présent et l'a
venir toute véritable vitalité, la gloire et
l'espoir de la Patrie, le libéralisme bâtard
n'obtient dans les élections, que cinq mille
voix sur soixante-dix mille, de plus que
les catholiques.
Courage donc, Catholiques! Sachez vous
élever la hauteur de vos devoirs et de
vos espérances patriotiques L'avenir est
vous, et la Patrie attend de vous son salut!
SÉNAT.
CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS.
lion avait été rais en avant: que son altitude
défensive n'était ni assez décidée ni assez
énergique et que son attitude antérieure
était celle de la faiblesse; il devait donc
paraître moins capable de garantir suffi*
samment le repos public; la force quel*
qu'injuste qu'elle fut, a attiré la masse
vers elle.
Séance du 16 décembre.
A la suite Je la communication qui lui a été
faite par le gouvernement do message annonçant
la grossesse de S. A. I. et R. Madame la Duchesse
de Brabaot, le Sénat a chargé, sur la proposition
de M. Neef, MM. Vao Schoor, marquis de Rodes,
plusieurs fois d'interposer son autorité pour faire
cesser une tyrannie aussi odieuse qu'elle pouvait
être funeste par ses résultats.
On limita d'abord les chartes; on institua un
bureau chargé de contrôler les opérations; 00
imposa des lois, des règlements que la Compagnie
viola quelquefois, qu'elle éluda souvent, etb force
d'en changer l'esprit, en créant des motifs, elle
parvint h fonder dans l'Inde uo second empire
britannique n'ayant point encore de nom dans la
hiérarchie gouvernementale.
Tout en mettant un frein aux débordements des
officiers de la Compagnie, le gouvernement en était
parfois l'auteur. Chacune des chartes données h la
Compagnie, chacun des privilèges qu'on lui accor
dait étaient achetés an poids de l'or. C'était par des
emprunts énormes qu'il se laissait décider b conférer
de nouveaux pouvoirs. La Compagnie se gênait
pour les obtenir, et c'était aux dépens des pays
dont on lui permettait d'exploiter les richesses,
l'industrie, qu'elle remplissait ses coffres épuisés
par les demandes qui lui étaient incessammeot
adressés.
En accordant an privilège une nouvelle
baron de Tornaco et Cogels, de rédiger un projet
d'adresse de félicitatioos au Roi, qui sera remis b
S. M. par l'Assemblée en corps. Le Sénat adressera
en même temps ses félicitations b S. A. R. le Duc
de Brabaot.
Le Séoat s'est ensuite occupé de la discussion de
divers projets de loi Crédit de 225,000 fr. au
département des travaux publics; modifications b
la loi sur les pensions; cession b la province de
Hainaut des bâtiments de l'ancienne maison d'arrêt
deCharleroy; budget des non-valeurs pour 1858
délimitation de plusieurs communes. Aucune dis
cussion générale n'a eu lieu et celle des articles a
été renvoyée b la séance de jeudi.
Séance du 16.
La Chambre a terminé la vérification des pou
voirs de ses membres. L'électioo de M. Frison a
été validée par 49 voix contre 44 et trois absten
tions, MM. De la Coste, Godin et Jansseos.
La discussion sur l'électioo de M. Wala a eu ceci
de curieux que le principe admis par la majorité
dans la validation de l'élection de M. Frison a été
rejeté pour l'élection de M. Thibaut b Dinant.
En effet, la Chambre avait décidé, conformément
au rapport de la commission, que les bulletins por
tant le nom de Frison sans autre désigoation,
avaient été dûment comptés b ce candidatqui a
eu même le béoéfice de ceux qui portaient M.
N. Frison a ce qui ne pouvait signifier ni Louis ni
Léopold Frison; l'on ne pouvait donc annuler trois
bulletins portant sans autre désignation, le nom de
M. Thibaut, bieo qu'il s'agit ici d'un ancien repré
sentant, le seul candidat de son nom, et qu'il y eut
dès lors évidence de l'intention qu'avaient eue les
électeurs de le désigner sur leurs bulletins.
C'est cepeudant cette contradiction notoire que
la Chambre a autorisée, en votant la validation de
l'électioo de M. Wala par 56 voix contre 54 et
une abstention.
M. le ministre de l'intérieur a fait part b la
Chambre des espérances que fait concevoir, pour
l'avenir de la dynastiel'état de S. A. R. la
Duchesse de Brabaot. Cette communication a été
accueillie par d'unanimes applaudissements.
La Chambre des Représentants a validé jeudi
l'élection de M. Faigoart élu b Soignies. Immédia
tement après, elle a procédé b la formation de sbn
bureau définitif.
M. Verhaegen a été nommé président par 60
voix contre 3a données b M. le Comte De Theox,
et une b M. Delfosse; premier vice-président,
M. Orts; second vice-président, M. Dolez; secré-
Compagnie, le gouvernement avait demandé un
emprunt de deux millions. A la réunion de celle-ci
avec l'ancienne, on lui avait encore prêté douze
cent mille livres. En iy3o, la Compagnie donna
deux cent mille livres; en 1788, uo million! Tant
qu'elle eut besoin d'argent, l'Angleterre ferma les
yeux sur les actes des agents de la Compagnie; elle
ne commença b sévir que lorsque celle-ci se trouva
forcée d'avoir recours b la bienveillance du prince
ou de ses ministres.
Dès 1766, le Parlement avait voulu prendre
connaissance des affaires de l'Inde, relativement
surtout b l'emploi et b la destination des revenus
territoriaux. Cette ioteotion resta sans exécution
pendant quelque temps; mais enfin, en 1784, on
rendit une loi qui régla b peu près le sort de la
Compagoie.
Au commencement de la lutte des Français et
des Anglais dans l'Iade, celte partie de l'Asie avait
subi de grandes révolutions. Un puissant empire
était tombé et de toutes parts ses provinces avaient
été usurpées par les chefs qui étaient chargés de
les gouverner. Tootes les ambitions étaient excitées,
tous les intéiêts étaient différents, et an lieu de se
taires, MM. Vermeire, Crombez, De Moor,
Vanderstichelen.
M. Verhaegen est monté en fauteuil et a pro
noncé un discours, disant b la Chambre qu'il
s'efforcera d'être impartial et qu'il est resté ce qu'il
a toujours été.
Tout citoyen qui a b cœur l'honneur et la dignité
do pays protestera avec nous contre la nomination
du sieur Théodore Verhaegen, grand-maître de
l'Orient de Bruxelles, l'homme qui a acquis une
si triste célébrité, b la présidence de la Chambre
des Représentants.
Voilb donc la truelle mise en mesure de régenter
les discussions parlementaires de la Belgique.
Nous avons dit que le programme du ministère
de l'émeute, c'était l'arbitraire et la violence, avec
l'aoarchie en réserve. On en est déjb b l'œuvre. Il
fallait vérifier les pouvoirs des nouveaux élus. A
Louvain, b Dinaot et b Atb, les candidats élus
étaient MM. De Wouters, Thibaut et Frison, si
l'on tenait pour valables des billets portant sim
plement M. De Wouters, M. Thibaut, M. Frison.
Si d'après la jurisprudence ordinaire et les
anciens usages, on annulait ces billets pour cause
de désignation insuffisante du candidat, il fallait
nn ballotage b Atb comme b Louvain et b Dinant.
Qu'a fait la majorité de l'arbitraire et du désor
dre? Elle a voté blanc et noir en moins d'nne
heure. Elle a éloigné de la Chambre MM. De
Wouters et Thibaut, en approuvant l'annulation
des billets; elle a validé l'élection de M. Frison en
admettant comme valides les mêmes billets por
tant M. Frison.
Cela s'appelle chez ces gens-lb le droit de la
majorité.
Cela est parement et simplement un odieux
arbitraire, culbutant tonte jurisprudence et
entraîuant Canarchie en matière électorale.
Le parti de l'émeute est très-fier de ce qu'on
n'ait pas b lui reprocher encore de brûler des
églises, et de manger des prêtres ou des religieuses.
Soit; toojours est-il qu'il les respecte an point de
chercher tous les moyens de miner l'autorité reli
gieuse et de rendre le clergé odieux. Presse et
chansons n'ont plus autre chose b faire qn'b baffouer
ce qu'il y a de plus respectableet nous ajou
terons, de plus respecté dans notre ville. C'est par
reconnaissance sans doute, que l'on accuse d'en
terrer les militaires comme des chiens, un digne
curé aussi aimé qu'il est respecté de ses paroissiens,
parce que de son propre mouvement et avant toute
réunir contre des Européens qui devaient les écra
ser un jour, les Indiens prenaient parti pour eux,
combattaient les uns contre les autres, sans penser
qu'ils assuraient eux-mêmes la puissance de leur
plus cruel ennemi.
Hyder-Aly, dont la fortune fut si extraordinaire,
leur causa pendant longtemps de grandes inquié
tudes. Il se joua de leurs intrigues, de leurs perfi
dies, et, quoiqu'ils eussent détaché de la coalition
qu'il avait formée ses principaux alliés, il brava leur
puissance et les fit trembler même dans leurs
possessions. Sa mort dut leur causer une grande
joie.
Pour fonder et assurer sa domination dans l'Inde,
l'Angleterre a mis en pratique sa grande maxime
favorite diviser et corrompre.
Avec l'or, le poison, la famine, elle a rompu les
plus redoutables coalitions; elle s'est débarrassée
des chefs qui pouvaient repousser ses légions; elle
a dépeuplé l'Inde d'une partie de ses habitants, et
a retenu le reste de la population par la crainte de
manquer des premières nécessités de la vie.
Pour être continué.)