41me Année.
Mercredi 30 Décembre 1857. Nos 4,199 et 4,200.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
?PE5S, 30 Décembre.
LE TABAC ET LES CIGARES.
Si l'on veut en croire les journaux
maçonniques, la Belgique est décidément
libérale; elle ne veut plus aucun prix du
parti catholique, c'est dire, elle méprise
le clergé catholique, l'Église catholique,
la religion catholique, elle a définitivement
rompu avec la religion de ses pères; par
conséquent elle ne veut plus que le prêtre
s'occupe enseigner aux Belges la doc
trine chrétienne, la science du salut, elle
ne veut plus qu'il se permette de leur
apprendre leurs devoirs, et toutes les
obligations que la religion leur impose;
elle ne veut plus que le prêtre se dévoue
l'instruction religieuse, l'éducation
chrétienne de la jeunesse; elle veut que
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
pquir le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
revue politique.
La prise de Lucknow par le général Campbell,
et le dégagement des corps d'armée d'Havelock
et d'Outrant que tenaient bloqués les cipayes dans
la citadelle et aux abords de la place, ont rempli
l'Angleterre de confiance et de joie. C'est le 19
novembre que le général en chef a accompli ce fait
d'armes, après six jours de combats acharnés. Près
de cent mille rebelles, dit-on, se trouvaient autour
de la ville. Les forces de sir Colin Campbell
s'élèvent 12,000 hommes. La presse britannique
considère généralement la lutte comme terminée.
A la date des dernières nouvelles, l'insurrection
semble peu près circonscrite dans les limites
du royaume d'Onde. Cette province récemment
annexéen'a que peu d'étenduequoiqu'elle
compte une forte population. La tâche de sir
Colin Campbell, dit le Times, est devenue facile.
Appuyé d'une force suffisante, il pourra traverser
Oude, d'un bout l'autre, en un mois, et défaire
les rebelles partout où ils essayeront de lutter. En
fait, l'armée considérable qui maintenant doit avoir
débarqué dans l'Inde, trouvera peine un ennemi
combattre.
Voilà donc quelle est la position de l'insur
rection de l'Inde, six mois après son explosion qui
avait jeté la terreur en Angleterre, et qui devait
briser la puissance de la Grande-Bretagne et
l'envoyer mendier l'appui de l'étranger au prix de
Gibraltar et de Corfou.
Au reste ce résultat était prévoir. L'incapacité
des chefs et le défaut d'organisation condamnaient
l'insurrection indienne un écheG certain.
Ce ne sera pas, dit la Pairie, le caractère le
moins saillant de la crise actuelle que cette stérilité
absolue d'une race tout entière au milieu de cir
constances si bien faites pour réveiller l'énergie
Lorsque le cardinal de Richelieu frappait d'un
droit de dix sols par ceot livres pesant, Yherbe la
Reine, qui commençait déjà prendre le nom de
tabac, le grand ministre ne se doutait pas qu'il
posait les bases d'uo impôt destiné, deux siècles
plus tard, produire en moyenne, par année, ceot
cinquante millions, et doter la France d'une
nouvelle et lucrative culture.
L'iutroduclioo du tabac eu France date du xvi'
siècle. Nicot, ambassadeur de Charles IX Lis
bonne, rapporta Paris cette berbe américaine; il
impressionna beaucoup la cour par le singulier
spectacle d'uu homme qui respirait du feu et qui
lançait hors de sa bouche des tourbillons de fumée.
D'ailleurs, selon le diplomate, cette plante, aussi
merveilleuse que bienfaisante, non-seulement cal
mait et reposait l'âme et le corps, mais elle pouvait
tenir lieu de nourriture, en trompant la faim; sans
compter qu'elle faisait apparaître des esprits dans
les nuages qui sortaieut du tube magique nommé
tabago par les Indteus. Les Caciquesdisait-ilne
prenaient jamais une résolution de quelque impor
tance sans évoquer, au moyen de l'herbe mysté-
d'un peuple, et donner tout homme de vigueur et
de talent le moyen de se produire. On ne peut
évaluer moins de trois cent mille les Hindous et
les Musulmans qui ont pris les armes contre les
Anglais: on compte par centaines les rajahs, les
dignitaires et les grands seigneurs indigènes qui se
sont jetés dans l'insurrection, ou ont été forcés
d'en embrasser la cause. Aucun n'a déployé le
moindre talent militaire, le moindre esprit dè
gouvernement et d'organisation aucun n'a montré
une seule des grandes qualités d'Hyder-Ali ou de
Tippo Saïb.
La feuille française que nous citons, après avoir
rappelé que les trois grands sujets d'inquiétude
pour les Anglais, c'étaient Nena-Sahib, les insurgés
de Gwalior et ceux d'Oude, fait ressortir la mala
dresse et l'incurie des rebelles, qui successivement
laissèrent échapper les occasions les plus propices
de couper les divers corps d'armée britanniques et
de les vaincre isolément. Quoiqu'il en soit la lutte,
dans le royaume d'Oude, sera encore acharnée,
cause de l'unanimité de la population, cause de
ses habitudes guerrières, enfin cause de la confi
guration du terrain qui multipliera les centres de
résistance. Mais l'issue de la lutte n'est guère
douteuse.
Eo attendant donc que les Anglais jouissent
tranquillemeut des fruits de la victoire, déjà ils
savourent le plaisir de la vengeance. Une dépêche
consigne froidement l'ext-ution de vingt-quatre
membres de la famille royale d'Oude exécutés le 20
par sentence d'une commission militaire. Ou sait
que le Roi a été mis en état d'arrestation, dès le
début de l'insurrection, tandis que la Reine-mère
se trouvait Londres où elle reste encore.
Cependant le gouvernement de la Compagnie
des Iodes ne paraît pas destiné survivre au
triomphe des armes anglaises. Il se confirme que
l'intention du cabinet Palmerston est de présenter
un bill pour soumettre l'administration des Iodes
au gouvernement direct de la Reine.
rieuse, les mânes de leurs pères. Enfin, le tabac
passait pour une penacée universelle. Le roi ré
pondit un général allemand, qui le priait de
rendre la santé son fils, malade d'humeurs froi
des Hélas! Dieu nous a retiré le privilège de
guérir les écrouelles par l'imposition des mains;
mais allez trouver M. Nicot; avec son herbe d'Amé
rique il rendra votre fils sain des pieds la tète.
Quoi qu'il en soit, le tabac fit peu peu son
chemin en France, en Europe et en Orient.
On cessa de croire ses propriétés surnaturelles,
mais on en adopta partout l'usage. Dès 1674, le
gouvernement afferma la vente du tabac; la Com
pagnie française des Indes, pour posséder exclu
sivement le privilège de cette vente du 1" octobre
1723 jusqu'au 3o septembre 173o, paya cinquante
millions de livres; les fermiers généraux rache
tèrent le monopole, au prix de huit millions par
année.
En 1791l'Assemblée nationale décréta la liberté
du commerce du tabac, mais insensiblement les
mesures fiscales reparurent; enfin, en 1811, un
décret impérial ordonna l'organisation de la régie
et le monopole par l'État de la fabrication et de la
vente du tabac.
Le tabac appartient la famille des solanées,
A côté des péripéties de cette guerre lointaine où
se jouent les destinées de l'Angleterre, des pré
occupations d'un autre ordre tiennent les esprits eri
suspens. La çri6e commerciale et financière continue
exercer ses désastres daos le nord de l'Europe.
Des faillites consécutives éclatent en Danemarck
en Suède, en Norvyège. Les effets de la crise com
mencent se faire sentir très-vivement en Pologne.
Les faillites çnnsidçrsbles qui ont éclaté dans la
Prussg Orientale et dans plusieurs -ports de la
Baltique, mit exercé les plus funestes effets sur le
commerce. En Russie, la crise fiuancière est loin de
toucher sa fiu. Des nouvelles fâcheuses arrivent
de Riga.
Des plaintes universelles s'élèvent Saint-
Pétersbourg sur l'extrême rareté du numéraire en
circulation. Aussi le gouvernement s'est-il décidé
prendre des mesures rigoureuses pour empêcher
l'exportation des espèces monétaires.
Il faut espérer toutefois que l'amélioration sur
venue Londres et Hambourg ue tardera pas se
faire senfir également dans le nord de l'Europe, e(
que la prise de i8â7 se terminera ou tout an moins
s'arrêtera avec la fin de l'année.
dont font également partie les pommes de terre.
Sa haute lige, qui atteiot jusqu'à quatre pieds, ses
larges feuilles d'uu beau vert laineux, ses nom
breuses fleurs roses devraient lui donner une place
honorable parmi les plantes de jardin.
Le meilleur tabac provient, cela va sans dire, de
son pays natalc'est-à-dire d'Amérique. Chacun
sait quels excellents cigares produit Cuba; on
vante surtout un terrain de cette île Dorniué vuelta
de tabaco, dont les plants n'ont pas de rivaux,
dont les récoltes se payent des prix fabuleux, et
que consomment presque exclusivement les riches
propriétaires du pays. Importé eo Europe, en
Afrique et eD Asie, le tabac y pousse merveille,
mais il s'y modifie singulièrement par la différence
des climats et dn sol.
Nous n'entrerons point dans de bien grands
détails sur la production du tabac. Nous les résu
merons tous en disant qu'elle consiste dans la cul
ture, la maturité, la cueillette, la dessiccation et la
fermentation de la feuille.
Une foismûres, séchéeset fermentées, les feuilles
se transforment en cigares, dans le pays même, ou
bien 011 les expédie aux manufactures européennes.
Voyous comment on s'y preud,à le manufacture
impériale de Paris, pour confectionner des cigares