41 me Année. Mercredi 13 Janvier 1858. IVo 4.204. BlUtET DES DOT.1TIOVS FOIH L'EXEItClCE «8S8. pour la ville 6 fr. par api, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 5 mois. T??.3S, 15 Janvier. revue politique. La perte du général Havelock, le grave échec essuyé par le général Windhara, la retraite de Sir Campbell sur Cawnpore ont singulièrement ob scurci l'éclat des victoires antérieures de l'armée britannique dans les Indes. Il est fâcheux observe le Moniteur de CArmée, d'être dans la nécessité de rappeler que les événements de cette guerre acharnée sont le résultat d'un des actes les plus odieux et les moins réfléchis de la Compagnie des Indes. L'annexion du royaume d'Oude fut une grande iniquité, et s'il était permis d'appliquer ici un mot célèbre, nous dirions ce fut pis qu'un crime, ce fut une faute. La famille royale d'Oude, dépouillée par la Compagnie des Indes, n'avait fait contre l'Angle terre aucun acte d'hostilité; elle avait toujours loyalemeot rempli ses obligations, et, dans les circonstances actuelles, son concours la cause britannique étant certain, la révolte des cipayes aurait été privée d'un puissant auxiliaire, ou, pour mieux dire, elle n'aurait probablement pas eu lieu si l'annexion n'avait pas été consommée. Du reste le seul motif de la dépossession de cette dynastie, c'est qu'elle régnait sur la plus belle et sur la plus riche contrée de l'Inde entière. Cette appréciation est celle de tous les honnêtes gens en Angleterre. La Patrie, feuille semi-officielleconfirme l'intervention de l'Espagne dans l'expédition que la France doit entreprendre en Cochinchine a l'effet de tirer satisfaction du meurtre de Mgr. Diaz. La mort de Reschid-Pacha grand-visir, prive l'empire Ottoman d'un de ses hommes d'Etat les plus importants et d'un des principaux étais de sa décrépitude. La prorogation des pouvoirs du Prince de Prusse semble devoir aboutir bientôt une abdi cation du Roi. L'état actuel des choses ne se peut prolonger, les vues du Prince ne correspondant pas avec celles de son frère. Le Prince passe pour nourrir plus de disposition que le Roi a une action qui conduirait l'Allemagne entière vers un but commun. Une entente plus complète promet de s'établir entre les cabinets de Berlin et de Vienne. Les feuilles impérialistes ont démenti avec aigreur la nouvelle donnée par le Spectateur du traité qni serait intervenu entre l'Autiiche et l'Angleterre. Au reste, qu'il y ait eu apposition de signatures ou non, le traité, l'accord si l'on veut, n'eu existe pas moins eu fait, et toutes les menaces d'avertissements, dont la presse bonapartiste essaie avec tant d'à propos de bâillonner le Spectateur, ne parviendront pas coup sûr don ner le change l'opiuion. La crise financière semble décidemment entrée dans sa période de décroissance; mais les affaires commerciales et industrielles ne reprennent pas encore. La misère est grande dans les classes ouvrières. Il n'y a plus maintenant, parmi les journaux qui se respectent et ue sont point vendus aux loges, qu'une opinion sur la concession que M. Cavonr a été obligé de faire la révolution en acquiesçant une proposition d'enquête coutre le clergé. On soumettra, dit un publiciste éminent, on soumettra l'Église l'enquête du cabaret. On de mandera ceux qui ne se confessent pas ce qui s'est dit au confessionnal. Ou fera dénoncer les électeurs catholiques par ceux qui ne le sont pas. Ce qu'on veut avoir, ce qu'on aura, ce sont des calomnies. Le ministère piémonlais, comme le ministère belge, s'est mis sous la domination de la révolution. C'est l'éternelle morale de la fable du cheval se liguant avec l'homme pour se venger du cerf. Le minis tère Frère- Rogiercomme le ministère Cavour- Ratazzi, est bâti, bridé et monté par la révolution qui le conduira où il ue veut pas aller peut-être, mais où elle veut aller. A Turin, elle l'oblige voter l'enquête contre le clergé; Bruxelles, accepter l'électioD de M. de Perceval qui lui est p> u sympathique. Dans les crises, c'est la queue qui mène la tête, et, comme l'enseigne l'expérience,(tel l'exemple de la France,) on n'obtient le concours de la révolution qu'à con dition de lui obéir et de la suivre. Malheur qni met le doigt dans l'engrenage! Le corps entier y passe. Les attaques déloyales et inconvenantes aux quelles V Observateur et Y Indépendance se livrent coutre les hommes élevés qui honorent la magistrature belge, excitent l'indignation de tout cœur honnête. Il s'agit en première ligoe de l'un des glorieux vétérans du patriotisme belge, de l'un des hommes dont le caractère, la science, les vertus honorent le plus le pays, de M. le baron de Gerlache, prç- mier président de la Cour de Cassation. Haute est la dignité; la valeur de l'homme ennoblit encore la fonction, si élevée qu'elle soit. L'âge, quand il ne se manifeste que par une plus grande force et une plus grande maturité de l'esprit, par la sagesse coosommée de l'expérience et des lumières, l'âge n'est qu'un titre de plus et en quelque sorte un complément d'auréole dans le magistrat. Tel est M. de Gerlache. Apprenons donc nos lecteurs ce fait vraiment inouï, que VObservateur a entrepris de faire descendre de son siège M. le baron de Gerlache. La limite d'âge est arrivée, dit-il, s'adressant au ministère; et comme si ce n'était pas assez de cette brutalité, la conscience du magistrat est indignement outragée! «M. de Gerlache, ajoute VObservateur, ne donne plus aucune garantie d'impartialité aux justiciables. Destituer et déshonorer voilà l'œuvre. Et nous ne pouvons plus dire l'œuvre isolée de YObser- valeur, digne artisan de ces basses entreprises; non, car Y Indépendance lui prête main forte en reproduisant sou article, et les roquets de province s'uuissent en chœur pour aboyer la robe du magistrat; ceux-ci sont experts dans ce métier-là, habitués qu'ils sont d'aboyer la soutane du prêtre. Défendre l'homme que ces journaux outragent et calomnient si indignement, nous en rougirions; l'accusation ne diffamera que les accusateurs qui organisent dans notre pays on système d'espion nage et d'inquisition et rêvent le rétablissement de la loi des suspects. Le spectacle offert par les journaux des loges est de nature dessiller les yeux, même de ces hommes qu'aveuglent d'étroites préventions Le clergé avait seul jusqu'ici le triste privilège d'être le point de mire des attaques déloyales, furibondes de la presse de liant et de bas étage. Les grands journaux donnaient le signal, et voilà toute la meule des petites feuilles de province qui s'achar nait déchirer la robe du prêtre; n'avons nous pas vu dans notre ville, l'organe du libéralisme, jeter pleines mains l'injure et la calomnie tantôt sur l'un, tantôt sur l'autre des membres du clergé de notre arrondissement, et s'attaquer aux hommes les plus respectables et les plus inoflensifs? Ne l'avons nous pas entendu provoquer un odieux espionnage et engager ses affidés lui communiquer leurs découvertes? il était entendu que la chronique la plus scandaleuse eut été la mieux reçue. Cet appel fait aux mouchards libéraux par la feuille libérale, nous rappelle un des actes les plus odieux du gouvernement hollandais, qui ordonnait des juges de paix et d'autres fonctionnaires, d'assister aux prônes et aux sermons, et d'en dresser des rapports confidentiels aux autorités supérieures. Aujourd'hui ce n'est plus seulement le clergé que l'on s'efforce de livrer au mépris des popula tions, la magistrature subit le même sort, les colonnes de certaines feuilles sont transformées en claies d'infâmie, sur lesquelles des sophistes sans pudeur et sans convictions traînent impitoyablement les noms les plus vénérables. Les idées de respect et d'autorité ne sauraient subsister longtemps, là où les hommes eu qui se personnifient les grands principes d'ordre et de conservation,sont l'objet des plusgrossièresavanies. C'est aux nommes de bien de tous les partis flétrir ces incroyables licences que réprouve et condamne la conscience publique. Un document parlementaire, présenté la Chambre des Représentants dans la séance du 24 Décembre vient d'être publié, c'est L'exposé des motifs par M. le secrétaire général chargé par intérim des travaux publics, en faveur du projet de loi sollicitant un crédit de fr. 5oo,ooo, pour con tribuer aux dépenses des travaux entreprendre dans le but d'améliorer, au double point de vue de la navigation et de l'écoulement des eaux, le régime de la Grande Nèthe, de I'Yser et du canal de Plasschendaele et de Nieuport par Furnes la frontière de France, laquelle dépense devrait être supportée pour moitié par l'État et pour l'autre moitié par les Provinces d'Anvers, de Flandre Occidentale et par les communes intéressées. Séance du 24 décembre 1857. Le budget des dotations, pour l'exercice 1858, s'élève fr. 4,o45.g42 y5 c., et ne présente aucune différence comparativement celui de 1857. On y a maintenu provisoirement, et sous réserve des modifications que le Sénat et la Chambre des représentants jugeraient éventuellement utile d'y

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1