ATTENTAT
et prohiber, l'avenir, tonte cotisation qui se ferait
dans ce bat.
Nous reviendrons sur cette affaire. [Patrie.)
Le 16 janvier, une réunioo des généraux pré
sents b Bruxelles, auxquels s'étaient joiots tous
ceux qui sont détachés daos les provinces, a eu lieu
sous la présidence de M. le général de Liera, adju
dant-général de S. M. Cette réunion extraordinaire
a été causée par l'indicible émotion excitée, dans
les rangs de l'armée, b la suite des inconcevables
attaques dirigées par le Time» contre l'honneur de
nos soldats.
Les officiers généraux désiraient se concerter
pour chercher les moyens de mettre fin b ces in
sultes léitérées dont quelques agents de la presse
anglaise semblent s'être réservés le mooopole. Ils
ont délégué trois d'eutre eux b l'effet de rechercher,
de poursuivre avec énergie, les auteurs et les fau
teurs de ces diatribes, et d'empêcher, s'il est pos
sible, le retour de ces calomnies. Eu agissant ainsi,
en prenant l'initiative de la défense de l'honneur
de leurs troupes, les généraux voulaient encore
calmer l'effervescence qu'ils venaient naître autour
d'eux. Le soldat, quand il est insulté, comprend
peu d'ordinaire le jeu de la liberté de la presse.
Lorsqu'un misérable folliculaire lance son venin
anonyme au moyen de la presse, c'est un fait repro-
chable seulement au journal qui l'accueille.
Les soldats belges attendront donc avec calme le
résultat des démarches de leurs chefs. La considé
ration dout le Times jouit dans la presse de l'Ao-
glelerre, prête seule de l'importance aux calomnies
dont ils ont été l'objet; mais cette considération
même doone l'espoir qu'une réparation n'est pas
impossible b obtenir.
.UM
A Monsieur l'Éditeur du Propagateur.
Monsieur,
Daos votre n* de dimanche dernier, 17 courant,
vous avez dénoocé b charge d'uo employé sous mes
ordres, de poste b la barrière de la station, un fait
reprébensible.
Le 18, b la suite d'une enquête ordonnée par
mes chefs, il a été reconnu que votre allégation
était fondée.
Je crois pouvoir vous faire reconnaître, que par
décision du Collège en date du 19 cet employé a
été puni.
Je vous prie de vouloir bien insérer la présente,
dans votre plus prochain n* car, il est nécessaire
que le public sache, que si les employés de l'octroi
sont tenus de défendre et de sauvegarder les inté
rêts de la ville, ils sont tenus aussi, de s'abstenir de
tout acte reprébensible et raêine indélicat.
J'ai l'honneur de vous saluer.
Le préposé en chef de F octroi (T Ypret
VANDELANNOITE.
Un avis de M. le gouverneur, ad intérim,
porte qu'à partir d'aujourd'hui, b minuit (nuit du
17 au 18) les barrières sont ouvertes sur les routes
de l'Etat et de la province, où le roulage n'est pas
encore rétabli. Sur la route de Koesselaere par
Bloemeudale, b celle de Bruges b Thourout, les
barrières resteront fermées jusqu'au 20 decemois,
b midi.
ACTE OFFICIEL.
Un arrêté royal du i4 janvier, nomme comme
membre militaire du conseil de milice d'Ypres, M.
Palmaert, major au 2m° régiment de ligne b Ypres,
et comme membre suppléant M. Noulet, major au
même régiment.
NÉCROLOGIE.
M. Walthère Jatnar, sénateur de l'arrondisse
ment de Liège, vient de mourir b l'âge de 53 ans. j
CONTRE LA VIE
DE L'EMPEREUR ET DE L'IMPÉRATRICE
DES FRANÇAIS.
Un crime abominable, rappelant, par son but,
ses combinaisons et le nombre des victimes qu il a
faites, l'attentat commis par Fieschi contre la per
sonne du roi Louis-Philippe, a jeté jeudi soir la
stupeur dans Paris.
L'empereur et l'impératrice s'étaiet.t rendus b
la représentation de l'Opéra. Des bombes lancées
par une main criminelle, ont éclaté aux portières de
la voiture impériale au moment où les chevaux
raleutissaieot le pas pour arriver au péristyle. Les
panneaux de la voiture ont été brisés, un cheval tué,
grand nombre de personnes, parmi lesquelles le
général Roguet, ont été plus ou moins grièvement
blessées LL. MM. oui échappé miraculeusement
aux périls de l'explosion.
A leur entrée dans la salle, les souverains, qui
venaient de voir la mort de si près uu éclat de
fer a transpercé le chapeau de l'empereur ont
été accueillis par desapplaudissements frénétiques.
Plusieurs arrestations ont été opérées sur place.
A leur entrée au palais des Tuileries, LL. M.VI.
y ont trouvé le corps diplomatique et les membres
du Sénat, qui sont allés les féliciter d'avoir échappé
aux atteintes du crime.
L'instruction de l'affaire est confiée b M. Treil-
bard.
L'ouverture de la Bourse a eu lieu vendredi au
cri de Vive l'empereur! Vers quatre heures de
l'après-midi, l'empereur et l'impératrice sont sortis
des Tuileries et ont parcouru la rue de Rivoli et les
boulevards au milieu des acclamations de la foule.
LL. MM. oui montré uo courage héroïque, et
l'impératrice a oublié, daos ce moment terrible, sa
qualité de femme pour ne se ressouvenir que de sa
qualité d'impératrice; elle a montré un calme et uue
dignité b la hauteur de son auguste époux.
A peine entrées dans leur loge, LL. MM. ont
demandé aussitôt la liste des blessés.
Dans ces circonstances, comme dans toutes les
autres, la police a fait preuve d'une grande habileté;
elle a donoé une nouvelle marque de son zèle et
de son dévouement intelligents, qui, aux yeux de
tous les pays, font passer la police française comme
la première police du inonde.
Cinq minutes avant l'attentat, M. Hébert, officier
de paix, rencontrait au coin de la rue Lepeletier un
individu dont la figure le frappa, et qu'il reconnut
aussitôt pour être un nommé Pierri. Malgré une
absence de cioq ans, son accent anglais, son dégui
sement et ses dénégations, M. Hébert reconnut cet
Italien, qui avait été expulsé de France en i852.
L'arrivée de Pierri n'avait été signalée que du i3
c'. Cet homme voyageait sous un faux nom et
arrivait d'Angleterre porteur d'uo passeport pris
dans ce pays et visé par le consul de Belgique b
Londres.
Au moment de son arrestation, 00 le trouva
porteur d'uo revolver b 6 coups, d'une bombe
semblable b celles qui ont éclaté et d'un poignard
de forte diinensioo.
Après avoir mis Pierri en mains sûres, M. Hébert
n'eut que le temps de courir dans la rue Lepeletier,
où l'attentat se consommait. Cet officier de paix,
malgré une grave blessure qu'il venait de recevoir
b l'instant même, se précipita vers la voiture de S.
M. et en ouvrit la portière.
La foule s'est pressée dans la rue Lepleetier
pour voir les dégâts causés par la triple machine
infernale dirigée contre l'empereur et l'impératrice.
La façade vitrée do théâtre de l'Opéra a été criblée
de projectiles, pas un carreau n'est resté et la
marquise du péristyle est en grande partie dévastée.
On a compté 27 trous de balles dans la toile de
l'auvent qui la sui monte. Les fenêtres des maisons
qui fout face au monument ont aussi beaucoup
souffert, soit par suite de la commotion, qui peut se
comparer b trois coups de canon de fort calibre, soit
par la projection des balles et des ferrailles conte
nues dans les bombes meurtrières.
Il paraît qu'une voiture précédant celle de
l'empereur, aurait éprouvé, dans sa marche, un
moment d'hésitation, mais que le cocher avait
vivement enlevé ses chevaux. On suppose qu'on
aurait cherché b ralentir la marche de cette voiture,
afin que celle de LL. MM. fut plus sûrement
atteinte. Un chambellan de l'empereur se trouvait
daos cette voiture. Au bruit de la première explo
sion, il courut ouvrir la portière de la voiture
de l'empereur, en engageant S. M. b descendre.
L'empereur, qui n'avait rien perdu de son sang-
froid, se coutenta de faire observer que le marche
pied n'était pas abaissé.
Une demi heure après, quand on sut que LL.
MM. n'avaient pas été atteintes, la plupart des
maisons, des cafés et des édifices voisins du théâtre
de l'attentat se sont illuminés spontanément.
Vendredi, b la garde montante, il y avait une
foule immense dans la cour des Tuileries, et le
public a été vivement ému quand il a vu s'avancer
le peloton de lanciers de la garde qui avait fourni
l'escorte la veille au soir et dans les rangs duquel
on remarquait quelques vides. L'officier qui com
mandait ce détachement portait encore sur sa
poitrine et sa contre-épaulette les marques du choc
de quelques éclats de bombes qui l'avaient atteint.
A son arrivée, les officiers et les soldats compo
sant la garde montaute, ont fait l'accueil le plus
sympathique b leurs camarades de la garde descen
dante.
Jusqu'à deux heures de l'après-midi, il y avait
eu cinq décès constatés.
Un ecclésiastique, qui se trouvait sur les lieux de
l'attentat, a donné l'absolution b quelques blessés
dont l'état paraissait très-alarmant.
Les lanciers de la garde, qui escortaient la voi
ture de LL. MM., ont eu 9 hommes blessés (1
maréchal-des-logis, 1 brigadier et 7 lanciers),
3 chevaux tués et 10 blessés. Le maréchal-des-
logis avait deux balles dans la tête. (On dit qu'il
vient de succomber b l'hôpital.)
La garde de Paris, qui faisait un service d'ordre
aux abords du théâtre, a eu 11 hommes blessés (2
maréchaux-des-logis et 9 gardes) et un cheva
blessé.
Paris, 16 janvier.
ers 3 heures, S. M. s'est promenée dans la
partie réservée du jardin des Tuileries. Le général
Niel accompagnait l'empereurdont la présence a
été accueillie par les plus vives acclamations de la
foule qui circulait dans le jardin des Tuileries.
Quelques minutes après l'évèoement, ia rue
Lepeletier ressemblait b un véritable champ de
bataille. Cette comparaison n'a rien d'exagéré, car
le nombre des blessés s'élevait b plus de 100 per
sonnes, et une vingtaine de chevaux venaient de
tomber atteiots par l'éclat de ces bombes meurtrières.
En entendant la première détonation, il y eut
parmi la foule un moment d'étonoeraent et de
stupeur; on crut généralement b une explosion de
gaz; b la deuxième détonation, la panique se
répandit parmi les assistants, qui voulurent se pré
cipiter vers le boulevard mais b la troisième explo
sion, quand on comprit qu'il s'agissait d'uo attentat