41me Année. No 4,210. 7rK3S, 3 Février. LE VIEUX PROSCRIT. Il y a progrès dans le camp libe'ral. En 1847 le ministère du 12 août monta au pouvoir, grâces la fusion de toutes les nuances du libéralisme, opérée par le congrès libéral, danslequel lesdoctrinaires avaient donné la main aux républicains avoués. Alors encore le libéralisme pouvait croire que c'était lui qui triomphait; il ne considérait les avancés tout au plus que pour des auxiliaires, pour des troupes pri ses sa solde pour les besoins de la lutte, sauf les licencier après la prise des posi tions conquérir. Depuis lors les choses ont bien changé de face. De progrès en progrès, en dix ans, le parti républicain est parvenu dominer toute la situation, et d'auxiliaire il est devenu combattant principalvéritable chef de stratégie. Ce résultat était immanquable; il est la conséquence nécessaire des prémisses posées par le libéralisme, qui ne voit aujourd'hui que trop où elles doivent le mener inévitablement. Déjà les grandes villes, où le libéralisme se lélicite avoir trouvé l'appui le plus efficace, sont sous l'empire des hommes avancés qui en laissant aux autres les honneurs s'attribuent cependant les béné fices de la victoire remportée au moyen des pavés et de l'émeute. Après tout ce qui vient de se passer Rruxelles, est ce le parti libéral, est-ce le parti ministériel, est-ce le parti Verhaegen qui y donne la loi? Ce parti n'esl-il pas évidemment débordé, évidemment dominé par le parti avancé? A Gand est-ce le libéralisme qui triom phe? n'est-ce pas la république dans la personne des Jacques Dubois, des Callier, et semblables? LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par •App mrn h vnrs 9.KO pdiir FOI CATIIOMOEE. CONSTITETIOU BELGE. an, o fr. pour 6 mois, 2-75 v wv - - - -v. - trois mois. revue politique. Les insinuations n'ont point manqué F An gleterre de la part de la presse française, sans doute aussi de la part, du gouvernement impé rial, pour quelle éloignât de son territoire par un -acte spontané les réfugiés politiques qui n'ont déjà que trop odieusement abusé de f hospitalité britannique. Toutefois le langage de plusieurs journaux importants, tels que le Times et le Morning- PoSl, ne promet pas la France d'obtenir pleine satisfaction cet égard. Et de fait, pourrait- on raisonnablement se flatter que lord Palmerston sévisse bien vigou reusement contre les sociétés secrètes en disper sant leurs agents, lui le patriarche de la francmaçonnerie? Le Post, son organe, recon naît bien en principe les anciennes prérogatives cet égard de la couronne, qu'aucune loi, aucun compromis n'ont abrogées toutefois il allègue les susceptibilités des communes, II y a, dit il, une. prérogative en théorie, tandis qu'il y a un usage constitutionnel qui s'oppose ce qu elle soit appliquéemoins que ce ne soit avec le concours du Parlement. La feuille officielle se retranche en définitive derrière l'introduction d'une nouvelle mesure par laquelle les complots et les machinations contre la vie d'un souverain allié seraient considérés comme un crime capital susceptible d'être puni par la transportation ou les travaux forcés. Pareille satisfaction nous semble bien incom plète; inefficace pour prévenir le mal illusoire en tant quelle n'atteint le criminel qu'à la suite du délit. Les nouvelles de l'Inde mentionnent un avantage remporté sur les rebelles par sir J. Ou tram près d'A llumbagh. La guerre que les feuilles britanniques avec leur jactance accou tumée déclaraient terminée la suite de la prise de Delhy et de la délivrance de la citadelle de Lucknow, menace de traîner en longueur. Aussi le Times ne craint-il pas de dire que la campagne des Indes est loin d'être satisfaisante. (Slite. Voir le Nu 4»2' 9 Propagateur.) L'officier lit uo signe de tête affirtnatif. Alors le vieillard ramassa dans uo coin de la cabaue quel ques brauches de bouleau avec lesquelles il raviva le feu demi éteint, tandis que le ruougik fermait sa Bible et rapprochait du feu son banc de bois, qu'il en avait constamment tenu éloigné. Je ne te dirai pas, murmura le vieux proscrit, comment, de garçon pâtissier, Menzikoff devint lieutenaut de bombardiers, colonel, major-général, weivode, priuce et premier ministre; je ne le rap pellerai pas comment la fortune sembla prendre plaisir a le combler de ses faveurs, en lui donnaut pour servante la vivandière qui, depuis, devint impératrice; je ne te rappellerai ni la part glorieuse qu il prit aux batailles de Kalisk, de Noebourg et de Pultava, ni les couspiratioos que sou zèle dé tourna de la tête du czar, ni les crimes que son ambition loi lit commettre. Les arrivages réguliers de navires portant des troupes, ont discontinué. La saison des cha leurs ne tardera guère a venir et enlèvera plus d'hommes que le fer et le feu de F ennemi. Le fait est, dit le Times, qu'il nous faudrait 4o,ooo hommes de plus. Malheureusement le système des engage ments volontaires en vigueur chez nos voisins d'outre mer semble impuissant réparer les désastres d'une campagne doublement meur trière. Aujourd'hui que F esprit militaire, les tendances belliqueuses vont s'affaiblissant chez toutes les nations, ce n'est pas l'attrait fasci- nateur d'une solde plus ou moins élevée qui soit capable d'inspirer beaucoup d'hommes le mépris de tous les périls, ce n'est pas ce taux modeste que par le temps qui court, les plus chéli/s estiment leur existence. En temps de paix, dans les circonstances ordinaires, l'armée britannique, comparativement peu nombreuse, se récrute assez aisément au sein d'une popula tion que presse souvent le manque de pain. Mais vienne une guerre désastreuse, et L'em bauchage marche mal et la machine se détraque. Le jour n'est peut-être pas éloigné où la Grande- Bretagne, sous le coup d'une impé rieuse nécessité, se verra elle aussi réduite établir le système de la conscription forcée, comme seul efficace. Pendant que la domination royale se rétablit difficilement dans les vastes possessions d Asie, la Compagnie des Indes Orientales cherche parer les coups qui menacent de ta frapper par derrière. Ses actionnaires ont dernièrement voté une pétition énergique au Parlement, contre le transfert projeté des pouvoirs de la Compagnie au gouvernement. Les dernières nouvelles reçues de la Cochin- chine et du Tonquin présentent le plus triste tableau de la situation des chrétiens, aussi violemment persécutés qu'aux plus mauvais jours. A l'instigation d'une sorte de cour criminelle instituée par le gouvernement pour diriger les poursuites contre les chrétiens, les mandarins se livraient d'odieux actes de Le vieillard passa la main sur ses yeux. Tu sais cela aussi bien que moi, reprit il; tu l'as vu aussi puissant qu'un homme puisse l'être. Quant Pierre mourut, en içvb. Menzikntf régna de concert avec son ancienne servante. Toutefois, son élévation était trop miraculeuse pour que les boyards pussent la lui pardonner. Ils associèrent leursiuimitiés,arrêtèrent par la base l'édifice de sa fortuue. Uu seigueur surtout avait voué Menzikoff une de ces haines implacables qui ne meureut que sur la tourbe de celui qui en est l'objet. Ce Zoïle de la gloire, cet eunemi du génie était gouverneur du grand duc, et s'appelait Alexis Gregorewitz Dolgorouki. Ici le mougik fit un léger mouvement d'épaules et rabattit plus avant sur ses yeux sou vaste bonnet de peau d'oursv Que te dirai-je? reprit le vieillard d'une voix altérée; Catbérine ne tarda pas longtemps suivre daDs la tombe le grand homme qu'elle avait sauvé Bender, et qui lui avait payé sou dévoue- pour 5 mois. persécution, Il est grand temps qu'au nom de l'humanité et de la Religion outragées la fois, l'intervention des puissahers chrétiennes se fasse jour enfin dans ces Rarages barbares. ment avec une couronne. Pierre II, qui lui succéda, n'élait âgé que de douze ans, et Dolgorouki n'avait ni un géuie assez audacieux ni un parti assez puis sant dans l'empire pour oser s'emparer du pouvoir doufson élève ne pouvait jouir encore que nomi nativement. Menzikoff resta donc seul maîtie de l'empire; mais aveuglé par sa fortune, et corrompu par sa grandeur, il se livra de coupables exac tions, crut pouvoir tout oser impunément, et fiança sa fille aînée au jeune Empereur dans la cathédrale de Cassait. Ce fut lâ sa grande faute. Les nuages qui depuis longtemps menaçaient la tête de Men zikoff s'amassèrent en faisceau et enfantèrent une tempête a laquelle il lui fut impossible de résister. Arrêté par les ordres de Pierre II, ses ennemis ne lui épargnèrent aucun genre d'outrages; on lui reprocha l'obscurité de sa naissance; ou l'accusa de dilapidations qu'il n'avait jamais commises et de crimes auxquels il était resté toujours étranger. De la mort d'Alexis, par exemple, murmura le mougik d'une voix basse et ironique, et sans lever les yeux sur le vieillard.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1