A Liège ne sont-ce pas les hommes du parti le plus avancé qui dirigent la politi que, qui ont raison de M. Frère et de son journal, qui siègent l'Hôtel de-Ville et y donnent impérieusement la loi? A Anvers faut-il nommer l'homme que la justice a flétri et qui n'est pas progres siste pour rien? n'est-ce pas cet homme qui par sa presse domine les clubs, les journaux, les hommes du prétendu libé ralisme. Si de la capitale, si des chefs-lieux de province nous portons nos regards sur les villes de second ordre, sur les chefs-lieux d'arrondissement où le libéralisme a do miné jusqu'ici, nous y voyons aussi les hommes du parti avancé, sinon domiuer du moins s'y démener et y travailler au succès du principe qu'ils représentent. Devant le tapage dont il est l'objet de la part de ses allie's de 1857, quelle altitude tient le miuistère? Rompt-il nettement avec eux? Re- pousse-t-il loyalement leur appui? Leur déclare- t-il que leurs principes sont inconciliables avec le gouvernement monarchique tel que le législateur de 1831 l'a constitue'? Pas le moins du monde. Il se fourvoie dans les chemins tortueux où il s'est engagé, et pendant que la nation émue se préoccupe des éventualités les plus graves, il s'amuse k ôter 3,4oo fr. au cardinal-archevêque de Malioes et k porter quelques coups d'épingle k M. Nothomb absent! Pour obtenir de tels résultats (nous ne craignons pas d'affirmer que la politique ministé rielle n'en produira guère d'autres), était-ce la peine de violer toutes les garanties que la Con stitution donne la majesté du Parlement et aux libertés d'enseignement, d'association et de la presse? La réponse des hommes loyaux de toute opioion sera certainement Dégative. [Émancipation.) On lit dans le Télégraphe Nous ne voulons rien dire de désobligeant pour personne; mais il est permis de se demanderai, dans l'état actuel des choses, la Belgique est repré sentée au dehors comme ses intérêts l'exigent. Avons-nous un représentant k Rome? Une place est vacante'a La Haye, qui enverra-t-on A plus d'une reprise, la nécessité de fortifier notre légation de Paris et celle de Londres a été signalée et reconnue. M. de Vrière y songe-t-il? est-il en mesure de combler les lacunes, ou d'y pourvoir? Lorsque le ministère s'est constitué, il avait été dit qu'il serait pourvu au poste de ministre des travaux publics dès que l'opinion publique se serait prononcée dans les élections. L'opinion publique Oh! non! s'écria le proscrit avec agitation, cette accusation eût été légitime; MeuzikofT a été sinon l'auteur, du inoins le principal complice de cet abominable forfait! En disant ces mots, le vieillard laissa tomber sur sa poitrine sa tête pâle et découragée. L'officier, qui avait piété l'attention la plus curieuse k son ré cit, attendit la fiu de sa méditation, taudis que le mougik remuait négligemment avec la pointe de sa botte les cendres rongies du foyer. Menzikoff, reprit le vieux proscrit, qui sem blait lutter péoiblement avec ses souveoirs, avait des propriétés si étendues qu'il pouvait aller depuis Riga en Livonie jusqu'à Perbest en Perse, en cou chant toujours sur ses terres; il comptait dans ses domaines plus de i5o,ooo familles, et il avait pu lever une armée de 300,000 hommes parmi ses esclaves. Oo le dépouilla de ses richesses, de ses titres et de ses décoratioos on lui enleva tout, jus- qu k sa gloire; et quand genoux devant les juges que l'Empereur lui avait donnés, il leur rappelajen a fait connaître son avis, depuis près de deux mois. Le mioistère est encore incomplet. Noos avons quelquefois parlé de cette place dans notre feuille de la gêne dont sont causes pour le commerce de détail de la capitale, le défaut de vente d'hiver et l'absence de toute animation dans la société de Bruxelles. a L'état de choses n'est pas sensiblement changé. Pourquoi donc M. le ministre des affaires étrangères u'ouvre-t-il pas ses salons Bruxelles comme il le faisait k Bruges, en sa qualité de gouverneur? Il est toujours question de nommer plusieurs gouverneurs de province. Le poste de Bruges est très-défiuiiivement vacant. On assure en outre que deux gouverneurs sont assez avaocés en âge pour être admis une très-honorable retraite. Ce ne sont la que des mesures secondaires, pour lesquelles nous n'admettons pas qu'il y ait tâtonnement. La Chambre des Représentants a adopté hier l'unanimité des 63 membres préseots un projet de loi qui augmente de deux juges le personnel du tri- Ibunal de première instance d'Anvers et d'un seul juge le personnel du tribunal de Namur. Dans la discussion de ce projet de loi, la Chamhrea entendu plusieurs orateurs qui, la plupart, ont réclamé pour l'arrondissement qu'ils représentent des mesures analogues celles dont les tribunaux d'Anvers et de Namur sont l'objet. Deux rapports ont été déposés; l'un, par M. Pir- mez sur le projet de loi de prorogation des conces sions de péages; l'autre, par M. A. Van den Pee- reboom sur le budget de l'intérieur pour i858. Une loi relative k la prorogation de la législation antérieure k 1856 sur les jurys universitaires pour la session de Pâques a été présentée par le ministre de l'intérieur. On lit dans une correspondance parisienne (Chaque jour Orsini, Pierri, Rudio et Gomez font, sous la surveillance de deux gardiens, une promenade de sauté dans les promenoirs établis k cet effet k la prison de Mazas. Une personne qui a pu examiner pendant assez longtemps chacun de ces individus pendaut leurs promenades, m'a donné k leur sujet quelques détails qui ne manquent pas d'intérêt. Inutile d'ajouter que c'est k travers un guichet assez épais que ces observations ont été faites. Orsini, grand, maigre, avec une barbe et une chevelure noires, abondantes, a une véritable figure d'oiseau de proie; sou nez est busqué, sa bouche grande avec des ièvres minces, et ses yeux saillants et vifs sont fort rapprochés du nez. Orsini qui n'a plus, du reste, sur la figure aucune trace de blessures, se promenait lentement en fumant. De temps a autre, il adressait la parole k ses gardiens et il ne paraissait pas sans quelque gaieté. Pierri, paroles éloquentes Kalisck, Noebourg et Pultava, en les suppliant de lui laisser un sabre pour servir en qualité de simple soldat daos le régiment des gardes, Alexis Dolgorouki lui répliqua qu'on n'ad mettait ui voleurs ni assasins dans les raugs de l'ar mée russe. Menzikoff grandit sons cet outrage. Il détacha ses croix, et les jetant aux pieds de Grégorewitz Je plains moins, lui dit-il, le malheureux qui s'est dépouillé de ses honneurs que l'infâme qui se charge de les recueillir. Ses juges furent inexo rables, et Menzikoff fut condamoé k passer le reste de ses jours en exil. Il partit avec sa famille, con - fondu parmi des serfs et des mougiks qui avaient été condamnés pour vol. Mais sa femme ne put supporter les misères de cet effrayant pèlerinage; elle mourut aux portes de Casan, et l'infortuné proscrit lui servit k la fois de prêtre et de fossoyeur. Le vieillard se tut k ces mots; il se leva, prit la main de l'officier et l'entrainaut jusqu'à l'embras- sute d'une lucarne petit, maigre, le teint olivâtre, se promenait avec une grande agitation et en frappant fréquemment ses mains l'une contre l'autre. Il avait l'air parfois de se parler a lui-même et semblait ne faire aucuue attention k ses gardiens. Rudio, grand, élancé, avec une barbe et une chevelure d'artiste, paraît assez insouciant; il a passé tout le temps de sa promenade d'abord k fumer une pipe, ensuite a lire entre ses gardiens. Gomez ressemble k un lazzarone, il en a l'air inculte et la tenue dégin gandée. Tout son temps il l'a passé k fumer et k rire. Pour celui-là on peut croire très-fermement qu'il n'est nullement affecté de sa position. ACTES OFFICIELS. Par arrêtés royaux du 3o janvier, sont nommés dans les villes et cominuues ci-après A Ronlers, bourgmestre, M. Spillebout; échevin, M. Mahieu-Carpenlier. A Bas-Warnêton, échevin, M. C. Lepoutre. A Becelaere, échevin, M. I. Delfortrie. A'Bixschote, échevin, M. J.-B. Peene. A Boesinghe, échevin, M. P. Verbrigghe. A Brielen, échevin, M. P. Cailliau. A Comines, échevin, M. P. Plainont. A Crombeke, échevin, M. F. Deblock. A Dickebusch, échevins, MM. C. Depnydt et J.-B. Dhondt. A Dranoutre, échevins, MM. C. Demol et A. Bril. A Elverdinghe, échevin, M. A Decat. A Gheluvelt, échevin, M. L. Wellecan. A Gheluwe, échevin, M. I. Demyttenaere. A Hollebeke, échevin, M. B. Vandermeersch. A Houthem, échevins, MM. P. Clarebout et L. Joye. A Keminel, échevin, M. B. Thevelin. A Locre, bourgmestre, M. C. Delbeke; échevin, M. D. Driessens. A Messines, échevin, M. N. Vestibule. A Neuve-Église, échevin, M. J. Therry. A Oostvleteren, échevins, MM. C. Depuydt et C. Decroos. A Passchendaele, échevin, M. P. Wyseur. A Ploegsteert, échevin, M. L. Desbleu. A Pro ven, échevin, M. C. Baucourt. A Reoinghelst, échevin, M. F. Vandromme. A Saint-Jean, bourgmestre, E. Dochy; échevins, MM. A. Debandt et M. Markey. A Vlaraertingbe, échevin, M. J.-3. Malou. A Voormezeele, échevin, M. L. De Gheus. A Watou, échevins, MV1. J. Capelle et F. Decrens. A Westoutre, échevin, M. Rouseré-Vandromme. A Westvletereo, échevin, M. L. Pillaert. A Woesten, échevin, M. I. Pinceel. A Wulverghem, bourgmestre, M. P. Verbruggbe; échevin, M. J. Heughebaert. A Wytschaete, échevin, M. Coppin-Deconinck. A Zantvoorde, échevin, M. P. Devos. A Zillebeke, échevin, M. P. Vanacker. A Zonnebeke, échevin, M. P. Vandenbulcke. A Zuydschote, échevin, M. E. Devos. Petrowitz Popoloff, lui dit-il en rejetant derrière ses oreilles les longues mèches de ses che veux blancs, retrouves-tu sur ce visage vieilli par la douleur les traits de ton ancien général? recon nais-tu le prince Menzikoff? L officier poussa un cri de surprise et baisa respec tueusement la main que le proscrit lui tendait. Alors Menzikoff se rapprocha du feu oici mes enfants, reprit-il, loi montrant dans un coin de la hutte un jeune paysan qui rat tachait avec de la corde les semelles de ses bottes, et deux jolies paysannes de quinze k seize aus qui trempaient des croûtes de pain noir dans une jatte de bois remplie de lait. L'aînée de mes deux filles est la fiancée de Pierre II. Le mougik se leva Et moi, s écria t-il eu jettant k terre le bonnet de peau d ours qui cachait le front et ses yeuxje suis le prince Alexis Grégorewitz Dolgorouki! [Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 2