NOUVELLES DIVERSES.
La première session de la cour d'assises de la
Flandre-Occidentale s'ouvrira Bruges le icr mars
prochain, sous la pre'sidence de M. le conseiller
Van Ziiyleu van Nyevelt.
On s'occupe déjà d'arpentages pour le che
min de fer de Furnes Dunkerque. Il paraît que
la voie construire prendra le côté nord de la
ville de Furnes, s'approchera autant que possible
du hameau de la Panne et se dirigera ensuite
directement le long des dunes sur Duukerque. On
dit que cette ligne sera construite dans le courant
de cette année.
Dans la matinée de vendredi dernier, l'épouse
de Julien Verstraete, ouvrier Brielen, a eu l'im
prudence de placer son enfant trop près du feu,
pendant qu'elle allai: voir sa belle-sœur indisposée,
et l'a retrouvé son retour mortellement brûlé.
Vendredi dernier, dans l'après-dînerle
nommé P. Papegaey, charretier Poperinghe, est
tombé sous les roues de sa voiture le long de la
route de cette dernière ville l'Abeele. Transporté
chez lui le malheureux est mort le même soir la
suite de ses blessures.
Vendredi dernier, le cadavre d'un enfant
nouveau-né a été retiré des lieux d'aisance, de la
ferme du sieur Kino Westvleteren. La
nommée Sophie Zwartvaegherservante dans
cette ferme, a avoué être la mère de cet enfant.
Voici, après cent autres, un nouvel exemple
de la grossière ingratitude laquelle s'exposent
les gens habitués suivre l'impulsion de leur bon
cœur et de leur obligeance. Un matelot hollandais,
le sieur S..., et un domestique en non activité de
service, le sieur B..., avaient fait connaissance sous
les tristes auspices d'un voisinage de lits l'hôpital
S'-Pierre Bruxelles. Sortis tous les deux le même
jour de l'asile de la charité publique, ils s'en furent
partager le même logis, rue de la Petite Ile, logis
loué et payé antérieurement par le matelot qui,
possédant quelque argent, s'était fait un généreux
plaisir d'offrir l'hospitalité son camarade d'hôpi
tal, lequel oe possédait pas le moindre numéraire.
Depuis quelques jours, les deux commensaux
faisaient excellent ménage, quand, mardi, en
s'éveillant, S... s'aperçut que son hôte, au lieu de
dormir ses côtés, comme d'habitude, avait
décampé furtivement pendant la nuit, lui empor
tant sa bourse, sa montre, ses vêtements, jusqu'à
ses bas et ses souliers, le laissant enfin dans un tel
état de nudité que le pauvre diable en fut littéra
lement réduit aller faire le récit de sa mésaven
ture enveloppé dans un des draps de son lit,
comme dans un linceul, et drapé dans une de ses
couvertures.
Plainte a été portée la police, et il est sup
poser que l'auteur de ce lâche abus de confiance ne
jouira pas longtemps du fruit deson indigne action.
On a arrêté samedi matin, dans la rue de
Dublin, faubourg d'Ixelles, un individu soupçonné
de complicité dans l'attentat dn i4. Une visite
domiciliaire a suivi cette arrestation. D'autres
arrestations, d'uue nature assez grave, ont été
opérées depuis quelques jours déjà Bruxelles.
Un grand malheur est arrivé jeudi ?8, une
heure et demie de relevée, sur la route d'Arlon
Namurvis-à-vis du moulin Duchène près
d'Arlon. Un cultivateur de Habay, âgé de 55 ans,
père de famille, s'étaut précipité au-devant de la
malle-estafette pour y obtenir une place, ce qu'in
diquaient ses signes, a été renversé par les chevaux
et s'est trouvé engagé sous les pieds de ceux-ci et
sous les roues de la voilure. Il a une épaule et une
main fracassées. On désespère de ses jours. Cet
individu revenait du marché et paraissait ivre.
On écrit de Saotvliet: Les cultivateurs
Gabriels obtinrent, il y a huit ans, en partage, une
bruyère de seize hectares, au prix de huit cents
florins des Pays-Bas. Ils la convertirent immédia
tement en sapinière, dont on est venu leur offrir il
y a peu de jours, la somme de seize mille francs,
soit mille francs par hectare.
Les travaux pour mettre le Levicithan flot
sont assez avancés pour faire espérer que l'opération
pourra être terminée aujourd'hui, vers deux heures,
pendant la marée haute.
Une lettre particulière de Cawnpore, du 17
décembre, parle d'une grande découverte faite par
les troupes anglaises dans cette ville. Il paraît que
Nena-Saïb, avant de s'enfuir, avait eofoui ses
trésors et ses joyaux dans deux grands puits.
Quelques-uns des habitants, qui probablement
étaient dans le secret, ayant semblé faire garde
autour de ces puits, nos troupes ont fait des per
quisitions et découvert les richesses cachées. Inutile
de dire la joie des soldats placés sous les ordres du
brigadier Grantqui commande Cawnpore.
Chacun espère avoir une bonne part du butin.
Voici quelques nouveaux détails sur la Reine
d'Oude et sur ses funérailles:
La Reine douairière d'Oude qui est venue
mourir Paris n'était ni boudhiste ni brahmaniste,
mais musulmane de la secte des schia, laquelle
appartiennent aussi les Persans. Elle parlait l'hin-
doustani, qui est la langue du royaume d'Oude.
Aux obsèques qui ont eu lieu hier, le deuil était
conduit par le prince royal d'Oude, fils de la
Reine douairière et frère du Roi, accompagné du
principal officier de sa mère, Museeh Uddeen
{Maeih uddin ou le Messie de la religion), de Syed
Abd oolah, de Syed Alee Huçaïni et d'autres offi
ciers de sa maison; de S. Exc. Ferruck Khan,
ambassadeur de Perse, et de ses secrétaires; de
plusieurs attachés l'ambassade de Turquie, d'Ak-
bar Ali et d'autres musulmans de distinction; dn
capitaine Lynch, de la marine royale anglaise; de
M. Garcin de Tassy, membre de l'Institut; de M.
Alex. Chodzko, professeur au collège de France;
de M. de Bibersteio Kasimirski, interprête de
l'ambassade persane, etc., etc. La cérémonie reli
gieuse a été accomplie au cimetière musulman, qui
est situé sur les hauteurs de celui du Père La Chaise.
On a fait retirer les chrétiens qui avaient assisté
au convoi, lors de la récitation en psalmodie des
prières dont on trouve la traduction française dans
VEucologe musulman publié la suite du Coran,
de Savary. Puis le prince royal d'Oude a invité les
assistants s'asseoir auprès de lui pendant qu'un
roallah lisait, l'entrée de la chapelle musulmane,
un chapitre du Coran. Enfin on a procédé la
cérémonie de la sépulture, pendant laquelle le
prince versait d'abondantes larmes.
La Patrie dit de son côté
On se rappelle que la reine douairière de cet
État, annexé il y a deux ans peine aux possessions
anglaises, était venue l'année dernière Londres
pour réclamer auprès de la reine Victoria et plaider
elle-même la cause de sa dynastie et de sa famille.
On se rappelle quelle curiosité excita Londres la
présence de cette princesse, qu'accompagnait un
personnel nombreux, composé de princes et prin
cesses de sa famille, de dames du palais, d'officiers
et serviteurs, etc.
La reine d'Oude devait retourner dans les
Indes, où l'un de ses fils, le roi d'Oude, détrôné, est
interné Calcutta la mort en a ordonné autrement.
La reine d'Oude, outre une maladieorganique dont
elle souffrait depuis quelques années, avait con
tracté Londres, la ville des brouillards, les germes
d'une maladie grave, une pulmonie, qui se sont
développés tout coup avec une intensité extrême
et l'ont emportée rapidement.
On sait que la reine d'Oude avait été amenée
du chemin de fer de l'Ouest au grand hôtel de la
rue Laffitte, dans un palanquin fermé que portaient
douze hommes d'équipe de la Compagnie de
l'Ouest. Elle vivait dans une retraite absolue et
n'était visible que pour les princesses de sa famille
et quelques dames de sa suite. Elle était, dit-on,
bienveillante et faisait beaucoup d'aumônes.
Quand le docteur C., qui avait été appelé au
début de la maladie, pénétra dans l'appartement
réservé, on jeta un voile sur la figure de la malade,
pour qu'un étranger, un infidèle, ne pût contempler
ses traits.
Mais lorsque le docteur Rayer, médecin de
l'empereur, la visita, il n'était plus besoin de
prendre des précautions: la reine était déjà dans
un état désespéré.
La reine-mère d'Oude, quoique âgée de 55
ans, ne paraissait pas en avoir plus de 43; elle
avait dû être fort belle, était blanche comme une
Européenne et conservait encore des restes de sa
beauté.
Uo prêtre indien, qui a accompagné la reine
en Europe, a dit les prières des morts et fait les
cérémonies selon le rite de la religion laquelle
appartenait la défunte.
Ou écrit de Londres: A la représentation
extraordinaire donnée au théâtre de Woolwich le
jour de la visite des princes prussiens, il est survenu
un curieux incident. On jouait uu mélodrame où
figuraient des bandits; le public de ce théâtre se
composait surtout d'ouvriers et de matelots, et, au
parterre, se trouvait parmi les spectateurs un grand
chien de Terre Neuve. Ce chien est devenu le
héros de la soirée. Voyant sur la scène un homme
qui veut enlever une femme ses enfants, tandis
que la mère lutte contre lui et que les enfants se
cramponnent elle en pleurant, cet animal, grand
ami des enfants, saute par-dessus les têtes des
spectateurs du parterre, franchit l'orchestre et le
trou du soufïïeur, arrive furieux sur la scèoe et saute
sur l'acteur, qui lâche la pauvre mère en criant au
secours. Il fallut uo certain temps avant qu'on pût
le dégager et que le public se reodit compte de
cette scène. Quand il l'eut comprise, il éclata en
cris de joie et en applaudissements, et le noble
animal fut emmené au milieu des bravos de tout
l'auditoire.
On assurait avant-hier Paris que la cham
bre des mises en accusation était sur le point de
rendre son arrêt dans l'affaire de l'attentat du i4
janvier. On en concluait que l'instruction s'est
décidément circonscrite aux quatre accusés et que
rien de plus ne se rattacherait directement aux
faits conous et prouvés de l'attentat. Que des avis
aient été transmis aux chefs des Sociétés secrètes en
Italie, cela ne semble pas douteux; seulement le
peu de précision des renseignements recueillis
jusqu'à préseot,quant aux ramifications du complot
l'étranger, font croire qu'on n'y savait pas de
quoi il s'agissait, et que le seul mot d'ordre reçu
recommandait aux éléments révolutionnaires de
se tenir prêts agir.
Oa a reçu dimanche au secrétariat du cabinet
de l'Empereur une adresse signée de tous les Belges
qui habitent Valencieones et dans laquelle ces
honorables citoyens protestent avec énergie contre
les «infâmes articles» publiés par les journaux de
Bruxelles le Crocodile et le Drapeau. C'est M. de
Jeannes, l'un des directeurs de la raffinerie sucrière
de Valenciennes, qui a pris l'initiative de cette
honorable démonstration.
La cour d'assises de Perpignan a condamné
aux travaux forcés une femme do petit village de
Passa qui a poursuivi dans les champs et lapidé
jusqu'à ce que la mort s'ensuivit, son beau père,
vieillard de 75 ans, auquel elle était obligée de
servir une modique pension. Jamais crime plus
horrible n'a occupé la justice.
Paris, i« février.
Aujourd'hui 5 heures il y a eu séance publique
au Corps législatif. M. Baroche, président do
conseil d'Etat, a communiqué la Chambre ou
projet de loi relatif des mesures de sûreté géné-