41me Année. No 4,211 Les événements extérieurs créent au cabinet Frère-Rogier des difficultés la solution desquelles l'union de tous les hommes de cœur et de dévouement sera nécessaire. Ce n'est pas de la part des conservateurs que les ministres doivent attendre une opposition systématique; le parti constitutionnel conservateur a donné trop de preuves de sagesse et de prévoyance, pour se roidir contre les sacrifices qu'exi gent parfois d'impérieuses nécessités; son dévouement patriotique l'indépendance du pays, son amour de la liberté, ne lui permettraient jamais de souscrire des conditions qui tendraient la destruction de notre pacte fondamental et des avan tages qu'il nous procure. Les plus graves difficultés seront susci tées au ministère par ses propres partisans; le langage des feuilles libérales atteste qu'il se fait dans les rangs de la gauche un travail de décomposition rapide; les avancés s'irritent, et les vieux s'indignent. Les amendements proposés la loi Faider fourniront une première occasion de constater les dispositions de quelques uns des chefs de la gauche. Nous emprun tons les lignes suivantes une correspon dance de Bruxelles de la Gazelle de Liège: a Les poursuites d'office que M. Tesch propose d'introduire dans notre législation contre la presse pour attaque contre les gouvernements étrangers, émeuvent beau coup la Chambre. On se récrie gauche contre la gravité de ce système, et déjà l'opposition se manifeste carrément dans les rangs même de la majorité sur laquelle s'appuie le cabinet. Le ministère est très-inquiet de la tournure que prend cette importante af faire. Si la majorité repousse le projet, que fera le ministère Que deviendront ses engagements, car il a dû en prendre vis-à-vis des gouvernements étrangers, pour se décider présenter un projet de loi qui, de la part de l'ancienne minorité, eût donné lieu un véritable cataclysme parlementaire lors de la discussion. La commission chargée d'examiner le projet en question ne s'est pas réunie; jus qu'ici on croit qu'elle attendra encore une quinzaine de jours pour commencer l'exa men dont elle est chargée; d'ici là, le cabinet mettra tout en œuvre pour tâcher (l'amadouer les récalcitrants de son parti. C'est M. Dolez qui est chargé de présider celte commission. On me donne comme certain que M. Delfosse ne veut aucun prix des poursuites d'office; il en est de même de MM. Ver- haegen, Orts, de Perceval, Lelièvre et Vanderslichelen, Ces honorables membres donneraient donc une leçon de moralité politique MM. les ministres. Tout cela promet. Que de palinodies nous allons voir! et surtout quel gâchis nous promet tent les débats, si l'on ne parvient faire taire les répugnances des membres de la majorité qui entendent rester fidèles leurs antécédents. On lit dans la correspondance bruxel loise de la lieuse Le rôle de la presse est en ce moment très-délicat et très-difficile. La situation faite la Belgique par les événements du dehorsles concessions que les circon stances semblent imposer au gouverne ment, ces préoccupations extérieures qui coïncidentpar un fatal hasard avec l'avènement de l'opinion libérale aux afTaires, ce sont là autant d'empêchements moraux apportés l'exercice complet et sans réserve de la liberté de la presse. On assure que M. le prince de Ligne a apporté de Paris d'assez fâcheuses nouvel les. Si j'en crois des renseignements dignes de foiil aurait cru devoir quitter Paris presque instantanément après la réception impériale, pour rendre compte au gou vernement des communications qui lui avaienlété faites par l'Fmpereur lui-même, et le retour si halif du Roi, voyageant la nuit pour regagner sa capitale,n'est pas un indice moins significatif de la situation. LE PROPAGATEUR i i pour la ville 6 fr. par an, p0ur le deh0rs fr. 7-50 par 4 FR. pour 6 mois, 2-50 pocr FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5^fr. pour 6 mois, 2-75 trois mois. pour o mois. 7 r g 6 février. Deux des projets de loi, ouvrant des crédits extraordinaires et supplémentaires pour l'exécution de divers travaux d'utilité publique, dont la Chambre des Représentants a éié saisie, l'époque de la reprise de ses travaux figuraient mardi a l'ordre du jour de l'assemblée i" celui qui se rap porte un crédit de 2,200,000 francs, porté h 2,700,000 par la section centrale pour la continuation du canal de Deynze la mer du Nord, l'amélioration des ports et des côtes et l'approfon dissement du canal de Bruges Gaod et 2" celui qui ouvre un crédit a l'Yser, la grande Nèthe et au canal de Plasschendaele. Le premier de ces projets a été adopté sans débat par soixante-huit suffrages. Un seul membre s'est abstenu. Sur le second projet, divers orateurs, entre autres MM. Malou, A. Vanden Peereboom, De Breyne et d'Hoffschmidt, se sont faits entendre. Il a été ensuite adopté l'unanimité des soixante- treize membres présents. Nous reproduisons plus loin, in extenso, la discussion de ce projet, cause de l'intérêt spécial qu'elle offre pour notre arrondissement. discussion du projet de loi allouant au département des travaux publics un crédit de 500,000 francs. m. le président. Ce projet a été modifié par la section centrale dans plusieurs de ses dispo sitions. Le gouvernement se rallie-t il ces modi fications? m. le ministre des travaux publics. Messieurs, le projet qui est en discussion et qui a été déposé le ?4 décembre dernier, est la reproduc tion textuelle d'uu projet qui avait été présenté par le précédent cabinet. Ce projet de loi a pour but d'allouer le premier crédit nécessaire pour les travaux a exécuter l'Yser, la Graude-Nèlhe et au canal de Plasschendaele. Il a poar objet de déterminer en même temps la participation des provinces, des comninnes et des particuliers, la dépense de ces travaux. La présentation de ce projet de loi est la consé quence toute naturelle du vote législatif qui a mis a la charge de l'État l'administration de ces rivières et de ce canal. La dépense totale des travaux exécuter est évaluée 2,4oo,ooo fr., dont 890,000 fr. pour la Grande-Nèthe et t,5oo,ooo fr. pour l'Yser et le canal de Plasschendaele. Dans le projet de loi primitif, la moitié de la dépense était mise la charge des provinces, des communes et des particuliers. Les conseils provin ciaux se sont toujours opposés 5 cette répartition. Ils y ont fait une opposition très-vive, très longue, très-persistante. Cependant la suite de la corres pondance qui a été échangée, et par une espèce de traosactioD, la province d'Auvers a consenti a fournir sur la dépense de 890,000 fr., ou subside de 222,000 fr., la Flandre occidentale 2 1 6,666 fr., ce qui fait ensemble environ le cinquième de la dépense totale. La section centrale, messieurs, l'unanimité, vient appuyer la résistance des provinces et s'élève contre la répartition primitive. Elle propose d'ac cepter les offres faites par les provinces. Cette résolution de la sec'ion centrale est fondée sur des considérations développées très-longuement dans son rapport ei que vous avez pu apprécier. On ne peut se dissimuler que les raisons données ont une très-grande valeur. En effet les travaux a faire la Graude-Nèthe sont, en quelque sorte, le résultat des travaux de caoalisaiion exécutés par l'Etat, dans la Campine et qui ont amené une plus grande abondance d'eau dans la Nèthe. De même les travaux faire 'a l'Yser sont en partie la con séquence de grands travaux faits en France et qui 'a certains moments font affluer une quantité d'eau considérable sur le territoire belge. Quant au canal de Plasschendaele, il sert aussi h l'écoulement des eaux de l'Yser; et c'est en même temps une voie de navigation qui mettra le canal de Bruges Osteude en communication avec Dun- kerque. Comme le font observer les provioces, ce ne sont pas des intéiêts purement locaux qui soDt engagés dans la question; il s'agit surtout d'un intéiêt général et dès lors l'Etat doit supporter une grande partie de la dépense. Les provinces se prévalent encore des précé dents. On a fait en Belgique de très-grands travaux hydrauliques et jusqu'à présent ils ont été exécutés sans la participation des provinces; celles qu'on peut taxer aujourd'hui se montrent donc peu disposées accepter un système qui n'a pas été pratiqué envers d'autres. En présence de ces faits, messieurs, en présence de l'unanimité de la section centrale, eu égard au peu de chances qu'il y aurait de faire revenir les conseils provinciaux des décisions prises par eux, et enfio pour ne pas laisser traîner celte affaire eu longueur, le gouvernement a pris la résolution de se rallier la proposition de la section centrale. m. de mérode westerloo. En présence de la déclaration que vient de faire M. le ministre des travaux publics, je renonce toute discussioo. Je me permettrai seulement d'attirer l'attention spéciale du gouvernement sur le double but esseutiel atteindre dans les travaux effectuer la Graude- Nèthe; d'une part, éviter les inondations d'été, résultat ordinaire de violents orages, et, d'autre part, ne pas entraver la navigation, par un écou lement trop rapide des eaux. La Nèthe est pour une partie de l'arrondissement que j'ai l'bonDeur de

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1