41 me Année. No 4,221. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par as, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 5 mois. 7 F. F S 1 Mars. revue politique. acte officiel. ROPAGAT FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. Uo mouvement républicain a eu lieu h Cbâlons- sur-Saône, dans la soirée de samedi dimanche. Un rassemblement d'une quarautaine d'hommes a surpris un petit poste d'infanterie et s'est dirigé ensuite vers la gare du railway, aux cris de: Vive la République! La République est proclamée a Paris! La République est partout Châlonnais aux armes Repoussé par les employés du chemin de fer, le rassemblement s'est dispersé au seul aspect de la troupe. Avant minuit quinze des principaux cou pables se trouvaient entre les rnaius de la justice. On oe sait trop jusqu'ici comment expliquer UDe levée de boucliers aussi insensée; aucuns présument que les réfugiés de Londres et les chefs résidant b Paris ayant fait pressentir une démon stration générale b l'occasion du rejet du pourvoi d'Orsini ou de son exécution capitale. L'échauffou- rée de Cbâlons a éclaté avant l'heure. Divers journaux britanniques annoncent que le gouvernement a résolu d'abandonner le projet de loi sur les complots, par déférence pour les senti ments du pays. Il s'en tiendrait pour la répression des conspirateurs la législation en vigueur. Ce que les lois anglaises permettent cependant de faire est bien inefficace et illusoire. C'est ainsi que les membres de la Marianne, presque tous Français ou Italiens, se réunissent d'ordinaire b Holborn et b Leicester-Square, et qu'ils y prêchent publique ment la révolte, le pillage et l'assassinat politique, témoin les discours d'un Pyat, Tallandier, Vincent, Amiel et Ribeyrolles, le tout sous la protection de la loi anglaise. Mazzini et tous les mazziniens sont affiliés b la Marianne. Orsini a fait des lectures dans les réunions de cette société secrète. Tous les émissaires que la Marianne envoie en France sont des Italiens, choisis dans le but de dérouter la police française. Des Polonais et des cbartistes, portant de faux passe- ports, ont sillonné la France dans le même but. Le comité révolu tionnaire ne vaut pas mieux qne la Marianne, et s'il en diffère quant au but, il est tout b fait iden tique pour ce qui concerne le choix des voies et moyens. On dit que, peu de temps avant l'attentat du i4 les fractions Louis Blanc et Ledru-Rollin se sont associées au comité révolutionnaire pour une action commune. Au comité se rattache l'imprimerie universelle du Polonais Zenon Swentoslawski. On y publie des pamphlets en toutes langues, et l'on se gêoe si peu que plusieurs de ces ouvrages sont placés b l'étalage. Swentoslawski forme avec d'autres Polouais un comité spécial, qui s'est donné pour tâche de révolutionner les Polognes russe, autri chienne et prussienne. Mais si le soi britaonique offre un abri hospitalier aux révolutionnaires de la plupart des États monar chiques de l'Europeles conspirateurs Sardes ourdissent leurs complots contre l'État sans avoir besoin de passer les mers. On assure en effet que les dernières arrestations de Gènes se rattachent b un vaste complot qui avait des ramifications en brance et en Italie. Le mouvement devait éclater simultanément b Gênes, b Nice, b Livourne, b Marseille et dans d'autres villes de France. De Gênes devait partir le signal, et, b cet effet, quel ques Auglaisy étaient vernis s'établir avec beaucoup d argent, pour y combiner la marche b suivre et pousser au mouvement par les moyens pécuniaires. La police ne les surveillait guère. Il a fallu un ordre exprès de Tarin pour qu'elle se décidât b s'emparer d'un Anglais, Hodgeque l'on dit gravement compromis. On assure qne cette fois encore comme pour l'affaire du 29 juin, le gouvernement piémontais n'a pris l'éveil qu'en suite des avertissements de la police française. Ce complot, bien qu'avorté, est un nouveau démenti donné b M. de Cavour, qui avait affirmé au Congrès de Paris que le Piémont n'avait rien b redouter de la part des révolution naires. S'il était vraicomme le prétendait le président du conseil, que les révolutions tiennent b la forme du gouvernement sous lequel elles se produisent, il faudrait en conclure que le système en vigueur b Naples est aussi bon, sinon meilleur, que celui qu'on suit b Turin. Nous croyons nous que ce ne sont pas les institutions, mais bien les hommes qui doivent être rendus responsables des mouvements révolutionnaires que leur aveugle ment laisse éclater. S'il faut s'en rapporter a la Gazette de Cologne, le comte de Buoi aurait eu une conférence très- animée avec M. de Bourqueney. La lettre d'Orsini b l'empereur Napoléon, lue publiquement avec l'autorisation impériale et le plaidoyer de M. Jules Favre, étaient l'objet de cette discussion dans laquelle il a été déclaré b l'envoyé de France que le gouvernement autrichien voit un acte inquali fiable dans cette publication, qui n'a pu avoir lieu que de l'autorisation du gouvernement français. Ou semble b Paris, a dit M. de Buoi, vouloir s'entourer d'une auréole de popularité, on réveille les espérances de l'Italie, on dirige du côté de la France les regards des Italiens, et l'on rejette sur l'Autriche l'odieux de la tyrannie, de l'oppression et de la servitude. On semble perdre de vue b dessein tout ce que l'Autriche fait pour l'Italie depuis des années, et combien un prince impérial, mis b la tête de ces provinces, s'efforce, ainsi que soo auguste épouse, de faire disparaître tout sujet de mécontentement et de combler les vœux des populations. Le baron de Bourqueney s'est bien efforcé de présenter sous un autre jour et d'inter préter d'une autre façon ce désagréable incident mais il ne parait pas être parvenu b changer la manière de voir du comte de Buoi. L'exposé des motifs du projet de loi sur le con seil de prud'hommes vient d'être distribué aux membres de la législature. Il avait été déposé b la Chambre des Représentants dans sa séance du 19 février dernier, par M. Rogier, ministre de l'inté rieur. Voici les principales dispositions du projet de loi. Les conseils de prud'hommes sont composés de 6 membres au moins et de seize au plos, quatre ou huit suppléants. Ils seroDt formés par moitié de chefs d'industrie, d'une part, et d'ouvriers, d'autre part. Le conseil provincial choisira les électeurs des prud'hommes et en arrêtera la liste tous les trois ans. Seront électeurs de droit, parmi les chefs d'in dustrie, les fabricants dits notables qui élisent les membres des tribunaux de commerce; parmi les ouvriers, les porteurs deladistinction spéciale pour habileté et moralité; les artisans, contre-maîtres et ouvriers possesseurs d'un livret de la caisse de re traite ou d'une caisse d'épargne constatant un verse ment de 200 fr. au moins. Sont éligibles les électeurs de trente ans accom plis. Les chefs d'industrie et ouvriers retirés pour ront être élus. L'autorité communale convoquera les électeurs, les chefs d'induslrie, d'une part, les ouvriers, d'autre part. Les collèges électoraux ne s'occuperont que de l'élection, objet de la convo cation. Cependant legouvernement peut convoquer le conseil de prud'hommes pour avoir son avis sur un objet précisé. Le conseil des prud'hommessiégera au moins deux fois par mois. Les prud'hommes auront droit b des jetons de présence. Un greffier et un commis greffier au besoin seront attachés a chaque conseil. Les conseils de prud'hommes sont institués dans le but de vider, par voie de conciliation, ou, b défaut de conciliation, par voie de jugement les différends, soit entre chefs d'industrie et ouvriers, soit entre les ouvriers eux-mêmeset daos certaines limites. Ils conoaitront des demandes de leur compétence jus qu'à concurrence de 200 fr. sans appel, et, a charge d'appel, b quelque valeur que la demande puisse monter. La Chambre a discuté et voté jeudi le traité de commerce et de navigation avec laSardaigne. La Chambre n'a du reste prêté b toute cette discussion qu'uneattention distraite. Le bruit s'était répandu dans la salle que toutes les communica tions télégraphiques avec la France étaient inter rompues, et cette uouvelle y avait excité une vive curiosité et une certaioe émotion. Des groupes s'étaient formés dans l'hémicycle, et l'on s'entre tenait de ce bizarre incident. Quand au public des tribunes, qui ne savait rien, il s'étonnait de voirie traité avec la Sardaigue faire naître des préoccopa- tious si extraordinaires. Par arrêté royal du 8 mars, la démission de M. A. Barbier, de ses fonctions de notaire b la résidence de Walcourt, est acceptée. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Le tribunal correctionnel de Namur s'est occupé dans ses dernières audiences d'une préveotion d'escroquerie au sujet de la succession Legrain. Le sieur G. Bastin est prévenu d'avoir, b l'aide de promesses fallacieuses et de pièces apocryphes, trompé la bonue foi des aspirants héritiers et commis un abus de confiauce en obtenant de plu sieurs d'entre eux des sommes d'argent destinées a couvrir les frais de recherches et de démarches relatives b la succession. Les témoins, tous appartenant b la souche des Legrain, sont en grand nombre. Il y en a de Namur et des environs, de Bruxelles, de Gand; plusieurs sont étraogers ceux-ci appartiennent au départe ment du Nord (France). Sur le bureau est déposée une très vaste pancarte, représentant l'arbre généalogique des Legrain, branche par branche, y compris les sous-branches, et toute chargée d'écussons et d'armoiries. Plusieurs témoins sont porteurs en outre d'un état particulier de filiation de la branche b laquelle ils appartiennent. Partout les états-civils ont été compulsés, la chaîne des temps renouée, et des parentés tout b fait ioconnues révélées et établies. Le prévenu étant lui-même co-héritier, il en résulte qu'il y a toujours un moment d'hésitation parmi les témoins quand on leur pose la question d'usage: vous n'êtes ni parents ni alliés du préve nu? On les entend presque tous énoncer au moins un cousinage b uo degré éloigné. Deux audiences (vendredi et samedi) ont été consacrées aux dépositions. Aux pièces du procès, figurent en particulier: i" Une lettre attribuée b M. la marquise de Grand- ville née Beauffort, offrant aux héritiers Legrain une somme de 20 millions, s'ils consentent b ne pas revendiquer l'héritage en justice. N. B. Dans le système de la successionles biens désignés

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1