ANGLETERRE. ACTES OFFICIELS. Par arrêté royal du 12 mars, la démission du sieur P. Santy de ses fonctions d'boissier près le tribuual de première iusiauce séant Y près, est acceptée. Par arrêtés royaux du >3 mars soDt nommés dans les communes ci-après A Thourout, bourgmestre, M. A. Van Caillie échevin, J. Dieryckx. A Zuyeriketke échetin, M. J. De Langhe. A Suelleghem, bonrgm., M. J. Kiot. A Langhemarcq, échevin, M. Delavie. A Waruêtou, e'cbevius, MM. Griraœonprez et L. Volbrecbt. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Ou lit dans VIndépendant de Douai du i3 mars: Le dénouement de la comédie qui s'est jouée daus le courant de l'année dernière, Lille et dans plusieurs communes de la banlieue, sous la dénomination de succession Legrain, a eu lieu hier h l'audience correctionnelle du tribunal de Lille. On se rappelle qu'il s'agissait d'une succes sion d'abord de 4o millions de francs, qu'un prétendu comte Logrono aurait donnés, en 1255, pour sa rançon, Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne a la condition qu'après quatre cents ans les biens retourneraient aux héritiers du donateur. L'inventeur de ce conte, un nommé Guil laume Bastin, d'origine belge, a exploité bien des gens auxquels il soutirait des sommes assez impor tantes, jusqu'à 700 fr.en leur fesant croire qu'ils étaient de la bonne branche; il fit faire force extraits des registres de l'état-civil, démarches, etc. Il y a eu plusieurs assemblées, tenues Lille et Wazeinmes, sous sa présidence; il eût même l'audace d'avancer dans une de ces réunions qu'une personne bien connue dans le département offrait une somme de 20 millions de francs titre de transaction. On a peine croire qu'il ait rencontré des personnes assez crédules pour ajouter foi de pareilles absurdités, et cependant plus de cinquante familles s'y sont laissé prendre tel point qu'on aurait été mal mené de chercher les détromper. a Le tribunal a condamné par défaut le dit Guillaume Bastin, comme escroc, cinq années d'emprisonnement et 3,000 francs d'amende. NOUVELLES DIVERSES. L'éclipsé de soleil annoncée a eu lieu lundi. Elle a rempli la plupart des promesses faites en son nom par le programme des astronomes. Elle n'est restée en défaut que sur uu seul point, celui de l'obscurité presque complète qu'elle devait produire eo plein midi ce qu'on disait. Cette absence d'obscurité n'a pas empêché que des milliers de morceaux de verre n'aient été noircis et qu'à tous les coins de rues des groupesnombreux de spectateurs ne se soient dooné la peine de suivre les diverses phases du pbéuoraèue avec un intérêt extraordinaire. Lundi matin, Warnêton, le cadavre du nommé Jacques Nutten, âgé de 5o ans, ouvrier de ferme, né Passchendaele et demeurant chez le cultivateur H. Parret, en cette ville, a été trouvé gisaDtsur la voie publique. La cause delà mort de ce malheureux doit être attribuée un excès de boisson qui aura provoqué une congestion céré brale. On écrit de Courtrai, 13 mars Depuis quel que temps, la garde-robe de M. Verhaghem Bal lez, marchand de charboos, Basse-Ville, se dégarnissait d'une manière lente il est vrai, mais régulière. Aujourd'hui on pantalon faisait défaut l'appel, le lendemaio uo gilet et 00 paletot manquaient, uo autre jour M. Verhaghem ne trouvait plus leur place des cravates, des mouchoirs, des bas, etc., etc., et il lui était impossible de découvrir la personne qui exécutait ces tours de passe-passe. La semaine dernière, devant faire un voyage en chemin de fer, et désirant mettre un habillement convenable, il ordooneàson domestique de prendre dans sa garde-robe son paletot de dimanche. Mais, cruelle déception! le beau paletot de M. Verha ghem avait suivi la route d'une quantité d'autres habillemeuts. Alors soupçonnant l'infidélité d'un soldat de notre garnison qui fréquentait sa maison, il se rend au bureau de police porter plainte. Aussitôt les agents de police se mettent la recherche et sont assez heureux de découvrir une partie des objets volés, dont quelques-uns se trou vaient engagés au mout-de-piété. Le militaire, auteur de ces vols, a été écroué la prison de cette ville. Il est eo aveu. La police a mis la main, ces jours derniers, sur quelques individus qui exerçaient d'une singulière manière le commerce de lin. Êcangueurs de pro fession, ils avaient ordinairement chez eux une quantité de lin appartenant l'un on l'autre mar chand de cette ville. Pendant la nuit, ils visitaient les magasins bien garnis et faisaient choix de quel ques bottes de lia de qualité supérieure. Une charrette chargée de lin volé a été conduite au bureau de police. Les auteurs de ces larcins ont été arrêtés. Pendant le mois de février dernier, 3,o6o lettres sont tombées eu rebut, les adresses étaut incomplètes, illisibles ou inexactes. La femme de Fidèle Duvalouvrier Tournay était accouchée de deux jumeaux le même jour que S. A. I. et R. Madame la Duchesse de Brabant. Madame la Duchesse, informée de la position malheureuse de cette famille, composée de neuf enfants, et ayant reçu les meilleurs rensei gnements sur la conduite et la moralité des époux Duval, vient de leur faire parvenir une somme de cent francs par l'intermédiaire de M. le bourg mestre. Rien ne peut dépeindre le bonheur de celle famille, dont une Providence auguste est venue si généreusement soulager l'extrême misère. Ou lit dans une feuille d'Anvers Nous apprenons que le pourvoi en grâce des trois per sonnes coudamnées la suite des manifestations du mois de mai vient d'être rejeté; ces trois person nes devront aller se constituer prisonnières endéans les quatre jours, d'après l'avis qui leur en a été donné samedi par M. le procureur du Roi. (On peut s'attendre ce que le National répète sa phrase Aux uns la prison et aux autres les portefeuilles, c'est par trop d'ingratitude. La cour de police de Bow-street, Londres, a tenu samedi sa dernière audience dans l'affaire Simon Bernard. Comme les précédents, cet inter rogatoire a été public et s'est terminé par le renvoi de l'accusé devant les assises anglaises. Par suite de ce jugement, Simon Bernard a été écroué la prison de Newgate. Un médecin anglais vient de découvrir le remède le plus prompt et le plus efficace que l'on puisse employer, prétend-il, contre la fièvre. 11 se sert également du même remède pour combattre l'asthme, les affections spasmodiques, les migraines périodiques, toutes les maladies qui proviennent d'une grande irritabilité, et se sert de son remède de préférence au meilleur quinquioa, au sulfate de quinine, etc. Quel est donc cet admirable médicament qui opère si bien sur l'organisation humaine, l'inté rieur comme l'extérieur, fait cesser sur-le-champ les mouvements irréguliers, et rétablit ceux qui constituent la santé? Ce sout des toiles d'araignée! et surtout celle de l'araignée des caves. Depuis longtemps, l'ouest de l'Angleterre, ce remède de bonnes femmes, dédaigné jusqu'à présent par la médecine, obtient un succès que l'on ne peut contester. Le voilà maintenant muni d'une imposante recommandation; s'il parvient se faire accréditer, si la mode le préconise, les araignées des caves auront fait une haute fortune. L'homme en prendra soin, au lieu de leur faire, grands coups de balai, une guerre d'extermina tion; on spéculera sur leur travail, on les multi pliera od construira peut-être des souterrains exprès pour leur servir d'habitation, de même que d'autres spéculateurs font aujourd'hui des marais, où il s'attachent rassembler tout ce qui peut contribuer au bien-être des sangsues. 1 j1 FRANCE. On écrit de Paris la Gazette de Bruxelles, en date de samedi i3 Une grande expiation s'est accomplie ce matin, Orsini et Pieri ont subi la peine des parricides. Pour Pieri, pour Orsini surtout, la mort a été uo bienfait en même temps qu'une expiation. Pour les conspirateurs, c'est un terrible exemple; pour l'Europe, c'est un grave enseignement. Hier, 11 heures du soir, 4 brigades de sergents de ville, la gendarmerie de la Seine, des détache ments du 79" et du 84" de ligne et du 4" hussards, sous le commandement en chef du général Soumaio, occupaient les abords de la place de la Roquette, et tenait la foule distance dans les rues voisines. A minuit on dressait l'écbafaud. M. Balestrino, accompagné du service de sûreté et de plusieurs officiers de paix, pénétrait dans l'enceinte réservée où se trouvaient aussi des employés du ministère de la justice et du parquet, des fonctionnaires et plusieurs personnes munies d'une permission spéciale. La lueur des torches, le bruit des mar teauxla silhouette sinistre de l'échafaud qui se dressait, tout contribuait assombrir le tableau déjà si lugubre des préparatifs de l'exécution. Ce matin, 6 heures, M. l'abbé Hogon et le directeur de la prison sont entrés dans la cellule d'Orsini, qui est la même que celle de Verger. Orsini était couché, mais il ne dormait pas. En apprenant que son pourvoi était rejeté, il sourit très-lentemeut et dit: Je suis prêt Orsini s'était préparé la mort. Il s'était confessé et avait manifesté de sincères regrets pour le sang versé. Lorsqu'on entra chezPieii, on le trouva couché, mais ne dormant pas. C'est bien a-t-il dit, et il demanda du papier pour écrire deux lettres; puis demanda manger. On lui donna du pain et du cervelas; il demanda enfin du rhum, et trou vant qu on ne lui en donnait pas assez, sans doute, il réitéra sa demande. Pieri a exprimé le voeu que son corps fût trans porté en Angleterre et enseveli auprès de la tombe de sod ami Ugo Foscolo. Il était très-agité, parlait bruyamment, et commençait déjà entonner l'air des Girondins lorsqu on emineoa les condamnés dans la chapelle. Orsini et Pieri se sont rencontrés au moment de la fatale toilette. Eh bien a dit Pieri avec exalta tion, c est aujourd'hui! Oui, répondit Oisini, et il ajouta deux reprises Du calme du calme Ou plaça un voile noir sur la tête des deux con damnés, et ils se dirigèrent pieds nus vers l'écba faud, dressé en face de la prison. Il était alors 7 heures du matin. Le temps était glacial et le ciel assombri par d épais nuages gris et pluvieux. Un long murmure circula dans la foule au moment où les condamnés parurent sur la plate-forme de 1 échafaud. Pieri marchait le premier, soutenu p8( l'abbé Nosselet. Au moment ou on lui enleva le voile noir, 88 figure se contracta, et, faisant sur lui même on violent effort, il essaya de chanter le refrain-' Mourir pour la patrie. Mais les exécutent! s emparèrent de lui, et, pendant qu'on fais*''

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 2