manière absolue les mascarades, et que le bourg mestre seul, et noD pas le Conseil communal, est le chef de la police; que c'est lui qui doit veiller l'exécution des règlements et puDir les transgres sent. Les Moineaux de M. Forrest ne peuvent jouir du privilège d'être au-dessus de la loi,ou d'échap per k sa sanction; leur président doit en effet avoir cœur de leur donner une bonne éducation. L'on sait encore que de justes réclamations ont été fructueuses et que la réprobation générale nous a donné la mi-carême des Moineaux sans traves tissement. Cela vaut mieux certes qoe des déclama tions de cabaret contre la Religion et ses ministres, que l'insulte et la menace lancées avec hypocrisie contre notre honorable clergé dans les colonnes impures d'un journal pamphlétaire. Nous n'aurons donc plus Wervicq le triste spectacle que pré sentent dans les villes corrompues des impies et des mauvais catholiques moins soucieux de la morale publique que les protestants eox-mêmes. Si l'on nous parlait des usages de l'Italie, des Confetti et des jeux du Corso, nous dirons que toujours la simplicité et la déceuce traditionnelle y ont présidé, de l'aveu de tous ceux qui en ont été les témoins occulaires et nous ajouterons que M. Forrest ne doit pas s'attendre recevoir l'invitation d'y faire exécuter les lois de la police locale. Après avoir vainement cherché k rendre le Conseil communal solidaire des actes du chef de la police, le Progrès cherche couvrir M. Forrest par l'approbation posthume qu'il dit avoir été donnée par le même Conseil communal k la con duite de M. le bourgmestre. C'est Ik un nouveau mensonge comme tant d'autres que fabrique le Progrès cl'Ypres pour la consommation de ses lecteurs. Que veut-il dire? que M. le bourgmestre s'est excusé devant le' Conseil communal, sur son ignorance de ce qui se passait en ville? On ne le croirait pas Wervicq, et on en serait très-peu flatté a la loge d'Ypres. Toutefois en attendant le procès-verbal de la séance, nous pensons que ceux qui auront été les plus *nrpri« rt'opprpndn» cette touchante unanimité d'approbation donnée par le Conseil communal de Wervicq la conduite de M. le bourgmestre, seront les conseillers com munaux eux-mêmes en grande majorité. Un dernier mot. M. Maes dans le prône qu'il a fait a la messe paroissiale où il remplaçait M. le curé, s'est élevé contre l'abus des mascarades; c'était un devoir dont se sont acquittés également tous les membres du clergé de Wervicq. Il a exprimé le désir du clergé que l'autorité civile fut intervenu pour empêcher cet abus, chose que la accès dans la cour de la chancellerie. On connaît l'attitude honteuse de l'Assemblée k la nouvelle du Crime. Elle eût certainement applaudi aux plans de M. Rossi, s'il eût été vivant elle n'eût, après sa mort, ni une parole de pitié pour ce ministre qui pouvait sauver l'Italie et qui venait de périr victime de sou courage, ni une parole de blâme contre ses assassins. Ce qu'il faut ajouter, c'est que l'ouvrier sculpteur qui avait porté le coup fut pendant plusieurs jours fêté et admiré; c'est que le soir même, des canni bales allèrent chanter sous les fenêtres de la veuve .de M. Rossi; c'est que la vie du fils de M. Rossi fut miseen péril le lendemain; c'est que, durant l'exis tence de la république romaine, l'un des refrains favoris des agitateurs était Bénie soit la main par qui Rossi jut poignardé! L'assassin de M. Rossi n'a été alors ni recherché ni puni. On le connaissait, on le oommait mais il avait disparu. C'était un reproche vivant pour le iriuravirat, un embarras permanent pour son parti, il avait passé, dit-on, en Amérique en changeant de nom. On connaît le personnel du triumvirat. Il faut parler des triumvirs comme en parlera l'histoire. M. Mazzini était l'âme et la tête du triumvirat. C'est uq homme doux en apparence, implacable loi civile lui permet de faire et dont la loi de Dieu lui fait on devoir. Il pourrait dire mille fois la même chose et plus encore, sans que le Code pénal trouve a y voir, alors même que la cour d'Appel de Bruxelles fut chargée de prononcer sur la chose. Cependant le Progrès en avocat de mauvaise cause, en compagnie de ceux qui vou draient aujourd'hui encore rétablir des vexations d'odieuse mémoire, maintient que M. le vicaire Maes a censuré un acte de l'autorité civile etc... Pour couper court k tout ce ridicule bavardage et dans la fausse hypothèse même que l'art. i4 de la Constitution n'exercerait aucune influence sur le Code pénal nous défions M. Forrest et le Progrès avec lui, de remettie la décision entre les mains de la justice. Agréez, etc. l'article 201 du code pénal et l'article u de la constitution. La question soulevée k l'occasion de l'affaire de Wervicq, présente assez d'importance. Car, au fond, il s'agit de savoir si, en présence de notre Constitution, il peut y avoir pour les ministres des cultes en Belgique un droit pénal spécial. L'ar ticle 201 du code pénal n'embrasse pas la généralité des citoyens, mais uniquement le ministre du culte comme tel, pour certains abus prétendus ou réels commis dans l'exercice de son ministère. Si donc, comme on le soutieut, cet article est resté debout, il en résultera qu'un droit pénal spécial pour les ministres des cultes n'est pas incompatible avec les principes de notre pacte fondamental. Mais une fois ce principe admis, où n'ira-t-on pas? Aujour d'hui le législateur prévoit un casoodeux; demain, quand il lui plaira, il en préverra cent autres; et ainsi, dans ce système, rien n'empêchera de créer pour le prêtre toute une série de délits spéciaux a l'occasion de son ministère. De Ik aux appels d'abus, il n'y a pas loin. On devine aisément k quoi la liberté des cultes peut être exposée. Il faut uouclure de là, que l'art. 201 du code pénal se trouve virtuellement abrogé comme incom patible avec les principes de notre droit constitu tionnel. Comme cette question demanderait un long et profond examen, nous nous contentons d'indiquer et d'effleurer les motifs de ce que nous avançons. i° Sans doute la liberté des cultes et celle de leur exercice public ne sont garanties que sauf la répression des délits commis l'occasion de l'exercice de ces libertés. Mais il résulte de l'en semble des discussions de l'art. i4 de la Constitu ée réalité, rêveur comme Saint-Just, inflexible comme Robespierre, sans égaler k beaucoup près ces deux terribles niveleursen talent ou en audace. M. Mazzini eût figuré dignement parmi les prédi cateurs du Tabor dans la guerre des Hussitès parmi les disciples de Muzzerer dans la guerre des Paysans. C est un illuminé politique, peu scrupu leux sur les moyens, pourvu que le but soit atteint conspirateur incorrigible, M. Mazzini, et ce sera Ik son châtiment dans sa conscience et aux yeux de la postéritéa eu la triste gloire d'ajourner pour longtemps peut-être l'indépendance de l'Italie. MM. Saffi et Armellini n'élaieot pas, k beaucoup près, taillés sur ce modèle: ils n'encourent pas la meme responsabilité. Gens peu dangereux au fond, gens médiocres surtout, déplorant les excès qu'on commettait autour d'eux saos avoir le courage de les réprimer, restant k leur poste sans désirer la palme du martyre, k la fois obstinés et faibles, ils ont aidé k faire le mal sans passion et sans regret M. Armellini était avocat consistorial. Plus tard, il a renversé le Pape. Ce trait peint l'homme et le juge. On a nié les exécutions de Saint-Calixte. Rien n'est plus certain, rien n'est plus authentique. Un homme tel qu'en produisent les révolutions, sau- guiQaire par nature, et assaisonuant ses crimes par une sorte de jovialité féroce, Zambianchi, avait tion, qu'on n'a voulu soumettre le ministre do culte qu'à la même responsabilité pénale qUe tous les autres citoyens et nullement une res- ponsabilité spéciale en sa qualité de prêtre. En un mot il ne lui est pas permis de fouler aux pieds la loi; mais cette défense ne peut pas être plus sévère ou autre pour lui qoe pour tout autre citoyen. 2° Le maintien de l'art. 201 du code pénal ne peut pas se concilier avec le principe conslitu- tionnel de la libre manifestation des opinions, Sous la législation actuelle, la critique des actes de l'autorité est permise aussi longtemps qu'elle ne dégénère pas en provocation directe k la désobéissance aux lois. Or cette disposition doit s'appliquer au ministre du culte comme k tout autre citoyen. Tous les Belges, quelque soit le caractère dont ils se trouvent revêtus sont égaux devant la loi. La critique des actes de l'autorité qu'un piètre se permet dans l'exercice de ses fooe- lions, ne peutdonc être réprimé par les tribunaux civils, que dans le cas où cette critique se trans- forme en délit. Nous n'en disons pas autant des art. 202 et 203. C. P., qui se rapportent a des faits qui rentrent évidemment dans le domaine de la justice répressive. Voyez art. 9296, 206 et 2t3 du même Code. thonissen. Consti tution art. 14. 3° D'après les principes de notre droit public, de même que le pouvoir séculier est souverain dans les choses qui sont de l'ordre temporel, de même aussi le pouvoir spirituel est souverain et absolument indépendant dans les choses de l'ordre spirituel. C'est de cette indépendance dans toutes les choses qui intéressent le spirituel, et partant entre autres les consciences, que naît le pouvoir directif de l'Eglise, même sur les peuples et sur les souverains. D'où il résulte qu'au point de vue spirituel, au point de vue de la conscience et de la direction des fidèles dans la voie du salut l'Eglise a le droit incontestable, entre autres: A. De prêcher leurs devoirs aux autorités de même qu'aux individus. B. D'apprécier les lois et autres actes de l'autorité, de même qu'elle apprécie les actes des individus. Lui méconnaître ce droit,ce serait porter atteinte k son indépendance dans un point essentiel et tron quer l'un des principes fondamentaux de notre Constitution. Ainsi pour ne citer qu'un exemple: Le divorce est permis en Belgique par la loi civile croit-on sérieusement que le prêtre catholique ne pourra pas prêcher contre le divorce sous peine de tomber eu plein délit prévu par l'art. 201 du Code pénal? sous ses ordres des soldats de finances (douaniers), gens fanatisés par ses paroles et par son exemple. Zambianchi avait établi son quartier-général dans une petite église nommée Saint-Calixte, au centre du Transtevère. Ses émissaires lui amenaient les patients; il prononçait lui-même la sentence. L'exécution avait lieu la nuit, et le cadavre était enterré dans le jardin. On évalue k une vingtaine le nombre des malheureux qui ont été égorgés ainsi, et ce chiffre n'a rien d'exagéré. Huit corps ensevelis dans ce lieu fatal ont été reconnus. Telle fut la mort du curé de la Minerve, véné rable pretre d une vie évangélique, d'une charité exemplaire. On n'a point su pour quelle cause il fut arrêté et conduit au terrible Zambianchi. On raconte que Zambianchi le fit venir k l'heure de son dîner, le fil asseoir et lui annonça que, le repas fini, il serait mis k mort-. A cette nouvelle, en tremblement convulsif s'empara du pauvre prêtre. Comment, s'écria le démagogue, tu vas avoir les honneurs du martyre, et tu trembles? Mon fils, répondit le prêtre, je demande k Dieu qu'à l'heure de votre mort vous ne trembliez pas davantage. Zambianchi dîna. A la fin du repas, il fit emmener le curé de la Minerve, se plaça k la fenêtre, et, sous ses yeux, au pied d'un arbre, le piètre fut fus'11®' Carrier n'eût pas fait mieux.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 2