le considèrent avec justice comme conduisant l'absorption de la famille par l'Etat, la destruc tion de l'autorité paternelle, l'atteinte, la liberté individuelle, b la suppression de l'homme. Or, nous le demandons, un père de famille, par le seul motif qu'il est pauvre et que son travail ne suffit pas b l'entretien de sa famille, doit il renoncer a sa qualité d'homme, sa liberté individuelle, b son autorité paternelle, aux droits que lui garantit la société, que loi donne la nature, qu'il a reçus de Dieu même, et les déposer aux pieds d'un repré sentant de la commune, pour recevoir en retour un morceau de pain, une pièce de vêtement payés avec l'argent proveoant de fondations charitables dont les auteurs n'ont certes pas voulu que leurs pieuses largesses servissent un jour b exercer sur le pauvre une odieuse et intolérable tyrannie? Car, si l'on admet le principe, que l'allocation des secours donne aux administrateurs de bienfai sance le droit et le devoir de se substituer aux parents dans le soin de donner l'instruction leurs enfants, de pourvoir b leurs besoins intellectuels, il faudrait leur reconnaître aussi le droit d'inter venir dans l'accomplissement de tous les autres devoirs paternels. Toutes les raisons que l'on peut invoquer en faveur du principe, comme p. e. le peu d'aptitude du prolétaire pauvre secouru par le bureau de bienfaisance, b juger l'instruction, con servent au moins toute leur force en faveur des conséquences que nous signalons. Ainsi, pour ne citer qu'un exemple, qui ne sait que l'éducation physique laisse immensément b désirer parmi les classes pauvres; n'est-ce pas au milieu d'elles que se trouve le plus grand nombre d'eofaots rachitiques et difformes; ce mal, dont tout le monde constate avec douleur la triste évidence, n'est-il pas le résultat de la mauvaise éducation physique que les enfants pauvres reçoi vent dès le berceau, du travail précoce et trop assidu qui leur est imposé dès leur tendre âge? ce mal n'est-il pas la source de tant de misères qui augmentent plutard énormément la somme des secours b donner par les administrations charita bles? celles-ci ne devraient-elles donc pas, en admettant le principe énoncé plus haut, intervenir dans l'éducatioo physique des enfaotsdu prolétaire? pour exercer ce droit et accomplir ce devoir, ne seraient-elles pas obligées b se substituer aux parents, la mère surtout? afiu de le faire avec plus d'efficacité, ne leur faudrait-il pas, dès le moment de leur naissance arracher les enfants des bras de ceux qui leur ont donné le jour? Me serait-ce pas marcher rapidement vers le barbare système des anciens Romains qui consi déraient l'iudividn comme la chose, comme la propriété de l'Étal? ne serait-ce pas l'achemine ment vers l'esclavage? A un prochain n*, nous discuterons les motifs et les allégations sur lesquels le Conseil communal fonde son opinion. VILLE D'VPRES. Conseil communal. Séance publique du samedi17 avril i858. La séance est ouverte sous la présidence de M. le baron Vanderstichele de Maubus, bourgmestre, et en présence de M. Pierre 3eke, échev io, MM. Charles Vande Brouke, Legraveraod, Êdouard Cardinael, Auguste De Ghelcke, Ernest Merghe- lynck, Pierre-Léopold Boedt, Charles Becuwe, Auguste Maieur, Charles Lannoy, Paul Bourgois, Louis Van Alleynnes, conseillers. Lecture est donnée du procès-verbal de la réunion do Conseil du 3 avril; la rédaction en est approuvée. Il est doooé communication d'uoe lettre adressée au Conseil par le Bureau de bienfaisance, concer nant l'emploi des capitaux appartenant cette administration charitable. Ce document est ren voyé b l'examen de la première commission, pour avis et rapport. Lecture est donnée d'une lettre de l'administra tion du chemin de fer de Lichtervelde b Furnes. Elle informe le Conseil, que l'ioaoguration de cette nouvelle voie ferrée sera célébrée le 9 mai; un banquet suivi d'un bal aura lieu en l'Hôtel-de- Ville de Dixmude. Cette missive est prise pour notification. Le second objet b l'ordre du jour est 1 examen du rapport de la troisième commission, sur le projet de pavage du chemin vicinal dit Groene- atraet. M. Bourgois, organe de cette commission, en donne lecture. Les conclusions tendeut b refu ser un subside de 3,000 fr. pour le pavage de ce chemin par les motifs 1* qu'il existe déjà uue communication pavée entre la route d Ypres b Bruges et celle d'Ypres Zonnebeke, et 2° que l'utilité de ce travail n'est pas établie et qu'il serait plutôt nuisible aux intérêts de la ville. Le Conseil les adopte b l'unanimité. Le gouvernement a adressé une demande b la ville, tendante b ce que celle-ci prenne b sa charge l'entretien des bâtiments militaires, jusqu'ici la propriété de l'Etat. Lecture est donnée d'un rap port de M. l'écbevin Vanden Peereboom, au nom du collège. La reprise devrait être totale et non partielle des bâtiments et terrains, dont la désigna tion suit ia la grande caserne, 2* l'esplanade, 3° la manutention militaire, 4* l'infirmerie, y compris l'habitation du directeur, 5° la plaine dite d'amour, 6* le laboratoire, 7* le magasin b pondre de l'es planade, et enfio 8" la prison militaire et le corps de garde de la porte de Bailleu! supprimée. La ville se soumet b accepter l'entretien de ces édifices et terrains, afin de pouvoir conserver et maintenir un ensemble complet de locaux indispensables au service d'une garnison. Les conclusions de ce rapport sont votées par l'assemblée. Le Conseil délègue M. l'écbevin Beke, pour accepter, au nom de la ville, la parcelle de terrain entre la partie pavée du Nouveau Chemin Saiot- Martio et les terrains vendus des fortifications démolies. La remise en sera opérée par M. le receveur de l'enregistrement et des domaines. Un avis favorableest émis b la demande d'accep tation de la donation faite au Bureau de bienfai sance, par M. Charles De Moucheron, d'une ferme de quatorze hectaressituée b Moorslede et a Becelaere, et ce aux conditions stipulées dans le testament. Semblable approbation est accordée aux dispositions testamentaires de la dame Ursule Hille, épouse Marquette, en faveur do conseil de fabrique de l'église Saint-Martin et du Bureau de bienfaisance. Deux radiations d'inscriptions hypothécaires sont consenties par le Conseil, la première partielle, b la demande de l'administration des Hospices, la seconde sollicitée par le Bureau de bienfaisance, après production de la quittance des receveurs des deux administrations. Le dernier objet a été mis b l'ordre du jour par erreor. La deuxième commission ne s'est pas encore occupée de la question de convertir les déchets de poisson en engrais, tout en obviant aux inconvénients qui sont signalés actuellement. Dans la partie de la réunion do Conseil qui s'est passée b hois-clos, la veuve Legon, épouse d'un ancien employé de l'octroi, a été admise b jouir d'une pension de veuve, b payer par la caisse de retraite instituée en faveur de quelques employés communaux, et M. le docteur Dalraote a été chargé du service médical de l'établissement syphilitique. On a déjb annoncé que M. de Baillet, gouver neur de la province de Namur, avait offert sa démission au Roi, pour se débarrasser des tracas- sériés ministérielles. Une feuille libérale de la localité dit que ce haut fonctionnaire aurait adressé b Sa Majesté une lettre que l'on résume ainsi Sire, n'ayant plus la confiauce du gouverne- ment, je me mets b la disposition de Votre Majesté. [Patrie.) Il est certain aujourd'hui que la nomination de M. Partoes, comme ministre définitif des travaux publics, est soumise b la signature du Roi et paraîtra sous peu dans le Moniteur. Ainsi dans sa majorité de 60 a 70 membres, le ministère n'a pas pu trouver un seul homme qui pût ou qui voulût prendre le portefeuille do département des travaux publics. Quel progrès les élections du 10 décembre ont fait faire a la capacité parlementaire! [Patrie.) actes officiels. Par disposition ministérielle du 17 mars, le pharmacien de 3° classe Liénard,de l'infirmerie d'Ypres, est désigné pour être détaché provisoire ment b l'hôpital militaire de Bruges. Par arrêté royal du 21 avril, les collèges électoraux des cantons désignés ci-dessous sont convoqués pour le lundi 24 mai prochain, b 9 heures du matin, b l'effet d'élire chacun le nombre de conseillers provinciaux déterminé par la loi, savoir Flandre- Occidentale. Les cantons de: Ostende, 2 conseillers b élire; Ardoye, 2; Ghis- telles, 2; Thielt, 2; Thourout, 3; Furnes, 2; Dixmude, 2; Hooglede, 2; Messines, 2; Wer- vicq, 2; Courtrai, 7 Moorseele, 2 et Oostroose- beke, 2. Par arrêté royal du 21 avril, la démission du sieur F. Blieck, de ses fonctions de notaire b la résidence de Beveren (Flandre-Occidentale), est acceptée. Par arrêté royal du 20 avril, la démission du sieur J. Van Sieleghem, de ses fonctions de notaire b la résidence de Bruges, est acceptée. NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. M. Samyn, curé de S'-Nicolas, a Ypres, est nommé curé b Wervicq. M. De Breuck, vicaire b Thourout, passe en la même qualité a Ruysselede, en remplacement de M. Van Eecke, nommé vicaire b S'-Nicolas, b Furnes. M. Verhille, vicaire de S'-Nicolas, a Furnes, est nommé vicaire b Rumbeke, où il succède b M. Heene, vicaire b Thourout. nouvelles diverses. Nous apprenons que par lettre adressée a l'admi- distration communale, notre représeutant-écbevin, M. Alphonse andeu Peereboom, vient d'informer ses collègues que M. le ministre de la guerre a décidé que les miliciens du 20 de ligne, de la classe de i858, recevront leur instruction b Ypres. La mort récente d'une jeune fille de la com mune de Velaines donne lieu, dit un journal de Tournay, b certains bruits qui ne laissent pas que de produire une profonde émotion; on prétend, entre autres, que, se sentant sous le poids d'une accusation de quelque gravité, elle aurait pris le parti d'en finir avec la vie. Les causes de son décès sont attribuées a un empoisonnement elle aurait mêlé des allumettes chimiques aux aliments qui lui servaient de nourriture. Un journal de Gand publie le rapport pat lequel M. Ad. Dubois, au nom de la commission du contentieux, a proposé au conseil communal de Gand d'écarter la proposition de donation an! hospices faite par la commission de la sonscrip- j tion pour l'épée Capiaumont. Il s'agit d'une

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 2