41me Année. Mercredi 12 Mai 1858. J\° 4,238. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. 7??.SS, 12 Mai. pour la ville 6 fr. par api, 4fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. revue politique. Le Corps législatif a voie' la grande majorité des suffrages la loi sur les titres nobiliaires. Oo a trouvé assez considérable l'opposition de 23 votes qu'elle a rencontrée. C'est que depuis quelque temps des velléités d'opposition semblent se pro duire au sein de cette assemblée contre certaines mesures gouvernementales. L'affaire du Cagliari tient la diplomatie en éveil. Il parait que les propositions de lord Mal- mesbury (dont la Sardaigne parait d'ailleurs médiocrement satisfaite) se résument ceci l'Angleterre donne son appui moral au Piémont; elle conseille la médiation d'une puissance amie sur les bases de l'annulation de la condamnation la restitution du Cagliari avec son équipage, et séparément d'une demande d'indemnité. Le parti progressiste met tout en œuvre pour agiter la malheureuse Espagne. Au moment où le ministère s'attache a réparer les spoliations dont le culte catholique fut diverses reprises victime, les prétendus amis du progrès ont imaginé d'ériger une statue Mendizabal, qui sous la minorité de la reine Isabelle fut un des principaux fauteurs de ces attentats sacrilèges. C'est alors que le cabinet Isturitz a fait passer une loi aux termes Je laquelle les honneurs d'une statue ne pourront être décer nés un personnage illustre que cinquante ans après sa mort. Malheureusement, ainsi que l'ob serve une correspondance de Madrid, il en est des libéraux espagnols comme de ceux de notre pays et du monde entier, qui se réservent le droit d'op poser aux décisions des assemblées politiques le veto de l'émeute et des pronunciamientos. Faut-il rattacher cependant cette affaire et une scission qu'elle aurait amenée au sein du cabinet, la retraite du ministre de l'intérieur, M. Diaz, la suspension de la session des Cortèsle retard apporté h un voyage projeté de la reine? L'Herzégovine et les provinces limitrophes, un iustaul domptées par la force, se trouvent exposées plus que jamais aux exactions des autorités et de la soldatesque ottomanes; mais les excès même des dominateurs leur préparent une sanglante réaction. Na guère un correspondant du Journal de Bruxelles signalait l'émaocipation des serfs en Russie comme un événemeut fertile en commotions profondes. L'événement semble aujourd'hui con firmer ces prévisions. D'une part, les plaintes, les résistances, un profond mécontentement chez les pe'its propriétaires et même chez les grands pro priétaires de quelques parties du pays pour qui les nouvelles mesures sont ruineuses; de l'autre, la surexcitation bien naturelle qui se déclare chez les serfs dans plusieurs gouvernements et qui ne tend a rien moins qu'à aboutir une catastrophe semblable celle dont la Gallicie fut le théâtre en 1847, ou a tme guerre sociale. Le gouverneur général des Iodes vient de poser un acte dont nous ne saurions encore mesurer les conséquences. Une proclamation a annoncé aux propriétaires du royaume d'Oude que toutes leurs terres étaient confisquées. Huit ou dix rajahs ont pourtant obtenu une exception cause de leur fidélité, et des restitutions plus ou moins étendues sont promises ceux qui s'empresseront de faire leur soumission. Il est assez curieux qu'une mesure aussi terrible, et qui n'a peut-être pas de précédents dans l'histoire, émane précisément d'un gouver neur, tel que lord Canniug, dont on blâmait, dans l'origine, l'excessive mansuétude. Lord Derby a hautement désavouécelte politique de spoliation et de violence, et le cabinet a écrit au gouverneur général, non de retirer la mesure, ce qui aurait pu produire,en sens inverse, un effet non moins fâcheux, mais, au moins, de la mitiger dans l'application, et de ne pas pousser au désespoir les malheureux habitants d'une contrée malheureuse. Il faut constater encore l'honneur de l'Angle terre, que la proclamation de lord Caoning s'est vue frappée de blâme au sein des deux Chambres du Parlement, comme elle l'avait été précédemment par la Cour des directeurs. M. Rogier est eufio parvenu, non sans des peines infinies, mettre uu terme la trop longue discus sion du projet de loi concernant l'organisation des conseils de Prud'hommes. Deux points ont particu lièrement soulevé l'opposition, uon pas de l'an cienne majorité, mais de la majorité nouvelle, savoir: l'élection des conseillers-prud'hommes par les ouvriers, et la juridiction disciplinaire attribuée l'institution Quant au premier point, M. Rogier n'a pas voulu démordre, et il a eu raison du vieux Devaux; le suffrage universel pour ceux qui savent lire et écrire est consacré par la loi. M. Rogier a été moins raide sur le deuxième point; il a daigné faire une concession le conseil des prud'hommes ne prononcera que l'amende jusqu'à 25 francs les arrêts jusqu'à trois jours ne seront subis que par ceux qui n'auraieut pas payé l'amende dans la quinzaine du jugement. Le projet de loi a été adopté par 52 voix contre 20. Trois membres se sont absteuus, MM. Lebeau, Pirson et Vermeire. Ils ont motivé leur abstention de la manière sui vante il y a dans la loi actuelle un grand nombre de dispositions qui me paraissent excellentes; mais il y en a d'autres, et ce ce sont pas les moins importantes mes yeux, qui me paraissent ren- fermer quelque danger. Je veux parler du système électoral. Toutefois l'expérience seule peut nous éclairer sur la portée de ces dernières dispositions. Dans cette situation j'ai cru devoir m'abstenir. Ce sont les paroles de M. Lebeau, auxquelles se sont référés MM. Pirson et Vermeire. Ce qu'il y a de plus remarquable dans cette dis cussion si longue et si fatigante, au sujet d'une loi d'un ordre secondaire après tout, quelle que puisse être son utilité, c'est que M. Rogier a eu constam ment lutter contre une fraction de sa majorité. Il s'est élevé autour de lui uu essaim de jeunes intel ligences, de prétentions ardentes, qui ont attaqué l'œuvre de M. Rogier, pour avoir l'occasion de se poser, de se mettre eu lumière, d'attirer sur eux l'attention du public et de répondre l'attente de leurs électeurs. Ces joûtes oratoires ont éreinté et abîmé le ministre, au point qu'il s'est écrié avec dégoût J'ai poussé les concessions jusqu'à leur extrême limite, je ne puis aller au delà; si vous ne voulez pas de la loi telle qu'elle est, vous n'avez qu'à la rejeter. Un incident est venu renforcer l'intérêt de ces débats. M. le président a donné lecture d'une lettre de M. WanderpepeD, représentant de Thuio, qui donne sa démission, parce que le mouvement de mai-décembre lui avait fait concevoir des espé- rances qui ne se réalisent et qui ne se réaliseront point. M. Rogier a cru devoir prendre la parole, et il a mal dissimulé son dépit; tout en raillant M. Wanderpepen parce qu'il n'a pas ouvert la bouche, lorsque c'est précisément le mutisme du cabinet que M. Wanderpepen lui reproche, M. Rogier a reconnu, au moins implici tement, que la position des libéraux au pouvoir est équivoque et fausse ils s'y font porter par les opinions lesplusavancées, et puis ils combattent et trahissent ces mêmes opinions. Cela s'appelle triple sincérité. La section centrale a témoigné le désir de con naître quelles étaient les intentions du gouverne ment concernant la question de la charité. Le gouvernement a répondu qu'il se proposait de présenter en temps opportun un projet de loi sur la matière. Cette réponse n'ayant poiut paru satisfai sante, la section centrale a chargé son président d'écrire M. le ministre pour insister sur l'oppor tunité de la présentation du projet de loi dont i! s'agit. Pour répondre cette lettre, le ministre s'est présenté au sein de la section centrale et a demandé être entendu. Il a fait connaître alors que, depuis la constitution du cabinet actuel, le gouvernement n'avait pas perdu de vue la question delà charité, que, dans la pensée du cabinet, la loi dont il s'agit ne se lie pas seulement la révision des disposi tions concernant le domicile de secours, les dépôts de meodicitémais embrasse encore toutes les institutions de bienfaisance; qu'il y a lieu de se livrer une enquête sur la condition des classes pauvres daDS le pays, l'effet de rechercher si les moyens employés pour prévenir ou soulager la misère atteignent le but qu'on s'est proposé; qu'enfin les mesures propres donner cette enquête toute l'étendue et le caractère qu'elle com porte s'élaborent en ce moment. Au cas où cette enquête ne pourrait pas être terminée daus un délai assez rapproché, ce qui est probable, a dit M. le ministre, il y aurait lieu, le cas échéant, de faire cesser le conflit qui divise les cours sur l'interprétation de l'art. 84 de la loi communale. Cette question ferait alors l'objet d'un projet spécial. La section centrale n'a pas insisté. [Gazette de Bruxelles.) p-xg -i-» Nous lisons dans /'Ami de l'Ordre On ne dira jamais jusqu'où peut aller l'esprit d'exclusivisme et d'intolérance qui anime le libéralisme régnant. Fous êtes clérical ou sus pect de cléricalisme; vous serez impitoyablement sacrifié. C'est un système d'exécution qui n'ad met aucun raisonnement, qui ne recule devant aucune considération on frappe la turque et avec la même brutalitéFoyez l'acte récemment posé par le conseil communal de BrugesUn homme, M. Fan der Beke de Cringen, fait,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1