La bière belge. Cette bière est célèbre depuis 18 siècles. Les Romains de Jules-César la vantaient, ceux des empereurs la consommaient avec délices, et pendant tout le moyen-âge les écrivains s'accordent k la proclamer la meilleure des boissons de ce genre. Depuis une cinquantaine d'années, la biere en général et la bière belge ou flamande en particulier se sont considérablement popularisées dans les pays méridionaux. Aujour d'hui, la France consomme autant de bière que de vin; en Provence et eu Languedoc même, on la trouve dans tous les cafés, grands et petits. L'Italie, qui la connaissait k peine avant Napoléon I", en fait k présent une consommation énorme. Des brasseurs belges se sont établis k Turin, k Milan, k Naples, et y font fortuue. Pas un navire ne part d'Anvers sans emporter quelques centaines ou quelques milliers de bouteilles de nos bières les plus fortes. On les trouve k Singapore, k Manille et jusqu'en Australie, où elles bravent la concurrence dangereuse des bières anglaises. Pour le dire en passant, celles-ci sont parfaitement imitées en Belgique. On s'y trompe parfois. L'élévation des droits de douane et du fret a eu au moins ce bon résultat de forcer en quelque sorte nos brasseurs k faire des prodiges de contrefaçon. Il y a là, pour une de nos principales industries, une ressource constante et importante qu'elle ne saurait assez apprécier. ALLEMAGNE. ITALIE. MONTÉNÉGRO. ANGLETERRE. FRANCE. Janmart, du chef d'ouirage, l'avait renvoyé devant le tribunal de simple police pour injure. Dans la seconde affaire qui concernait M. Was- seige, frère de l'honorable repre'sentant de ce nom, accuse' d'outrage, de calomuie et d'injure pour avoir dit k propos de la circulaire en question que MM. Frère et Rogier étaient des chenapans, qu ils voulaient tromper le peuple, etc., la Cour a con firmé le jugemeot du tribunal de Namur en ce qu'il avait acquitté le prévenu du chef d outrage; elle a déclaré que les propos, proférés par le pré venu n'avaient pas le caractère de précision requis pour constituer la calomnie; elle a simple ment maintenu la condamnation a 5 fr. d amende, pour injure simple? condamnation prononcée en dernier ressort par le tribunal correctionnel. NÉCROLOGIE. M. le comte Coghen, vice-président du Sénat, ancien ministre des finances, ancien directeur de la Société Générale, est mort samedi six heures et demie du soir. M. le comte était âge de 67 ans. Le i5 mai, s'est éteint, Namur, dans sa g5* année, M. P. Zoude, avocat, ancien jurisconsulte. La ville de Namur perd en lui un des types les plus complets de l'ancienne éducation et du vieil esprit belge. La religion, laquelle M. P. Zoude fut fidele toute sa vie, a consolé les derniers moments de cette longue existence, entourée de l'estime, de la considération la plus méritée. M. L. Brunfaut, major d'infanterie, pen sionné, est mort Bruxelles, l'âge de 62 ans. M. Docby, bourgmestrekS'-Jean-lez-Ypres, y est décédé le 16 de ce mois. NOUVELLES DIVERSES. Samedi dernier a eu lieu, au gouvernement provincial, l'adjudication des travaux d'entretien ordinaire et extraordinaire k exécuter k une partie de l'Yser. Le devis estimatif s'élevait fr. 5,075. M. A. De Keyser, de Dixmude, seul a soumis sionné pour la somme de 3,3oo fr. On écrit de Gand, 17 mai Un grand nombre de pièces de monnaie fausses se trouvent en ce moment dans la circulation. On est autorisé k croire qu'elles arrivent pour la plupart de la France, au moins, le plus grand nombre de ces pièces est <1 l'effigie de souverains français. L'œil le plus exercé a, du reste, de la peine les distinguer des pièces véritables. Il y en a qui pour l'aspect, le poids et le son, sont complètement semblables aux pièces ordinaires. On ne peut les reconnaître qu'en examinant, avec beaucoup de soin le cordon, où l'on aperçoit une place de soudure. On lit dans la correspondance bruxelloise d'une feuille ministérielle, k propos de la mesure qui laisse vacante la place de procureur du roi h Gand On parle, pour succéder M. De Saegher, de M. Dewylge, président du tribunal de première instance Courtray. Si nous en croyons quelques bruits recueillis et mentionnés par la même correspondance, le parti libéral gantois renfermerait des impatients et des exaltés, qui auraient k leur tête un professeur de 1 Université, M. Brasseur, dont le nom a retenti dans la presse et k la tribune, sous le ministère de M. de Decker. Leur mécontentement embrasserait dans une réprobation commune et le ministère et le conseil communal. M. Callier a dû abandonner une réunion dans laquelle M. Brasseur, présent, venait de blâmer sa conduite, en déclarant d'une voix indignée qu'il ne croyait pas avoir de leçons de libéralisme k recevoir de M. Brasseur. iMais voici la circonstance la plus importante: 3 Des candidats au conseil provincial qui ont pris part activement anx élections du 10 décembre, en faveur du parti exclusif, ont été repoussés k la presque unanimité par les sous-comités de VAsso ciation libérale. Oo rapporte que dans une ferme du Brabant wallon, un troupeau contenant vingt-deux vaches a été empoisonné d'une singulière façon. On avait taillé dans un jardin voisin du verger où paissaient ces animaux, plusieurs grands sapins de l'espèce des ifs. Les branches coupées, et les déchets de ces arbres avaient été jetés par raégarde dans le verger. Les vaches en broutant avalèrent une quantité plus ou moins grande de la verdure des ifs deux individus du troupeau succombèrent instantané ment; les autres furent aussitôt ramenés k l'étable où les symptômes d'empoisonnement se manifestè rent avec intensité, mais purent être efficacement combattus. Avis aux cultivateurs. On écrit du canton de Dinant k Y Ami de tOrdre Il n'y a qu'un concert de plaintes contre presque toutes les nominations communales faites dans notre arrondissement, plaintes fondées, plaintes légitimes. Oubli criant des services rendus, mépris du vœu public, sacrifice aux mauvaises passions politiques tel est le caractère de toutes ces nominations. On écrit de Peckelsheim, le jo mai Il y a quelques semaines, on donna deux jeunes renards k allaiter k une chatte, qui avait elle-même un petit. Elle les éleva avec une sollicitude toute particu lière, et la petite famille vécut en bonne intelligence jusqu'au jour où l'on donna pour la première fois de la viande aux renards. Ils la dévorèrent avi dement; mais la nuit suivante ils se jetèrent sur le petit chat et le mirent littéralement en pièces. Cependant, la mère ne les abandonna point; bientôt ils voulurent l'attaquer elle-même, et maintenant elle n'ose plus s'en approcher; elle passe presque toute la journée, assise tin peu plus haut, près du lit, et regarde ses nourrissons déna turés en poussant des cris lamentables. Les navires de guerre anglais et américains chargés de placer le gigantesque câble électrique qui doit relier l'ancien au nouveau monde, quitte ront les côtes d'Angleterre vers la fin de ce mois. Quand cette belle ligne télégraphique sera terminée, on pourra recevoir en quatre heures, k la Nouvelle- Orléans, des nouvelles de Constantinople. Les quatre continents seront ainsi reliés. On écrit de Vienne, le 9 mai, au Journal de Francfort Une fille de ferme retournait au village avec le produit d'un terne qu'elle avait gagné k la loterie de Klausenbourg. En traversant un bois mal famé, elle fit la rencontre de deux gendarmes qui lui firent la conduite jusque chez elle. En refesant le même chemin la semaine suivante, les deux gendarmes trouvèrent, sous un pont voisin du village, un cadavre qu'ils reconnu rent pour celui de la jeune fille au terne. Ils le portent chez le maire. Tiens, c'est notre cou teau, dit un des enfants! en voyant le couteau qu'on tirait tout sanglant du corps de la victime; sur quoi les gendarmes arrêtèrent le maire et sa femme, contre lesquels 00 instruit en ce moment. 9 La Chambre des Députés de Sardaigne a com mencé vendredi la discussion du projet d'emprunt de 4o millions. Tous les députés qui ont pris la parole dans la première séance et dans celle de samedi se sont montrés peu favorables h l'emprunt dont la plupart cependant ont admis la nécessité. Un seul membre, appartenant k l'extrême droite, a déclaré nettement qu'il voterait contre le projet. M. le comte Revel a annoncé qu'il proposerait ud amendement tendant k réduire le chiffre de l'emprunt. On sait que le ministère fait du vote de ce projet une question de cabinet. On mande de Raguse, le i4, au Moniteur français Les Turcs viennent d'essuyer un sanglant échec k Grahovo. La plupart de leurs officiers sont restés sur le champ de bataille. Leurs canons et leurs bagages sont tombés entre les mains des Monténé grins. Les débris des forces ottomanes se sont réfugiés, dans le plus grand désordre, k Trebigne. Les Monténégrins prennent l'offensive. Il y a quelques jours, le duc de Malakoff se trouvant dans Regent's-Parh en calèche décou verte, la voiture du maréchal fut dépassée par celle de M. le duc d'Aumale qui s'en allait, lui aussi, en calèche découverte, et en compagnie de quelques amis, k un des théâtres de Londres. Le maréchal eut avis du passage du prince par une des personnes qui se trouvaient avec S. Exc. Il ordonna k son cocher de presser le pas des chevaux, et quand il eut rejoint la voiture du duc d'Aumale, il se leva k moitié de son siège et dit k haute voix Bon jour, Monseigneur; comment allez-vous! Le prince répondit Très-bien, mon cher maréchal. Je suis heureux de vous voir! Puis, après quelques salutations réciproques, les deux calèches se sépa rèrent. Un débat qui soulevait la question toujours si grave et si délicate de l'autorité paternelle, rela tivement k l'éducation religieuse des enfants, se produisait dans les circonstances suivantes Le sieur Mayer, protestant, habitant de Reims, se maria avec une catholique. De cette union sont nés deux enfants; l'un de ces enfants, petit garçon âgé aujourd'hui de neuf ans, fut confié, alors qu'il n'avait encore que trois ans, au sieur Gebhauer, son oncle, demeurant k Paris, rue du Cherche- Midi, 5. Le sieur Gebhauer appartenait k la religion réformée, ainsi que son beau-frère, et il éleva le jeune Mayer, qu'il paraissait du reste avoir adopté comme son fils, dans les croyances religieuses qu'il pratiquait lui-même. Il y a quelques mois, le sieur Mayer perdit

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 3