ceux-là même qui auraient dû la seconder. Les
fonctionnaires le plus haut placés, ceux qui ont
l'oreille du ministre, l'induisaient ea erreur. Lisez
la réponse du ministre de la guerre, général
Greindl, au rapport du général Capiaumont, et
vous serez convaincu qne le ministre était sous
l'influence de perfides insinuations.
Le général Capiaumont commeoce ainsi soc
rapport
Quartier général Gand, 1er juin 1837*
Monsieur le Ministre
<1 L'honorable bourgmestre de Gand m'ayant
prévenu hier qu'il serait fait quelques tentatives
de désordres, me pria, pour réprimer ces désordres,
d'augmenter et de renouveler 'a cet effet les mesu
res que j'avais prises la veille et de dissiper au
besoin les attroupements qui pourraient se former.»
Et le ministre lui répond le même jour
Monsieur le lieutenant-général,
Je vois avec peine dans votre rapport qui
m'est parvenu ce matin, que vous avez disséminé
vos troupes préventivement dans différents quar
tiers. Il se pourrait aussi que vous les eussiez
intempestivement fait descendre dans la ville alors
que le calme y régnait et que leur présence a pu
tendre k le troubler.
Le général Capiaumont déclare, non pas après
coup, mais le premier juin, qu'il n'a agi que sur
C invitation, ce qui signifie réquisition, du
bourgmestre; et il expose par quels moyens et de
quelle maoière il a contenu et dispersé l'émeute;
et le ministre lui répond Je vous prie de relire
avec attention l'instruction du 9 mars 1847, n°
79, qui doit vous servir de règle de conduite.
C'est ne pas y croire! On dirait que le minis
tre était frappé de vertige ou qu'il était complice
de l'émeute. Non, il était indignement trompé par
les suppôts de la faction doclrinaire-orangiste.
Or, on devine facilement quel usage le ministère
actuel fait, avec sa mauvaise foi habituelle, de la
réponse du ministre Greindl au général Capiau
mont. D'abord, il entend prouver par cette pièce
que le mioistère De Decker s'est mis en contra
diction avec lui-même lorsqu'il a cassé la délibé
ration du Conseil communal de Gand sur celte
affaire; et, ensuite, il en conclut qu'en infligeant
un blâme au général Capiaumont il ne fait que
suivre l'avis du ministre Greindl.
Cela est habile, mais c'est déloyal. Le ministre
en les voyant, que l'exil vieillit plus encore les
hommes que les fatigues de la guerre. Nous sommes,
M. de Sivry, M. de Senneterre et moi, peu près
du même âge; eh bieo malgré mes rhumatismes et
mes blessures, je paraisuo jeune cadet auprès d'eux.
Pauvres gens, fit la duchesse, être éloignés
de leur patrie pendant vingt-cinq ans et y repa
raître saus état, sans fortune... car ils sont ruinés,
Pierre, n'est-ce pas? leurs biens ont été vendus;
oui, ils sont ruinés.
Entièrement, Catherine, et si j'ai bieo péoé-
tré la détermination de ces messieurstoute leur
ambition se borne aujourd'hui k obtenir du roi
une place dans sa maison civile... Les braves
gentilshommes ne peuvent plus prétendre, k cause
de leurs infirmités, k rentrer dans la maison mili
taire...; mais du moins, Catherine, j'ai cru devoir,
sans te consulter, faire une chose qui, je pense, ne
te sera pas désagréable.
Qu'as-to fait, Pierre?
J'ai invité k dîner pour demain le marquis de
Sivry et le comte de Senneterre. Ai-je bien fait
Certainement, Pierre.... Et depuis quand
aurais-tu besoia de prendre mon avis pour des
choses qui partent du cœur? Est-ce que ta Calbe-
rineest une femiueétrangère aux nobles sentiments,
k la reconnaissance surtout? On peut bien k la cour
de la guerre avait été surpris, il a reconnu son
erreur en s'associant l'arrêté royal qui a décidé
que la réquisition avait valablement précédé les
mesures prises par le général Capiaumont. Dès
lors, la conduite du ministère actuel k l'égard de
cet officier supérieur ne s'explique pas autrement
que par cette considération qn'il veut réhabiliter
l'émeute que ses partisans avaient fomentée. L'in
terpellation de M. Vermeire a placé le ministère
entre la vérité et l'intérêt de son parti M. Rogier
a protesté que le déplacement du général Capiau
mont est une simple mesure administrative.
La Chambre des Représentants a adopté mardi
le projet de loi autorisant des acquisitions et échan
ges de biens k annexer au domaine de Tervueren.
Elle s'est occupée ensuite du rapport sur les
pétitions de M. de Penaranda, dont elle a ordonné
le dépôt au bureau des renseignements, sur la
proposition de M. Frère, malgré le vœu de la
commission qui avait conclu au renvoi M. le
ministre des finances.
M. Frère, dit l'Émancipationa plusieurs fois
fait rire la Chambre en raillant la persévérance que
M. de Penaranda met k soutenir ses droits.
Il paraît que la raillerie fait définitivement partie
du bagage parlementaire des ministres. Samedi M.
Rogier raillait le général Capiaumont; hier M.
Frère se moquait de M. de Penaranda, parce qu'il
défend ses droits.
Ces ministres peuvent se dispenser de dire qu'ils
n'out pas été bercés sur les genoux d'une duchesse.
Cela se voit.
circulaire adressée aux quatre universités.
Monsieur,
En vertu de l'art. 54 de la loi du 1" mai 1857
sur les jurys d'examen pour la collation des grades
académiques, les aspirants candidats notaires ont
été dispensées <1 l'épreuve préparatoire (art., a.)
la deuxième session de 1857 et la première session
dei858.
On m'a soumis la question de savoir si ceux des
récipiendaires de cette catégorie qui ont été ajour
nés par le jury k l'une des deux sessions précitées,
pourront encore profiter du bénéfice de l'article
54, k une session ultérieure.
Cette question, monsieur, doit être'résolue
affirmativement.
De cette circonstance seule que la loi autorise le
railler mes manières et mon langage, mais les fron
deurs les plus malveillants ne pourront venir k bout
de me faire passer pour une femme sans âme et
sans eotrailles. J'ai toqjours mieux aimé les bounes
actions que le beau langage.
Catherine, tu es aussi justement appréciée k
la cour qu'k la ville, répliqua le maréchal; et si
quelques beaux-esprits des Toileries te prêtent de
rustiques réparties ou de pitoyables aventures, les
hommes sensés et le roi lui-même prennent ta
défense. On m'a rapporté qu'k la dernière récep
tion de la duchesse d'A..., le prince de T... avait
voulu égayer l'assemblée par une anecdote dont tu
étais l'héroïne Prince, dit le roi au conteur, ne
dites pas de mal de la maréchale L..., c'est une
femme digne de tous les égards et de tous les
hommages; c'est une femme de cœur, et le cœur
vaut bien qu'on fasse grâce k quelques légers
ridicules; tant de gens n'ont pas, pour faire oublier
les leurs, cette puissante recommandation. Sa
Majesté appuya sur ces derniers mots, et le prince,
confus et décontenancé rengaina son anecdote.
Le roi a bieo agi en faisant taire ce vieux
muscadin, répartit la duchesse; mais, au surplus,
Pierre, je me moque comme de colin-tampon et
tous ces beaux discoureurs qui n'ont que de
l'impudence et de l'ironie au service de leurs
semblables; mais ne nous occupons pas davantage
jury k ajourner un récipiendaire, il résulte que ce
récipiendaire doit pouvoir se représenter devant le
jury, exactement dans les condilionscù il se trouvait
lors de l'ajournement. S'il n'en était pas ainsi, la
faculté accordée par la loi au jury s'expliquerait
bieD difficilement. Prononcer l'ajournement d'un
récipiendaire, c'est lui demander un supplément
d'instruction sur on ensemble déterminé de con
naissances. Si 00 l'interroge d'après un programme
nouveau, c'est dénaturer le caractère de l'ajonrne-
raeot.
Je vous prie, monsieur, de vouloir bien afficher
la présente circulaire ad valvas.
Le ministre de l'intérieur,
Ch. Rogier.
CONSEIL COMMUNAL DE LA VILLE D'YPRES.
Séance publique du samedi, 29 mai i858.
Les objets k l'ordre du jour étaient très-variés.
Aussi la séance a-t-elle été très-intéressante.
M. Vanden Peereboom a fait un petit cours
d'histoire; il a parlé de M. Edgard Qoinet, de
Philippe de Marnix, seigneur de S" Aldegonde, du
duc d'Albe, de M. Diegerick etc.. etc.., an sujet
d'une pièce authentique trouvée dans nos archives
écrite et signée de la main du duc d'Albe, portant
ordre de percer la langue d'un fer rouge a un
hérétique qu'on devait exécuter, afio de le mettre
dans l'impuissance de blasphémer.
Puis le Conseil approuve un acte de location
publique de 107 hectares, 37 ares, 16 centiares, de
propriétés de l'administration des Hospices, au
prix de fr. 8,aoi-5o. Le bail qui vient d'expirer
ne donnait qu'on revenu de fr. 6,981-50.
Après quelques autres affaires de moindre im
portance le Conseil s'occupe du projet de con
struction d'un abattoir et il est donné lecture du
procès-verbal d'une réunion de la troisième com
mission, concernant cette importante entreprise.
Un plan est adopté par la commission comme
point de départ pour l'étude définitive du projet,
et des membres du Conseil sont autorisés k se
rendre eu diverses villes où existent des abattoirs,
pour étudier cette questioo.
M. Vanden Peereboom développe le programme
des réjouissances publiques pour la kermesse de
i858. Nous reviendrons sur cet objet réjouissant,
pour lequel il est accordé an crédit de 2,000 fr.
déjk inscrit au budget une majoration de 2,133 fr.
de ces bamboches 1) et songeonsk noire réception
de demain.
Notre réception Catherioerépliqua le
maréchal, se fera eu petit comité. Nous n'aarons
pas d'autres personnes que nos deux officiers. Tu
auras même soin, ma femme, de donner campo k
tes gens, excepté au cuisinier et k mon valet de
chambre, qui est, tu le sais, on homme sur la dis
crétion duquel on peut compter.
Voilk bien du mystère, Pierre.
Oh! vois-tu, Catherine, c'est qu'il m'est
venu une fantaisie dans la tête, et je veux la
contenter k tout prix.
Bah! fit la duchesse.
Oui, Catherine, une vraie fantaisie où tu dois
prendre un rôle; je te communiquerai mes idées
demain malin, lorsque tous mes préparatifs seront
faits.
A ton aise, mon Pierre; mais je suis vraiment
bien corieuse de connaître en quoi consiste une
fantaisie de maréchal de France.
Amédéb de Bast.
(Vérité.) Pour être continué.)
(1) Laer ou Lear, peintre flamand, qui vécut longtemps, A
Rome, dans l'intimité de Poussin et de Claude Lorrain. Les
Romains l'appelaient Bambozzo, A cause de sa laideur et de sa
difformité, et de IA ses tableaux fureut nommés bambocliades.
Le mot de bamboche passa dans le laugage ordinaire vers
l'époque de la République.