ACCIDENT D'après les nouveaux renseignements qui nous parviennent, les suites de l'acci dent arrive' lundi dernier sur le chemin de fer de Mons Manage sont plus graves encore qu'on ne l'avait cru d'abord. Plu sieurs personnes ont succombé leurs blessures; mardi soir, on évaluait déjà 21 le nombre des personnes qui ont trou vé la mort dans ce terrible accident. Voici les nouveaux détails que nous ap portent les journaux de Charleroi On lit dans un autre journal de Charleroi Mais k la kermesse aura-t-on de l'eau boire? J„a question se proposait d'elle-même, puisqu'il o'est pas donné a tout le monde de boire du vin; dans les circonstances la question des eaux potables présente on intérêt saisissant. Avec la sécheresse continoe, il y aura sous peu de temps, épuisement d'eau,et l'on parle de kermesse, de jeu de cartes, de ciseaux etc. Dans cette occurence, l'administration s'est enquis, s'il n'y avait aucun moyen de trouver une source capable d'augmenter l'eau dans les réservoirs destinés k fournir de l'eau a la ville. Une note a été adressée l'administration par un habi tant de cette ville, signalant un cours d'eau provenant des infiltrations travers les couches perméables des hauteurs du Moulin-Brûlé et s'écoulant le long du chemin de fer. Des expérien ces ont été faites et il en résulte qu'on pourrait disposer, avec l'assentiment de la direction du chemin de fer de la Flandre occidentale, d'une quantité d'un millier d'hectolitres d'eau potable en vingt-quatre heures, a conduire soit k l'étang de Zillebeke, soit au déversoir de celui-ci, soit même directement eu ville, mais par des travaux qui seront coûteux. Un rapport du collège sur cette affaire, est lu par M. Vanden Peereboom. Il conclut conduire les eaux provenant des infiltrations la tranchéedu Moulin-Brûlé, au déversoir de l'étang de Zillebeke, sauf k examiner si ces eaux pures et très-hygiéniques n'auraient pas assez de volume, pour mériter d'être directement dirigées en ville a l'aide de tuyaux soit en grès soit en fer, de façon a pouvoir fournir d'eau potable une grande partie de la cité, qui, pendant l'été, n'a pas toujours de l'eau de bonne qualité. Le Conseil adopte les conclusions du rapport qui demande k ce qu'on utilise les eaux de la tranchée pour les déverser dans les fossés de la ville. On pourra entretemps mieux apprécier leur volume et examiner, si elles sont assez abon dantes, pour en faire une distribution distincte. Un projet de règlement sur la police des prome nades publiques est soumis au Conseil par le Collège; il est renvoyé après quelques observations, k l'examen de la denxième commission. La première commission a été saisie de la ques tion de savoir,si en présence des résultats médiocres qu'offrait le concours communal du bétail gras, il y avait lieu de le maintenir. M. Beke, au nom de M. Van Alleynes, qui a dû quitter la séance, donne lecture du rapport qui conclut, pour de nombreuses considérations, a la suppression de ce concours, occasionnant des frais k la ville, sans produire aucun effet utile. Le Conseil, après avoir admis les conclusions de ce rapport, se sépare vers sept heures do soir. Le vif regret qu'éprouve la dépotatioo perma nente du conseil provincial d'Anvers d'avoir sonstaté, dans l'éoumération des grands travaux proposés en principe'k la législature, Y absence du canal de Turnhout Anvers depuis si longtemps promis par le gouvernement, a déter miné ce collège, en exécution de la mission qu'il tient du conseil, k faire une dernière et instante démarche auprès du département des travaux publics pour obtenir l'inscription de cet utile tra vail au programme qui vient d'être élaboré. SIR LE CHEMIN DE FER DE MANAGE A MONS. Oo écrit de Mous, 1" juin Hier soir, une épouvantable catastrophe est arrivée sur la ligne de Manage; voici les renseigne ments que nous avons pu recueillir k ce sujet; Le convoi était parti de Mons vers sept heures demie; 'a Bracquegnies, sa marche avait acquis sa plus grande vitesse, lorsqu'il rencontra deux wag gons chargés de coke, qui s'étaient détachés de la dation de Louvière ou de Bracquegnies, et parcou- raie°t 'a ligne dont la pente est très-rapide en cet endroit. Le choc fut terrible. La locomotive bondit au-dessus des deux waggons; les deux voitures qui la suivaient furent mises en pièces, et une troisième entamée. Qu'on se figure la grandeur du désastre! quand on songea k porter secours aux victimes, on releva neuf morts et trente-cinq blessés. DÉTAILS. Nons recevons sur cette catastrophe de nouveaux détails qui seront lus avec intérêt. Sept personnes ont été tuées sur le coup; cinq ou six sont mortel lement blessées; trente k quarante autres ont reçu des blessures plus ou moins graves. Une enquête judiciaire a été ouverte. La correspondance que voici rend un compte complet de cet affreux malheur Manage, 1er juin. Hier soir, vers huit heures, le train de voya geurs qui part de Monsa 7 h. 25 minutes, a éprouvé un terribleaccidententrelesstationsde Braquegnies et d'Havré. Voici, d'après les renseignements re cueillis tant sur les lieux que des voyageurs qui se trouvaient sur le train, quelques détails dont je puis vous garantir l'authenticité Au sortir de la station de la Louvière, dans la direction de Mons, la voie ferrée a une pente qui peut varier de 7 k 10 millimètres et qui se pro longe jusque près d'Havré; k la suite de quelques manœuvres faites k la station de la Louvière, x wagon-frein et 2 wagons de 10 tonnes chargés de coke furent lancés jusque sur la pente; malgré les efforts inouïs faites par l'ouvrier qui se trouvait au frein, il lui fut impossible d'arrêter les trois wagons qui, poussées par leur propre impulsion, descendirent avec une rapidité effrayante la voie sar laquelle arrivait le convoi venant de Mons. L'ouvrier préposé au frein, prévoyant qu'une ren- rencontre allait avoir lieu, sauta sur la voie et put ainsi échapper k une mort certaine, tandis que les trois waggons, dans leur course effrénée, allèrent se jeter sur le train de voyageurs qui arrivait k toute vitesse dans la direction opposée. Le choc fut épouvantable. La locomotive brisant les deux pre miers waggons, monta sur leurs débris et resta suspendue sur le troisième waggon. Le train de voyageurs était composé d'une vingtaine de voitures remplies d'une foule de monde qui était allée assister au deuxième jour des fêtes communales de Mons. Les quatre voitures de 3"classequi suivaient immédiatement la locomotive, furent littéralement broyéeset des voyageurs qu'elles renfermaient, sept furent tués sur-le-coup, cinq ou six mortellement blessés et un grand nombre recu rent des contusions plus ou moins graves. La famille de M. Dupont-du Fayt, qui revenait de Mons et se trouvait au convoi, fut préservée. Le docteur Andries, de Gharleroi, qui se trouvait aussi sur le train, s'empressa de donner, pendant toute la nuit, les premiers soins aux blessés. Le mécanicien et le chauffeur, qui auraient dû être les premières victimes, ont échappé par miracle et n'ont reçu que quelques légères contusions. Pendant toute la nuit, des trains spéciaux remorqués par des chevaux ont conduit les blessés k Mons. Je n'ai pu, jusqu'à présent, connaître les noms des victimes. Les voitu res de troisième classe qui se trouvaient en tète du train paraissent avoir seules souffert. On cite plu sieurs épisodes très-touchants Un voyageur qui se trouvait dans un des waggons détruits, me racontait qu'au moment du choc, un enfant de cinq ans avait été laQcé sain et sauf sur ses genoux, sans qu'il put savoir d'où il lui venait; ce n'est qu'après une heure de recherches qu'il put le remettre entre les mains de ses parents, qui avaient échappé heureusement comme lui. Une foule inquiète et terrifiée ne cesse de se porter sur le lieu de l'accident. Le nombre des morts de la catastrophe du chemin de fer de Mons k Manage, s'élève déjà k 21, y compris les 7 personnes tuées sur-le-coup. C'est le télégraphe qui nous a appris cette triste noavelle hier soir. Le Dombre des blessés est plus considérable encore que nous ne l'avions dit il s'élève k 52. Beaucoup ont été transportés k l'hôpital de Mons, qaelques-nns ont dû être soignés sur les lieux, ou k Manage. D'après les renseignements qui nous parvien nent ce matin, cinq ou six des blessés ont succombé. D'autres soot dans un état désespéré. La chaleur, qui est devenue intense, contrarie le traitement de la science. Plusieurs personnesde notre ville se trouvaient dans ce raalheureox train, entre autres un nommé Labey qu'on disait tué. Il est blessé et a pu être transporté k l'hôpital de Mons. Il va assez bien, au dire de son père qoi a été le voir hier. Le train se composait de 16 voitures de voya geurs. Les deux premiers waggons ont seuls été brisés et renversés. Il paraît que le choc a été épouvantable. Les cadavres sont littéralement aplatis. Une jeune fille vivait encore ou peu lorsqu'elle fat retirée. La malheureuse avait les deux caisses brisées. Elle montra du doigt un auneau d'or qu'elle portait k la main gauche, puis elle expira. Qaelques voyageurs du second waggon ont pu échapper en sautant sur la voie avant qu'il ne fût renversé. On a retrouvé sain et sanf un petit enfant, mais sa mère était morte. Un individu de Marchienne-au-Pont a été relevé sans blessures, mais complètement couvert de sang. C'était celui d'une femme k côté de laquelle il était assis, et qui a été broyée. NOUVELLES DIVERSES. Demain 6 juin, la musique du corps des Sapeurs- Pompiers se fera entendre au Parc, k midi. On nous écrit de Poperinghe, 1" juin Les membres du parquet du tribunal d'Ypres, accompagnés de médecins-légistes, se sont rendns dans notre ville, k l'effet de constater un infanticide commis au moyen de l'empoisonnement. Hier, la police avait arrêté la nommée Amélie Maekelbergh, ouvrière, âgée de 23 ans, Dée a Haringhe et domi ciliée k Poperinghe. Cette mère dénaturée avait versé, dimanche dans l'après-midi, du vitriol dans la bouche de son enfant, âgé de trois mois, et le pauvre petit malheureux est mort la nuit suivante après d'horribles souffrances. L'arrestation de la fille Maeckelbergb a été maintenue et celle-ci, après avoir subi un interro gatoire, a été transférée k Ypres. Ce crime a produit dans notre ville si paisible une grande émotion. Depuis quelques jours, la pleuropneumonie exsudative s'est déclarée dans l'étable du sieur P. Brutsaert, cultivateur k Watou; déjà une vache en est atteinte. Une question très-importante pour les habi tants de Saint-Josse-ten-Noode se trouve k l'ordre du jour du conseil de cette commune, aujourd'hui vendredi; il s'agit de la construction d'une église, ponr remplacer celle qui est située au bas de >a chaussée de Louvain; l'église actuelle a été créée lorsque la population s'élevait k 3,ooo habitants

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 3