des particuliers, des hospices et de tous les créan
ciers belges envers la France.
Celle somme a été payée au gouvernement des
Pays-Bas il a reçu une somme de i,65o,ooo fr.
de renies inscrites au GranJ Livre, ce qui représente
on capital de 53 millions. Le gouvernement bollau-,
dais a commencé la liquidation, mais elle était loin
d'être achevée en i83o.
C'est donc tort que, do chef de la dette fran
çaise, les traités de 133 i et de 1838 imposent a la
Belgique une charge annuelle de deux millions de
florins.
C'était une dette pour laquelle la France avait
versé, soit directement,soit par liquidation, le mon
tant au trésor des Pays-Bas, qui était débiteur
envers les créanciers belges, mais que jamais il
n'avait liquidée. On avait liquidé avec célérité
tootes les dettes appartenant aux Hollandais, mais
les enfants du second lit de la Néerlande avaient été
entièrement négligés; ils n'avaient rien reçu; nos
dettes étaient h liquider après quinze ans de com
munauté.
Malheureusement, lors du traité avec la Hol
lande, les droits de la Belgiquene furent pas défen
dus d'une manière victorieuse, puisque nous restâ
mes chargés d'une partie de la dette; mais dans le
traité qui intervint en 1842, la Belgique reçut sept
millious de florins, 2 1/2 p. c., qui devaient
servir liquider toutes les dettes.
Cette liquidation ne s'est pas faite. La Belgique
qui avait été si maltraitée sousle Gouvernement des
Pays-Bas, ne l'a guère été moins par le gouverne
ment belge. Il restaiten i848cinq miIlions de florins
ou onze millions de francs peu près de valeurs
non liquidées; ces cinq millions de florins, dans
l'embarras momentané où l'on se trouvait, furent
versés au trésor.
Ce versement fut autorisé sous réserve de tous
droits.
Et aujourd'hui, le ministère libéral-orangiste
vient soutenir qu'il y a déchéance, qu'il y a
prescriptions.
Le gouvernement français seul avait prononcé la
déchéance; les créanciers en ont été relevés par les
alliés et par tous les gouvernements qui se sont
succédé. Les termes fixés étaient simplement com
minatoires.
La politique nouvelle remet en vigueur la
confiscation de 1808 et 18 so. Il s'accroche b des
Le dîner, servi avec une élégante simplicité,
dura longtemps, et le vin de Champagne et le
dessert achevèrent de bannir la légère contrainte
qui ne laissait pas que de peser sur les deux officiers
aux gardes.
Les paroles devinrent plus vives, les sentiments
plus expansifs, les souvenirs plus alertes et plus
charmants. La maréchale donna le signal de cet
épanchemeot général en versant elle-même uoe
bouteille de vin de Champagne dans le verre de ses
convives, et en disant avec cette saillie militaire qui
était un des traits distinctifs de son humeur:
Mes officiers, vous m'avez fait boire du même
vin lejour de mes noces; je l'ai trouvé bonet je vous
en offre aujourd'hui buvons notre réunion, b nos
santés b tous et notre amitié!...
Le toast fut accepté, et les verres des quatre amis
se choquèrent dans le splendide hôtel d'Aiguillon,
comme autrefois dans la cantine des Porcberoos.
La convetsaiion, après avoir roulé longtemps
sur les bons contes et sur les anecdotes personnelles
du régiment des gardes, tomba sur l'émigration de
la noblesse. Les deux gentilshommes racontèrent
les douleurs, les soofTrances, les humiliations des
malheureux Français qui, rejetés de leur patrie,
dénués de tout, étaient forcés, pour soutenir
existence affreuse, de recevoir le morceau de pain
de l'avare étranger. Ils peignirent cette détresse
permanente et leur retour inespéré dans leur pays
points de forme, pour écarter les réclamations les
plus équitables, les plus légitimes; les intérêts des
Hospices mêmes ne trooveut pas grâce devant ce
rigorisme. Les cinq millious sont engouffrés dans le
trésor
Les attaques contre la Royauté continuent dans
les feoilles dont les patrons donnent la loi en la
ville de Gaod. Aujourd'hui nous lisons encore dans
la Broedermin
Le Journal de Bruxelles doit s'en faire une
raison, car malgré son attaque, la Broedermin
persistera a dire que, le ministère prend une mesure
déplorable, quand il veut faire doter la fille d un
Roi possédant tant de millions, par la bourgeoisie,
qui a de la peine a faire honneur ses affaires, et
par la classe ouvrière qui, loin de posséder quoi
que ce soit, doit s'imposer des privations.
Il y a plus, nous pouvoos donner au Journal
de Bruxelles l'assurance que la famille royale se
rendrait beaucoup plus populaire, si elle voulait
suivre le conseil de la Broedermin que si elle
acceptait cette somme de 25o,ooo fr., que nous
considérons comme une mesquine démonstration
des flatteurs [als eene behrompene vleijers-
betooging.)
Les organes de la presse libérale continuent, de
leur part, garder le plus grand silence sur les
outrages que les Broedermins prodiguent au Roi.
Uoe feuille radicale de Namur dit savoir de
source certaine que les jésuites organisent, pour le
mois d'octobre prochain, des cours de philosophie
et de sciences naturelles dans leurs collèges de
Namur, de Liège, de Gand et de Bruxelles. La
feuille namuroise est bien renseignée; seulement
elle l'est un peu tard pour ce qui concerne la
ville de Gaod, il y a près d'un an qu'un cours de
philosophie existe au collège de S1"-Barbe, et
quoique l'on ait été très-sévère sur les admissions,
ce cours a en de prime abord autant d'élèves que
celui existant l'université.
Les partisans de l'iutroduclion en Belgique de
l'enseignement obligatoire poursuivent leur pro
pagande. Jusqu'ici on s'était borné faire des
vœux en faveur de cette idée progressiveon
songe aujourd'hui l'implanter parmi nous par la
pression sur le pouvoir. Nous craignons que ce
avec des couleurs chaudes et vraies, et une sensi
bilité chevaleresque qui ajoutait h l'intérêt de leurs
tableaux.
Nous sommes revenus en France, le comte
de Senneterre et moi, dit le marquis de Sivry, non
comme des châtelains irrités, avides de rentrer dans
des biens jamais perdus, mais comme des enfants
dociles qui accourent après quelques brouilleries
pardonnées dans le giron de leur mère. Si je possé
dais encore ma petite terre de Vaox-Villars, que
j'avais quand j'étais capitaine aux gardes, je quit
terais la cour, j'abandonnerais le métier de sollici
teur, qui ne me convient pas, et j'irais planter mes
choux avec mon cher Senneterre, avec mon Pylade
et mon Meoechme cela suffirait notre ambition.
Nous sommes venus bien plus chercher uoe sépul
ture dans notre patrie que l'assaillir de prétentions
surannées et incompatibles avec le nouvel ordre de
choses. Oui, je le répète, ajonta le marquis de
Sivry, un petit coin de terre, une petite maison et
une petite pension, voilà ce que Senneterre et moi
regarderions comme une fortune.
Vous avez absolument oublié, mon cher
capitaine, dit le maréchal, qu'avant 1787 vous
aviez quatre-viogt mille livres de rente?
Que voulez-vous, mon cher maréchal... (il
se reprit), mon cher sergent, quand on a fait chez
l'étranger tous les métiers pour vivre avec honneur,
on s'estime fort heureux de devenir bon bourgeois
dans son pays.
dernier ne soit pas de lorce résister aux obsession,
des jeunes grognards de l'armée libérale.
VObservateur continue se déclarer contre cet,,,
utopie, mais son opposition n ariêtera pas le flot
qui monte. Nous avons même la conviction quere
journal n'aspire qu'à céder en courant. D'ailleurS)
Que voudriez-tons qu'il fit seul contre tous
Qu'il persistât dans son attitude? Nous u'y
comptons pas, quoique le compte-rendu suivant
d'une réunion de l'association libérale de Saint.
Josse-ten-Noode, que nous lui empruntons, laisse
percer des intentions peu bienveillantes a l'égard
de celle-ci
Lundi a eu lieu l'assemblée générale de l'asso
ciation électorale de Saint-Josse-ten-Noode, con
voquée pour examiner un projet de pétition
demandant b la chambre une loi sur l'instruction
obligatoire. La réunion était inoins nombreuse que
d'habitude; on y remarquait quelques personnes
n'apparteuant ni a l'association ni b la commune.
La séance a été longue, la discussion vive, quoi
que convenable josqu'b l'incident final de la
réunion. Plusieurs membres ont pris part au débat
les uus pour soutenir, les autres pour combattre le
projet de pétition. Parmi les premiers, M. Victor
Faider s'est distingué par l'intervention la plos
active. C'est au poin: de vue de la démocratie que
l'orateur a défendu la proposition de M. Tiber-
ghien. Les partisans de l'instruction obligatoire se
sont attachés b écarter de la discussion la recherche
des moyens pratiques concernant l'application du
principe.
On a voté d'abord sur la question de savoir s'il
y avait lieu de faire une pétition eu faveur de
l'instruction obligatoire. Ce vote s'est fait avec une
certaine confusion; plusieurs membres n'y ont
point participé. Toutefois, la majorité a été acqnise
au priucipe de la pétition. M. Lehardy de Beaulieu,
qui présidait, a voulu faire adopter ensuite le texte
de la pétition formulée par M. Tiberghien. Une
oppositiou très-vive s'est élevée. Quelques paroles
inconvenantes, prononcées par M. le président, ont
déterminé un orage qui a duré pendant quelques
minutes, et que M. Gillon, membre du comité et
bourgmestre de Saiot-Josse-ten-Noodeest par
venu b apaiser. C'est au milieu d'une émotion assez
forte que les personnes qui étaient restées dans la
salle, ont décidé qu'une commission rédigerait ut)
Mais le roi, mou capitaine, ne pourrait-il
pas étendre sur voos une faveur qui, après tout, ne
serait qu'une justice, demanda la duchesse?
Le roi, reprit M. de Sivry, est harcelé par
des troupes d'écervelés dont les exigences sont en
raison inverse de leurs services et de leur dévoue
ment; ces gens-lb se jettent sur la France comme
sur une proie, et crient bien haut pour faire adjuger
des dépens b des malheurs dont la révolution,
pour la plupart d entre eux, n'est pas la seule cause.
Le roi se trouve dans l'impuissance de satisfaire a
tant d ambitions effrontées et aussi quelquefois
tant de reelles infortunes. Il donne ce qu'il peut b
ceux qui réclament le plus haut, et tout est dit.
Quant b Senneterre et b moi, qui oe crions pas,
qui ne menaçons pas, on ne nous donne rieo; on
nous laissera dans l'obscurité, parce qu'on est con
vaincu que nous souffrirons sans nous plaindre, et
que notre dévouement au trône, notre fidélité au
roi ne dépendent pas du plus ou moins de succès de
nos sollicitations.
Le maréchal et sa femme échangèrent un regard
d intelligence. La résignation de ces deux braves
et loyaux gentilshommes avait été pressentie par
eux mais, ni le duc, ni la duchesse ne s'attendaient
b ce que cette résignation irait jusqu'à l'héroïsme.
Amédée de Bast.
[Vérité.) Pour être continué.)