4ime Année.
Mercredi 16 Juin 1858.
No 4,248.
7 3 S 10 JUIN.
LE PROPAGATEUR
POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN,
4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR
TROIS MOIS.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
POUR 5 MOIS.
REVUE POLITIQUE.
Décidemment, l'affaire du Cagliari est termi
née. Le Roi de Naples a payé une indemnité de
r5,ooo francs aux deux mécaniciens anglais,
et il a mis la disposition du représentant de
la Reine Victoria le navire capturé avec son
équipage. Pour mieux faire comprendre qu'il
accordait tout l'Angleterre et rien au
Piémontle Roi Ferdinandsans attendre
l'arrivée de l'ultimatum sarde, a remis M.
Lyons, pour en faire ce que bon lui semblerait,
le Cagliari et son équipage, de façon que lorsque
ultimatum sarde est arrivé, il était complète
ment sans objet.
C'était le seul acte de dignité qui lui fut
permis sous la pression violente du cabinet de
Londres. On suppose que l'Autrichequi
resserre de plus en plus son alliance avec
l'Angleterre, n'est pas étrangère aux conces
sions du Roi Ferdinand. Cet heureux dénoue
ment pour la politique anglaise a produit de
l'autre côté du détroit une impression très-
favorable et paraît devoir raffermir l'existence
du ministère Derby,
Les torys s'arrêteront-ils là dans la voie
tracée par lord Palmerston? M. Disraéli a dit
qu'ils ne s'étaient proposé d'autre but que de
préserver la paix. Toutefois, ils en ont atteint
un autre; ils ont puissamment encouragé la
révolution en Italie. Désormais, en effet, il est
acquis aux conspirateurs mazziniens et autres
qu'ils peuvent se servir sans crainte des paque
bots sardes pour porter leurs complots sur
toutes les cotes italiennes.
Les dépèches arrivées de l'Inde signalent la
prise de Bareilly, un des centres les plus im
portants de l'insurrection, tombé le 7 mai entre
les mains de sir Colin Campbell. Mais elles ne
disent pas ce qu'est devenue la garnison, que le
Times porte 10,000 hommes.
Ces mêmes dépêches font connaître que les
Anglais, qui occupaient tout le Rohilcund,
avaient publié une amnistie. Les mesures de
rigueur excessive, propres entretenir l'insur
rection de l'Inde, sont de plus en plus aban
données.
UNE FANTAISIE DE MARÉCHAL DE FRANCE.
II. Le repas de corps.
(Suite. Voir le n° du Propayateur.)
Par ce regard, ils se communiquèrent leurs pro
mis et leurs volontés, car les âmes généreuses et
^entablement nobles ont des langages inconnus
aQ vulgaire des humains.
Comment, mon capitaine, dit le maréchal
a'ec une intention qui fut très-bien saisie par sa
femme, vous n'avez rien obtenu, absolument rien?
Si fait, répartit le marquis, nous avons,
,l!re secours, une pension militaire de six
cents livres chacun, et cette pension sera définiti-
'emeot constituée prochainement. Cette médiocre
epave régulièrement obtenue, ajouta en souriant
e marquis, nous noos tiendrons pour satisfaits, et
Le Conseil communal battu dans une discussion
loyale qu'il avait lui-même provoquée, ne trouve
son salut que dans un silence très-significatif de sa
part.
Néanmoins en dépit du bon sens, de dos insti
tutions, des intérêts de ses administrés et de son
propre intérêt, il maintiendra.
Son organe le Progrès lance quelques boutades
dont nous voulons bien faire justice eu égard
l'importance de la question.
Il ne connaît pas, dit-il, dans quel bot ni pour
quel motif une école primaire libre et gratuite a
été érigée dans notre ville, tandis qu'il y existe
depuis 1843, une école communale gratuite.
Sans vouloir imiter le Progrès dans sa préten
tieuse curiosité et son désir déplacé de s'occuper
des affaires d'autruinous nous contentous de
savoir que le clergé comme d'habitude n'est mu
que par de nobles motifs et par de louables inten
tions; et comme il n'appartient a personne de s'en
enquérir, il suffit tout le monde de savoir que le
clergé a usé d'un droit qu'il possède en vertu de
l'art. 17 de la Constitution; or, il est reconnu que
celui qui use de son droit ne fait injure personne,
et qu'il y a de l'outrecuidance vouloir trouvera
y redire.
Mais, dit-on, l'établissement communal sup
pléait amplement a tous les besoins de l'instruction
gratuite
Pure hypothèse, qu'on nie peut-être encore
avec plus de droit qu'on ne l'affirme; fut-elle vraie
et admise par tout le monde, encore n'a-t-on rien
h voir dans l'acte que le clergé vient de poser ses
risques et dépens. Si le clergé demandait pour son
établissement un subside la caisse communale
alors MM. de la Régence, leur orgaDe et même les
contribuables en premier lieu, auraient le droit et
le devoir de rechercher jusqu'à quel point le
Douvel établissement est nécessaire ou avantageux
la cité, pour mériter cette faveur; puisqu'il ne
demande rien, il n'appartient qu'à ceux qui l'ont
érigé d'apprécier sou utilité.
Mais continue l'organe officiel de l'Hôtel - de--
Ville cette nouvelle institution fera concurrence
l'établissement communal:
Comme cette observation est précieuse dans la
bouche de ces hommes qui se posent magnifique
ment eu défeuseurs du libre examen, de la liberté
d'opinion, de conscience, d'instruction!
le roi ne nous reverra aux Tuileries que s'il a
besoin de ce qui nous reste de vigueur et de sang
pour le service de l'État.
La maréchale ne put maîtriser l'émotion que
cette profession de foi faisait naître eu elle et
prenant la main des deux officiers:
Vous êtes de braves gens, s'écria—t-elle, et
il faut que je vous embrasse.
Les officiers aux gardes se levèrent civilement
et reçurent l'accolade de la duchesse avec cette
douce et intime joie qui fait battre le cœur et
épanouir le visage.
Tout en devisant ainsi des choses présentes et
des choses passées, on atteignit minuit. C'était
l'heure ou nos pères finissaient le souper de famille
et cessaient de chanter les bonnes chansons de
Panard, de Gallet et de Collé; c'est l'heure aussi,
de nos jours, où l'on se sépare entre vieux amis
En vérité MM., la passion vous aveugle! Vons
vous proclamez hautement les amis des lumières,
vous protestez n'avoir en vue que la large exten
sion de l'instruction en général et spécialement
de celle des classes pauvres vous traitez le Clergé
d'ennemi de l'instruction de défenseur du droit
d'ignorance, et voilà que le nouvel établissement
d'instruction gratuite érigé par lui, vous porte
ombrage! Vous vous déclarez ses adversaires,
tandis que tous les hommes sensés s'en réjouissent
et y voient avec bonheur un moyen de plus pour
répandre abondamment l'instruction dans le
peuple!
Le mot de concurrence vous échappe avez-vous
peut-être des arrières pensées sur la solidité de
l'enseignement ou sur la moralité de l'éducation
que l'on donne dans l'établissement communal?
Si vous vous croyez inexpugnables sous ce rapport,
votre mot de concurrence ne trahit-il pas chez
vous une défiauce jalouse et un esprit de domina
tion exclusif?
Cette concurrence, dites-vous, est détestable
au point de vue de l'instruction vous voilà donc
devenus les admirateurs du monopole, les ennemis
de l'émulation Fameux libres examinateurs, allez
vantez encore les avantages de la libre discussion
et tout votre système de liber te hypocrite dont
vous ne vous servez que comme d'un masque pour
couvrir vos vraies intentions et pour opprimer
d'autant plus aisément la liberté d'autrui
Votre opposition an nouvel établissement aurait-
elle sa source peut-être, dans la crainte qui vous
tourmente que toute instruction qui n'est pas
donnée par les vôtres et sous votre direction, ne
peut être qu'une instruction incomplète, mauvaise,
détestable comme vous avez la politesse de le dire?
Mais MM.! vos serviteurs les plus dévoués, eux-
mêmes ne saurout jamais se persuader que vous
ayiez le droit d'élever vos prétentions jusqu'à ce
point d'outrecuidance d'aller croire que dans vos
têtes seules et dans celles des vôtres se trouve le
monopole de la science et de l'intelligence.
De grâce doDC MM. dites-le nous dans quel
but, pour quel motif déclarez-vous la guerre la
nouvelle école primaire gratuite? Voilà le secret
qu'il vous est donné de dévoiler, puisque c'est le
vôtre; si cependant secret il y ait encore, alors
que tout le monde dit hautement que vous ne vous
après un festin dont l'amitié a fait les frais et
auquel la concorde a présidé.
Mon cher sergent, dit le marquis de Sivry
en se levant, vous savez que je n'ai plus de famille
et que je n'ai jamais eu d'enfants auxquels je
puisse léguer les reliques chères et précieuses de
ma maison; vous me permettrez donc de vous
faire un cadeau qui aura bien quelque prix vos
yeux et qui restera parmi vos descendants comme
un témoignage de mon amitié et de mon admira
tion.
Et quel est ce cadeau, mon capitaine, de
manda le duc?
C'est l'épée de mon grand-oncle du côté
maternel, du maréchal de Catioat, répartit le
marqrtis; comme vous, Catinat était sorti des rangs
du peuple; comme vous, il obtint ses grades et la
plus haute dignité militaire par ses actions d'éc'