41 me Année.
No 4,249.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
LE PROPAGATEUR
POUR LA VILLE t 6 FR. PAR AN,
4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR
TROIS MOIS.
POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
POUR 3 MOIS.
PB. 33 S, 19 JUIN.
REVUE POLITIQUE.
Uo décret impérial du j4 juin a nommé ministre
de l'intérieur, M. Delangle, premier président de
|i cour impériale de Paris, en remplacement du
général Espioasse. Ce changement ministériel
réagirait-il sur les mesures prises par ce dernier
relativement h l'aliénation des propriétés des hos
pices, mesures que M. Delangle n'avait point
approuvées.
L'affaire des visites opérées par les croiseurs
britanniques sur des vaisseaux américains continue
b préoccuper vivement les esprits des deux côtés
de l'Atlantique. On signale ce sujet une dépêche
de lord Napier ministre anglais b Washington
en date du 21 décembre 1857, pressant le gouver
nement américain h tenir la main plus exactement
b l'exécution du traité de i84î sur l'abolition de
la traite des nègres. Le noble lord fait observer
que la plupart des navires négriers se couvrent
indûment du pavillon des Etals-Unis, que très-
souvent ils ont été construits et frétés dans les
ports de la Confédération, et que même ils sont
la propriété de citoyens américains. Il invite le
gouvernement fédéral b faire des efforts actifs
pour remplir ses engagements.
Cette dépêche de lord Napier ne paraît guère
avoir éveillé la sollicitude du cabinet de Was
hington avant les visites opérées dans le golfe de
Mexique. Mais aujourd'hui elle semble imprimer
aux avanies infligées aux navires américains uo
caractère de préméditation. Toujours est-il que
l'irritation va croissant aux État-Uois.
Il serait inutile dit VUnion de Washington, de
déguiser le fait que l'antipathie contre l'Angleterre
est uoe des plus fortes passions des Américains.
C'est une passion dont notre peuple s'est efforcé
sincèrement de se dépouiileravec une noblemagna-
nimilé; qui a perdu beaucoup de son aigreur et de
sa violence; qui depuis longtemps a passé de l'état
de flammeb'ùlaute celui de braiseétouffée; mais la
vieille passion existe toujours, et une légère provo
cation suffit b n'importe quel moment pour lui
rendre toute son ancienne ardeur.
S'il faut en croire le Dai/y-News, lord Napier
aurait donné l'ordre b l'amiral anglais dans le golfe
du Mexique de cesser les visites, en attendant des
instructions du gouvernement; mais le Morning-
Post annonce que deux vaisseaux de guerre ont été
expédiés des Etats-Unis avec la mission formelle de
capturer le Styx. Une collision pourrait d$nc avoir
lieu malgré les intentions essentiellement pacifiques
du cabinet de Londres.
Un rapport présenté au Sénat américain par son
comité des affaires étrangères conclut b ce que
la question du droit de visite soit réglée définitive
ment et sans équivoque entre les deux gouverne
ments, de manière a prévenir le retour d'agressions
semblables b celles qui ont eu lieu récemment.
L insurrection de Candie est complètement apai-
'ee. Les insurgés ont exposé aux commissaires turcs
eors griefs contre les autorités locales, et se sont
fetirés ensuite. La mort de l'évêque de la Canée
sous le bâton de Vely-Pacha et de ses sicaires se
confirme dans les circonstances que nous avions
précédemment rapportées.
Nous avons annoncé déjà plusieurs fois que
la compagnie concessionnaire du canal de Bos-
suyt jonction de l'Escaut et de la Lys) se
propose de demander la concession d'une voie
navigable qui doive joindre la Lys au canal
d'Y près.
MM. Parent et Schaken considèrent cette
dernière entreprise comme le complément néces
saire de la premièreaussi son exécution n'est
plus qu'une affaire de temps.
Le conseil communal de la ville d'Ypres
s'est occupé de celle affaire dans sa séance du
i5 mai dernier. M. le président filconnaître que
des études étaient en train de se faire et le con
seil fut d'avis de signaler la prolongation du
canal de Bossuyl par la Lys l'Yperlée comme
d'une haute utilité pour le sud de la Flandre-
Occidentale.
Nous nous fîmes cette occasion l'organe de
l'opinion publique en exprimant le désir que
notre administration communale se mil la
hauteur des intérêts de notre ville, que son action
ne se bornai pas signaler le projet comme
étant d'une haute utilité pour le sud de notre
province, mais qu'il employât toute son influence
dans l'intérêt de cette grande entreprise.
Nous venons de voir dans les annales parle
mentaires, séance du 16 Juin, que par une
pétition adressée la Chambre des Représen
tants L'administration communale d'Y près
demande que le projet de loi relatif l'exécu-
lion de divers travaux d'utilité publique
accorde au gouvernement l'autorisation soit
de construire aux frais de l'Etat, soit de con-
céder un canal de la Lysà C Yperlée canalisée.
La requête a été renvoyée la section cen
trale chargée de l'examen du projet.
Il serait intéressant pour tout le monde de
connaître les motifs sur lesquels le conseil com
munal a basé sa demande l'organe officiel de
l'Hôtel-de-ville ne comrnuniquera-t-il pas au
public le texte de la requête?
COMÉDIE DÉMOCRATICQ-LIBÉRALE.
M. L. Defré (Joseph Boniface) écrit ^Indé
pendance, par la voie du National, que, s'il s'est
retiré deux fois devant MM. Charles de Brouckere
et de Perceval, il n'en fera pas autant pour M.
Partoes, ministre des travaux publics. Il maintieut
donc sa caudidature et déclare qu'il marchera et
luttera avec ses amis, s'ils persistent b le soutenir.
Ou remarque, avec surprise, que certains jour
naux ministériels ont osé mettre en avaut la can
didature de M. Partoes sans l'assentiment préalable
de l'Association libérale de M. Verbaegeu, qui n'a
pas encore eu le temps de se prououcer b cet égard.
Si le différend que nous constatons est sérieux, la
lutte promet d'être chaude,question de température
a part; mais nous sommes de l'avis de ceux qui
croieut pouvoir annoncer dès b présent que M.
Défié et ses amis se retireront b temps devant le
parti ministériel, dow l'Association de M. Ver-
haegen constitue la principale force.
Ou nous assure que M. A Dubus, résistant aux
pressantes sollicitations de ses amis politiques, n'a
pas voulu céder son mandat de député bruxellois
b M. Partoes ou a M. Defré, par l'un desquels le
ministère aurait voulu voir sa place occupée b la
Chambre.
VIndépendance reproche amèrement b M.
Dubus de n'avoir répondu que deux fois b l'appel
nominal pendant tout le cours de la session. Si l'on se
rappelle que M. Dubus a été le candidat de Indé
pendance, 00 trouvera que la remarque du journal
ministériel est d'une sévérité un peu brutale.
P. S. L'Indépendance répond b M. Defré que
la prochaine élection n'est pas politique, que l'élec
tion de i85g sera politique et qu'alors M. Defré
pourra peut-être se présenter; que, d'ailleurs, elle
ne repousse point M. Defré, mais qu'elle n'appuie
que M. Partoes.
Si M. Defré n'est pas satisfait de ces explications
de la feuille ministériel le, il se montrera bien difficile.
Ainsi, M. Defré arrive toujours trop tard et est
renvoyé chaque fois b l'élection prochaine. Cela
peut durer de la sorte un quart de siècle et sa can
didature sera sans doute uu jour la plus respectable
du monde.
L'Indépendance engage M. Defré b accepter
loyalement le résultat du futur verdict de l'Asso
ciation de M. Verhaegen. M. Defré pourrait deman
der b l'Indépendance si elle se soumettra, elle aussi,
aux décisions du club. Ou ces décisions lui sont déjà
conuues, ou elle est bien déterminée b ne pas y
souscrire, sinon elle De se serait pas enhardie b
produire un candidat sansl'autorisation des hommes
b qui le corps électoral de l'arrondissement de
Bruxelles semble avoir délégué sesdroits politiques.
Le gant est jeté par le ministère aux jeunes
grognards, qui veulent que M. Boniface Defté
succède b M. Anspacb dans la Chambre des Repré
sentants. Ce matin l'Indépendance notifie aux
avancés cette décision, d'après laquelle la candi
dature de M. Partoes, ministre des travaux publics,
sera appuyée parle cabinet. L'Indépendance pro
fite de cette occasion pour tancer vertement M.
Dubus qui paraît ne pas être dans les boones grâces
du ministère. Au lieu d'imiter certain député de
Bruxelles, dit le journal ministériel, et de répon-
dre deux fois b l'appel nomiual pendant tout le
t) cours d'une session, M. Partoes gardera dans le
Parlement les habitudes de travail et de régula-
rité qui ont présidé b toute sa carrière.
Mais ce n'est Ib que le petit côté de la question
le point important est celui de savoir ce que fera
le jeune libéralisme, s'il laissera encore une fois
tomber M. Defré sous le poids du ridicule. M.
Boniface a, dans ces derniers temps, multiplié ses
brochures contre le clérical; il en promet encore,
et tout ses efforts paraissent ne devoir aboutir qu'à
uoe nouvelle déconfiture. Soyez donc Booilace
pour que le ministère et M. Verhaegen vous jouent
sans cesse des tours de leur façon.
On a été très-surpris de lire dernièrement dans
les feuilles étrangères, que le gouvernement belge
venait d'adresser b la confédération suisse une
série de questions sur l'organisatioo de l'instruction
primaire dans les cantons helvétiques.
Cette enquête aurait semblé avoir un but si la
question de l'instruction primaire était b l'état de
problème. Mais voila tantôt seize hds qu'elle est
résolue et de toutes les questions d'intérêt général