41me Année. Mercredi 30 Juin 1858. No 4,252. ??.2S, 30 Juin. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. trois mois. CONSTITUTION BELGE. POUR le DEnORS fr. 7-50 par an, 5 fr. POUR 6 mois, 2-75 POUR 5 MOIS. revue politique. Le gouvernement anglais a reçu une dépêche contenant des nouvelles de Bombay, du 5 juin, d'après lesquelles le général Rose se serait emparé deCalpee le 25 mai, et Chundarec aurait été repris sor les rebelles. Les insurgés ont attaqué Gwalior et l'ont mis au pillage. La dépêche ajoute que M. Manson, agent politique dans la partie sud du pays des Mahratles, a été assassiné, et que des troubles çraves existent encore dans le royaume d'Oude. Une lettre de Londres, du 26, mande au Pays jue le gouvernement avait reçu, par une dépêche de l'Inde, avis que le général en chef venait de renoncer faire une campagne offensive d'été. La situation des troupes britanniques est telle, par suite du climat et des maladies, que, sur 6,000 hommes qui ont été laissés au mois de mars h Lucknow pour défendre la ville, il n'en reste plus que 2,000 en état de porter les armes les autres ont succombé ou sont atteints de la dyssenterie. Les rebelles, que le mal n'atteint pas, semblent redoubler d'énergie et dirigent contre les troupes anglaises des attaques continuelles. Le départ de renforts, qui devait avoir lieu dans le courant du mois de juin, a été ajourné. Les dernières nouvelles de Chine nous appren nent que le commissaire chinois h Canton a éludé toute espèce d'entrevue avec les représentants des puissances européennes. Le parti de la guerre pré vaut et les Cantonnais insultent les alliés coups de pierres. Un soulèvement semble se préparer. Le commissaire a félicité les États-Unis d'Amérique de l'isolement dans lequel ils sont restés; néanmoins l'escadre américaine a suivi les forces alliées dans le golfe de Petcbeli. L'escadre russe est attendue; on a reconnu la nécessité d'une attaque simultanée. Les derniers événements de l'Herzégovine et les troubles les plus récents de Candie paraissent avoir appelé l'attention sérieuse des gouvernementseuro- l'.NE FANTAISIE DE MARÉCHAL DE FRANCE, III. La giberne du garde-française. ^Scite p.t fin. Voir le n° 4»25o du Propagateur.) La revue terminée, ou entra dans la maison, dont 011 parcourut tous les appartements; rien n'y était changé: les mêmes ameublements, les mêmes tableaux, les mêmes tentures s'y retrouvaient encore. Lae ebose frappa surtout M. de Sivry, en entrant datis son cabinet, où il avait passé la nuit travailler a écrire la veille de son départ pour l'émigration; retrouva un Ovide ouvert sur son bureau et précisément la même page qu'il avait lne avant de monter cheval pour fuir sa patrie. Oh! ceci est trop fort, s'écria le marquis de "rv qui, bout de son émotion, se mit h fondre en larmes. Est-ce un songe! est-ce une illusion! Mu,.je (g jouet d'un délire fiévreux De grâce, oh grçce, mon cher maréchal, dites-moi si je suis 'en éveillé, e'claircissez-moi tout ce mystère, je '0Q! eD supplie. péens sur la situation des sujets chrétieos de l'empire ottoman. Les cabinets des grandes puissances au raient décidé,si nousencroyonsunecorrespondance du .Pays, de porter la question devantla conférence de Paris. D'après une correspondance de Trieste adressée au Constitutionnel, le débarquement continuel de troupes turques dans le port deRaguse était devenu pour la population monténégrine un sujet d'in quiétude et de préoccupation.Cette correspondance contient, en outre, une pétition que les malheureux paysans de trois villages de l'Herzégovine ont adressée aux consuls européens pour invoquer humblement leur protection contre les Turcs maudits et malfaiteurs qui leur ont pris et mangé tout ce qu'ils possédaient. D'après une correspondance de Beyrouth, le vice-cousul de France Sidon a été insulté par quelques musulmans qui se sont permis des iuvec- tives contre lui et contre son gouvernement. Un rapport sur celte affaire a été sur-le-champ envoyé Beyrouth. Aussitôt le consul général de France Beyrouth est parti sur un bateau vapeur de guerre français. Il est revenu quelques jours après, ayant réglé celte affaire et ramenant prisonniers les prin cipaux individus impliqués dans cette affaire. •- Les catholiques étaient en possession de leur foi, de leur culte, de leu.s sentiments religieux, depuis des siècles, lorsque la Constitution belge fut votée. Ils avaient résisté Joseph le Philosophe, aux sans-culottes impies et Guillaume le Protestant, afin de conserver intacte la Religion qu'ils avaient reçue de leurs pères et qui était pour ainsi dire identifiée leurs mœurs. La Constitution de 1831 fut reçue avec enthou siasme parce qu'elle délivrait la Religion de la tyrannie hollandaise et lui restituait sa liberté naturelle. Le plus grand mérite de cette loi fonda mentale fut, aux yeux des catholiques, la manière doul elle sauvegardait leurs intérêts religieux. Si la Constitution eut été conçue ou interprétée en i83o Rien de plus aisé, répliqua le duc. Et prenant, dans un des tiroirs du bureau, une vieille giberne des gardes-françaises: Je vous ai promis, mon cher marquis, con- tinua-t-il, une pièce de mon équipement de sergent aux gardes; voici cette pièce, c'est ma bonne et vieille giberne. Elle conserve encore trois cartou ches, sans balles, qui devraient,mon avis, prendre place dans votre blason. Que voulez-vous dire, mon cher maréchal? Je vais vous rafraîchir la mémoire du fait. En 1786, la cherté du pain avait causé, dans Paris, quelques séditions. Le régiment des gardes reçut l'ordre de veiller au maintien de la tranquillité publique et au respect dû la loi. Un jour vous fûtes désigné pour commander un détachement dont je faisais partie en qualité de sergent. Le colonel vous avait enjoint d'agir avec vigueur et il s'agissait de marcher sur le faubourg Saint-Antoine, où des groupes menaçants se montraient. Mes enfants, nous dites-vous dans le chemin, ôtez les balles de vos cartouches et n'y conservez que la poudre. Si nous sommes obligés de tirer sor le dans un sens hostile aux institutions catholiques, elle eut été repoussée par le pays avec autant d'horreur que le joug de Guillaume. Cette Con stitution accordait aussi toute liberté aux libéraux mais il était entendu que chacun agirait sa ma nière, sans vexer, sans gêner son voisin. Depuis i84oépoque laquelle le fameux axiome de M. Devaux La division fait la force la discorde fait le bonheur! fut accepté avec bonheur par tous les ennemis de notre indépen dance comme par les libéraux doctrinaires, la Constitution a été entendue dans un sens tout fait différent. Aujourd'hui le libéralisme maçonnique torture notre pacte fondamental pour en tirer des consé quences qu'il ne renferme pas, et cela dans l'inten tion unique de blesser les intérêts que cette suprême loi est destinée sauvegarder. C'est là une manœuvre non-seuleraeut déloyale et injuste, mais aussi anti-patriotique, qui ne tend rien moins qu'à soulever de nouveau les questions délicates résolues en i85o et ouvrir la voie aux plus tristes, aux plus misérables discordes. Le but que poursuivait le gouvernement hollan dais, c'était de subordonner la Religion, l'Église l'Étaten un mot d'introduire en Belgique le système protestant; c'était le but de Joseph II, et c'est le même que poursuit aujourd'hui le libéra lisme maçonnique sous une forme plus tranchée et plus tyrannique encore, en Belgique comme dans le Piémont. SI le libéralisme maçonnique espère imposer son joug intolérant la Belgique, en retournant contre les catholiques les libertés que ceux-ci ont admises de bonne foi et respectées avec fidélité, il se trompe. Qu'il agisse d'ailleurs comme bon lui semble. La nation belge est catholique aujourd'hui comme elle l'était jadis, et le principe contraire sa foi et ses institutions, qu'il s'appelle Réforme, José- phisme, Révolution, Orangisme ou Maçonnisme, viendra toujours se briser contre l'attachement héréditaire que nos compatriotes ont voué leurs antiques croyances et aux lois qui ont fait le bonheur de leurs pères. peuple, nous lui ferons plus de peur que de mal, et nous n'aurons pas nous reprocher d'avoir versé du sang français. Nous obéîmes avec joie, et nous marchâmes gaiement contre l'émeute, qui, au surplus, se dissipa autant par vos exhortations que par le reflet de nos baïonnettes. Cette action et ces paroles, mon cher marquis, ne sont jamais sorties de ma mémoire, et ces cartouches m'ont toujours été chères, puisqu'elles me rappelaient un trait de civisme qui vous honore. Mon ami, répondit le marquis, je ne me rappelais pas cet épisode de notre contubernalité militaire, mais ce que j'ai fait, vous l'eussiez fait ma place. Avec ces trois cartouches historiques, reprit le maréchal, il y a la dédicace que l'amitié vous fait de cette giberne... Lisez... Le marquis prit le papier qui lui était présenté- C'était un acte ootarié, par lequel la maisou de Vaux-Villars, avec les terres et dépendances qui y étaient annexées étaient rachetées par le marquis de Sivry et le comte de Senneterre, moyennant la somme de 100 mille francs payés comptant.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1