41 me Année.
No 4,255.
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATIIOLIQU.E. CONSTITUTION BELGE. an, 5fr. pour 0 mois, 2-75
7ÎÎ.3S, 10 Juillet.
EXPIATION.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an, polr le dehors fr. 7-50 par
trois mois. 1,0111 mois.
revue politique.
L'accord paraît s'être enfin établi entre les puis
sances naguère si profondément divisées au sujet
de l'union ou de la séparation des deux Princi
pautés danubiennes, et ce serait l'Angleterre doDt
je plan aurait rallié les opinions opposées de la
Porte et de l'Autriche d'une part, de la France et
de la Russie de l'autre.
En attendant que le fait se confirme, on rattache
ce résultat h la haute intervention du roi des Belges
qui dans son dernier voyage Londres aurait dé
cidé l'Angleterre k des concessions qui ont égale
ment déterminé celles de l'Autriche.
Le voyage de la Reine Victoria Cherbourg
confirme d'ailleurs et consacre le rétablissement de
la bonne entente entre les gouvernements britan
nique et français.
Toutefois la question du Monténégro reste encore
pendante et donne lieu aux conjectures sinistres des
pessimistes. On parlait dernièrement d'un fait très-
grave impliquant de la part de la Russie une adhé
sion la politique de la France. C'est la demande
faite par le capitaine d'une frégate russe qui,
récemment arrivé dans l'Adriatique, se serait placé
sous le commandement de l'amiral français. En
revanche, la Gazelle autrichienne annonce que
la Prusse aurait adopté la politique austro-aoglaise
dans l'affaire du Monténégro.
La situation devient également plus tendue entre
les parties engagées dans le conflit du Schleswick-
Holstein. Tandis que la Confédération Germanique
menace le Danetnarck d'une intervention k main
armée, la France ne paraît point éloignée k agir en
sens contraire au cas où, k son point de vue, la
Diète viendrait k empiéter sur les droits du Dane
tnarck.
Aux Indes la lutte se poursuit des deux côtés
avec uueégale ténacité, avecun mêmeacharnement.
L'événement militaire le plus important de la
seconde quinzaine de mai est la prise de Kalpi (ou
Calpée) dans la province d'Agrah, qui a été enlevée
par le corps du général Rose après une lutte très-
énergique. Les insurgés ont évacué, de nuit, la
ville et le fort, et tiennent aujourd'hui la campagne.
Mais il n'y a pas que les événements des contrées
lointaines qui tiennent le monde politique en éveil.
A l'élrauger la situation de Dotre patrie excite
aussi de sérieuses préoccupations. On s'inquiète
juste titre de celte alliance monstrueuse contractée
naguère entre le libéralisme gouvernemental et la
démagogie révolutionnaire. Un publiciste français
émiuent demande, dans une correspondance de
Paris, si le ministère belge n'avait pas lu la fable de
homme et du cheval. Le cheval veut se venger
do cerf, il appelle l'homme son aide. Celui-ci
accepte de grand cœur sa proposition, fabrique un
'corsune bride, une selle, des éperons, bien
étendu dans le plus grand intérêt du cheval. On
«ire en campagne, on court le cerf, il est atteint,
1 est forcé, on soone l'halali, grande joie! Mais
deputs ce temps le cheval est resté bridé, sellé,
e' 'I porte l'homme sur son dos.
Regardez votre ministère la bouche, con-
',noe le même correspondant, cherchez sur son
os> examinez ses flancs labourés, et vous trouverez
morale de la fable. Les honnêtes gens, hélas! ont
-e rôle du cerf, mais la Révolution est le cava-
J-r et votre ministère est le cheval. Que la bêle le
'6Ul 'e ou qu'elle ne le veuille pas, il faut qu'elle
jç8 ej ainsi votre ministère est obligé d'adopter
candidat démocratique. Il avait cru que la
*°i Qti°n rendai' des services; il n'en est rien,
16 'es vend. Quand on s'est livré elle, quand
elle vous a bridé, sellé, sanglé, il faut marcher où f
elle vous mène.
Expiation, tel est le titre de l'un des nombreux
articles dont le National, triomphant, bombarde
VObservateur déconfit. Dans le National, et au
point de vue de la feuille démagogique, le mot
n'a qu'un sens très-secondaire. h' Observateur est
battu, il expie le lendemain ses redomontades de la
veille voilk ce que veut dire le Nationalmais
c'est prendre la question par le petit bout.
ExpiationUn sens bien autrement philo
sophique, une signification bien plus élevée s'atta
che ce mot qui est en effet le mot de la situation,
et qui se présente instinctivement la pensée de tous.
Oui, l'émeute électorale bruxelloise, résultante
de l'émeute anti-parlementaire du mois de mai
1857, est en réalité, charge du libéralisme minis
tériel, l'éclatante expiation de celle-ci, avec quelque
chose de plus: la platitude et l'avilissement d'un
soufflet consenii.
Ce M. Verhaegen, encore tout criblé des ironies
et presque des buées de son auditoire, qui, a peine
sa honte essuyée, grimace le sourire k son propre
sacrificateur, et tend les bras au même homme qu'il
proscrivait tout k l'heure; ce superbe tyran qui ne
sait même pas descendre du trône avec quelque
dignité pour faire place k son maître!
Ce comité de l'Association, signant au candidat
définitif un brevet de grandeurs sans pareilles,
après avoir déployé des efforts surhumains pour le
faire échouer
Ce gouvernement qui relève tranquillement son
mort, déjà tué par les petits clubs des Jacobins
avant de passer par la formalité de l'Association-
ruère, et qui s'attèle k la queue de la démagogie
triomphante!
C'est plus que l'expiation; c'est le dernier degré
de la prostration et de l'aplatissement.
(Bien public.)
Le superbe discours du phraseur Boniface
fait réfléchir /'Observateur. Quel changement
du jour au lendemainOn pourra juger de la
situation du ministère par l'état d'abattement
et de prostration de son organe quasi-officiel
On ne saurait, dit /'Observateur, trop
insister sur cette considération, que tous les
efforts qui seraient tentés en vue d'affaiblir le
cabinet, même sous prétexte de stimuler son zèle
et d'activer sa marche, ne tourneraient qu'au
profit de la politique cléricale. Personne ne
saurait le contester sérieusement si les avancés
parvenaient, en poussant dans un mauvais cou
rant l'opinion publique égarée, entraver le
ministère libéral, ce n'est pas au profit de ce
qu'on appelle pompeusement l'heure qu'il est
le libéralisme progressif qu'une modification
aurait lieu dans la direction du gouvernement.
L'expérience est là pour nous apprendre en
faveur de quelle opinion un changement se
ferait. Le ministère actuel aurait nécessaire
ment pour successeur une administration beau
coup moins énergique et moins décidée; et un
ministère de transaction, formé dans les idées
de celui qui arriva au pouvoir la fin de i852,
servirait fatalement de transition, comme en
i855, un cabinet clérical. Nous ne prêterons
jamais la main, pour notre part, des combi
naisons de cette espèce.
Ces lignes larmoyantes peuvent se passer de
commentaire elles sont l'aveu catégorique, la
confession publique d'une situation que l'on
chercherait vainement a dissimuler. C'est un
véritable désastre.
tte-o-".
On poursuit avec une grande activité, dans les
régions officielles, les travaux préparatoires de la
vaste enquête relative k la condition des classes
pauvres en Belgique, enquête qui doit servir de
base au futur projet de loi d'ensemble sur la charité
publique et les établissements de bienfaisance. Les
éléments de cette question se réunissent au dépar
tement de l'intérieur; de son côté, le ministère de
la justice en a été également saisi, ainsi que la
commission centrale de statistique. On pense,
toutefois, que le cabinet n'attendra pas que l'en
quête ait été achevée pour saisir la législature d'un
projet de loi interprétatif de l'art. 84 de la loi
communale. (Gaz. de Bruxelles.)
--rr- 1
M. le général Berten, ministre de la guerre,
prenant en considération la précoce maturité des
récoltes et les besoins de l'agriculture, a résolu de
retarder l'époque fixée pour l'envoi des troupes au
camp et a autorisé les chefs de corps k accorder des
congés de deux mois aux miliciens dont la présence
serait indispensable pour les travaux de la moisson.
La résolution ministérielle a été notifiée aux chefs
de corps par une circulaire du 5 juillet.
Le nombre des congés k accorder n'a pas été
fixé par le ministre; ce sera aux chefs de corps a
concilier en cette circonstance les besoins du service
avec les intérêts de l'agriculture. Les congés seront
accordés de préférence aux plus anciens miliciens;
ceux des permissionnaires qui appartiennent aux
régiments désignés pour prendre part aux manœu
vres du camp de Beverloo, devront être rentrés
sous les armes le i5 août. (IdA
CONSEIL PROVINCIAL DE LA FLANDRE-OCCIDENTALE.
Séance du G juillet.
Après le discours d'ouverture du gouverneur
intérimaire, M. Vrambout, le conseil s'occupe de
la formation de son bureau définitif. Ont été
nommés MM. Coucke, président; Van de Walle,
vice-président; Merghelinck et de Nieuport
secrétaires.
acte officiel.
Par arrêté royal du 16 juin M. P. Donny,
receveur des contributions directes et accises
Ostende, est, sur sa demande, démissionné de
ses fonctions, avec faculté de faire valoir ses
droits la pension de retraite.
nouvelles diverses.
Le Roi et la famille royale étaient de retour
mercredi au soir au château de Laeken.
Le passage sera intetroinpu sur le ponceau
établi sur la route de Poelcappelle k Eesseu, pen
dant i5 jours, k partir du 12 de ce mois, pour