sible prétention. Dieu seul, selon la légende, a pu
dire la mer Tu n'iras pas pins loin.
Cesser donc de vous plaindre de votre queue, et
nous vous dirons eo finissant ce que nous vous
disions en commençant Vous récoltez ce que
vous avez semé. Nous trouvons que la moisson est
bonne, et nous dirons ceux que vous reniez
aujourd'hui, que vous voulez arrêter Persévérez
et marchez!
own i»
Voici la lettre de M. Defré l'Observateur
Monsieur le rédacteur en chef de VOktsrvattar,
Dans votre numéro du 8 juilletvous
donnez aux paroles que j'ai prononcées
i Association libérale, une interprétation contre
laquelle je dois protester.
Je suis aujourd'hui ce que j'étais avant
Sélection.
Je n'ai voulu répudier aucun des amis ni
aucun des journaux quipendant la lutte
électorale, ont soutenu ma candidature contre
vos attaques peu loyaleset je les remercie
publiquement de leur concours actif et bien
veillant.
Je remercie spécialement le National, qui
m'a défendu contre vous, monsieur.
Vous m'aviez renié et vous ne me défen
dez aujourd'hui que parce que vous croyez que
je manque de cœur et de reconnaissance.
Veuillez insérer, etc., etc. L. Defré.
Les journaux de toutes nuances ont été forcés
d'emprunter Y Observateur le compte-rendu de
la fameose séance de l'Association libérale de
Bruxelles, où la candidature de Boniface- Defré a
été l'objet d'une discussion si orageuse. Ce compte-
rendu n'était rien moins que fidèle. La Gazette
de Liège publie aujourd'hui une correspondance
de Bruxelles où cette mémorable séance est pré
sentée sous un jour très-pittoresque. L'impartialité
libérale de Y Observateur avait eu soin d'élaguer
de son compte-rendu tous les incidents qui ont
marqué les funérailles politiques de M. Verhaegen.
Nous laissoos parler le correspondant
M. Verhaegen parle après M. Goblet. Le grand-
maître condamne la politique du cœur et préconise
celle de la têteson début soulève une véritable
tempête de cris, de rires et de protestations, et pas
le plus petit iodice de la physionomie du débat
dans Y Observateur. M. Verhaegen parle ensuite
de ses services; il affiche un grand dédain pour la
reconnaissance publique, (tout en se plaignant de
ne pas en être l'objet,) et une explosion de mur
mures couvre sa voix en ce moment. Pas le moiodre
mot de tout cela dans Y Observateur. M. Ver
haegen reprend sa harangue quand le calme est
quelque peu rétabliet lorsqu'il fait l'aveu
qu'étant, lui, ministériel, toute l'Association doit
l'être aussi, un déluge d'imprécations et de huées
éclate dans la salle. Pas un iota de la chose dans
Y Observateur. Je me trompe, et je me hâte de
rétablir la vérité Y Observateur intercale dans
son compte-rendu cette adorable parenthèse
(bruit, interruption). Voila avec quel art l'organe
de MM. Frère et Verhaegen dramatise les débats
du libéralisme. Ah! s'il s'agissait de réunions
catholiques!
Avant d'être publiés, les discours ont été retou
chés a loisir. Je n'ai pas reconnu dans YObserva-
teur les véritables phrases de M. Verhaegen telles
qu'elles m'ont été rapportées par des hommes
impartiaux qui les ont recueillies. Je vais tâcher de
reproduire fidèlement quelques incidents que l'on
m'a aussi racontés. C'est d'un témoin auriculaire de
l'aubade libérale de la Maison des Brasseurs que je
tiens ces renseiguements; j'écris sous sa dictée:
M. verhaegen (visiblement ému et essnyant
la sueur qui coule de son front.) Je vais vider mon
sac... Je ne vous dois rien, je n'ai jamais rien
demandé... vous m'entendrez jusqu'au bout...
(Assez! assez!)
C'est bieu assez que les journaux catholiques me
traînent dans la boue, sans que mes amis politi
ques rue jettent encore la pierre. Si je gêne qu'on
le dise, je suis prêt a me retirer. Aussi bien la vie
publique me dégoûte. (Bruit, huées.)
voix nombreuses. Allez-vous en
UNE voix. Frère blague, relirez-vous, ce ne
sera pas un mal. (Explosion nouvelle de murmures
d'une part et d'approbations de l'autre.)
m. verhaegen. On veut jeter la désunion
parmi nous. (Réclamations générales.)
une voix. C'est vous qui voulez uous désunir
(Ooi.'oui!)
une autre voix. Pas de ministériels quand
même. (Bien! très-bien!)
m. verhaegen. Ce sont des roueries cléricales!
(Un tapage inexprimable a lieu et c'est grand
peine que le Grand-Maître trouve le moyen de se
faire entendre encore. La sueur ruisselle de son
front.)
L'orateur, rajustant ses lunettes sur son nez,
reprend son discours avec force.
m. verhaegen. Depuis n5 ans, je me suis
dévoué corps et âme la chose publique; j'ai usé
ma santé et dépensé mon argent.
UNE voix. La Brabançonne! (Bravo! bravo!)
PLUSIBURS voix (entonnant la Brabançonne
Qui l'aurait cru de l'arbitraire
m. verhaegen (avec colère). Vous fiuirez par
faire dire avec raison par nos adversaires que la
gauche n'est bonne que dans l'opposition et qu'elle
ne fait que des sottises étant au pouvoir.
une voix. Oui, et qui plus est vou$ les votez!
(Bravo! bravo!)
m. verhaegen. (après avoir ramassé et nettoyé
ses lunettes) essaie de reprendre sou discours, sans
cesse interrompu. Il dit Qui m'interrompt là-bas?
quel est celui qui in'apostrophe parce que je
défends la candidature de M. le ministre des tra
vaux publics? qu'il vienne ici afin que je puisse le
regarder en face! (Allons donc! bruit.)
UNE voix. J'arrive!
Eo ce moment, un gros monsieur s'ouvre un
chemin, renverse tout sur son passage et se préci
pite auprès de l'orateur.
une voix. C'est l'avocat G. de Q. (Hilarité.)
m. l'avocat g. deq. Oui, c'est moi, et après?
[Nouvelle hilarité.] Donc, M. Verhaegen, c'est
moi qui vous ai interrompu, et je vous dis que c'est
une infàmie de vouloir écarter M. Defré. Je vous
dis cela en face, ê'es»vous satisfait? [Très-bien!
très-bien Longs applaudissements.]
m. verhaegen continue son discours sur un
ton très-patelin. [Des protestations éclatent de
tous côtés; finalement l'orage gronde tellement
que la voix de l'orateur devient impuissante 'a se
faire entendre. M. Verhaegen est obligé de faire
une longue suspension pour permettre l'assemblée
de reprendre baleine et de se calmer.]
Sur toutes les aspérités de la discussion l'organe
du libre-examen garde un religieux silence.
A quoi nous oblige cependant une scrupuleuse
impartialité dans des cas donnés!
Après le gigantesque fiasco de M. le président,
M. Goblet a repris la parole, et ensuite MM. de
Perceval et Jones, tous trois en faveur de la can
didature-Boniface. Ici encore Y Observateur omet
d'eolrelarder les allocutions de ces messieurs des
accentuations 8pprobatives dont elles ODt été
gratifiées par la grande majorité du club. Après
chaque période de phrase, MM. Goblet et de
Perceval étaient obligés de faire une pause, non
pour permettre l'assemblée d'éternuer ou de se
moucher, mais d'applaudir tout rompre les fleurs
de rhétorique qui tombaient dru comme grêle sur
la tête du grand citoyen, du Paul Louis-Courrier
belge [ce dernier trait n'est-il pas un peu risqué?]
En un certain endroit de son discours, M. de
Perceval parle do piédestal trop élevé que M.
Defré [Boniface] avait fait 'a la statue de certains
hommes de la gauche, et Y Observateur passe sous
silence cette petite épigramme du député démo
crate. Trouverait-il que ce piédestal est réellement
de trop, ou bien ne l'a-t-il pas mis en scène,
supposant qu'il y avait anguille sous roche, c'est-
à-dire ironie intentionnelle de la part de l'orateur
opposant? Le cas est difficile apprécier.
Comme bouquet, il y a eu un débat sur la clôture
auquel M. Verhaegen voulait prendre part, mais le
cataclysme libéral qui avait emporté son prestige
et son auréole, avait exténué l'infatigable orateur
maçonico-ministériel. L'Observateur constat
ainsi l'impuissance des poumons du grand inventeur
de la dîme et de la main-morte
M. Verhaegen se lève pour parler contre la
clôture; mais, épuisé par la fatigue, il renonce
la parole.
Amen! Ainsi finit la comédie. Quelle chnte de
rideau et de popularité
Je regrette fort de n'avoir pas pu repaître mon
esprit, la lecture du compte-rendu dont il est cas
des effluves de gaîeté bouffonne et grotesque aux.!
quelles se livre Y Observateur quand, la plume en
main, ce facétieux et impartial journal burine un
compte-rendu clérical.
J'avais l'intention de vous parler du retentissaut
baiser-Lamourette de la Maison des Brasseurs [il
en est qui disent le baiser de Judas], mais un jour
nal de vos amis a dit avec infiniment d'esprit qu'on
baiser de ce genre ne se décrit pas il doit être
photographié, c'est-à-dire pris sur le fait. Ce que
je puis vous certifier, c'est que cette démonstration
affectueuse de M. Verhaegen envers Boniface a
indigné beaucoup de gens. Caresser ainsi le lende
main un homme qu'on avait étrillé et flagellé la
veille, c'est par trop libéral vraiment! Je crois que
M. Boniface se serait bien passé de cette agape de
l'amitié maçonnique du vénérable maître.
L'indépendance du pouvoir civil, tels sont
les mots avec lesquels les ministres actuels ont
leurré si souvent et si longtemps les populations;
ils étaient cheval sur cette indépendance du pou
voir civil; ils la chantaient sur tous les tons, ils se
vantaient officiellement et officieusement de l'avoir
préservée des atteintes du clérical, qui n'y songeait
guère, et après tout ce tapage, après toutes ces
jactances, qu'est-elle devenue cette superbe in
dépendance du pouvoir civil?
l es ministres l'ont prostituée la démocratie et
aujourd'hui, elle sert de litière au despotisme des
clubs.
iirpg-th-;
Liste des jurés appartenant notre arron
dissement qui connaîtront des causes comprises
dans la première série de la 3° session pour
i858, série qui commencera le 16 juillet
prochain.
T. Descamps, conseiller communal Wervicq;
F. Planckeel, conseiller communal Laogemarck;
J. Delaveleye, propriétaire Gheluveld:;
H. Iweius, propriétaire Zonnebeke;
L. Verleure, propriétaire Ypres;
J. Lecluyse, médecin Poperinghe;
C. Maieur, propriétaire Ypres; [Ypres.
M. Verschaeve-Ledure, receveur communal
ACTE OFFICIEL.
Uo arrêté ministériel du n juillet porte
La baisse des eaux de la Dendre, de la Lys, du
canal de Cbarleroy Bruxelles et de ses embran
chements, du canal de Gand Bruges, du canal de
Bruges Ostende, du canal de Bruges l'Écluse, du
canal de Plasschendaele Nieuport, du canal
d'âpres l'\ser et de l'Yser, prescrite par les
arrêtés ministériels précités des 4 et 11 juin dernier,
n'aura pas lieu.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
La cour de cassation chambre criminelle
a rejete, dans son audience de lundi, le pourvoi
de Catherine-Sophie Van Dammeveuve
Bulcke, âgée de 28 ans cultivatrice, et
Léonard Peeters âgé de 3o ans, domestique
nés et demeurant tous deux Merckem Flan
dre- Occidentalecondamnés la peine de
mort par la cour d'assises de Bruges, comme
coupables, la première d'avoir assassiné son
mari, Pierre Bulcke, pendant la nuit du 21
au 22 novembre 1857, le second comme com
plice de ce crime. L'exécution doit avoir lieu n
Dixmude.