42me Année.
Samedi 24 Juillet 1858.
No 4.259.
7 3 S 24 Juillet.
PROPAG
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
revue politique.
Les propositions pacifiques adressées parle Dane-
ntarck la Confédération Germanique paraissent
avoir rencontré dans la majeure partie de l'Allema
gne un accueil favorable.
Une dépèche de Marseille annonce que les
troubles de Syrie augmentent. On assure, dit-elle,
qu'une partie du Liban, y compris Latakié et
Tripoli, s'est insurgée. Ismaïl-Bey aurait été blessé
mortellement, et l'émir demanderait du secours
avec instance.
Il est impossible de ne pas être frappé des
agitations dans lesquelles sont jetées les populations
de la Turquie. Il y a sans doute, aux mouvements
qui se produisent ainsi, des causes locales et occa
sionnelles; mais il y a aussi des causes générales
entre lesquelles il faut remarquer surtout la longue
oppression des races chrétiennes et l'impatience du
joug dont ces races sont animées.
D'après des nouvelles de Caodie, postérieures de
deux jours aux événements déplorables qui s'y sont
passés, les paysans grecs, informés avec In rapidité
de l'éclair de tout ce qui venait de se passer la
Caoée, couraient aux armes. De trois quatre cents
qu'ils étaient précédemment Cabous, attendant
l'accomplissement des promesses qui leur avaient
été faites par les commissaires impériaux, leur
nombre s'accroissait incessamment et s'élevait déjà,
dit-on près de deux raille.
La situation de l'armée anglaise dans les Indes est
déplorable. Les coups de soleil ne cessent de déci
mer l'armée et frappent les soldats jusque dans
leurs teutes. L'apoplexie, la petite-vérole, le
choléra font leurs ravages dans des proportions qui
promettent de laisser loio dans l'ombre les pertes
de Crimée.
La défaite de Scindiah prince indigène resté
fidèle la cause britannique, est venu rendre la
position plus difficile. Dès le commencement des
troubles presque toute l'armée de Scindiah, le coo -
liogent de Gwalior, au nombre de 1 2,000 hommes,
se joignit l'insurrection. Toutefois le Maharadjah
était parvenu réunir encore 7,000 hommes autour
de I ai. Comme les insurgés s'approchaient, Scin
diah rangea ses troupes en bataille; mais, la
première rencontre, tous passèrent du côté de
l'ennemi. 600 hommes de sa garde lui sout seuls
restés fidèles; et c'est peine s'il a pn se sauver du
côté d'Agra avec sa famille. Gwalior est tombé alors
aux mains des insurgés.
L'article t" de la loi du 8 mars 1858 porte
La dépense résulter de l'exécution des tra—
vaux h entreprendre dans ie but d'améliorer, au
double point de vue de la navigation et de i'écou-
lernent deseaux, le régime de la Grande-Nèlhe,
de I Yser et du canal de Plasschendaele et de
N'ieuport par Furnes la frontière de France,
sera supportée par l'Etat, les provinces d'Anvers
et de la Flandre-Occidentale, et par les commu-
Des et propriétaires intéressés.
Sont acceptées les offres faites, tant en leur
nom qu'au nom des communes et propriétaires
intéressés, par le conseil provincial d'Anvers et
par la députation permanente du conseil provin-
ctal de la Flandre-Occidentale, spécialement
autorisé par ledit conseil, lesquelles offres s'élè-
*ent pour la province d'Anvers a la somme de
n22'^°° ^r' 61 Pour 'a province de la Flaudre-
Occidentale 216,666 fr. 67 cent.
Dans la séance du conseil provincial de la Flan
dre Occidentale en date du 16 juillet dernier, il
s'est agi de la répartition faire des quotes parts de
la somme de 216,666 fr. 67 cent, qui seront 'a la
charge de la province, des communes et des pro
priétaires; le projet formulé par la députation per
manente a été approuvé par 44 voix contre 3 et
6 abstentions; il est conçti comme suit
Art. 1" Le subside ci-dessus mentionné de fr.
216,666-67 sera payé par la province jusqu'à
concurrence de 216, par les communes de 116 et
par les propriétaires jusqu'à concurrence de 3|6.
Art. 2. La part de la province sera imputée sur
le produit des cinq centimes additionnels extraor
dinaires, qu'elle perçoit au principal des contribu
tions foncière et personnelle en faveur de la
construction des routes et de l'exécution d'autres
travaux d'utilité publique.
Art. 3. Le montant de l'intervention des com
munes sera réparti entre toutes celles qui se trou
vent, en tout ou en partie dans les ressorts des
wateringues ci - après désignées, savoir: i° de
Vladsloo-Atubachi; 2° de Woumen; 3° de Be-
thooslersche-Broeken 4" de Meickeo 5° de
Noordschote proprement dit; 6° de la wateringue
suppi imée du sud de Furues, et 7° de la wateringue
du nord de Furnes.
Cette décision du Conseil Provincial est l'objet
de sévères critiques l'on soutient que de par la loi
du 8 mars 18Ô8, il n'y a d'obligée que la province
qui a fait des offres et qui a pu les faire en sou
nom, d'après la décision du Conseil prise l'una
nimité dans sa séance du 12 juillet 1856que
partant la sous-répartition mise charge des com-
ntuues et des propriétaires intéressés, u'est qu'une
contribution extraordinaire qui leur est imposée
arbitrairement que les riverains de l'Yser sont
placés hors du droit commun, puisque jamais le
principe de la loi de 1807 quoique inscrit deux fois
dans deux lois, n'a encore été appliqué.
Quelque soit l'opinion qu'on se forme sur cette
question, l'on ne voit pas par quel moyen les
communes et les riverains intéressés pourront se
soustraire la nouvelle charge qui leur est imposée.
Le i"§ de l'art. 1" de la loi du 8 mars 1858 dit
expressément: La dépense
sera supportée par l'État, la province de la Flandre
Occidentale et par les communes et propriétaires
intéressés. Le Conseil Proviucial n';t t-il pas dans
sa résolution du 16 juillet suivi la voie indiquée par
la législature? cette prescription expresse de la loi
pouvait-elle être annulée par le conseil provincial?
celui-ci avait-il le droit de la changer en admettant
lesous-araeudement de M. Mergbelynck demandant
que la caisse provinciale fit seule face au paiement
du crédit de 216,666 fr. 67 cent, et ce sans l'in
tervention des propriétaires et de communes ioté-
tessés?
Certes, nous sommes d'avis que le mode indiqué
par le conseiller d'Ypres eut été plus équitable et
plus rationnel même nous admettons avec lui que
le gouvernement aurait dû se charger d'exécuter
lui seul les travaux projetés l'Yser; mais en
présence de la loi du 8 mars 1858 qu'y avait-il
faire? Qu'y a-t-il encore aujourd'hui faire?
On lit dans la correspondance particulière de
Paris du Journal de Bruxelles
Parmi toutes les questions extérieures dont
je vous parle ordinairementil y en a une sur
laquelle j'ai gardé le silence et sur laquelle je
veux vous dire un mol aujourd'hui, c'est la
question belge, j'entends parler de la situation
intérieure de votre pays. Les catholiques belges
ont, vous le pensez bien, des droits puissants
nos sympathies. Comme catholiques, ils sont
nos frères. En outre, nous suivons avec un
intérêt facile comprendre les efforts de ce
peuple honnête qui a tant de liens étroits avec la
France, pour fonder la liberté politique dans
son pays, et maintenir sa jeune nationalité
intacte au milieu des grandes puissances dont
les frontières touchent les siennes. Nous sommes
convaincus que l'avenir de la liberté comme de
la nationalité belge r.epose sur les catholiques.
Les révolutionnaires et les théophilanthropes
n'ont jamais réussi rien fonder. Us renversent
les monarchies les plus solidement établiesmais
ces démolisseurs n'ont jamais réussi et ne réus
siront jamais devenir architectes. C'est pour
cela que nous suivons avec une sollicitude
particulière la marche des catholiques en Bel
gique dans la crise laquelle votre pays est
maintenant livré.
Nous voyons bien que leurs ])révisions se
réalisent. Le ministère qui avait espéré employer
la gauche comme un instrument, est débordé
par elle. Qu'il le veuille ou ne le veuille pas. il
faut qu'il marche. Il est dominé par la même
loi qui a dominé le ministère Decazes chez
nous et qui partout dominera les hommes
d'Etat qui confieront leur barque au courant
de la révolution. Où va le courantlà ira la
barque. Nous comprenons que vos journaux
constatent ce fait qui confirme leurs prévisions.
Mais ce n'est là que de la politique spéculative
qui ne pourvoit en rien aux périls de la
situation.
L'ascendant progressif de la révolution est
un péril de plus chaque pas fait dans ce sens
vous rapproche des catastrophes. Vous savez
quel coup de tonnerre il fallut en France pour
nous arrêter sur cette pente fatale. Ce fut l'as
sassinat de M. le duc de Berry. Celle sinistre
lumière éclaira les abîmes jusque dans leurs
profondeurs, et alors il se fit dans les esprits
émus et épouvantés une réaction qui, au moins
pour un temps sauva la monarchie. On ne
peut désirer de pareils avertissements, et on ne
saurait compter sur une de ces terribles péripé
ties pour enrayer le mouvement révolutionnaire
Je. voudrais donc apprendre par vos journaux
qui ne. peuvent que discuter, avertir, exciter,
que ce grand parti catholique qui est la force
vive de la Belgiquene se contente pas de ta
politique spéculative qu'il veut agir et qu'il
réunit ses moyens d'action. Ce n'est point assez
d'avoir raison contre vos adversiares, il faut
que vous ayez raison de vos adversaires.
Vous êtes en Belgique un grand parti, plus
puissant que les hommes de droite n'étaient en
France de 1816 1820, quand ils disputaient
avec tant d'énergie le pouvoir M. Decazes.
Vous êtes en possession d'une Constitution qui
vous fournit des armes; vous pouvez former
des associations. Nous voudrions apprendre
que vous vous servez de tous ces moyens et que
vous ne négligez rien pour vous préparer a ce
grand combat. Il y va du salut de la Belgique.
Fous êtes les hommes de la Constitution, il ne
vous convient pas d'en sortir; mais vous avez
le droit de contraindre vos adversaires s'y
renfermer, et il est nécessaire que vos adver
saires soient bien convaincus qu'ils n'en sorti
ront pas impunément.
Laissez - moi vous dire toute ma pensée.
Savez-vous pourquoi le précédent ministère est
tombé, pourquoi les catholiques ont perdu te
pouvoir, et bientôt la majorité dans la Cham
bre? Parce qu'il est devenu clair pour tout le
monde que les révolutionnaires étaient bien