-jjtés vacantes des théâtres de Paris y sodi en représentation. Le théâtre a été construit par MM. HardonetOberlin, en collaboration avec M. Hostein. Oo écrit de Cherbourg, 6 août, au Moniteur: Hier a eu lieu sur le vaisseau la Bretagne le dîner offert par l'empereur la reine d'Angleterre. LL. MM. IL se sont embarquées, six heures, avec leur suite, pour se rendre bord. Aussitôt que le canot impérial a paru daos la rade, il a été salué par trois salves de tous les vaisseaux français et anglais et de l'artillerie des forts, auxquelles se mêlaient les hourrab des matelots rangés sur les vergues et sur les ponts des vaisseaux. A sept heures, on a vu le canot de la reine d'Angleterre se détacher du yacht royal et se diriger vers la Bretagrie. L'artillerie a tonné de nouveau. L'em pereur a reçu son hôte auguste au bas du grand escalier de la Bretagne. Les hourrab de l'équipage et les cris répétés de Vive la Reine d'Angleterre ont annoncé aux escadres que la souveraine du royaume uni mettait le pied sur tin vaisseau français. Une table de 70 couverts était dressée dans la batterie haute de la Bretagne. Pendant le dîner la musique du régiment de guides de la garde impériale s'est fait entendre. Le Journal des Débats apprécie de la manière suivante l'entrevue de Cherbourg: Pour la seconde fois depuis trois ans, la reine d'Angleterre vient de toucher le sol de la France, où elle a fait un séjour de qaelques heures. Nous serions inconséquents avec nous-mêmes, avec nos traditions connues, avec les sentiments que nous avons professés depuis trente ans, si nous ne con stations pas ce que cet événement a d'heureux pour le maintien et l'affermissement de l'alliance entre les deux pays. Cette seconde visite de la reine l'empereur Napoléon emprunte aux lieux qui ont été le théâtre de l'eut revue, corn me aux circonstances qui l'ont précédée, une importance et une signifi cation particulières que n'avait pas la visite de i855. Des incidents regrettables que nous n'avons pas besoin de rappeler avaient jeté quelques nuages daos les relations amicales des deux peuples. Des susceptibilités fondées sur des souvenirs d'une autre époque, des préventions et des défiances qui se rattachaient la ville même, aux fortifications et aux solennités de Cherbourg,s'étaient fait jour dans une portion de la presse anglaisé. Enfin, on avait remarqué le silence gardé dans le discours de prorogation sur les fêtes de Cherbourg. Après la visite de la reine d'Angleterre, nous pensons qu'il ne restera rien de ces impressions fâcheuses. Les faits parlent d'eux-mêmes, suivant l'heureuse ex pression employée par l'empereur Napoléon dans son toast h la reine, et la réponse du prince Albert prouvé que ce sentiment était réciproque. L'en trevue de Cherbourg, selon les paroles même du prince, en resserrant les liens qui unissent les deux nations, assure leur prospérité réciproque. C'est là ce qui nous intéresse essentiellement; c'est-là ce qui, selon nous, présente un intérêt sérieux dans les réjouissances de Cherbourg et dans les discours qui 'iennent d'être prononcés bord du vaisseau Bretagne. Voici les paroles que l'Empereur a pronon ces, en portant un toast la Reine Victoria et au pnnce Albert, au banquet donné sur le vaisseau la Bretagne. On en remarquera le caractère cordial et pacifique. La réponse faite par le prince Albert 'u nom de la Reine n'a pas une moins heureuse -'gD'fication. Ainsi tombent, devant de généreux Cutiments, devant une sage et loyale entente des 'oterêts de deux grands peuples, les suppositions Cronnées et malveillantes qui, depuis plusieurs ®0|s surtout, ont été colportées de ce côté du "étroit et de l'autre. v oici le toast porté par l'empereur Je bois la santé de S. M. Ja Reine d'Angle- etre, celle du prince qui partage son trône et la famille royale. En portant ce toast en leur pré sence bord du vaisseau amiral français dans le port de Cherbourg, je suis heureux de montrer les sentiments qui nous animent envers eux. En effet, les faits parlent d'eux-mêmes et ils prouvent que les passions hostiles, par quelques incidents mal heureux, n'ont pu altérer ni l'amitié qui existe entre les deux couronnes, ni le désir des deux peuples de rester en paix. Aussi ai - je le ferme espoir que si l'on voulait réveiller les rancunes et les passions d'une autre époque, elles viendraient échouer devant le bon sens public, comme les vagues se briseot devant la digue qui protège en ce moment, contre la violence de la mer, les esca dres des deox empires. Le prince Albert a répondu par le discours suivant Sire, la Reine désire que j'exprime V. M. combien elle est sensible la nouvelle preuve d'amitié que vous venez de lui donner en lui por tant un toast et en prononçant des paroles qui lui resteront chères jamais. V. M. connaît les sentimeuts d'amitié qu'elle porte vous, sire, et l'impératrice, et je n'ai pas besoin de vous les rappeler. Vous savez également que la bonne entente entre nos deux pays est l'ob jet constant de ses désirs comme il l'est des vôtres. La Reine est donc doublement heureuse d'avoir l'occasion, par sa présence ici en ce moment, de s'allier vous, sire, en lâchant de resserrer autant que possible les liens d'amitié entre nos deux nations. Celte amitié est la base de leur prospérité mutuelle et la bénédiction du ciel ne lui manquera pas. La Reine porte la santé de l'empereur et de l'impératrice. Voici le discours que l'Empereur Napoléon a prononcé Cherbourg le 8 août, lors de l'inauguration de la statue équestre de Napo léon I". Ce discours est le pendantde la fameuse harangue de Bordeaux. C'est la même pensée qui les a inspirés, et tous deux constituent une formelle et énergique proclamation de paix. Messieurs, En vous remerciant mon arrivée a Cher bourg de votre chaleureuse adresse, je vous disais qu'il semblait être dans ma destinée de voir s'accomplir par la paix les grands desseins que l'empereur avait conçus pendant la guerre. En effet, non-seulement les travaux gigantes ques dont il avait eu la pensée s'achèvent, mais encore, dans l'ordre moral, les principes qu'il avait voulu faire prévaloir par les armes triomphent aujourd'hui par le simple effet de la raison. Ainsi l'une des questions pour les quelles il avait lutté le plus énergiquemenl, la liberté des mers que consacre le droit des neu tres, est résolue d'un commun accord. Tant il est vrai que la postérité se charge toujours de réaliser les idées d'un grand homme. Mais, tout en rendant justice l'empereur, nous ne saurions oublier en ces lieux les efforts persé vérants des gouvernements qui l'ont précédé et qui l'ont suivi. L'idée première de la création du port de Cherbourg remonte, vous le savez, celui qui créa tous nos ports militaires et toutes nos places fortes, Louis XIV, secondé du génie de Vauban. Louis XVI continua active ment les travaux. Le chef de ma famille leur donna une impulsion décisive, et depuis chaque gouvernement a regardé comme un devoir de la suivre. Je remercie la ville de Cherbourg d avoir élevé une statue l'empereur dans les lieux qu'il a entourés de toute sa sollicitude. Vous avez voulu rendre hommage celui qui, malgré les guerres continentales, n'a jamais perdu de vue Vimportance de la marine. Cependant, lorsque aujourd'hui s'inaugurent la fois la statue du grand capitaine et l'achève ment de ce port militairel'opinion ne saurait s'alarmer. Plus une nation est puissante, plus elle est respectée. Plus un gouvernement est fort, plus il apporte de modération ses con seils, de justice dans ses résolutions. On ne risque pas alors le repos du pays pour satisfaire un vain orgueil ou pour acquérir une popula rité éphémère. Un gouvernement qui s'appuie sur la volonté des masses n'est l'esclave d'aucun partiil ne fait la guerre que lorsqu'il y est forcé pour défendre l'honneur national ou les grands intérêts des peuples. Continuons donc en paix développer également les ressources diverses de la France, invitons les étrangers assister nos travaux; qu'ils y viennent en amis, non en rivaux. Montrons- leur qu'une nation où régnent l'unité, la confiance et l'union résiste aux emportements d'un jour, et que, maîtresse d'elle-même, elle n'obéit qu'à l'hon neur et la raison. La Gazette des Tribunaux donne les détails suivants sur la mort subite de M. Portalis C'était hier le jour de réception de M. le comte Portalis, qui, jusqu'à une heure avancée dans la soirée, avait fait ses visiteurs les honneurs de son salon avec cette affectueuse urbanité qui lui était habituelle. A minuit, il conversait encore avec M. Zan- giacotni, conseiller la cour de cassation, sans laisser apercevoir ni la moiodre fatigue d'esprit ni le moindre embarras dans la parole. A minuit et demi il se mettait au lit, et son valet de chambre se retirait, une heure environ, après s'être assuré, aiosi qu'il avait coutume de le faire, que son maître était endormi. C'est peu de temps après, vers UDe heure et demie, que la mort a frappé l'éminent magistrat. M. Conrad Portalis, qui couchait dans une pièce voisine, entendit ce moment un bruit inaecoutumé dans la chambre de son aïeul il accourut et le trouva étendu sans vie sur le parquet. Les soins qu'on lui prodigua furent inutiles; le médecin appelé sur-le- champ constata la rupture d'un vaisseau du cœur et déclara que la mort avait été instantanée. M. le comte Portalis était dans sa 81e année. Il était membre de l'institut, et avait été ministre de la justice et vice- président de la Chambre des pairs. ALLEMAGNE. On mande de Berlin, le 2 août On s'occupe beaucoup d'une escroquerie sur une grande échelle qui a eu lieu ce malin au chemin de fer de Silésie. A l'arrivée du premier train, un individu, revêtu de l'uniforme des employés de la poste, s'est pré senté avec un ordre de la direction générale des postes, et a exigé qu'on lui remit tout l'argent arrivé par le train, ce qu'on a fait. Il a ordonné de plus l'employé de service de se présenter la poste huit heures du matin pour assister la révision de divers objets qui n'étaient pas en règle. L'employé s'est rendu, en effet, la poste; mais il n'y a trouvé personne pour lui répondre. L'auda cieux voleur avait disparu en emportant (rente sacs d'argent contenant, snivaut les uos, 3oo,ooo thalers, suivant d'autres, jusqu'à un million. Cet escroc a étéarrêtéà Barutb, pendant qu'il changeait de chevaux. Il se rendait Dresde par une route latérale qui le tenait éloigné du chemin de fer et de la grande chaussée. L'administration n'a pas fait connaître le total de la somme volée. Bavière.Unequestiondedroitextrêmemenr intéressante vient de se présenter Wurzbourg. La célèbre collection d'objets d'art et d'antiquité du conseiller de régence MartioeDgo, décédé l'année dernière, a été vendue dernièrement par les héri tiers un amateur parisien, pour la somme de 95,000 fl. Cette vente s'est faite par l'intermédiaire du télégraphe entre Wurzbourg et Paris. Le

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 3