négociait précisément la démission (lisez destitu
tion], d'un gouverneur qu'il n'aime pas?
Est-il vrai que M. Nelis aurait eu 'a subir j
toutes sortes de menaces au sujet de sa réélection II
s'il ne votait pas pour le projet du gouvernement.
Si le fait est vrai, en ce qui concerne M. Nelis,
la conduite de l'honorable député de Nivelles est
digne des plus grands éloges, puisqu'il a bravement
fait son devoir en repoussant le projet du gouver
nement.
MM. De Perceval et Defré sont, parait-il,
condamnés; le gouvernement aurai: déclaré,d'après
ce qu'on affirme, qu'ils ne seraient plus réélus a
Bruxelles au mois de juin prochain. Nous verrons si
le corps électoral ratifiera par son vote la menace
ou le pronostic ministériel.
Pendant la durée de la discussion, chaque jour,
pendant la séance et dans la salle des conférences,
on travaillait les membres douteux. On leur mon
trait le danger d'abandonner le cabinet daos une
conjoncture aussi grave; on leur faisait le plus
sinistre tableau des conséquences qu'une défaite
ministérielle pourrait avoir pourl'opinion libérale.
C'est donc le ministère lui-même qui a fait des
fortifications une question de parti!
Je n'oublierai pas de vous dire que l'Associa
tion assermentée de Gand a été convoquée sur un
ordre venu de Bruxelles pour engager (lisez
décider) les députés de cet arrondissement
appuyer le cabinet.
Je vous ai déjà fait connaître que M. Vethae-
gen avait donué l'ordre formel aux huissiers de la
Chambre, de ne laisser entrer dans les tribunes
publiques et réservées que le nombre strict de
personnes qui pouvaient trouver place sur les bancs;
on ne tolérait pas le trop pleio du public.. Comme
corollaire, j'ajouterai que M. Outendirck, rédacteur
en chef du Précurseur d'Anvers, a eu le privilège
tout particulier d'assister aux débats de la question
d'Anvers, daus la salle même des délibérations de
la Chambre.
On lui avait fait une place entre l'un des battants
de la porte d'eutrée et l'extrémité des bancs des
députés de la droite. Le journaliste ministériel était
là aux premières loges.
A huit seigneur tout liouueur!
Vous pourriez, au besoin, juger par quelques
ligues du Journal d'Anvers du 5 août si celte
faveur spéciale du ministère et de M. Verhaegen
était bien placée.
Je n'insiste pas.
Le journal de M. Outendirck est le seul qui,
Anvers, ail pris fait et cause pour l'oeuvre du
ministère. C'était une triste et décevante mission.
Mais, en dépit du Précurseur, Anvers, la
ville la plus intéressée dans la question des forti
fications, le projet du cabinet a été repoussé avec
un ensemble admirable d'unanimité; et pourtant
la presse servile prétend, avec sa mauvaise foi
habituelle, que la Chambre des Représentants a
émis un vote de parti, et que la droite a sacrifié
tout ses rancunes politiques. Il est impossible de
soutenir le mensonge avec un plus audacieux
inépris du sens commun la justice se fait jour
malgré le parti pris de certains journaux.
La déjaite du cabinet dans iaffaire des for
tifications d'Anvers, est de bon augure pour
l'avenir. Le gouvernement libéral non seule
ment s'est aliéné la ville d'Anvers, ce qui est
une grande faute, mais il a donné encore au
pays une très Jaibte idée de sa capacité et une
très haute idée de sa présomption.
Il est impossible que le corps électoral ne se
souvienne pas de ces circonstances au mois de
juin prochain.
Les conservateurs doivent donc redoubler de
courage et serrer leurs rangs. Ils sont le pays,
et. s'ils s'entendent, l'avenir est eux. Leurs
adversaires n'arrivent au pouvoir que par la
violence, et ils n'en descendent que par leurs
fautes. Un pareil système ne saurait durer dans
un pays où l'amour de la justice et le bon sens
font partie essentielle du caractère national.
A en croire le Journal de Liège, organe avoué
de M. Frère, le ministère prendrait les mesures
suivantes pour ne plus subir d'échecs la
Chambre il ferait délibérer préalablement
sa majorité [sic) sur tous les projets soumet
tre aux Chambres et ne présenterait que
y> ceux qui auraient obtenu la presque unani-
mité de son parti.
Nous ne discuterons pas ce moyen, qui est au
fond le renversement du régime représentatif
il est au moral ce que les pavés de mai étaient
au matériel; mais quelle que soit l audace du
ministère, nous le défions de mettre son plan
exécution. Il ne t oserait d'abord pas, et
ensuite, il ne le pourrait pas. Qu'il essaie, et
nous verrons.
Dans les premiers accès de sa colère après le
rejet des fortifications d'Anvers, M. Frère s'est
écrié, dit on, que le parti libéral n'est pas
gouvernable, et qu'il mérite d'être abandonné
son triste sort.
C'est bien dommage que M. Frère s'aperçoive
si tard d'une. vérité que nous proclamons depuis
longtemps.
Le parti libéral n'a pas de principes, si ce
n'est peut-être des principes négatifs. Il est très
apte démolir et détruire; mais il est inca
pable de rien édifier. La plupart des nuances du
libéralisme belge sont plus hostiles les unes aux
autres, que chacune d'elles ne l'est au parti
catholique. Commentavec des éléments aussi
hétérogènes .constituer jamais un partisérieux?
Les libéraux ne s'entendent que sur une chose:
exclure les catholiques et dévorer le budget. Dès
qu'ils ont écarté les catholiques soit l'aide de
calomnies, soit l'aide de pavés, tes libéraux
proprement dits n'ont plus aucun lien d'union,
aucun but commun.
Au contraire, leur victoire devient la pre
mière cause de leurs divisions intestines. Le
budget ne peut sujfire tous les appétits, ni
satisfaire toutes les ambitions. Les premiers
mécontents sont ceux que l'on n'a pu repaître et
qui, malgré leur zèle anti- clérical, ont géné
ralement pour maxime: Le libéralisme après
dîner.
Le peu de consistance du libéralisme est
aujourd'hui un fait dont ses chefs mêmes se
plaignent. Ceux-ci n'en seraient pas réduits
d'aussi tristes aveux si, au lieu d'encourager
le libéralisme de toute nuancey compris
l'orange et le rouge, ils étaient restés fidèles au
drapeau de i83o, fi n'avaient aimé que le
vrai libéralisme belge dont tous les catholiques
sont animés.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêtés royaux du 3i juillet, les médailles
dont la désigualion suit sont accordées aux Acadé
mies et écoles de dessin ci-apiès, pour être remises
aux élèves qui se sont le plus distingués pendant le
cours de la présente aunée scolaire
A l'Académie de dessin, de peinture et d'archi
tecture de la ville d'Ypres, dix médailles, dont
trois en vermeil, trois en argent de grand module
et quatre petites;
A l'école de dessin de Wervicq, trois médailles
en argent de petit module;
A l'Académie de dessin de Poperinghe, deux
médailles en argeut, dont une de grand module.
Par arrêtés royaux du 26 juilletMM. J.
Roulez professeur ordinaire la faculté de
philosophie et lettres de l'université de Gand, et
Th. Lacordaire, professeur ordinaire la faculté
des sciences de l'université de Liège, sont nommés
respectivement recteurs de ces deux établissements
pour la pér iode triennale 1858-1 85g, 185g -1860
et 1860-1861.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
La cour d'appel de Liège, chambre correction
nelle, vient, pat arrêt du 5 août de celte année, de
modifier sa jurisprudence en ce qui concerne l'art.
565 du Code d'instruction criminelle, qui statue
qu'en cas de conviction de plusieurs crimes ou
délits, la peine la plus forte sera seule appli
quée. La cour a décidé que celte disposition ne
concerne pas les délits prévus par les dispositions
spéciales, même quand ils sont en concours avec
des faits prévus par le Code péual. Il s'agissait
dans l'espèce d'un négociant de Natnur qui avj|,
vendu de la poudre tirer sans l'avoir annoncé
dans sa patente, et qui était eu outre prévenu je
blessures involontaires pour avoir veudu cette
marchandise des enfants qui s'étaient brûlés en
en faisant usage. Cet homme a été, par suite, con
damné 24 heures de prison, pour le fait d'iwprn_
dence, et mille francs d'amende, pour débit de
poudre non autorisé. Ou sait que l'art. 565 a
donné lieu aux plus vives controverses.
ACCUSATION DE PARRICIDE.
La cour d'assises du Brabaut est saisie en ce
moment de la terrible accusation de parricide qui
pèse sur le nommé Nicolas-Joseph De Kinder, âgé
de 32 ans, cultivateur, né et demeurant Grand-
Bigard, inculpé d'avoir pendu son père pour faire
croire un suicide.
NOUVELLES MÉDICALES.
Le corps médical de Bruxelles compte plusieurs
jeunes sujets d'une brillante intelligence, parmi
lesquels se distingue particulièrement M. le docteur
H. Vau Holsbeek. Cet habile praticien, dont la
réputation grandit chaque jour, et qui semble des
tiné occuper une des premières places dans la
médecine théorique aussi bien que dans la méde
cine pratique, vient de publier un intéressant
opuscule contenant un aperçu historique sur la
typographie bruxelloise et les maladies qui attei
gnent les ouvriers qui s'y livrent. M. Van Holsbeek
complète son travail par un exposé clair et précis
des préceptes hygiéniques applicable aux compo
siteurs typographes en général.
L'opuscule du jeune docteur bruxellois est écrit
avec l'autorité d'un savoir solide, et les personnes
auxquelles il est destiné en tireront des fruits salu
taires pour leur santé. M. Van Holsbeek n'est pas
seulement un praticien de mérite, c'est aussi un
penseur, un écrivain nerveux et concis. Une belle
carrière s'ouvre devant lui, et c'est justice, car per
sonne n'est plus digne du succès que le médecin
qui, dans la pratique de son art, se consacre, avec
un dévouement sans réserve, au soulagement des
pauvres. Sous ce rapport, M. Van Holsbeek s'est
fait une légitime téputation de philantrophe, dans
ses fonctions de médecin de la Société pour secourir
les pauvres honteux. M. Vau Holsbeek est égale
ment médecin de l'Association typographique de
secours mutuels de Bruxelles.
On lit dans la Gazette de Lyon
L'opération délicate dans la transfusion du
sang a été renouvelée samedi par deux habiles
praticiens, MM. Berne et Desgranges, sur une
accouchée du quartier des Brotteaux. Cette dame,
jeune encore, avait été frappée, la suite de ses
couches, d'hémort hagies très graves qui menaçaient
de tarir en elles les sources de la vie. 200 grammes
de sang fournis par son beau-frère ont été injectés
dans ses veines. Depuis celte opération, habilement
conduite, la malade est sortie de l'état d'épuisetneDl
dans lequel elle était tombée, et sa guérison paraît
assurée.
NOUVELLES DIVERSES.
Mardi dernier Pitlhempendant que la
femme de François Kindt était occupé bercer
son enfant, la foudre est tombée entre elle et le
berceau, heureusement, la mère et l'enfant n'ont
pas été touchés; mais la maison a été détruite par
le feu. A peine a-t-on pu sauver quelques meu
bles. Rien n'était assuré contre l'incendie.
A Roulers, la foudre est tombée sur une maison
dont elle a abattu la cheminée.
Les feuilles libérales ont annoncé la semaine
dernière avec un certain fracas que M. Edm-
Wolfcarius, décédé Courtrai, était membre de I"
loge maçoonique de Gand, etc. Mais elles ont en
soin de taire que ce jeune homme, dont les écarts
littéraires avaient été des plus déplorables,
reconnu, avant de mourir, ses erreurs et s est
réconcilié avec Dieu. [Patrie.)
Mardi après-midi un violent orage a éclaté"
Lichtervelde et dans les environs. La foodre es'
tombée Lichtervelde sur l'hospice des vieillard*
où elle est entrée de l'un côté et sortie de l'antre
sans occasionner des dégâts. Plus loin elle a para
lysé une femme.