42me Année. No 4,270. Les monuments religieux, tels que la cathédrale de S*-Martin Ypres, sont le fruit de l'inspiration chrétienne qui les conçut et de la généreuse piété qui les mit exécution. Us sont la gloire et la conso lation d'une population catholique, heu reuse et fière de posséder un temple qui lui parle de la Majesté infinie de son Dieu, symbolise les mystères et ses bienfaits, élève les esprits vers le Ciel et répond aux aspirations de l'àme vers son Créateur. Si ces magnifiques monuments de la foi de nos pères, nous permettent de rendre notre Dieu avec majesté et splendeur le culte que nous Lui devons, ils sont encore des ornements magnifiques pour la Cité sur laquelle ils fout réjaillir l'éclat de leur magnificence comme le Christianisme lui- même projette son éclat sur le monde entier qui lui doit sa civilisation. Par les rites et les prières de la consé cration solennelleces temples sont devenus les maisons du Seigneur. Il se plaît y demeurer avec les enfants des hommes; Il y reçoit leurs hommages et leurs prières, Il y nourrit leur foi, il y répand la joie et la consolation dans les aines qui viennent s'épancher devant Lui. Ces saints lieux sont aussi l'objet de sa divine protection et de celle des Saints que l'on y honore spécialement. Une protec tion toute particulière même peut être le fruit et la récompense de la foi, de la fidé lité et de la piété des populations. Cepen dant comme c'est l'Eglise catholique elle-même, fondée sur le rocher de Saint- Pierre que Jésus Christ a promis une assistance assez puissante pour la rendre indéfectible et la faire triompher jusqu'à la fin des siècles, les plus beaux et les plus solides édifices chrétiens qui n'ont pas cette divine promesse, peuvent se dété riorer et disparaître. Ils ne sont pas l'abri des sinistres dont peuvent les mena cer soit les causes naturelles telles que la foudre, le feu, l'orage, etc., qui agissent d'après leurs lois générales dont Dieu ne s'est point obligé d'empêcher les effets par un miracle, soit les causes secondes et intelligentes tel que le vandalisme des hérétiques ou des terroristes dont Dieu n'enchaîne pas toujours le libre arbitre dans ses fureurs impies. Nos monuments chrétiens demandent donc des soins et des réparations; et lorsqu'un sinistre les menace, l'intelligence, l'habileté, le dé vouement et des efforts courageux et généreux, semblables ceux qu'a déployés le corps de nos braves Pompiers, peuvent conjurer le danger et prévenir un irrépa rable malheur; ils ont droit alors la reconnaissance publique. Puisque Dieu cependant n'abdique jamais ses droits de Cause première et de Providence protec trice qu'il communique ses saints; comme II conserve et exerce son action sur les causes naturelles pour dire Tu iras jusqu'ici et pas plus loin, et son influence sur les intelligences et les volon tés qu'il éclaire et dirige, c'est Lui aussi et en premier lieu, c'est encore ses saints que nous devons des actions de grâces, lorsque nous échappons quelque grand désastre. Ce sont là des vérités que le sens chrétien nous enseigne et que le simple bon sens a fait comprendre et pratiquer par tous les peuples du monde. Pour s'inscrire en faux contre leur évidence, il faut avoir le cer veau brûlé par les rayons de l'étoile flam boyante des loges, ou bien la tête si forte ment cuite dans le four du libre examen qu'elle a fini par s'y fêler. Notre population catholique en foule s'est donc empressée de remercier Dieu en assistant une messe d'actions de grâces en l'honneur de N. D. de Thuyne patronne de la ville d'Ypres, de sa population et des monuments qui lui sont si chers. Con stamment honorée et invoquée auparavant, invoquée par les âmes chrétiennes et Yproises au moment du danger, la Mère de Dieu aura agréé les hommages pour la remercier d'avoir inspiré et béni de géné reux efforts, d'avoir prévenu et éloigné peut être des dangers qui eussent défié tous les efforts humains, d'avoir protégé le monument qui fait notre gloire et ceux qui se sont dévoués sa conservation. L'impiété s'est enragée; un misérable pamphlet dans un esprit tout autrement impie et impudent que celui des Juifs qui demandaient si Jésus-Christ n'eut pas pu empêcher de mourir Lazare qu'il ressus cita, le triste Progrès d'Ypres, blasphème la Mère de Dieu. Dans son aveugle impiété il insulte au sentiment chrétien, il insulte au sentiment public de la Cité qui naguères pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATI10LIQFE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 5 mois. -T p p, 22 S 1er Septembre. revue politique. La France eu est eocore rechercher le sens véritable, la portée réelle des discours de MM. de Persigny et de Morny, par devant les couseils généraux de la Loire et du Puy-de- Dôme, et dont nous avons déjà parlé précédemment. L'on sait ces deux persoouages trop avant dans l'intimité de l'Empereur pour ue pas connaître quelque chose de sa pensée, du moins le côté de sa pensée qu'il entre dans sa politique de laisser apercevoir, trop dévoués sa fortune et sa personne pour aborder des questions délicates sans s'être préalablement assurés de la convenance et de l'à-propos de leur démar che. Oo avait cru voir dans les paroles de M. de Moruy uue tendance de la part du gouvernement impérial se rapprocher des idées libérales. S'il faut entendre par là les principes de 89, nous avouons u'y reconnaître rien de semblable. Il n'y est question, en effet, ni du régime constitutionnel, ni des libertés politiques que l'on est convenu d'y rattacher. Les promesses que le langage de M. de Moroy implique, vont au contraire rebours des idées qui ont prévalu surtout depuis89, puisqu'elles annoncent des mesures de décentralisation, en ce sens que les communes et les départements se verraient appelés pour une part plus large dans la gestion de leurs affaires et de leurs intérêts parti culiers. Toutefois, comment maintenir, demande une correspondance de Paris, en présence de celle émancipation partielle des communes, l'autocratie administrative des préfets qui est une des colonnes du régime actuel, et, d'un autre côté, comment y renoncer? I,'allocution de M. de Persigny a été surtout remarquée par la défense chaleureuse qu'il a faite de l'alliance anglaise. Celte attitude du confident de l'empereur n'a point paru sérieuse tout le monde. Il en est qui présument qu'elle ne tend qu'à constater par-devant la France et l'Europe qu'il n'y aura pas de la faute du gouvernement impérial si les mauvais procédés de l'Angleterre l'obligent quelque jour rompre l'alliance. D'autres croient au contraire que les vives protestations d'amitié de M. de Persiguy expriment réellement les vœux de l'empereur et que Napoléou III a ses motifs pour éviter une brouille avec son dangereux allié, dont la politique machiavélique constituerait un danger permanent pour sa jeune dynastie. Quoiqu'il en soit, faudrait-il rapporter h une reprise plus intime de relations entre les deux gouvernements, le voyage de lord Palmerston en France? L'ancien chef du foreign-office a eu une ou plusieurs entrevues avec MM. Walewski et de Persigny. Il a été reçu par l'empereur, qui l'a invité dîner au palais de Saiut-Cloud. A Londres, 00 paraît croire un plan de campagne concerté Paris, pour renverser le cabinet actuel, et le rem placer par un ministère whig que dirigerait encore 'ord Palmerston. Les Anglais, se préoccupent, paraît-il, de bien autre chose eocore. Ainsi, tout en se réjouissant du l>eau succès recueilli en Chine par les forces combi nées des Puissances occidentales, ils n'ont pas vu "os déplaisir que la nouvelle leur en soit parvenue Par la voie de Saint-Pétersbourg. C'est que ce fait 'ni seul témoigne des communications directes fui relient déjà le Céleste Empire l'Empire russe, r"al naturel de l'Angleterre eo Orient. On s'entretient beaucoup depuis quelque temps e 'a crise financière et ministérielle que les prodi- galités excessives du Sultan ont fait surgir en Tur quie. Abdnl—Medjirl, entraîné par la géuérosilé naturelle de son cœur et par un goût excessif pour la dépense, semblait avoir perdu route notion de la valeur des choses. Quarante ou cinquante sultanes, cadines, ikbales et odalisques, leurs grandes- maîtresses et surintendantesde leurs maisons respec tives, suivant l'exemple du maître, s'étaient mises lutter entre elles pour le luxe de leurs toilettes et de leurs ameublements, la somptuosité de leurs équipages, de leurs bateaux, le nombre de leurs esclaves. Ces darnes s'entendaient avec leurs inten dants, qui s'enlendaieut leur tour avec les four nisseurs, et les bons au porteur, représentant en général cinq ou six fois la valeur réelle des objets fournis, venaient saos cesse augmenter les charges de la liste civile. La crise financière prenait de jour en jour des proportions plus vastes, et le peuple ne mesurait plus l'expressiou de son mécontentement. Cette situation devait mener tout droit 'a l'une de ces deux catastrophes la banqueroute on un change ment de règne. C'est alors que le grand-vizir, Aali-Pacha, d'accord avec ses collègues du miois- tère, présenta au Sultan un mémoire démontrant l'urgente nécessité des plus larges, des plus réelles économies. Le premier ministre se déclarait égale ment résolu résigner ses fonctions an cas que ses représentations neseraient point accueillies. Abdul- Medjid comprit les périls de la situation et pnblia un hatti sr.hériff dont lecture solennelle a été faite, suivant l'usage. Le souverain s'y reconnaît la face de son peuple, coupable d'avoir dépensé bien au- delà de ses moyens. Il veut que ce désordre cesse et que les mesures les plus énergiques soient prises dans ce but. tl.-D. îic 'ttljupiic blûspljf'mef par le Progrès.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1