tains de clubiste se sont servis, nous reproduisons le texte de leur factum. Monsieur le ministre, Le .Moniteur du 15 de ce mois, nous apporte la nomination de nos bourgmestre et échevins. Grande a été la stupéfaction de notre population en apprenant sur quels noms le choix du gouvernement venait de se fixer. Le cœur de nos cléri caux s'est épanoui d'aise la lecture du journal ofïiciciel; et vous avez été, M. le ministre, l'objet de leurs applaudissements unanimes. Le comité libéral de la ville de S'-Nicolasa l'honneur de vous en exprimer ses plus vifs et plus sincères regrets. Vous n'ignorez pas, M. le ministre, que c'est grâce quelques divisions passagères dans notre camp, que les élections d'octo bre nous ont été défavorables. L'honneur n'est pas uniquement dans le triomphe, mais aussi dans la lutte éner gique et courageuse pour la cause du progrèset c'est un mérite que nous croyons pouvoir revendiquer juste titre. Nos élections récentes pour la garde civi que, toutes favorables notre opinion, étaient un jalon dans la voie du progrès et un gage de la victoire future. Le courage renaissait dans tous les cœurs libéraux, nous attendions impatiemment le jour de la lutte avec l'espoir fondé de faire préva loir l'opinion libérale dans l'administra tion de la commune. Malheureusement, M. le ministre, vous choisissez notre localité pour donner au pays le triste spectacle d'un parti llagellé et honni par son chef naturel. L'arrêté royal du 14 de ce mois est le plus sanglant affront pour l'opinion qui vous a porté au pouvoir, et le plus formel déni des principes que vous avez mission de soutenir comme étant la base de votre programme politique. Puisque le libéralisme belge repose sur la solidarité et que ses mandataires sont responsables vis-à-vis du parti tout entier, nous nous faisons un devoir de faire con naître dans cette lettre les personnes qui font l'objet de votre choix. Notre bourgmestre M. de Rycke, est notoirement connu comme étant l'instru ment passif du parti rétrograde et ayant abjuré tout esprit d'indépendance et d'ini tiative personnelle entre les mains du clergé. Vous le saviez, M. le ministre, et vous n'avez pas reculé. M. Bellemans, échevin, a attaché sa fortune celle du parti clérical. C'est lui qui fut le promoteur de l'équipée électorale de M. Notbomb dans notre arrondissement en juillet 1857. Son esprit d'intrigue s'adaptait parfaitement ce rôle. Vous le saviez, M. le ministre, et vous l'avez nommé. Les renseignements ne vous ont pas fait défaut; les promesses les plus positives nous furent prodiguées par des notabilités administratives, mais les faits viennent malheureusement prouver que les assu rances données dans les régions gouver nementales, ne méritent pas une confiance illimitée. Veuillez agréer, M. le ministre, l'assu rance de notre considération distinguée. Le secrétaire, le président, Les membres de la commission, Nous ne ferons qu'une observation ou deux Le document émané du club de S'-Nicolas, renferme un des symptômes les plus frap pants du mépris que les associations dites libérales professent pour les hommes qui sont ai? pouvoir; les meneurs de ces associations savent que le ministère est une émanation des clubs de là le cynisme avec lequel ils lui dictent leurs volontés, de là l'explosion de leur colère lorsqu'ils s'aperçoivent que leurs créatures osent pour un instant s'arracher leur joug. Nos lecteurs remarqueront dans le factum qui précède que les élections pour la garde civique sont invoquées comme des élections politiques qui auraient le pou voir de défaire le résultat des élections communales. C'est un nouveau degré que nous descendons dans l'anarchie qui bouleverse depuis un an tous les ressorts de l'administration publique. Au mois d'octobre dernier, on nous a présenté les élections communales comme une protes tation contre les décisions de la Chambre; voici maintenant l'élection de quelques caporaux et sergents qui est appelée diriger la conduite du gouvernement dans le choix d'un échevin et d'un bourgmestre! Où s'arrêtera-t-on dans cette voie? Il ne reste plus qu'un degré descendre: c'est de confier aux associations libérales le gouvernement légal du pays, tout comme elles exercent déjà le gouvernement de fait. Saiwt-Nicolas, le ?3 août i858. accostestaes. louis verest. vax wtberghevax uesse, heyndrickx, bercy, ed.- jos. de schepper. C'est une belle chose que le puritanisme répu blicainsur le papier. C'est, paraît-il, le seul que professe M. Cal lier, professeur de l'université et échevin de la ville de Gand, deux places qui lui rapportent gros. Mais cela ne suffit point encore b la modeste ambition de ce signataire des listes en faveur des pillards des Tuileries, les deux jour naux gantois, qui reçoivent ses inspirations, publiaient la semaine dernière un article dans lequel le citoyen était indiqué comme pouvant encore cumuler la place d'inspecteur général des beaux arts. En attendant que M. Rogier récompense encore une fois le patriotisme de i848 de M. Callier, il a douoé au beau-frère de celui-ci, M. Van der Vin, la place de préfet des études lt l'aîhénée de Gand. Quel désintéressement que celui de nos démocrates. ï'otoff- L'ordre du jour de la séance publique du Con seil communal qui a eu lieu aujourd'hui, contenait les affaires suivantes i* - Communication des pièces. 2* - Continuation de subsides de l'État et de la Province pour les travaux de restauration des Halles. 5' - Plan d'un nouvel escalier pour le local du Musée. 4* - Intervention communale dans les frais de reproduction en marbre du groupe de M. Fiers. 5* - Location des Cantines dans les casernes. 6" - Vente d'arbres sur les propriétés dites Barmlanden. 7° - Statuer sur la contestation Cleenwerck. 8* - Compte 1857 et budget t858, du bataillon de la garde civique. g* - Listes des enfants a admettre b l'École Communale gratuite pour l'année scolaire 1 858 5^ io* - Subside extraordinaire a la Commisse., de l'Atelier- Modèle. acte officiel. Un arrêté royal du 22 août, contre-signé par |e, ministres de l'intérieur et des travaux publics approuve une délibération du coDseil communal Mariakerke, en date du 5 juillet préce'deot, portant adoption d'un règlement pour l'exploitation do service des voitures baigooires sur la partie de pU2. concédée temporairement b ladite commnue, par arrêté royal du 24 mai i858. CHRONIQUE JUDICIAIRE. A propos de chemises. Ils causaient comme paire d'amis; c'est Brossard qui le raconte au tri bunal, et Brossard est la franchise même. Il parij[ qu'ils en étaient arrivés tous les deux b ce degré d'amitié liquide où la confiance coule b pleins bords d'une âme b l'autre. Cagniot était tombé plusieurs fois, une fois dans les bras de Brossard et trois fois dans le ruisseau. Tu devrais changer de chemise, lui dit Brossard. Non, j'veux pas! T'est-t-un entêté, Cagniot; voyons, mon amitié n'est pas suspecte; je ne suis pas homme b te conseiller une mauvaise action. Cagniot, sois homme; fais-moi plaisir, change de chemise! J'peux pas, l'autre est b blanchir. Mais les autres? réplique Brossard stupéfait, les autres? Les autres? Il n'y en a pas! Prête-moi-a une, toi, si tn en as des antres? Moi, reprend Brossard, j'en ai tonjours une provision; je n'en ai jamais moins de six dou zaines, et quelquefois plus! Six douzaines? Oui. Six douzaines de chemises, toi! s'écria Cagniot d'un ton menaçant. Moi! répond Brossard, avec une nuance d'amour-propre. Alors, t'es-t-nne canaille et ul escroc, voila mon opinion. Six douzaines de chemises! Brossard, dis-moi que t'as menti, t'as pas six douzaines de chemises? Pourquoi donc ça? C'est mon plaisir b moi! Eh bien tn n'est qu'oo filou Il n'y a qo'on filou pour avoir six douzaines de chemises. Tiens! voilb ce que tu mérites! Et Cagniot accompagne le Tiens! de six coups de poing et coups de pied, précisément un par douzaine de chemises! Brossard a porté plainte, et Cagniot ne trouve, pour expliquer sa brutalité, que cet argument, dont il est impossible de le faire sortir. Ça m'emb..., moi, qu'on ait six douzaines de chemises! Le tribunal l'a condamné b six jours de prison, un jour aussi par douzaine de chemises. Le prix du houblon, récolte de 1857, est de 7® fr. les 5o kilogr. M. le ministre de la guerre a adressé aux généraux-inspecteurs une circulaire concernant les inspections générales de 1858 ce haut fonction naire y fait remarquer que les inspecteurs- généraux ont pour attributions essentielles de constater l'état des corps, dans toutes leurs parties constitutives et organiques; d'imprimer au service, b la discipline, b l'instruction, une marche active et régulière, et de réformer tout ce qui est contraire aux lois et aux règlements; d'apprécier les ti'res des militaires aux diverses récompenses; d'écouter leurs demandes et leurs réclamations, et d'y fa|rê droit dans les limites de leurs compétence; en un mot, de suppléer l'action propre du ministre dans les cas où elle peut être suppléé.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 2