42rae Année.
N® 4,2Ï4.
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
???.3s, 15 Septembre.
revue politique.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
L'enthousiasme qui en Angleterre et en Améri-
que accueillit la re'ussite de la pose du câble
transatlantique, est déj'a bien refroidi. Les
Américains, dit une correspondance, qui dans le
délire de leur enthousiasme et de leur orgueil ont
mis le feu au bel hôtel-de-ville de New-York en
allumant des feus d'artifice dans toutes les rues de
cette grande cité, se sont un peu trop pressés.
Le télégraphe ne fonctionne plus qu'imparfai
tement et incomplètement. Les signaux continuent
être reçus, mais ils sont trop incertains et trop
faibles pour être intelligibles. Quelquefois un mot
entier est transmismais il n'est pas possible
d'obteoir rien qui ressemble une phrase.
Dès lors, il n'est point étonnant que les actions
de cette grande entreprise soient tombées b la
Bourse de Londres de 8oo livres b moins de 6oo.
Ces contre-temps n'empêchent pas le Daily-
Neu>s de réclamer la construction de nouveaux
appareils conducteurs. La feuille britannique se
base sur la nécessité de ne pas subordonner l'exis
tence des communications télégraphiques au bon
état d'un appareil unique. Il suffit, en effet, d'une
seule fissure dans l'enveloppe de gutta-percba qui
recouvre le câble pour interrompre la transmission
des dépêches.
Des intérêts d'une autre importance s'agitent en
Portugal. On n'a pas oublié les insultes grossières
dont ont été poursuivies récemment dans les rues
de Lisbonne quelques Sœurs de Charité françaises.
Le gouvernement français avait élevé b cet égard
des plaintes qui n'étaieot que trop légitimes. Le
décret intervenu le 3 septembre De permet gnères
de croire b la bonne volonté et b la sincérité des
ministres portugais. Ce décret porte qu'il ne sera
UN CANDIDAT A LA POLICE.
Monsieur, il y a au bureau un grand nigaud de
paysan qui demande b vous parler. Que me
veut-il? Ma foi, a son air hébété, je crois qu'il
n'en sait rien lui-même. Faites le monter.
Ainsi l'ordonnait maître Vidocq, de rude mémoire,
chef suprême de la brigade de sûreté, b l'un de ses
sujets, espèce d'argousin démentisé et mutilé dans
les combats oocturnes, chargé, pour sa retraite, de
l'entretien des bureaux enfumés et caverneux de la v
rue de Jérusalem.
Introduit près du terrible commandant de la bri
gade, le prétendu villageois, au teint blafard, au
regard suruois et au ton calio, se rompt l'échine en
humbles salutations, avec cette gaucherie qu'on ne
saurait généralement aussi bien imiter, mais qui ne
pouvait en imposer, dès ce premier abord, b l'œil
perçant et scrutateur du chef perspice.
C'est bon, c'est assez, garde tes révérences
pour les imbéciles qui se laissent prendre b cette
amorce; tu me fais assez l'effet d'un grand vaurien
que me veux-tu?
C'est, ne vous déplaise, sauf votre respect,
Monsieur Vidocq, que je voudrions bien entrer b
»otre service. As-tu déj'a exercé?
pas admis, dans le royaume, plus de Sœurs de
Charité et de Pères lazaristes qu'il n'y en a actuel
lement; que les Sœurs françaises ne pourront se
consacrer qu'au soin des malades pauvres; enfin,
qu'une commission est chargée d'étudier la ques
tion des Sœurs de Charité portugaises et étrangères
afin d'introduire, parmi les premières, toutes les
améliorations possibles. Si cette analyse empruntée
b la Espana est exacte, il faut remarquer qu'il est
interdit aux Sœurs françaises de se livrer b l'édu
cation des jeunes filles.
Ainsi le gouvernement autorise en quelque sorte,
les réclamations sottes et injurieuses qu'a dirigées
coulre elles une partie de la presse portugaise.
Mais tandis que sur le sol d'un royaume jadis sur-
Domtné très-fidèle, le faux libéralisme tracasse les
catholiques et leur enlève leuis droits et leur
liberté, le catholicisme voit s'ouvrir devant lui les
horizons incommensurables de l'extrême Orient.
Le traité de Tien-Tsin recoonait la religion
chrétienne dans l'empire Chinois et permet b ses
missionnaires de circuler librement partout. Ajou
tons toutefois que tout n'est pas dit avec le
fanatisme des populations et l'astuce du gouver
nement Chinois. Une expédition française, sous les
ordres de l'amiral Rigault de Genonilly, se prépare
encore contre la Cochiuchiue. L'Espague fournira
un renfort de 2,000 hommes. Ce sont surtout, en
effet, les missions espagnoles qui souffreut beau
coup. Ou se rappelle la mort de Mgr. Diaz. Il y a
eu plusieurs autres martyrs tant parmi les mission
naires que parmi les prêtres indigènes. Au reste,
prêtres et simples chrétiens sont obligés de se
cacher dans les antres et les moutagnes.
On annonce nue troisième expédition, plus
pacifique il est vrai, le départ du baron Gros,
envoyé français en Chine, pour le Japon. Peut être
obtiendra-t-on que les barrières qui rendent cet
empire inabordable, s'abaisseo: un peu devant le
Pas eucore dans la sûreté, mais je suis lié de
bouDe et franche amitié avec de fameux garçons, de
ceux qui ne travaillent principalement que la Duit
et que vous faites si joliment empoigner chaque fois
qu'on peut tomber dessus; on ue se méfie pas de
moi, avec mon air simple; je sais les bons endroits
où se fourre tout ce gibier-lb, et je vous les ferai
connaître si vous voulez m'employer; j'aime mieux
ça que de me faire gober pour tout de bon avec les
autres.
Oui da, je ne dis pas non; mais tu pourrais
fort bien tne tromper avec ces belles promesses, et
il ne sera jamais dit que j'aurai pu deveuir la dupe
de qui que ce soit, encore moins d'un mouton vêtu;
j'ai donc besoin de m'assurer que lu es vraiment
d'intelligence avec les escrocs que je pourchasse,
la chose étant, tu dots te trouver initié b tous les
secrets de leur métier, et je vais m'en procurer la
certitude. Voici une pièce de 5 francs, rends-toi ici
près, au marché de la Vallée, tu m'achèteras un
chapon je n'ai rien b te dire de plus et je t'attends.
Suffit, mon commaudaot, vous serez satisfait.
Aussitôt le chef redouté sonne un de ses geos.
Suivez de loin, mais ue perdez pas de vue le maraud
qui sort d'ici, je l'envoie b la Vallée; faites qu'il ne
vous puisse apercevoir, tout en épiant ses actions
et eu le laissant agir; preuez avec vous Lagriffe et
zèle des missionnaires, ces pionniers infatigables de
la civilisation et de la moralisation des peuples.
Déjb on signale la réforme des édils rendus en 16i4
contre les chrétiens. Désormais les agents étrangers
qui seront accrédités dans les ports du Japon,
pourraient amener pour leur service et pour celui
de leurs nationaux an ou plusieurs prêtres de leur
religion.
Mais le Japon tend encore b se rapprocher des
nations chrétiennes en rendant plus étroites et plus
fréquentes ses relations commerciales avec elles.
C'est b celte fin que l'etnperenr vieot de créer des
Bourses dans les principales villes de la côte afin
de faciliter le commerce avec les marchands
Européens.
C'était b tort, paraît-il, qu'on annonçait derniè
rement la prochaine application b l'Algérie da
système libre-écbaDgiste. Ce bruit est formellement
démenti.
S'il faut en croire des correspondances de Saint-
Pétersbourg le gouvernement russe songerait b en
finir avec la guerre du Caucase. En comparant le
sang versé et les millions dépensés jusqu'ici avec les
avantages remportés, on ne trouve pas que ces
avantages soient en proportion des perles. Toute
fois ces stériles victoires peuvent être tenues comme
ayant dégagé l'honneur militaire des Russes.
AVEUGLEMENT.
La Belgique traverse en ce moment une crise
dangereuse pour nos institutions. A côté des deux
grands partis monarchiques et constitutionnels qui
se sont successivement partagé le pouvoir e! dont
l'union a fondé toutes les parties essentielles de
notre édifice politique, il s'élève une faction qui
s'appelle parti avancé, progressif, radical, démo
cratique, faction qui, comme on l'a dit, n'est ni
belge, ni nationale, ni monarchique, ni constitu
tionnelle, et qui reste dans la Constitution, en
Montonnet, et s'il ne se rendait pas oû je l'envoie
empoignez-le-moi et ramenez-le aussitôt.
L'aspirant fît l'acquisition voulu sans que ces argus,
restés b une certaine dislance, eussent pu s'aperce
voir du moindre escamotage, et revint apportant
chapon dodu et le restant de la pièce.
Qnoilc'estla tout ton savoir faire, sotanimal?
dit le commandant de la brigade en fronçant le
sourcil.
Oh que nenni, M. Vidocq, je ue rentre jamais
b vide; bon pour les fainéants. Puis ouvrant sa vo
lumineuse blouse garnie de triples poches en éta
gères, préseDtantautantde largeshavresacs: Voici
un second fort bon chapon; vrai chapon de Maine,
excellent b mettre au gros sel en voici un troisième
des plus leodres et fort roodelet, que je vous con
seille de mettre b la broche; puis voilà votre pièce
de cinq francs!
Ici, grande stupéfaction du maître et de ses
agents restés tout ébahis.
Mais, dis-moi donc, maître coquin, car tu es
bien le plus adroit, le pins dangereux filou qui soit
en France.
Oh! vous me faites bien de l'honneur mon
commandant.
Dis-moi donc de quelle manière tu as pu t'y
prendre pour faire pareil raffle tout d'un temps?
- Tout d'un temps,oh! non, non commandant,