attendant qu'elle poisse en sortir par la porte de l'article i3i ou autrement. Ce parti a sa presse organisée, ses associations politiques, ses publi- cisles, ses orateurs; il a ses représentants dans le Parlement; il a remporté devant le corps électoral plus d'uoe victoire signalée; il a le verbe haut et l'allure frondeuse, et pas n'est besoin d'être prophète pour prédire que si tous les amis sincères de l'œuvre de i85o continuent rester indifférents b ses progrès, ce parti qui D'était rien il y a deux ans, peut devenir un véritable danger pour nos institutions et pour notre dynastie. En présence des progrès du parti radical, le rôle de la presse gouvernementale devrait consis ter opérer un rapprochement entre les deux partis sincèrement et loyalement constitutionnels; calmer les divisioos et les tiraillements. Eh bien c'est une mission diamétralement opposée dont se chargent les organes ministériels. Les uns déclarent qu'il ne faut pas de modé ration dans le gouvernement, que l'esprit de parti doit présider aux actes du ministère, qu'il ne faut, avec les conservateurs, ni conciliation, ni transaction, ni paix, ni trêve. Les autres se rueot contre le clergé avec on redoublement de violence et d'aigreur qui démontre bien qu'ils sont les complices de ceux qui ont jeté cet abominable cri de guerre Il faut étouffer le catholicisme dans la boue. D'autres encore sont occupés chercher des griefs cléricaux et combattreb l'aide de subtilités légales, l'influence religieuse. En voyant ces journaux s'obstiner rester unis aux révolutionnaires pour combattre l'influence religieuse et la bannir même de l'enseignement primaire, nous nous sommes rappelé ces lignes d'un écrivain éminent Le signe le plus certain de l'approche de la révolution, c'est quand la bourgeoisie libérale devient bête et que lesgouvernementsdeviennent aveugles. Or, la bourgeoisie devient bête quand elle se fait l'inconcevable auxiliaire de la révo- lution en adoptant stupidement son mot de ralliement A bas le prêtre; bas l'Église chrétienne les gouvernements deviennent aveugles, quand ils en sont les complices. Des feuilles libérales se montrent stupéfaites de la facilité avec laquelle quelques-uos de leurs confrères se sont vendus b l'étranger. Elles crient au scandale, a la trahison et le reste. L'élonnement il ne faut jamais mentir; cet exercice-Ib n'a pu se faire qu'en trois temps, mais précipités. Maître Vidocq lance alors un regard foudroyant sur les trois surveillants: Vous êtes donc aveugles, stupides animaux! leur dit-il; on vous volerait dans vos poches, que vous ne sauriez pas vous en apercevoir; allez tout de suite dire b la marchande que ce juré fripon a volé, que j'irai lui porter la valeur de ce qui lui a été dérobé; personne ne doit être dupe de mes expériences! partez. Maintenant, que nous sommes seuls, miséra ble, indique moi comment. Oh! c'est bien la chose la plus simple du monde, mon commandant; par exemple, vous voilb assis, eh bien! supposez que vous soyez la mar chande de poulets, entoorée de toutes vos mar chandises; j'ai l'air d'attendre, par politesse, qu'elle ait termioé un marché avec une pratique assuré ment meilleure que la mienne, et pendant le temps que la marchande emploie b débattre sur le prix et a faire valoir la beauté de la volaille que l'on veut acheter, moi, sans marchander, j'en ai déj'a logé deux imperceptiblement sous ma robe b compartiments et fendue puis j'achète en bonne conscience le troi sième et je lui donne b changer mon écu de cinq francs; or, comme ces braves femmes sont dans l'habitude de verser sur leur tablier tout l'argent de de ces bonnes feuilles nous étonne. Les prétendus patriotes libéraux, qui viennent d'endosser la livrée de l'étranger, comme ceux qui se sont enrégimenté jadis sous la même bannière, n'ont jamais aimé de la nationalité belge que ce qu'elle pouvait leur valoir de profits et d'honneurs. Leur journal était une boutique ouverte au plus offrant et au dernier enchérisseur. Certain procès a révélé b ce sujet des détails passablement scandaleux. En se vendant donc aujourd'hui b l'étranger, la presse libérale ne fait que continuer le système qu'elle a pratiqué jusqu'ici, et la Tribune disait l'année dernière b bon droit Pour un certain nombre d'écrivains de la presse nationale, le jour nalisme n'est pas un sacerdoce, ces esprits forts hausseraient les épaules b ce mot, c'est une spéculation, une machine b réclames, où l'on encense tout le monde, afin d'avoir l'appui de tout le monde. Au lieu de combattre les préjugés du public, ce qui serait quelquefois dangereux pour la caisse, on les flatte; au lieu de condamner les abus et les privilèges, on les approuve et on essaye de les exploiter; au lieu de guider l'opinion publique et de former le gout, en n'approuvant jamais que les bonnes choses, on loue tout sans réserve; cabotins, écrivailleurs,barbouilleurs sont au niveau de grands artistes et reçoivent indifféremment la même dose d'admiration et d'épithètessuperlatives. Quant aux moyens d'attirer la foule vers la boutiqueils sont infiniment nombreux et variés; chaque jour apporte quelque amélioration au grand art de faire l'annonce et de battre la caisse pour appeler les badauds. Tous les pitres des boulevards de Paris et des champs de foire sont dépassés par quelques-uns de ceux que, par euphémisme, nous nommons nos confrères. Avis b nosindustries! On écrit de Bruxelles b une feuille libérale de Tournay, que le ministère présentera b l'ouverture de la session prochaine un projet de loi modifiant complètement notre tarif douanier. Si nos renseignements sont exacts, dit cette feuille, le projet auquel travaille M. le ministre des finances serait conçu dans un sens très-libéral. NOUVELLES DIVERSES. Un vol d'environ 24o francs a été commis le 6 de ce mois, b Zonnebeke, au préjudice du sieur A. Vyntevogel, cultivateur en cette commune. L'auteur de ce vol n'est pas encore connu. leur sac pour y choisir la monnaie b rendre, c'est alors que je lui passe sous le meoton une maio qu'elle écarte, tandis que de mon autre inain j'ai pincé subitement l'uoe des meilleurs pièces de son tas d'argent; l'envie déteruuer m'a pris dans le même instaDt, ainsi que vous veuez de le voir; elle a tout naturellement détourné la tête, comme vous venez de le faire, pour vous garantir, et l'affaire est faite. Ah! serpent, tu es donc un escamoteur de ta profession Un peu,quejedis,mon commandant,l'histoire de rire ensuite aux dépens des plus malins. Ce ne sera parbleu pas aux miens, je le jure, mauvais sujet. Oh! je n'oserais jamais m'y frotter. Je le crois; c'est qu'il y ferait chaud Allons, c'est une affaire conclue, je te retiens b mon service; mais encore un mot: te crois-tu capable, dans les graudes occasions, pendant nos rondes de nuit et au fond des carrières, de te défendre vigoureusement, si je finissais par l'employer au service actif. Deux hommes de ma taille ne sauraient me faire peur, fussent-ils armés jusqu'aux dents. C'est fini, tu es b moi, tu toucheras 90 fr. par mois sans les bonnes aubaines pour les découvertes et les coups de mains extraordinaires; mais si jamais On écrit d'Avelghem b VUnion de Cour/rQl La nouvelle annoncée par le Mémorial de Courtrai, concernant la participation des ate|jer. d'apprentissage b l'exhibition des écoliets aux fête; de septembre, a eu de l'écho dans les deux Flan dres. J'apprends de bonne source que les appreur, des deux sexes seront appelés b la fête, et qu'outre les frais de voyage et de dîner, il leur sera accorde' une indemnité pour la confection des habillement; dont ils auront besoin pour se présenter d'une manière décente dans la capitale. On sait que lej élèves de chaque atelier s'habilleront ou s'ornerout de leurs produits. Ainsi les 3o brodeusesde Sweve- ghem porteront des broderies de S'-Galle; les dentellières de l'atelier subsidié (on subsidie encore des dentellières!) de Synghem, auront on bonnet en dentelles; les fileuses de Caprycke, également subsidiées par le gouvernement, auront un fichu en toile provenant de leurs produits. En vertu de l'égalité constitutionnelle, tous les élèvesd'athënées, decollégeset d'ateliersd'appren- tissage seront placés b table d'après le sort mais les filles auront, dans la même salle, une table b part. Sauf la séparation des sexes, il y aura un pèle-mèle complet. Pour éviter que MM. Verbaegeo, Thiéfry on quelque autre orateur parlementaire ne critique ce pèlerinage patriotique, comme ils ont l'habitude d'attaquer ceux qui se font au nom de la religion, on aura soin de faire comprendre que c'est une fête toute libérale, et qui par conséquent ne peut donner lieu b aucun des abus que présentent seloo les susdits orateurs, les rassemblements au pied des autels. Les rhétoriciens, couronnés au concours seront invités b faire des speechs dans ce sens. M. Rogier expliquera comme quoi il veut fortifier la Belgique dans les écoles, n'ayant pu réussira la fortifier Anvers. Il est rappelé au public qu'un registre est ouvert dans toutes les stations de l'Etat pour recevoir les plaintes que les voyageurs et les expé diteurs demarchandises peuvent avoir b faire contre le service du chemin de fer. Ces plaintes sont instruites sans retard et la solution qu'y doune l'administration est inscrite dans le registre Il y a des vols qui révèlent, de la part de leurs victimesune simplicité ou un manque d'attention tels que l'on a peine b y croire. De ce nombre est le suivant, le quatrième ou cinquième de cette espèce, qu'en dépit de sa difficulté, vu l'excès d'audace exigé d'une part et l'excès de tu commettais le plus petit vol ou si tu te réunissais avec des bandits pour la moindre expédition sans m'en avoir prévenu b l'avance, je te fais pourrir dans les cachots. Je ne souffre pas qu'on mange deux râteliers. Tu prendras sur les rôles de ma brigade le sobriquet de Lavisé. Quel est ton vrai nom, ton pays, ta demeure actuelle? Vous saurez tout cela, mon commandant, de main matin, et vous aurez la certitude qu'on peut compter sur moi pour plus d'un bon tour d'adresse. C'est bon, va-t-en et b demain. Oh! vous serez bien content de moi. Maître Vidocq s'applaudissait doublement de sa nouvelle acquisition en ce qu'elle devait, dans sa louable pensée, retirer de la circulation des malfai teurs un dangereux garnement et lui procurer de nombreuses captures d'associés. Puis, venant de passer quelque temps dans son cabinet b ruminer sur les moyens d'effectuer une importante arresta tion, plusieurs fois avortée, il se disposait 'a sortit (et ce jour-la sans être travesti) lorsque, fouillant dans son gousset démontrépours'assurerdel'beure, des cris perçants lui échappent en trépignant- Ah! le coquin, ah! le brigand fini! je sois volé, baffoué, enfoncé! M. B. DESCHAMPS.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 2