Messieurs, le 25 du mois d'août no désastre
qui pouvait être immense et qui eut élé irrépa-
rable a menacé notre cathédrale.
Un monument que noos devons l'esprit
religieux de nos ancêtres et l'énergie que les
institutions communales déployaient dans leur
vigoureuse jeunesse; un monument que le monde
entier admire dans les collections artistiques, et
dont les beautés excitent l'étonneraent des
étrangers; un monument dont la Belgique, et la
ville d'Ypres surtout est avec raison orgueil-
leuse et fièrej ce monument était sur le point de
devenir la proie des flammes.
Une étincelle de la foudre avait mis le feu au
sommet de la tourelle, h un point tellement
élevé qu'aucune puissance humaine ne pouvait
y atteindre. Les machines dont les pompiers
disposent n'étaient pas de force lancer l'eau
jusqu'à l'élément destrccteur. Le feu descen-
dait, il descendait lentement, mais il descendait
avec persévérance. Les craintes, les alarmes
allaient en augmentant, et le conseil communal,
de l'avis des hommes sages qui l'entouraient,
résolut de faire appel votre courage, votre
abnégation votre dévouement. Vous n'avez
pas seulement répondu notre attente, vous
l'avez largement dépassée. A peine le fil élec-
trique avait il communiqué notre cri de détresse,
que déjà le corps des pompiers de Poperingbe se
trouvait sur les lieux quelques minutes après
arrivèrent les corps de Menin, de Wervicq, de
Comines (France) et des circonstances de force
majeure ont seules pu empêcher le corps de
Comines (Belgique) de répondre l'appel.
Heureusement des efforts inouïs sont parvenus
circonscrire le développement de l'iocendie
heureusement le feu n'a pu s'étendre jusqu'à la
charpente de l'Église qui est une véritable forêt
de bois sec et inflammable.
Messieurs, dès le lendemain de la journée
fatale, avant que les moyens de sauvetage fussent
écartés, le conseil communal a pris la résolution
de vous offrir une médaille commémorative.
Vous saurez noos comprendre, ce que nous
voulons donner aux corps de sapeurs-pompiers
qui sont veuus notre secours, ce n'est pas une
gratification, line rémunération; non, il est des
services qui ne se payent point, parce qu'ils ne
s'estiment pas prix d'argent. Ce que nous vous
prions d'accepter, c'est un gage de reconnais-
sance c'est un souvenir de nos remerciements.
Dans ce siècle d'iogratitode, la ville d'Ypres
tient vous prouver qu'elle a gardé la mémoire
du cœur.
Vous le savez comme moi, la vie du pompier
le cercle des jeudis. Très-souvent il se fâcha quand
les dames du palais s'offrirent ses yeux vêtues
d'étoffes étrangères, il fronça le sourcil et témoigna
un certain mécontentement d'un autre côté, il ne
cessait de tourmenter l'impératrice Joséphine, afin
de savoir le juste prix des étoffes qu'elle employait
pour ses grandes toilettes d'hiver. Pour le satisfaire,
celle-ci répondait.
C'est fait Lyon; ou bien; cela sort des
manufactures de Saint-Quentin.
Ah! Ah! répondait Napoléon en riant et en
se frottant les inains, cela prouve la supériorité de
nos manufactures sur celles des autres.
Et Joséphine s'amusait des questions de l'empe
reur, et le trompait de la meilleure grâce du monde,
car la plupart de ses robes blanches d'été n'étaient
que de la mousseline des ludes du plus beau choix.
Cependant, un jour au déjeuner, Napoléon entra
daus une vive colère, sans cependant en laisser
deviner le motif. Il veoait d'être instruit que
diverses marchandises, que l'impératrice avait
reçues le même matin, avaient été passées eu fraude
sur la frontière de Hollande, et, depuis la saisie des
est uoe vie de dévouement et d'abnégation. Il
coort après les dangers, comme d'autres courent
après la fortune, et la conscieuce d'avoir accom-
pli soo devoir est la seule rémunération
laquelle il aspire. Laissez moi prouver cette
assertion par un exemple qui s'est produit dans
a la journée du 20 août dernier on homme de
la compagnie des pompiers d'Ypresque l'on
n'avait pas vu durant les travaux de sauvetage,
apparut pâle, défait, abîmé, lorsque l'incendie
était complètement éteint. Le commandant lui
dit D'où venez-vous? De l'intérieur
de la tourelle; j'y étais monté le premier et j'ai
a dirigé la lame, h Vous êtes fatigué.
Il était temps que cela finît, je n'en pouvais
plus. Pourquoi u'êtes-vous pas descendu
plus tôt? J'aurais perdu mon poste!
Cet homme était resté cinq heures sous uoe grêle
de feu, sous une pluie de plomb fondu, il en porte
les cicatrices honorables, et il aurait succombé
plutôt que de quitter son poste. Je le demande,
ce mot sorti de la bouche d'un ouvrier, d'un
père de famille, n'est - il pas sublime de simpli-
cité, d'énergie et de courage?
Au nom de l'autorité communale, au nom de
tous les habitants de la ville, nous vous rerner-
cioos daus toute l'effusion de notre cœur. Comp-
tez sur notre dévouement, comme nous avons
compté sur le vôtre. Je serais injuste, si, par un
excès de scrupule ou par une délicatesse exagé-
réeje n'adressais pas des éloges justement
mérités aux pompiers d'Ypres tons ont rivalisé
de zèle, d'ardeur et de générosité dans l'accom-
plissement de leurs dangereux devoirs.
Je le constate avec bonheur, sur toute la ligne
de Poperingbe Courtrai, les sapeurs-pompiers
sont désormais unis par les plus nobles sentiments,
ceux de l'abnégation, de la reconnaissance et de
a la confraternité!
Les applaudissements, qui avaient plusieurs fois
interrompu ce discours, ont redoublé lorsque M.
Alphonse Vandenpeereboom eût cessé de parler.
Le présideut du conseil de fabrique de l'Église
S'-Martin a renouvelé publiquement l'expression
de gratitude laquelle a droit de sa part le Conseil
communal et le corps des sapeurs-pompiers, pour
les services rendus l'Église dans différentes cir
constances et notamment dans la journée du 25
août.
Les médailles comroéraoratives ont élé remises
aux Bourgmestres ou aux chefs de corps des
pompiers.
Pour clôre la cérémonie, la musique des pom
piers d'Ypres a exécuté des variations sur l'air si
sympathique de Notre-Dame de Tliuyne.
cachemirs Verceil, il avait fait donner des dispo
sitifs M. Helsew, directeur des droits d'entrée et
de sortie Mons, pour que main-basse fût faite
impitoyablement sur tout ce qui paraîtrait suspect.
D'après cet ordre, des marchandises anglaises,
parmi lesquelles se trouvaient des percales magni
fiques destiuées l'impératrice elle-même, avaient
élé brûlées. En apprenant ce résultat, Napoléon
parut fort satisfait d'avoir pu jouer ce tour sa
femme.
Ce jour-là donc, la voyant tourmentée de ne
recevoir aucune nouvelle des commandes qu'elle
avait faites, disait-elle Lyon et S'-Quentin, il
lui dit
Ma chère amie, le plus grand chagrin qu'un
maii puisse faire sa femme, c'est d'enfermer ses
chapeaux, ses robes et ses chiffons. Je veux bien te
pardonoer cette fois. Je te ferai rendre quelques-
unes des caisses qni ont échappé la destruction;
car tu sauras que c'est moi qui ai fait faire un
auto-da-fé de ce que tu appelles tes commandes;
mais, n'oublies pas, je te donne ma parole
d'honneur que si cela l'arrivé encore, je ferai
L'année où nous sommes sera célèbre par f
nombre et l'importance des incendies qne |es
journaux de tous les pays ont eu enregistrer La
Belgique a eu, pour sa part, a déplorer maiui;
sinistres de ce genre, qui, alors même que
immeubles sont assurés, sont une cause deruu-
pour les familles qui en sont atteintes. Nous croyor,;
avoir remarqué que les campagnes sont particuliè-
rement éprouvées. Des milliers de maisons y ont
été détruites par le feu, soit qu'il faille attribuer
ces malheurs la malveillance, ou la sécheresse
ou l'emploi vulgaire du phosphore. Quelle qu'en
soit l'origine, constatons que, dans la plupart des
circonstances, le manque d'eau et de pompes 3
singulièrement aggravé la portée du mal.
Pourquoi n'est-il pas prescrit toutes les com
munes de posséder une ou deux pompes en état
d'agir? Pourquoi n'ont-elles pas la précaution
d'établir,daus les endroits favorables, des réservoirs
d'eau de pluie ou de source qui serviraient la fois
l'alimentation des pompes, d'abreuvoir pour le
bétail et d'école de natation pour les enfants?
Pourquoi des citoyens zélés (on en trouve toujours
qui se montrent heureux de pouvoir se rendre
utiles) ne s'exerceraient-ils pas au maniement des
pompes, ainsi que ce louable usage existe dans
plusieurs de nos villes, notamment Grammcm?
Les pompes incendie et l'eau qu'elles réclament
sont des objets de première nécessité. Nos lois
contiennent une foule de prescriptions moins sages
et moins urgentes que celles que nous voudrions
voir décréter.
NOUVELLES DIVERSES.
Dernièrement des malveillants ont coupé
une trentaine de chênaox, plantés sur une pièce
de terre fesant partie de la ferme exploitée par H.
Hersoeo, Beveren-lez-Rousbrugghe et apparte
nant au sieur H. Buyssen, greffier de la justice de
paix du canton de Haringhe-Rousbrugghe.
Dans l'après-dîner de vendredi dernier, uo
incendie a réduit en cendres le corps de logis de
la ferme, habitée par le sieur François Serryo,
cultivateur Alveringhem; une quantité de fro
ment et de seigle et d'autres graines se trouvant
au grenier, ainsi que tout le mobilier ont été éga
lement la proie des flammes; on évalue les dégâts
4,Soo fr. et rien n'était assuré.
Le même jour, Leysele, le feu a élé mis volon
tairement une meule de blé contenant 5,5oO
gerbes et appartenant au cultivateur P. De Waele.
Il y a quelques jours qu'un couple étranger de
prétendus époux vivait Bruxelles dans la plus
admirable intelligence. La dame était une fort
gentille parisienne, son mari originaire d'une des
arrêter et juger ceux qui se rendront coupables
d'un semblable délit pour Ion plaisir.' point de
pitié pour les contrebandiers. Tout impératrice
que lu es, lu n'es pas au-dessus des lois; au
contraire, je veux que ce soit toi qui donnes
l'exemple.
Joséphine ne répliqua pas un mot; seulement
elle se promit de mieux rendre ses précautions
l'avenir.
Dans une circonstance peu près semblable, le
duc Dectès ayant fait un voyage en Hollande, avait
rapporté en fraude des dentelles qu'il destinait
une fort jolie gouvernante qu'il avait son service.
Les douaniers n'avaient pas cru pouvoir visiter la
voilure du ministre de la marine. Napoléon le sot,
et dans un conseil où se trouvaient tous les minis
tres, il adressa au duc Decrès les plus vifs reproches,
lui commandant impérieusement de faire reporter
les dentelles la douane pour y être confisquées, et
de verser immédiatement au trésor le montant de
l'amende laquelle la loi condamnait le contre
bandier.
{Pour être continué