42me Année. No 4,278. F. 3 S 29 Septembre. La Belgique a célébré jusqu'ici l'anni versaire des journées de Septembre 1830, l'anniversaire de cette lutte d'où sortit glorieuse la nationalité et l'indépendance du Pays. Quoique ces sortes de fêtes re trempent de nobles et généreux sentiments, elles ne sauraient pourtant se reproduire indéfiniment. Aussi, depuis quelques an nées, le budget de l'intérieur a rencontré dans les Chambres des observations en ce qui touche lessomtnesallouées pour la célé bration des fêles de Septembre. On soutient que, dans l'état de nos finances, il importe de réaliser des économies, et que partant il faut supprimer une dépense, devenue inutile pour fomenter l'esprit national, et qui ne profite matériellement qu'à la capitale seule; on ajoute que les solennités de l'anniversaire sont offensantes pour la Hollande, qui rappelle son représentant pendant les journées de Septembreet qu'il est du devoir d'une nation de ména ger les justes susceptibilités de celles avec lesquelles il existe des traités. Cette der nière considération a de la gravité; et il vient s'y ajouter une autre qui est de nature trancher la discussion les fêtes pour la ville 6 fr. par as, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le DEnORS fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 MOIS, 2-75 pour 3 MOIS. revue politique. Jusqu'à présent le cabinet O'Donnell, par ses tendances équivoques, avait paru fournir des gages aux partis les plus disparates qui se disputent l'Espagae; progressistes, modérés, monarchistes purs se croyaient quelque droit de compter sur lui. Mais l'attitude prise par le ministère la suite de la dissolution des Cortès n'a pas peu effacé les illusions des partis franchement monarchistes et modérés. C'est aiosi, pour nous borner un seul fait, qu'à la veille des élections, il vient de relever la Catalo gne et la province de Malaga de l'état de siège, tandis qu'il le maintenait dans les hautes et basses Pyrénées, l'Aragon et Jaca. Certes, ce n'a pas pu être sans intention que les conseillers de la reine Isabelle l'ont poussée faire une véritable avance aui deux provinces les plus révolutionnaires de l'Espagne, tandis que les autres régions qui leur font contre-poids sont maintenues sous une admi nistration exceptionnelle. Qui ne le sait, il n'y a pas que l'Espagne en Europe, où l'élément anticatholique, subversif de l'ordre politique et social reçoive les avances des détenteurs du pouvoir, et jouisse des faveurs de l'Etat. Mais tandis que de funestes nuages assom brissent l'horizon de l'Europe, il semble qu'un nouveau jour s'élève sur les contrées orientales de l'Asie. De même qu'aux plus mauvais jours du protestantisme, la religion catholique attaquée dans nos climats avec un redoublement de fureur voit s'abaiser devaut ses missionnaires et ses confesseurs les barrières immobiles de l'extrême Orient. Une expédition franco-espagnole promet d'ouvrir leur zèle la Cochinchiue et leTonking, deux des grandes divisions de l'empire d'Anuam, tandis que PQIIH1IË1I PBTOB©» Eo 1809, il y avait au 12' régiment de ligne, alors en garnison Strasbourg, un sergent du nom de Pierre Pitois, qui était de cette portion demi- sauvage, demi-civilisée de la Bourgogoe, connue sous le nom de Morvan. Ses camarades l'appelaient Pierre Avale-tout-Cru. C'était un brave dans toute l'acception du mot, et, comme on disait au régiment, un dur cuire entre les durs cuire. Toujours le premier et le dernier an feu, il passait pour n'aimer que deux choses au monde l'odeur de la poudre et le sifflement des balles. Ceux qui l'avaient vu sur le champ de bataille, alors que, l'œil ardent, la moustache hérissée, les narines ouvertes il se précipitait au plus épais de la mêlée, avaient coutume de dire que le carnage était le bal de Pierre Avale-tout-Cru. Or, un beau jour, notre ami Pierre s'avisa d'adresser son colonel une lettie par laquelle il demandait un congé pour aller soigner sa vieille mère, qui, disait-il, était dangereusement malade. Il ajoutait que son père, âgé de soixante-dix-huit 'os et paralytique, ne pouvait donner aucun soin sa pauvre femme. Il promettait de revenir aussitôt lie la santé de sa mère serait rétablie. dans le Cambodje, qui eu constitue la troisième grande division, un des fils du roi vient d'embrasser le catholicisme. Le Japon manifeste le désir d'en trer en relation avec les nations Européennes, et la Chine signe le traité de Tien-Tsing. C'est le 27 juin que les plénipotentiaires Chinois en ont échangé la ratification avec le baron Gros, plénipotentiaire français. Le Moniteur français résume en ces termes la portée de l'acte qui vient de se consommer A partir de ce jour, une nouvelle ère commence pour la Chine. Le grand et difficile problême de l'ouverture du Céleste- Empire est résolu. Sortant d'un isolement séculaire de 4,ooo ans, il entre enfin dans le concert du monde, et est livré l'activité, aux lumières, la science, au commerce des nations occidentales. Désormais la religion chrétienne pourra être pX- liquée sans crainte dans tout l'empireet nos missionnaires seront l'abri de persécutions inces santes. Le premier acte de l'ambassadeur de France, aussitôt apièslasignaturedela paix,aété de deman der aux deux hauts commissaires l'élargissement immédiat des chrétiens détenus depuis de longues années dans l'intérieur de l'empire il a pu donner les noms de quelques-uns, pi il lui a été promis qu'un ordre émané de Pékin allait leur rendre immédiatement la liberté. Une correspondance dit très-bien La France serait peu de chose en-dehors de l'Europe, si elle n'était pas la protectrice du catholicisme. Quand on navigue dans les mers lointaines, c'est peine si l'on aperçoit son pavillon, tandis que le pavillon anglaise! le pavillon américain sont partout. Sans le catholicisme la France ne serait rien pour les deux tiers du genre humain lui seul contrebalance en faveur de ce pays les iuflueoces commerciales de ses rivaux. Cette grande mission que Dieu lui a Le colonel fit répondre Pierre Pitois que, d'un moment l'antre, le régiment pouvait rece voir l'ordre d'entrer en campagne, et qu'il n'y avait espérer ni congé ni permission. Pierre Pitois ne réclama pas. Quinze jours s'écoulèrent; une seconde lettre parvint au colonel. Pierre annonçait son colonel que sa mère était morte avec le chagrin de n'avoir pas eu son fils auprès d'elle; elle aurait voulu, en bonne et tendre mère, lui donner une dernière bénédiction. Pierre sollicitait, celle fois encore, un congé d'un mois. Il disait ne pas pouvoir faire connaître le motif qui l'engageait demander ce congé c'était un secret de famille. Il suppliait instamment son colonel de ne pas lui refuser cette gtâce. La seconde lettre de Pierre n'eût pas plus de succès que la première. Seulement le capitaine du pauvre soldat lui dit Pierre, le colouel a reçu ton épître. Il est fâché de la mort de ta vieille mère, mais il ne peut pas te donner la permission que tu sollicites, car demain le régiment quitte Strasbourg. Ah! le régiment quitte Strasbourg? Et où va-t-il,s'il vous plaît? En Autriche. Nous allons visiter Vienne, mon brave Pitois. Nous allons nous battre avec les donuée peut devenir un grand rôle. Qu'elle prenne en roaiu les intérêts des 5oo,ooo catholiques qui existent en Chine, qu'elle se pose comme la prolec trice et la patronne des missions, que son pavillon soit toujours présent da'ns ces murs pour appuyer les réclama lions de ses diplomates. Bientôt elle aura recouvré toute son influence d'autrefois, et elle se trouvera un jour indemnisé par un commerce florissant des charges qu'elle s'imposera pour seconder la civilisation chrétienne. Autrichiens... Ça te fait plaisir, n'est-ce pas?... C'est là que tu t'en donneras, mon brave Pierre Pitois ne répondit rien il semblait plongé dans de profondes réflexions. Le capitaine le prit par la main et, la loi secouant avec vigueur Ah ça! dis donc... est-ce que tu es sourd aujourd'hui? Je t'annonce qu'avant huit jours tu auras le bonheur de te battre avec les Autrichiens, et tu ne me remercies pas de la bonne nouvelle? Et tu n'as pas seulement l'air de m'entendre? Si fait, mon capitaine, je vous ai parfaitement entendu, et je vous remercie beaucoup de votre nouvelle; je la trouve excellente. A la bonne heure! Si bien donc, mon capitaine qu'il n'y a pas moyen d'obtenir cette permission? Mais tu es fou? Une permission?... la veille d'une entrée en campagne? Je n'y songeais pas... Nous sommes la veille d'une entrée en campagneDans ces moments-là on ne donne pas de permission. On n'en demande même pas! C'est juste On n'en demaude même pas... on aurait l'air d'on lâche... Aussi, celle que je voulais, je ne la demande plus je m'en passerai. Et tu feras bien

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1